mercredi 25 juin 2014

Pas vrai !

La lecture de la double page de l'Huma Dimanche de cette semaine sur la crise politique ne manque pas d'intérêt. 
L'implosion de l'UMP asphyxiée dans les dettes et les affaires politico-financières avec la perte de plus de la moitié de ses adhérents de 2012 à 2013...
L'effondrement du PS plombé par les reniements du candidat Hollande devenu président dans la ligne d'un social libéralisme dont l'histoire récente en Europe a montré aussi bien les ravages sociaux qu'une capacité inégalée à remettre la droite aux affaires...

Et vient en conclusion un propos à retenir :
"... les partis devaient tuer la présidentialisation. La présidentialisation est en train de tuer les partis."

Le constat, certes tardif, a le mérite d'être exprimé ! Fallait-il être niais pour imaginer une autre issue à la dérive bipartite alimentée par le PS autant que par l'UMP qui, l'un comme l'autre, ont su instrumentaliser le FN au point d'en faire aujourd'hui un concurrent. La droite a utilisé la prédilection du "contre tout" de l’extrême droite pour affaiblir la gauche d'opposition... Les socialistes, Mitterrand en tête, ont utilisé les talents xénophobes, racistes et discriminatoires de l'extrême droite pour affaiblir le potentiel d'une droite réduite à sa part dite "républicaine"...
Ces processus de réduction des forces adverses a si bien marché qu'aujourd'hui, après un premier tour de désaveu pour les deux "grands partis d'Etat", le deuxième tour de l'élection législative de Valenciennes va opposer un centriste de Borloo au Front National.
Beau résultat !

Peut-être faudrait-il ajouter à la lecture de cet état de fait qui interroge l'observation de l'autre volet du jeu bipartite : l'effondrement de la gauche, tout simplement et du Parti Communiste en particulier.
Quand Mitterrand, devant l'Internationale socialiste à Vienne, évoquait son intention de réduire l'influence des communistes en France, beaucoup des électeurs d'aujourd'hui, et certainement autant d'abstentionnistes n'étaient pas encore nés.
Et depuis ces dernières années, la dissolution de l'image du PCF dans la mouvance informelle du Front de Gauche a fait le reste à un point de faiblesse dont témoignent les résultats successifs de chaque échéance électorale.

"... les partis devaient tuer la présidentialisation. La présidentialisation est en train de tuer les partis."
Euthanasie active ou suicide assisté, les partis politiques ne sont plus que fantômes dans les caves de la République. Tout comme dans le sport spectacle, la politique spectacle exhibe ses vedettes aux balcons de la République, débarrassés du boulet des organisations qui les ont faites.

Et il n'y a pas qu'au sommet présidentiel de l'édifice que le mal a frappé ; c'est jusqu'au plus élémentaire des niveaux de la représentation démocratique que la dissolution des partis dans la prétention des élus à tout régenter a tué les partis politiques. Est-il besoin d'évoquer le cumul des mandats ?

Cette dérive dénoncée depuis aussi longtemps  qu'elle est utilisée pour s'accaparer l'illusion du pouvoir serait-elle à la veille d'être considérée comme dangereuse pour la démocratie ?

Il est toujours difficile d'avoir raison trop tôt ; mais n'est-il pas déjà trop tard ?

mardi 24 juin 2014

La fortune, c'est le pied !

Construire moins d'une demi-douzaine de stades et en rénover autant, c'est plus de deux milliards d'argent public qui vont alimenter le foot spectacle... Les chaînes de télé payantes injectent 750 millions d'euros par an, plus de trois milliards sur les quatre prochaines années dans la trésorerie du foot spectacle... Tout ça pour que quelques centaines de crampons dorés distraient quelques centaines de milliers de fans en tribune, Mondial ou Euro obligent !

Pendant ce temps plus de deux millions et demi d'étudiants devront se satisfaire des 26 milliards que le pays consacre à son enseignement supérieur et à sa recherche.

