mercredi 30 décembre 2015

L'unilatérale

Aujourd'hui plus qu'hier, et bien moins que demain...
Tout se passe comme si le gouvernement, sous le regard bienveillant du président de la République, ou sous son autorité (*) voulait à tout prix recoller avec les pratiques réactionnaires de Sarkozy.
Chaque élément d'actualité doit déclencher une opportunité d'exposition médiatique pour flatter l'opinion dans le sens du poil dont on ne sait plus s'il est nature ou mis en pli. Avec un volet sécuritaire toujours prégnant l'épisode corse en est une nouvelle illustration.
Sur le sujet majeur du moment, la déchéance de la nationalité pour les bi-nationaux reconnus coupables de terrorisme, etc., la confusion dans la communication gouvernementale, le trouble chez les socialistes et plus encore à leur gauche, la satisfaction mâtinée de gourmandise de la droite qui en veut toujours plus... tout conduit à priver les citoyen d'un débat serein et clair sur le sujet.
Impossible devant la toile de fond du "problème FN". Tout se passe comme si, et seulement si, le pays ne vivait que dans la perspective des présidentielles de 2017 avec l'épée de Damoclès de l'avènement d'une dynastie Le Pen. Donc, pour couper l'herbe sous le pied de la droite et de son extrême, il faudrait occuper leur terrain et cultiver leurs penchants !
(*) A l'évidence, pour Valls le PS d'aujourd'hui doit finir sa mutation sociale libérale et ses prises de position n'ont d'autre but que de préfigurer une solution de centre-gauche dans laquelle des écologistes sont également partagés.
Pour François Hollande le jeu est plus complexe, et sa ligne de conduite aussi incertaine qu'elle s'éloigne de sa gauche vise à la fois à faire que Valls brûle les ailes de sa concurrence tout en en exploitant son talent dévastateur dans les rangs socialistes.
C'est une forme de politique de la terre brûlée qui tient à l'écart une bonne part de son électorat initial tout en lui signifiant qu'il n'a d'autre choix que celui de le suivre.
Aussi bien avec un premier ministre qui suit l'opinion qu'il fabrique qu'avec un président autocentré sur sa seule permanence au pouvoir, la France est engagée dans une marche arrière démocratique qui va s'amplifier avec les premiers effets des réformes territoriales  qui ne vont pas tarder à faire sentir leurs effets.
Les moulinets gouvernementaux sur le sujet de la révision de la constitution qui serait sensée renforcer l'Etat pris sous la menace terroriste seraient plus crédible si par ailleurs c'est le moins d'Etat qui prévalait. 
Quand va-t-on s'interroger sur les causes qui conduisent des jeunes paumés à sombrer dans l'abomination d'une l'inféodation aux thèses criminelles des terroristes islamistes ?
On vient à peine, des années et des années après de lever un coin du voile sur les responsabilités américaines dans la manipulation des talibans qui préfiguraient le terrorisme d'al-quaïda ; quand connaîtrons-nous les tenants et les aboutissants de la propagation de la menace terroriste de  "l'Etat islamique" du Moyen Orient au reste du monde ?
En politique, intérieure comme étrangère il n'est guère de génération spontanée, et les effets ont généralement des causes identifiables, encore faut-il avoir la volonté de faire la lumière...

Déchéance de nationalité ? Accueil des migrants ? Résorption du chômage... A défaut d'identifier et de traiter les causes, les conséquences auxquelles le pays doit faire face ne peuvent qu'être de plus en plus dommageables à l'unité nationale et à la cohésion sociale dans l'emballement recessif d'une démocratie fragilisée (cf. état d'urgence).

Qu'est-ce que la radicalisation et comment l'endiguer ?
N'y aurait-il d'intégrisme qu'islamiste ?
Comment réintroduire le fait laïque dans un monde politique où l'intrusion religieuse est permanente, stigmatisée quand elle touche à l'islam et revendiquée au prétexte d'une culture ou de la tradition  dès qu'elle touche à une part du christianisme ?

