dimanche 26 mars 2017

participe passé

Parti, du verbe partir, participe passé...
Au parti socialiste il semblerait que les liens se distendent depuis que le résultat des primaires est tombé, provoquant des effets secondaires que d'aucuns trouvent encore assez inattendus.
La victoire de Benoit Hamon, réputé frondeur très minoritaire au sein de la direction du parti et de la tribu de ses grands élus, donnait l'illusion d'un recalibrage de l'offre politique socialiste à gauche...
Las, c'était sans compter sur les maîtres architectes et maçons en marche pour la nouvelle donne.
Comme avec Mitterrand dans le dernier quart du siècle dernier s'assignant la lourde tâche de l'effacement du parti communiste du paysage politique français, les dirigeants socialistes d'aujourd'hui poursuivent leur entreprise de recentrage, considérant qu'après l'assise hégémonique de leur formation à gauche, la solidité de leur emprise sur la vie politique française passe par la saisie d'une marge suffisante au centre réduisant la droite et la poussant dans les bras d'une extrême ambitieuse.
Pour le reste, les quelques branches arrachées par coup de vent vont tout au plus nourrir l'humus de la contestation.
Ce fut le cas avec Chevènement jadis ; Mélenchon en fit l'expérience et aujourd'hui Hamon est rendu victorieux d'un dispositif qui le tue politiquement. Il n'a pas compris assez tôt qu'il avait plus à craindre de ses amis que de tous les autres concurrents !
Le choix de Hollande est cohérent. Pour que le social libéralisme triomphe en France il lui fallait élever Macron, une bonne recommandation ! C'est à ce prix que les "socialistes" français deviennent de bons voisins avec les socio-démocrates anglo saxons d'hier.
Peut-être n'ont-ils pas encore compris que leurs principaux obstacles sont dans leur propre camp. Après des décennies de rétrécissement de la vie politique dans le microcosme des élus, la base militante ayant été réduite au rôle de faire valoir dans des fan-clubs dont le sport favori reste le dénigrement de l'autre la chose était facile. Macron lancé précocement la frange la plus libérale promise à Valls ne pouvait que se partager et faire de l'ancien premier ministre la première victime du dispositif élyséen. De rancœur au présent en rappel de vieilles rancunes, le mythe de la "primaire" susceptible de produire une belle alliance derrière un candidat légitimé vole en éclats. La machine à perdre dans la solitude dont Ségolène avait fait l'expérience s'est perfectionnée.
Les semaines passant, l'agitation su spectre de l'extrême droite continue d'alimenter les courants d'air.
Désormais c'est le dégoût qui dégouline, une forme d’écœurement face aux comportements d'une élite hors la vie, et qui devrait s'attendre à passer bientôt sa nuit blanche comme un certain 4 août...
L'étape promise par le capitalisme à l'échéance du prochain scrutin présidentiel est bien la mise à mort des organisations partisanes telles que l'histoire de France les avait jusqu'alors façonnées depuis la Révolution de 1789, des courants politiques structurés sur des bases idéologiques divergentes et dont les affrontements démocratiques décidaient du sort par le fait majoritaire pour l'exercice du pouvoir.
Avec Macron et le "ni droite-ni gauche" justifié par le fait que les socialistes au gouvernement avaient choisi leur recentrage libéral tournant le dos aux promesses électorales d'antan, le fruit mur de la démocratie représentative est prêt à tomber. Le totalitarisme "libéral" l'aura offert en sacrifice sur l'autel du marché.

La sale besogne d'élimination du parti communiste engagée par Mitterrand accomplie, la tendance social libérale qui a contaminé et miné le parti socialiste au point de le mettre en miettes parachève la besogne.

Ils ont un temps de retard sur l'histoire, car leurs homologues allemands ou britanniques commencent à voir monter la contestation de leur reniements et leur propension à servir de marchepied à la droite conservatrice.
Il n'en est pas moins possible que trop d'électeurs se laissent abuser par le blanc bec sorti des jupes banquières de Rothschild, et ceci d'autant plus qu'il peut mobiliser celles et ceux qui, à droite, veulent s'épargner les éclaboussures du caniveau de Fillon.

Dans un tel paysage, la 6ème République promise par la France Insoumise peut nous sauver la mise... Pour peu que le courant révolutionnaire renaisse de ses cendres, débarrassé des scories électives, refondé sur les idées et l'idéal qui ont sauvé la République à de multiples reprises, des colères de Hugo, aux espoirs de la Commune ou dans la clandestinité du CNR.
Désormais c'est la Gauche qui est à reconstruire. Le badigeon des rassemblements de toutes factures ou du Front de gauche ne suffit plus à combler les fissures. Il va falloir reconstruire, y compris sur ou à côté des ruines.