L'avenir du pays est où ? ... à brailler dans les tribunes de stades ou à se former sur les bancs de l'université ?

Près de 20 millions d'euros de subventions des collectivités territoriales aux clubs pros de l'élite et un budget des clubs de ligue 1 qui avoisine un milliard et demi...

Dans le même temps il est de bon ton de fulminer contre les "privilèges exorbitant " des intermittents du spectacle en matière de couverture sociale ! 
La culture coûte cher ! et l'inculture crasse ça coûte combien ?

Dans le même temps qui fulmine contre les rémunérations des grands patrons qui augmentent de 82%, à 4 millions d'euros par ci, de 74,5% à 4,9 millions d'euros par là ?

S'inquiète-t-on de l'explosion des plus grandes fortunes parallèles à l'appauvrissement des plus pauvres et des classes moyennes ?

Les jeux du cirque et les rentes de situation, ça suffit. Le peuple de France et ceux d'ailleurs n'ont pas besoin de baratineurs qui les endorment entre deux échéances électorales qui ne les réveillent même plus ; c'est d'une véritable politique de gauche à redéfinir, avec une gauche à reconstruire depuis les fondations jusqu'au faîtage... 
... et il n'y a pas grand chose à récupérer du chantier de démolition en cours.





lundi 16 juin 2014

Les interchangeables

Hier Jouyet avait servi Sarkozy.
Aujourd'hui il est dans la bande à Hollande.
Les dernières nominations à l'Elysée ou aux alentours montrent à quel point ce que Sarkozy avait hérité de Mitterrand dans la manie de s'attacher le service de pseudo opposants vrais bons amis fait toujours l'actualité d'un pouvoir politique complètement orphelin de son peuple.
Ils appelaient ça "l'ouverture", noble pensée face à l'ignoble sectarisme !
Celui qui avait déclaré la guerre au monde de la finance au Bourget embauche une libérale tout droit sortie du monde de la haute finance... et Toubon, vieil élu RPR de plus de 70 ans, en "défenseur des droits", comme diraient certains, c'est la cerise sur le gâteux ! 
Consensus oblige...
Les politiques d'aujourd'hui sont des produits "hors-sol", un peu de poudre de perlimpinpin et un bon arrosage à l'indemnité de fonction et tout va bien pour éloigner le citoyen des urnes.
Ajoutez-y une intervention du patron de la CFDT fulminant contre les grévistes de la SNCF -les journalistes de TF1 et des chaînes publiques(1) ne suffisent pas !- et le tour de passe passe est joué... 

Ils ont même le culot de s'inquiéter des progrès de Mme Le Pen !!!

Quand certains parlent de démocratie -fut-elle active ou participative-, assurez-vous que le mot n'ait pas disparu avec la dernière révision de leur dictionnaire des rimes qui n'a conservé que ploutocratie, aristocratie, gérontocratie, technocratie, sondocratie, des soeurs siamoises médiocratie et médiacratie, et la plus répandue des filles uniques, l'inaptocratie !

Votez malgré tout ; les majorités d'aujourd'hui ne seront que les minorités de demain, pour peu qu'elles existent encore !

(1) : jamais les "chaînes" n'ont si bien porté leur nom, les médias asservis au pouvoir font aussi bien leur travail de valets de pied sous l'averse de droite que sous celle dite de gauche.

Être gauche bien à droite

Glané sur le site du PCF aujourd'hui...
"Nominations de Jacques Toubon et Laurence Boone : une mauvaise nouvelle pour la France