Les questions ne manquent pas qui devraient occuper l'esprit des 60 ou 80 % de "sondé" qui soutiennent le projet gouvernemental de déchéance de nationalité...
Quelle outils leur a-t-on fournis pour qu'en conscience ils expriment ce choix ? Quelle éthique, quels fondements juridiques, quelles perpectives d'amplification du mouvement ou de reversibilité ? ...

à lire à coeur ouvert


"Cette annee, les pommes sont rouges",  un ouvrage signé Laurent Gerra & Georges Gerra...

L'humoriste a changé de monde, de la scène d'amuseur à l'écriture. En signant "Cette année, les pommes sont rouges" avec son co-auteur qui n'est autre que son grand-père, Laurent Gerra fait un plongeon dans l'histoire, aussi bien la grande que la sienne. Car Laurent Gerra avait un grand-pere, et, contrairement à nombre de freluquets d'aujourd'hui, c'est bien un vrai grand père né longtemps avant lui. Parti trop tôt en faisant faire l'expérience de la mort à un gamin de 10 ans, ce grand père complice qu'on devine aussi malicieux que son petit fils avait écrit sa mémoire de la guerre, conscrit de la classe 39 chahuté entre l'entrée en guerre, la débâcle, la captivité du prisonnier en Allemagne, l'évasion, le retour en France et la Résistance... C'est l'histoire d'une vie que Laurent Gerra rescucite au travers du récit de son grand-père dont l'écriture transpire d'une humanité généreuse et d'une énergie peu commune.

Laurent Gerra donne ainsi à lire l'histoire autrement, une histoire pleine des sentiments, des peurs, des joies, des peines, des bouffées de camaraderie... si on devait faire sentir aux plus jeunes comme aux plus vieux des électeurs déboussolés d'aujourd'hui ce que citoyenneté veut dire, ce qu'engagement et responsabilité signifient pour faire société, c'est une lecture publique qui devrait passer en boucle dans toutes les oreilles.
Et par dessus le marché, le style est tellement enlevé, bien en harmonie avec un personnage chaleureux et pétri d'humanité que c'est un rendez-vous assuré avec le plaisir de lire.

Comptez deux bonnes heures d'enthousiasme pour filer les 160 pages de l'ouvrage...

Un livre à partager sans modération.

C'est aussi une belle occasion de faire mieux connaissance avec un homme public dont le talent dépasse largement ce qu'en retient le marché du spectacle. 

dimanche 27 décembre 2015

A lire à temps perdu...

Pour faciliter la compréhension du monde et de ses soubresauts, le texte d'Edwy PLENEL, vieux de presque une année peut alimenter la réflexion avant les échanges de voeux du "premier d' l'an" !


Lettre à la France

20 JANVIER 2015 | PAR EDWY PLENEL

Les attentats des 7, 8 et 9 janvier nous obligent au sursaut. Non pas celui des politiques de la peur qui voudraient nous mettre en guerre. Mais celui de l’égalité, des politiques démocratiques et sociales qui, seules, pourront faire reculer la nécrose de l’espérance dont se nourrit la guerre des identités.

Il est des épreuves qui révèlent une nation à elle-même. C’est ce qui se joue pour tous ceux qui habitent ce pays, le nôtre, depuis les attentats des 7, 8 et 9 janvier à Paris. Saurons-nous reconnaître la France telle qu’elle est, vit et travaille, telle qu’elle souffre et s’impatiente, telle qu’elle s’invente et se rêve, telle qu’elle se redresse et se rassemble ? Ou allons-nous continuer à l’ignorer en la dénigrant et en la dépréciant ? À la rabaisser, à l’affoler et à la paniquer en l’entraînant dans cette haine de soi pavée d’identité malheureuse, de suicide français et de soumission fantasmée où macèrent aigreurs, amertumes et ressentiments ?

