mercredi 24 février 2010

Les retraités battent le pavé.


CGT, CFDT, FSU, UNSA, FDSEA (ANRAF), FGR-FP, UNRPA, LSR
A l'appel de huit organisations, les retraités poursuivent leur mobilisation et sont dans la rue ce 24 février.
Aujourd'hui je manifeste…
… et ceci malgré la mollesse de l'appel et la limitation aux retraités ! comme si les problèmes des retraités d'aujourd'hui ne sont pas, et de façon plus sure encore, celle des actifs avec ou sans emplois !!!
Ce qu'ils disaient dans l'appel :
Les organisations constatent le développement du chômage et l'affaiblissement de la protection sociale des retraités comme des salariés.
NON, il ne s'agit pas d'un « affaiblissement », mais de la casse organisée des acquis sociaux
Unanimement, elles demandent au gouvernement de répondre aux revendications prioritaires des retraités.

Le maintien du pouvoir d'achat.
Et pourquoi ne pas revendiquer une progression du pouvoir d'achat pour faire face aux nouveaux besoins des retraités, en particulier en matière de communication avec des familles plus souvent éclatées et éloignées et l'allongement naturel de la vie…
Les augmentations (transport, logement, énergie, santé, impôts locaux) sont supérieures à l'augmentation de l'indice INSEE.
Ce constat est bien tardif et cet aveu de naïveté n'a pas lieu d'être face à un pouvoir qui a volontairement découplé l'évolution des pensions et des salaires pour faire évoluer les retraites au fil d'un indice fabriqué de toutes pièces pour servir le discours officiel sur l'état de l'économie. La revendication sérieuse porte sur la ré indexation du niveau des retraites sur les salaires, qui n'exonère pas par ailleurs de la lutte permanente pour l'évolution des salaires.
La perte d'autonomie est un drame pour la vieillesse. Sa prise en charge doit enfin trouver une solution. Nous revendiquons la création du cinquième risque pris en charge par la sécurité sociale.
L'idée d'un cinquième risque est trop consensuelle pour être honnête ; pourquoi scinder en deux la période « post travail » ? La dépendance est un aspect de la vieillesse, qui est certes associée à la fin de vie et à la difficulté des familles à assumer l'accueil et l'accompagnement de leurs ainés, mais ce peut être aussi une période temporaire liée à un accident ou une maladie. Le classement des degrés de dépendance montre bien qu'elle revêt des aspects divers plus ou moins exigeant en matière d'aide et de compensations.
Pour moi c'est le risque vieillesse. Parler de 5ème risque pour évoquer par exemple le coût insupportable pour bien des budgets de retraités de l'hébergement en « maison de retraite », c'est surtout empêcher qu'on discute du niveau dramatiquement bas de bien des pensions qui met beaucoup de retraités sous le seuil de pauvreté et les conduit de plus en plus vers les solutions caritatives, les pansements sociaux de la solidarité que sont les restos du cœur ou le secours populaire…
L'idée de ce 5ème risque enferme aussi les personnes âgées dans une logique de fin de vie pathologique assimilant la dépendance à une maladie incurable. C'est pour moi une vision réductrice de la personne et trop mécaniste de la réponse sociale susceptible d'être apportée.
Découpler la vieillesse en deux mondes, c'est aussi permettre que soient jaugés différemment les prestations et les ressources associées ; c'est permettre qu'on joue les plus vieux contre les moins vieux, c'est offrir un boulevard à ceux qui rêvent de casser un peu plus les systèmes de solidarités mis en place depuis plus d'un demi-siècle.
Les retraités dans la société.
Les retraités demeurent des citoyens à part entière. Ils consomment.
Associer la qualité de citoyen à la capacité de consommation est un peu réducteur ! Sauf à considérer que la loi du marché s'impose naturellement pour pressurer les jeunes, les moins jeunes et les plus vieux jusqu'à leur mort… Ils doivent bénéficier d'instances représentatives associées à la réflexion, à la conception et à la gestion des services les concernant.
Ils aident leurs enfants et petits-enfants.
Cette disposition naturelle à la solidarité intergénérationnelle n'est pas qu'à sens unique. Dans une société « normale » les plus anciens aident les plus jeunes à mettre le pied à l'étrier, les aident à surmonter des difficultés passagères. Mais les plus jeunes peuvent aussi prendre soin de leurs ainés dès lors qu'ils rencontrent des difficultés pour assumer leur indépendance.
Or aujourd'hui si les grands parents sont plus sollicités par les petits enfants, c'est que la vie active est rendue bien plus difficile d'accès aux jeunes et en particulier des familles les plus modestes, à un moment où les retraités disposent à peine des moyens de leur propre subsistance. Quant aux adultes, ils ont aussi parfois besoin de coup de pouces de leurs propres parents avec l'augmentation massive du chômage et la perte de toute perspective de carrière longue dans un emploi stable. Le problème de fond réside certes dans la faiblesse des revenus des retraités qui peinent à faire face à toutes les sollicitations qui leur sont faites, mais plus généralement c'est le problème de la jeunesse, de la formation, de l'emploi et des rémunérations, de la protection sociale en général qui doit être posé.
Ils sont bénévoles associatifs. Ils doivent vivre décemment.
C'est effectivement un héritage difficile à transmettre que celui de l'engagement et il est normal que les plus anciens cherchent une forme de reconnaissance en retour de leur investissement bénévole. Mais la jeunesse est aussi mobilisée, à sa façon et dans son époque.
Les difficultés des retraités dans l'accès aux soins.
Nos revendications :

  • Permettre l'accès à des soins de qualité, partout et à tout moment :

    • Par une organisation efficace de l'offre de soins

    • Par une prise en charge solidaire de haut niveau associant régime de base et régimes complémentaires.
Sur ce point la revendication n'a pas à être celle des retraités, du nourrisson au vieillard le plus sénile, chaque personne doit pouvoir bénéficier d'un service de santé à la hauteur des connaissances du moment et des attentes sans que la vie attachée à la bonne santé des gens soit suspendue aux exigences de profit des appétits capitalistes de la médecine privée et de l'industrie médico-pharmaceutique.
La santé doit être un service public gratuit pour ses usagers avec des ressources dont l'assiette n'épargne pas les profits financiers et taxe équitablement chacun en fonction de son potentiel contributif.

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