Vous vous demandiez quel type de CV il convenait de présenter pour intégrer le cabinet de François Hollande, ou être nommé à la tête d'une grande institution de la République? La réponse est désormais claire : il faut ne pas avoir la moindre trace d'un quelconque enracinement à gauche, voire même être engagé à droite, et être un libéral férocement convaincu.
Jaques Toubon, ancien ministre RPR, ayant voté contre l'abolition de la peine de mort, contre la dépénalisation de l'homosexualité et s'étant illustré à maintes reprises par son mépris pour l'indépendance de la Justice, vient d'être nommé défenseur des droits par le Président de la République.
Dans ce mercato présidentiel qui ne renforce que l'aile droite, on ne sera malheureusement pas étonné de voir le Président épaulé dans sa prétendue lutte contre la finance, son ennemie proclamée le temps d'une campagne, par l'ultralibérale Laurence Boone, ancienne économiste chez Barclays Capital, devenue conseillère économique à l'Elysée, et adepte de « l'adaptation des salaires et des heures de travail à la conjoncture ».
Ces nominations sont une mauvaise nouvelle pour la France : elles constituent une nouvelle provocation pour toutes celles et ceux qui ne veulent pas laisser notre pays glisser vers le pire."

Tout ça valait bien qu'on se présente au dernières municipales avec de soi-disant socialistes derrière comme devant... La clairvoyance et la conscience politique des élus dits du" front de gauche" mériterait qu'on ajoute une catégorie à la distribution des prix Nobel.

jeudi 12 juin 2014

Le premier qui dit la vérité...

« Le premier qui, ayant enclos du terrain, s’avisa de dire : « Ceci est à moi » et trouva des gens assez simples pour le croire fut le vrai fondateur de la société civile… 
Gardez-vous d’écouter cet imposteur, vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne…
Quand les héritages se furent accrus en nombre et en étendue au point de couvrir le sol entier et de se toucher tous, les uns ne purent plus s’agrandir qu’aux dépens des autres… 
De là commencèrent à naître la domination et la servitude »

Jean Jaurès

... il doit être exécuté. 
Raoul Villain s'en charge le vendredi 31 juillet 1914 à 21 h 40, au café du Croissant, rue Montmartre, dans le 2e arrondissement de Paris.

lundi 9 juin 2014

loi ou rapport de forces

« La violence des bouleversements sociaux a divisé le corps social en deux classes et a creusé entre elles un immense abîme.
D'une part, une faction, toute puissante par sa richesse. Maîtresse absolue de l’industrie et du commerce, elle détourne le cours des richesses et en fait affluer vers elle toutes les sources. Elle tient d’ailleurs en sa main plus d’un ressort de l’administration publique.
De l’autre, une multitude indigente et faible, l’âme ulcérée, toujours prête au désordre. »

Il suffit de révéler l'auteur et le temps de l'écriture pour soulager l'inquiétude des révolutionnaires de salon qui ont enterré lutte des classes et dictature du prolétariat au cimetière de la honte.
Ce propos date de mai 1891 ; et il est extrait de l'encyclique "Rerum novarum" du pape Léon XIII.

La pensée marxiste faisait de la lutte des classes non pas une perspective émancipatrice en elle-même mais un état de fait justifiant du passage par la dictature du prolétariat pour aboutir à la société sans classes -et donc à fortiori sans "lutte des classes"- du communisme.
La négation de la lutte des classes est intimement liée à la dérive social-démocrate imposant l'alternance au pouvoir plutôt que l'orientation alternative et par là même préservant la domination bourgeoise.
Si le pape d'aujourd'hui se fendait d'une encyclique soulevant le voile des crises économique, sociale et politique il pourrait plagier sans risque son prédécesseur de la fin du XIXème siècle.
Les classes sociales n'existent pas en elles-mêmes, mais dans l'antagonisme de leurs intérêts ; et la période actuelle est marques par l’inouïe violence de cet antagonisme.
Faut-il évoquer le sort de centaines de millions d'hommes et femmes qui peinent à survivre longtemps sur une planète dont les ressources sont accaparées et gaspillées au profit d'une toute petite minorité...
Faut-il évoquer l'évolution monstrueuse du hold-up social que représente la distribution de milliards de dividendes à des actionnaires repus à côté des salariés jetés au chômage et à la charge de leurs congénères en marge d'une société qui ne vaudrait que par la consommation.
Faut-il évoquer les rémunérations faramineuses des grands patrons face au gel du point d'indice des fonctionnaires depuis sept ans de gouvernements de droite et de gauche confondus déconsidérant ainsi dans la punition rémunératrice les serviteurs d'un Etat ingrat et tout entier au service des puissants.
Faudrait-il évoquer aussi les effets de cette dérive mortifère sur le déséquilibre des trois piliers de l'action publique : l'associatif, le syndical et le politique.