Le vrai visage de la France est celui de celles et ceux qui sont morts en ces trois journées d’attentat à nos libertés. Trois jours de crime contre un journal, d’exécution de policiers, de meurtre contre des juifs. D’assassinat du droit de vivre, de penser et de s’exprimer en sécurité, dans la diversité de nos opinions et de nos origines, de nos convictions et de nos croyances. Chrétiens, juifs, musulmans, francs-maçons, athées, agnostiques, venus d’ici et d’ailleurs, ceux qui ont été tués par les trois terroristes sont l’image même de notre pays : divers et pluriel, multiculturel et multiconfessionnel, fait de proche et de lointain. Une nation nourrie de son incessant dialogue avec le monde où s’inventent ces identités tissées de relations, d’échanges et de partages qui fondent des causes communes.

La suite se méritelà-dessous.

samedi 26 décembre 2015

Pauvritude

Un graphique saisi en page 8 de l'Humanité du 24 décembre sous un entrefilet qui nous disait aussi que le taux d'anomalies relevées dans les contrôle de la DGCCRF sur les produits vendus dans les marchés de Noël, défauts d'hygiène alimentaire, non conformités diverses, atteint 21,5%.

Côté inégalités de revenus et de patrimoines grandissantes, l'article de Laurent Mouloud est clair ; avec un taux de pauvreté de 14,2% encore en hausse en 2014, des plus fortunés dont les 10% les plus riches ont vu leur patrimoine moyen augmenter de 400 000 euros de 2004 à 2010 quand les 10% les moins riches se contentaient de 114 euros...
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l'allure de la courbe du chômage et des files d'attentes aux Restos du Coeur n'est pas près de s'inverser.

Le fil à couper le beurre

... dernière invention du premier ministre désormais en lice face à Macron et son invention de l'eau tiède pour le prochain concours Lépine...
Il n'y a rien d'original à constater le glissement à droite dan le paysage politique français curieusement engagé depuis une quarantaine d'années, après que la gauche soit revenue au pouvoir.
Sitôt l'euphorie de 81 passée la reculade mitterrandienne de 83 marquait l'amorce d'un virage à droite résolu qui ne s'est ensuite jamais démenti.
Au prétexte de "réalisme" ou de "pragmatisme" la social démocratie a peu à peu retrouvé son penchant centriste pour le consensus mou, réformisme perméable à toutes les thèses libérales.
L'important, c'est le pouvoir, peu importe par quels moyens on le gagne et encore moins par lesquels on le conserve !
Les passages par les gouvernements dits "d'ouverture" ajoutés au périodes de cohabitation , ont fini de déboussoler des citoyens désormais bien plus encadrés par les lobbies et les médias qui les servent que par le militantisme politique. 
Quand Emmanuel Valls disait récemment que la gauche pouvait disparaître, il ne faisait que formaliser le terme d'une démarche engagée depuis l'ère mitterrandienne dont les historiens peineront à trouver les gènes "de gauche" ailleurs que dans les cendres des cocus de "l'union de la gauche" qui lui avaient alors servi ce marche-pied.
La disqualification des partis politiques instrumentalisés au profit des carriéristes de tous poils dans le métier d'élu est aujourd'hui aboutie, et c'est sur ces ruines idéologiques de la droite comme de la gauche que prospère désormais le chiendent d'extrême droite.
Ce n'est pas par hasard non plus que depuis une bonne trentaine d'années le nombre des affaires politico financières ne cesse de croître. Comme le dit très bien Roland GORI : "... ce n'est plus l'honneur qui légitime l'organisation aristocratique de la société, ni malheureusement la vertu qui est la valeur cardinale organisatrice de la République aujourd'hui dégénérée, mais l'intérêt et le profit qui régissent le gouvernement". C'est cette limite de l'accaparement capitaliste qui prospère sous la loi libérale qui a complètement asservi le politique en bornant son action à son service : toutes les politiques publiques concourant au "moins d'Etat" en sont l'illustration la plus patente. Là où les pouvoir publics avec les services du même nom désertent le terrain social après avoir concédé l'économie au privé ce sont les communautarismes qui prennent le relais ; la puissance publique l'encourage même vivement en déployant tout un arsenal de substituts privés pour palier ses carences. Le monde associatif instrumentalisé joue un rôle indéniable dans cette mise en charpie d'une République dans laquelle les inégalités s'accroissent sans cesse, où la misère gagne dans toutes les générations. Imaginez un hiver sans les Restos du Coeur, une recherche médicale sans Téléthon, les oubliés des vacances ou le Père Noël vert sans le Secours Pop...
Il faut bien qu'aujourd'hui un journal économique de droite découvre lui aussi le fil à couper le beurre : " les grandes entreprises françaises sont plus généreuses avec les actionnaires qu'avec les salariés !"
Ah bon ?
Il a même fallu mobiliser les calculettes d'un cabinet d'experts pour découvrir qu'en 2014 les actionnaires des entreprises du CAC 40 s'étaient attribué 56 milliards d'euros, alors que les salariés de ces mêmes entreprises n'avaient récupéré qu'un dizaine de milliers sous forme d'intéressement, participation ou autre système de primes... L'évolution salariale dans le même temps ? Vous n'y pensez pas, IL N'Y A PLUS DE SOUS ! ... pour payer le travail.
Le petit monde du premier ministre qui "aime l'entreprise", c'est celui du PDG de Renault -dont l'Etat est encore un peu actionnaire- qui en dix ans gagne plus de 22 millions d'euros pour supprimer  23500 emploi.
C'est bien sûr avec des alliés de cet acabit qu'on va renverser la courbe du chômage !
Et avec Macron aux commandes de l'économie, les millions de chômeurs peuvent toujours rêver de devenir entrepreneurs pour enfin exploiter leurs semblables, tâcherons payés à la mission, au chantier, à l'heure ou à la journée, Et sans souci pour le niveau du salaires en dessous du SMIC, l'Etat répond présent pour compléter le salaire trop bas avec un peu d'argent public... Moins de "charges" pour les entreprises, un "coût du travail" revu à la baisse,  tout ça pour massifier la misère en même temps qu'on sacralise le profit.
La vie est belle...