L'espoir du bon, du bien, du beau reste vif, à portée d'une urne accouchant de liberté, d'égalité et de fraternité !

mercredi 22 mars 2017

La béatitude










Il y a trois quarts de siècles, nombre de criminels nazis ont trouvé dans l'ombre d'une église bienveillante au pire des maux le secours utile à leur survie paisible à l'abri des récriminations de la justice des hommes.
Les enquêtes présentée par Elise Lucet hier soir dans Cash-investigations présentent les grands prélats couvrant des abominations aussi "intouchables" que les grands politiques pris dans les affaires.
La justice des hommes ne serait pas pour eux.

Mais alors, pour secourir la conscience citoyenne de la République, qui va mettre au point le radar automatique pour pincer le curé pédophile ou le politique véreux ?

La justice ? Pas possible dans un pays qui supporte que dans le même temps le patron milliardaire d'une grande entreprise de l'agroalimentaire accroisse encore sa fortune et que les petits éleveurs laitiers acculés à la faillite, se suicident.



Bruno, ça sent le roussi !

On croit parfois, et bien à tort, qu'on a touché le fond, qu'avec une petite poussette, comme au fond de la piscine on va remettre la tête hors de l'au pour respirer le bon air...
Et bien non ! ça continue.
Petit joueur en plus, pour 50 patates...
Au moins Fillon jouait dans la cour des grands comptes !
Mais tout compte fait c'est en proportion avec la richesse moyenne de chacune de leurs circonscription parisiennes...
Concernant les justifications embarrassées du ministre de l'Intérieur, elles sont là, bien pitoyables, pour justifier ses grands emplois... et parents d'enfants d'exception aussi en capacité d'être assistants parlementaire à 15 ou 16 ans... et plutôt exceptionnels en capacité d'avoir un job en même temps qu'une scolarité en classe prépa !!! Pour qui connait les exigence d'une classe prépa...
Ca laisse rêveur ? NON ! ç'est à VOMIR !

Le pire dans tout ça, c'est l’aplomb avec lequel ces grands intouchables pris la main dans le pot de confiture arguent de la présomption d'innocence pour se protéger de la justice comme de l'opinion publique. Et ce sont aussi les mêmes qui vont vilipender les fraudeurs aux aides sociales pour quelques milliers d'euros... sans jamais inquiéter les champions de l'évasion fiscale pour quelques dizaines de milliards...

Encore heureux que l'extrême droite traîne aussi sa batterie de cuisine ! 



mardi 21 mars 2017

Waouh !

Le mot débat est-il approprié à l'événement télévisé d'hier soir ?
Pas sûr ! 
Plus côte-à-côte que face à face, chacun dans leur couloir, un peu comme sur la piste d'athlétisme, chacun a surtout tenté de faire "bonne figure".
Fillon était sur les épines jusqu'à ce qu'il comprenne que personne ne viendrait lui parler de sa femme. Après il était tranquille dans la présentation de sa collection de purges. 
Hamon, un peu comme un basset tentant de grimper sur une chaise trop haute pour lui, a chatouillé Macron pour le renvoyer dans le camp du fric tout en pompant quelques thèmes bribes de Mélenchon. Tenter d'empêcher la séduction Macron sur les socialistes gouvernementalistes tout en essayant de mordre sur le potentiel de gauche de Mélenchon : mission impossible. Le candidat socialiste ne s'extirpe pas du piège de ses amis, simple émanation d'une petite frange de social-démocratie marginalisée par le social libéralisme singé par Hollande et Valls sur les modèles anglo-saxons.
L'extrême droite est toujours aussi épaisse, ses propos d'arrière-salle de tripot ne masquent guère l'indigence de la réflexion. L'usage abusif des mots peuple, liberté, laïcité, démocratie... ça sent l'entourloupe et l'incompétence au détour de chaque phrase, mais curieusement, comme elle ne s'adresse pas à l'intelligence, ça peut séduire dans la chienlit du moment.
Macron, jeune premier de la brochette, cultive sa différence et réussit à supplanter tous les autres candidats : au chapitre du "parler pour ne rien dire" il est assurément champion. Pas tranquille, secoué des épaules et quelques petites phrases distillées ça et là, il a beaucoup retenu de Sarkozy ; souvent sur la même longueur d'ondes que Fillon le jeune homme a surtout fait du flan sur le thème de sa pseudo modernité, se dépêtrant difficilement de son costume de petit commis des amis e la finance, digne successeur de Hollande. Pas de profondeur et aucune sincérité ne transpire de ce personnage.
Dans l'exercice, un seul a tiré son épingle du jeu avec une prestation brillante intellectuellement, respectueuse et politiquement responsable. Le seul qui avait hier soir une stature de chef d'Etat était bien Mélenchon. L'esprit vif et la parole forte il était bien le seul à lier une analyse pertinente du passé, un constat juste au présent avec une mise en perspective cohérente de l'avenir qu'il propose de construire avec la 6ème République.
Il en manquait 6... que la chaîne commerciale relègue en deuxième division. C'est dans la ligne des mesures gouvernementales qui ont tiré un trait sur la stricte égalité des candidats dans leur exposition médiatique en campagne.
Il en manquait un... toujours pas de candidat communiste.

Ce n'est pas comme si les législatives arrivaient comme un troisième tour des présidentielles...