Il fut un temps où il était de bon ton de scinder le syndical du politique... et il était des benêts pour croire aux bienfaits de la séparation publique de la CGT et du PCF : il fallait rompre la "courroie de transmission" !
Il fut un temps où l'impuissance assumée du politique (cf. Jospin en son temps) conduisait à la délégation de l'action au monde associatif associant l'illusion d'une participation citoyenne pour les acteurs à la rouerie d'un pouvoir se dégageant de sa responsabilité. La pauvreté deviendrait ainsi aussi supportable que "gérable" dès lors que les 66 000 bénévoles des "Restos du cœur" distribuent 130 millions de repas à 960 000 bénéficiaires et que le Secours Populaire emmène les enfants privés de vacances à la mer avant la rentrée scolaire...
Et maintenant certains s'étonnent de la désaffection du politique... avec un personnel politique "professionnalisé" dont les compétences seraient brillamment validées par une petite majorité électorale dégagée des non-abstentionnistes.

Et maintenant certains s'échinent à vouloir cultiver l'engagement citoyen à grands coups de "démocratie active ou participative" sur des terres en jachères et rendues stériles à force de culture intensive du profit, de l'inégalité, de l'injustice et de l'asservissement des hommes.

Peine perdue sans changement de propriétaire !

La lutte des classes est bien là où les travailleurs d'ici sont jetés au profit de l'exploitation de ceux d'ailleurs... 
La lutte des classes est aussi présente là où les expédients de solutions individualistes masquent superficiellement les conflits d'intérêts entre producteurs et consommateurs...
La lutte des classes persiste là où le bien public est accaparé dans la sphère privée faisant du service un objet du marché...

Quant au passage par la "dictature du prolétariat", au risque d'avoir à troquer la "dictature" pour un autre terme moins négativement connoté et d'élargir le concept de "prolétariat" à toutes les formes d'exploitation de l'homme par le capital, elle reste d'actualité et le passage obligé du changement de société dans l'idéal communiste. La disparition de l'antagonisme des classes passera nécessairement par l'appropriation populaire et citoyenne du pouvoir dans la mise en oeuvre d'un projet politique.
Pour l'envisager, encore faudrait-il que le monde associatif travaillant à l'objet de ses statuts, le monde syndical travaillant à la satisfaction des intérêts de ses mandants et un monde politique responsable émancipé de la fatalité d'impuissance publique alimentent un foyer de cohérence et de coopération servant la communauté d'intérêts des masses populaires.

Pour l'envisager, encore faudrait-il dépasser l'émiettement suscité par les classes dominantes des forces associatives, syndicales et politiques dans des myriades d'organisations pour retrouver une palette réduite d'organisations privilégiant la clarté de l'affichage des options fondamentales pour susciter l'intérêt, gagner l'adhésion et l'engagement autrement que dans les querelles boutiquières des états-majors de tant de groupuscules...

Lobbys aidant, les lois sont toujours calibrés à la mesure des plus puissants ; l'observation du travail parlementaire national ou européen en témoigne constamment.

Le besoin urgent aujourd'hui pour assurer un vrai changement, maintenant, n'est pas de plus de lois, mais bien plutôt de plus de "rapport de forces".