Une clé de lecture

... du monde tel qu'il NE va PAS !



Article publié en pages 12, 13 et 14 dans l'Humanité Dimanche du 24 décembre2015.
Celles et ceux qui nous gouvernent feraient bien d'en faire leur livre de chevet avant de ré-écrire la constitution de notre République pour l'ère Fhaine.

mercredi 23 décembre 2015

une cause à soutenir sans modération !

Suite à la décision du Conseil Départemental de supprimer son aide aux compagnies de théâtre et de danse, ces dernières réagissent justement. Leur mobilisation doit toucher les citoyens appréciant simplement la beauté d'une oeuvre, citoyens capables d'émotion devant une interprétation, citoyens sensibles à la création artistique accessible à tous tant qu'elle ne devient pas objet du marché pour être enfermée dans la prison dorée des privilégiés de la fortune, toutes celles et ceux qui font profession d'intelligence.
Autodafés d'hier, ou destruction de témoignages monumentaux de l'histoire de l'humanité par quelques fanatiques : tout ce qui blesse la culture ampute l'humanité. A leur toute petite place d'élus promis à l'oubli celles et ceux qui préfèrent augmenter la subvention d'un club de basket professionnel auvergnat de 90 000 euros en la faisant passer de 40 à 130 000 € en mettant au pain sec les artistes des scènes bourbonnaises flattent bien dans le sens du poil les pires relents de l'extrême droite venus empuantir les résultats des élections régionales. Pour les héritiers de la barbarie, point n'est besoin d'intelligence, la violence est bien plus accessible à l'ignorance.

Les artistes proposent un rendez-vous à leur adresse mail : une cause à soutenir sans modération !

Texte de leur communiqué

Qu’ils crèvent ces artistes !

C’est sans doute ce qu’ils veulent ces élus de la majorité au Conseil général de l’Allier, qui ont voté lors de leur dernière cession la suppression pure et simple des subventions accordées aux compagnies de théâtre et de danse.
Et puis hop ! tant qu’on y est, de réduire à peau de chagrin les aides aux résidences d’artistes et les aides à la diffusion de spectacles pour les communes.
Stupeur et indignation.
Aucune réunion préalable avec les intéressés, aucune rencontre depuis les élections pour voir de près ce qu’ils font, qui ils sont.
Le couperet est tombé.
Et pourtant ces artistes ont choisi d’habiter et de travailler dans l’Allier, depuis de nombreuses années pour la plupart d’entre eux.
Ces artistes génèrent de la vie, de la pensée, des échanges, de la transmission, de l’attractivité, de la renommée.
Mais aussi des emplois, des investissements, des cotisations, des rénovations de bâtiments, des installations de nouveaux arrivants.
En deux mots : une dynamique à la fois intellectuelle et économique.
De nombreux habitants de l’Allier apprécient leur présence, assistent à leurs spectacles, sont en liens forts avec eux.
Nous connaissons les difficultés financières des conseils généraux.
Nous sommes conscients de l’insuffisance des dotations données par l’état aux collectivités et nous le condamnons.
Mais tirer un trait sur l’activité culturelle et la création artistique, pour faire des économies, est-ce la solution ?
Cela nous semble un contresens total en terme économique et en terme d’attractivité du territoire.
Et puis supprimer aujourd’hui un secteur qui génère de la pensée, de la réflexion, de la sensibilité, de l’attention à l’autre, de la curiosité, de l’audace, n’est-ce pas faire le lit d’une idéologie nauséabonde qui monte en puissance ?
C’est pourquoi, nous autres artistes, compagnies de théâtre avons décidé de nous unir pour dénoncer ce vote du mépris pour les artistes et pour les habitants de l’Allier et défendre notre activité.
Nous créons un collectif de défense de la Culture en Allier auquel nous vous invitons à participer en tant que spectateurs, association, citoyens.
Une adresse email a été créée : soutien.culture.allier@gmail.com Vous pouvez ainsi nous transmettre vos coordonnées.
Dans les jours prochains un rendez-vous sera demandé auprès du Conseil général par les compagnies. Nous organiserons à la suite un rendez-vous avec les forces vives qui voudront participer à des actions de soutien. Nous vous tiendrons informés !

lundi 21 décembre 2015

Podemos

Les espagnols ont bousculé l'ordonnancement des forces politiques aux élections législatives. Podemos atteint les 20% et s'approche au plus près des socialistes qui sont autant désavoués que la droite conservatrice arrivée malgré tout en tête. Faute de majorité possible par alliance, les espagnols seront vraisemblablement appelés à revoter bientôt...
Après l'expérience des grecs avec Siriza, l'Espagne fait montre de rebellion face aux pouvoirs du consensus capitaliste européen réunissant la droite et les socio démocrate dans la même préservation de l'ordre établi.
Les limites de l'exercice en Grèce n'ont pas découragé les espagnols, et c'est bien.
Mais gardons nous de toute illusion, le capital est passé expert en manipulation de toutes les soupapes de sécurité susceptibles de canaliser l'excès de pression qu'il met sur les peuples.
Dès lors que la contestation ne s'appuie pas sur une composante solide du jeu politique elle est condamnée à la majorité pour gagner dans les conditions difficiles ajoutant les pièges de la concurrence aux obstacles de l'adversité. Les socio-démocrates espagnols arrivant devant les contestataires de Podemos, le jeu est plus difficiles pour ces derniers à un moment où les espagnols ont bien montré leur désaveu des formations traditionnelles condamnées cependant à occuper le premier plan.
La gauche espagnole ne peut gagner durablement le changement qu'en décrochant les socialistes des appuis centristes qui faisaient jouer jusqu'à présent l'alternance dans le cadre d'un bipartisme d'arrangement conjoncturel.
C'est d'ailleurs dans cette voie que Vals, Macron et autres écologistes à la Placé, veulent conduire la France : le mythe du consensus gauche-droite à l'allemande, un consensus qui curieusement ne peut-être gouverné que par la droite...
Au prétexte du la lutte contre l'extrême droite, le renforcement de la droite est un mythe dévastateur dans les consciences.
Les espagnols s'en sortirons peut-être si aux prochaines élections c'est Podemos qui prend la tête à gauche... à la condition que la diversité de ses composantes fasse de leur communauté d'intérêt une priorité sur les hypothèses de carrières, ce que les français n'avaient pas su faire avec le Front de Gauche, pâté de l'alouette Mélenchon.

samedi 19 décembre 2015

Faut-il bien que jeunesse se passe ?