Il ne se crée pas dans les gesticulations catégorielles ou locales (bonnets radis, rouges dehors et blancs dedans) mais dans la riposte unitaire intergénérationnelle, interprofessionnelle, inter... 
... et pourquoi pas internationale.

samedi 7 juin 2014

La paix oubliée

Le D-Day c'est d'abord le Jour J-336.
Le ton des commémorations du débarquement de Normandie m'a écarté des écrans et des ondes. Parades militaires en fanfares devant un florilège du gratin mondial, engins de guerre ressortis des garages nostalgiques avec les uniformes assortis... Interview de circonstance de vétérans médaillés... c'est bien la guerre qui est célébrée ici. Qu'en est-il de la dimension libératrice de ces combats si ce qui s'est passé bien avant à Stalingrad n'est pas évoqué... si la nature de l'occupation, du nazisme et du fascisme, de la collaboration pétainiste n'est pas caractérisée... si la Résistance et l'unification de ses mouvements n'a pas sa place...
Les médias et les autorités ont été bien discrets le 27 mai dernier pour la première célébration officielle de "la journée de la Résistance"...
Faudrait-il en conclure que l'objectif premier n'est pas d'éduquer le peuple de France en réduisant son histoire à quelques vignettes de bandes dessinées d'où surgirait le fracas des armes pour faire taire l'intelligence et la conscience politique de la Résistance.
La paix sera toujours difficile à préserver tant que la violence de la guerre sera fatalement banalisée hors de son temps, entre l'oubli instrumentalisé de ses causes et celui de ses conséquences.


mercredi 4 juin 2014

A lire et faire lire sans modération

Dans sa livraison de cette semaine le journal La Terre consacre son dossier "transports" à la privatisation du réseau routier français, l'Etat "n'ayant plus les moyens" de son entretien, le système de l'adossement permet d'augmenter les concessions des sociétés qui tirent déjà quelques bénéfices sur le dos des usagers qui passent au péage...
Ce papier bien documenté peut effectivement faire réfléchir, aussi bien sur la nature "de gauche" du gouvernement actuel que sur le choix de l'option de mise en concession prôné par certains élus pour la modernisation de la RCEA...
Concernant cet axe il n'est pas inutile de rappeler que le démarrage du chantier remonte au tout début des années 70 avec la construction du pont de la Jarrie à Tronget (un passage calibré à 2 fois deux voies aux normes de l'époque) ; plus de 40 ans après la traversée du département n'est toujours pas achevée...

Et, un peu comme la belle aventure des nouveaux TER trop larges pour les quais de gare qu'il faut "raboter", il n'est pas dit que le gabarit des ponts qui enjambent "l'axe" convienne encore longtemps...

Le choix de la marge

Régions entières réunies, choix possible des départements... Tout semble à la fois réglé avec une majorité parlementaire acquise au soutien de l'Elysée ; et des hypothèses d'arrangements locaux à la marge resteraient envisageables. Il est aussi question de soumettre le choix à l'avis des citoyens... >
mais quelle question, sur quel diagnostic, avec quelles perspectives ? La précipitation balaye le temps de la réflexion pour focaliser les avis sur l'économie et les économies.
Quel gâchis ! Et il ne va pas manquer d'experts bien triés pour encadrer un pseudo-débat occultant toutes les autres misères du moment, chômage, retraite, éducation, santé, culture...
Pour le département de l'Allier promis à prendre le chemin de l'est dans les bagages d'une Auvergne absorbée par sa puissante voisine Rhône
Alpes la marginalité déjà fort éprouvée achèvera son œuvre déstructurante.
Ne vaudrait-il pas mieux proposer que le choix soit fait par les vignerons de Saint-Pourçain récemment reçus sur le podium des AOC ; rose, blanc ou rouge, producteurs des trois couleurs ils pourraient au moins choisir la couleur de la robe de la mariée.
Des départements et des communes promis à un avenir sans avenir, la question de la proximité des centre de décision et des services se pose avec d'autant plus d'acuité que la montée en puissance des communautés de communes ou d'agglomération et la fusion acquisition des régions s'opère en parallèle du désengagement de l'État. Cette question n'est pas celle de la "proximité des élus" qui relève plus du comportement que de la circonscription d'élection, mais de l'appropriation citoyenne du bien public dans tous ses usages.
Les régions d'aujourd'hui sont-elles en capacité de résoudre les problèmes de transport public ? Pas si sûr... Qu'en sera-t-il dans des espaces encore plus vaste avec la tendance réaffirmée de la métropolisation ?
Les grandes régions et les communautés imposées à marche forcée par les gouvernements de droite hier ou les socialistes aujourd'hui n'ont d'autre but que d'offrir aux "marchés" un terrain de jeu plus profitable encore au détriment des populations poussées sur le versant dangereux du communautarisme régional qui conduit les plus riches, PARTOUT, à se désolidariser des plus pauvres : Flamands en Belgique, Catalans en Espagne, Nord de l'Italie, etc.
C'est aussi un des ressorts du "diviser pour mieux régner à ne pas négliger.