Cette petite intervention de Jean-Claude Michea balise clairement le débat sur la jeunesse et le conflit de génération qui peut gangréner la politique sous la férule des vieux comme sous la prétention des enfants-rois...
S'il a quitté le parti communiste depuis bien longtemps les attentes qu'il souligne à l'endrait de la "classe politique" n'en sont pas moins exigentes et éclaire d'un jour bien triste les renoncements des socialistes tout comme les gesticulations désordonnées des communistes accrochés à leurs basques pour blaner quelques miettes.

vendredi 18 décembre 2015

BEURK


... et maintenant, qui c'est qui fait le ménage ?

mardi 15 décembre 2015

Pauvre Auvergne

A-t-on discuté de tout ça dans la campagne ?

Pas de chance pour notre belle région "en transition" qui, par le truchement du mariage d'intérêt avec la beaucoup plus riche Rhône-Alpes perd son statut et le niveau des aides européennes qui vont avec !

A-t-on discuté d'autre chose dans la campagne ?

Quelle campagne ?

L’impact de la réforme territoriale vue par la lorgnette européenne

Cet article est paru dans Le Club Finances
Publié le 09/12/2015 • Mis à jour le 08/12/2015 • Par Isabelle Smets • dans : Actualité Club finances, Europe

Comment la réforme territoriale engagée en 2012 – et en particulier la fusion des régions – influera-t-elle sur le « classement » des régions en Europe et quelles seront ses conséquences sur la politique de cohésion? Marjorie Jouen, conseillère à l’Institut Jacques Delors « Notre Europe », livre son analyse.
La réforme territoriale française ne fera pas émerger de nouveaux « géants » économiques européens. Mais elle pourrait bien avoir un impact sur la distribution de la manne européenne des Fonds structurels. Ce sont là deux des conclusions d’une nouvelle étude publiée par l’Institut Jacques Delors « Notre Europe ».

D’un point de vue purement statistique, c’est un fait : le regroupement des régions françaises va modifier la hiérarchie européenne des régions « qui en imposent ». Avant la fusion, seules l’Ile-de-France et Rhône-Alpes entraient dans le classement des 20 régions les plus peuplées de l’UE. Elles seront 6 à y figurer à partir du 1er janvier 2016 – avec Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne qui intègrent le top 20.

Par contre, cette nouvelle hiérarchie n’entraînera pas de changements majeurs dans la hiérarchie européenne des produits intérieurs bruts (PIB). De ce point de vue, « les Länder allemands et quelques régions dynamiques du Royaume-Uni, d’Italie et d’Espagne domineront encore très largement », note Marjorie Jouen, l’auteure de l’étude. L’effet, ici, est donc essentiellement national. « Il ne devrait pas y avoir d’effet majeur sur les classements européens des régions les plus performantes en matière de compétitivité, d’innovation, d’emploi, de pauvreté, d’éducation-formation, etc. »


A lire aussi La gestion des fonds européens par les régions françaises démarre
Le cas des régions « en transition »

Et sur la politique de cohésion ? Inévitablement, le rapprochement des régions produit un effet d’enrichissement ou d’appauvrissement mécanique puisque les PIB/habitant vont correspondre à la moyenne de ceux des régions fusionnées. Comme ce PIB/habitant sert à classer les régions dans l’une des trois catégories européennes (plus développées/en transition/moins développées) – et donc à déterminer les enveloppes qui vont avec – la fusion peut valoir son pesant d’or.

Que remarque-t-on ? Pour la programmation 2014-2020, dix régions françaises ont été classées comme « régions en transition », ce qui leur a permis de bénéficier d’aides européennes plus importantes et de davantage de flexibilité dans les choix stratégiques de leur programmation. Avec les « nouveaux » PIB, seules les régions issues du rapprochement entre le Nord-Pas de Calais et la Picardie et entre la Bourgogne et la Franche-Comté – ainsi que la Corse – garderaient ce statut de « région en transition ».

L’Auvergne, la Lorraine, le Languedoc-Roussillon, le Limousin, la Basse-Normandie intègrent toutes des ensembles qui leur font perdre ce statut.

« La perte financière (…) serait d’autant plus regrettable qu’elle ne coïnciderait pas forcément à une amélioration de la situation socio-économique sur le terrain », souligne Marjorie Jouen. Et les chances de faire reconnaître cet effet statistique pour la programmation qui suit 2020 – à supposer que la catégorie des régions en transition continue à exister, ce qui est loin d’être acquis – « paraissent minimes », selon l’auteur. Faut-il le rappeler ? Ce statut bénéficie essentiellement aux régions françaises et « ne jouit pas forcément d’une grande popularité auprès des autres gouvernements ».
Des priorités à faire converger

Au-delà des chiffres, il y a les programmes. On le sait : la décision a été prise de continuer la mise en œuvre des programmes négociés par les « anciennes » régions. Si Marjorie Jouen n’exclut pas que certains gestionnaires ou élus soient tentés de modifier certains éléments, elle estime l’option peu probable étant donnée la lourdeur de la procédure. Par contre, elle prévient : les régions nouvellement créées ont intérêt à rendre davantage cohérentes les stratégies régionales préexistantes.

Chacune, selon la réglementation européenne, a dû élaborer ce qu’on appelle une « stratégie de spécialisation intelligente », qui précise les secteurs qui feront l’objet d’investissements et dans lesquels les entreprises seront soutenues. Or, un coup d’oeil sur ces documents montre la diversité des profils économiques et des choix stratégiques des régions. Le secteur de la santé apparaît ainsi comme une priorité d’investissement pour l’Alsace (e-santé, robotique, imagerie médicale,…) mais semble une priorité secondaire pour la Lorraine et la Champagne-Ardenne, avec qui elle ne formera pourtant plus qu’un. Idem dans l’énergie : certes une thématique prioritaire pour les trois régions mais « les stratégies envisagées sont diamétralement opposées ». Conclusion : « la mise en cohérence de ces stratégies constituera assurément un grand défi interne pour les futurs dirigeants des grandes régions ».


lire l'étude

lundi 14 décembre 2015

Petit coup d'oeil au fond des urnes

Quelques éléments pour l'analyse et la compréhension de ce qui fait d'aujourd'hui un jour assez différent d'avant hier...

Alors ? STOP ou encore ?

samedi 12 décembre 2015

la vie, c'est un droit...

Donnée, elle est fragile, à la merci de tant de pièges...
Prendre soin de celle des autres, aujourd'hui c'est oublié ! Il a fallu institutionnaliser la solidarité dans des entreprises faites pour colmater les brèches de ce que les autres ruinent...
Le film que Gilles Perret consacre à Ambroise Croizat passe sur la 3 à l'heure de la sieste...
Dommage qu'il ne soit pas imposé en programme commun sur toutes les chaines à l'heure de "Plus belle la vie", au moins ce titre aurait du sens !




Qu'en pensent les quelques millions d'électeurs décervelés qui votent pour les héritiers de collabos qui avaient interdit le parti communiste et emprisonné Croizat en octobre 1939 ?

Qu'on les mette au régime sec que la droite cagoularde et le patronat défendait alors et encore aujourd'hui sous le maquillage blafard des apprentis fachos ; ils n'ont pas honte de réclamer pour leur profit particulier et exclusif le bénéfice de lois qu'ils ont combattues. La droite antisociale d'aujourd'hui n'est pas plus fréquentable que celle d'hier et le costume Républicain n'est pour elle que costume de carnaval.