Tintin charcutier géographe

La grande réforme des "territoires" se résume à l'exercice de la volonté présidentielle, sous couvert et au prétexte d'une économie supposée de 11 milliards d'euros par an...
Le monarque républicain se dessaisirait ainsi de quelques prérogatives baptisées "compétences" à l'occasion pour assouvir la soif de pouvoir des baronnies régionales... Du moins d'Etat et du plus de concurrence libre et faussée entre territoires, tout est engagé pour détricoter le canevas républicain de l'égalité de traitement des citoyens. On passe allègrement de l'égalité à l'égalité des chances avec de belles cartes de visite écrites en part de PIB ou en parts de marché.
Au bout du compte Rhône-Alpes Auvergne on connaissait déjà avec FR3... et les pauvres Montluçonnais ne pourront toujours pas s'offrir une semaine de luge à la Loge des Gardes pendant que l'élite  friquée fera bronzette sur les pistes de Courchevel. C'est ce qui nous sera bientôt présentée comme une belle complémentarité des territoires à marier.
Parole au peuple ? Que nenni ! la représentation nationale va se prononcer !!! et en ajoutant une année de mandature aux élus départementaux et régionaux l'Etat est généreux pour gagner l'assentiment.
Dès avant la Révolution Française les frontières des infra-territoires étaient dessinées sur la base des capacités des hommes à se déplacer jusqu'aux lieux de décision en une demi-journée ou une journée... 
Et à l'époque de la Révolution les avis étaient partagés sur le découpage !
De la géométrie de Syeyes avec ses 80 départements carrés divisés en 9 communes et 81 cantons...
à la France de l'eau et de la géographie dans sa partition de 1790 !

En taillant dans le vif de la cartographie politico-administrative du pays, c'est la démocratie qui est visée ; pour peu qu'on considère que le temps de l'élection en est moins le fondement que la participation citoyenne au quotidien de la vie publique l'opération qui se dessine vise surtout à créer les conditions d'un lissage des opinions garantissant la pérennité des pouvoirs en place.

dimanche 1 juin 2014

De partout...

1. un d'ailleurs...
2  un autre ailleurs...
3. le même par ailleurs...

Peut-être sont-ils aussi nombreux qu'ils sont méconnus les uns des autres... 
Nombreux sont ceux qui, aujourd'hui, tentent d'expliquer l'évidence du désenchantement d'une politique qui a déserté son terrain de jeu, celui des idées, pour lui préférer celui de la représentation en se parant des atours des "mandats".

L'électrochoc programmé des européennes a relancé le moulin à prière de tous les camps médiatiquement reconnus et les langues de bois sont débité leurs morceaux de bravoure... et après, ça continue et ça s'accélère !

Objectif 2017 pour tout le monde !
En attendant les chômeurs restent demandeurs d'emplois pour que les actionnaires touchent leurs dividendes...

De partout des voix s'élèvent -jusqu'au sein du PS, c'est dire !- et les sourds qui nous gouvernent, qui nous ont gouvernés, ou qui aspirent à le faire à tous les niveaux seraient bien inspirés de changer les piles de leur sonotone.