Les pâles copies d'aujourd'hui peuvent prendre de la graine...

mercredi 9 décembre 2015

Dernière sortie avant péage...

Cocus ? ... Les Réservistes.



Mise en place à la suite des attentats de Janvier en écho à la mobilisation citoyenne du "JE SUIS CHARLIE", la "Réserve Citoyenne" est au chômage...
Quelques rares oiseaux de mauvais augure prétendant alors l'inadéquation du dispositif aux besoins et la dimension "réaction" plutôt qu'action de la chose ne risquaient pas d'être entendus dans le brouhaha médiatico consensuel du moment.
Un tel dispositif ne renvoyait rien d'autre à la communauté éducative que l'image d'un échec dont, confusément, elle ne se sent guère responsable, mais surtout victime plus que coupable.
Après avoir tant mis à mal l'enseignement de l'histoire, et éloigné un peu plus l'école, son sens et ses valeurs du peuple des familles en introduisant la verrue occupationnelle des activités municipalisées, les incendiaires ne devraient-ils pas être honteux de crier au feu ?

Cette mesure des "réservistes" est bien emblématique d'une approche politicienne réactionnaire, très chère à Sarkozy qui ne manquait jamais de gesticuler au moindre fait divers pour concentrer l'attention des citoyens sur l'enfumage accessoire pendant que l'essentiel était conduit à l'abri des regards et sans débat.
La gauche socialiste arrivée au pouvoir et son virage à droite avec Valls à Matignon a pris le même chemin, les grands coups de mentons et les petites phrases à l'emporte-pièce occupent l'espace médiatique, certes, mais restent dans la logique réactionnaire, à courte vue, et ne font que s'auto-alimenter dans un cercle vicieux qui éloigne toujours plus les politiques de la vraie vie.
Le triste épisode d'une ministre du travail infoutue de répondre à une question sur le nombre de CDD autorisés par la loi, ça ressemble assez à l'incapacité d'une autre à donner le prix d'un ticket de métro ou le prix d'une baguette. Or, les déboussollés qui hantent la cour des Le Pen s'imaginent qu'ils approchent des gens différents, en capacité de les aider puisque, ne les ayant pas "essayés" il les imaginent autrement faits que tous les autres qu'ils mettent dans le même panier de l'impuissance et de l'incapacité à résoudre les problèmes... qu'ils créent !
Et c'est bien là l'erreur, car toutes les mesures envisagées par le FN ont inspiré plus ou moins les politiques antisociales de la droite comme de la gauche reniant ses promesses.
La réserve citoyenne peut faire rêver l'extrême droite qui l'imagine déjà envoyant les siens dans les écoles faire chanter "Maréchal nous voilà !".
Il est assez rassurant que le dispositif des "Réservistes" ne fonctionne pas. Comme souvent le pouvoir politique fait à côté de la plaque pour mieux se dédouanner de ses insuffisances.
Pour la formation citoyenne de la jeunesse, ce sont des enseignants formés et en nombre suffisant qu'il faut dans les écoles et les établissements. Et pas des bénévoles de bonne volonté mobilisés en réaction à l'affect, adoubés par le miracle de l'engagement conjoncturel en redresseurs d'école.

Au fait, s'est-on jamais posé la question de l'objectif ? formation à la citoyenneté... mais citoyen de quelle République ? 


Si c'est la République des Tapie, Cahuzac, ou autres affaires, Bygmalion, Karachi, etc. est-il bien raisonnable d'envoyer dans les écoles celles et ceux qui en on été les complices bienveillants dans la dérive d'une République privatisée au profit d'une élite cherchant plus à occuper la place qu'à servir le bien commun.

Plus que jamais c'est de PLUS d'école dont le pays a besoin, de plus d'enseignants et de considération pour l'éducation que pour le gardiennage policier des biens et des intérêts particuliers d'une frange de nantis suspicieuse face au peuple de l'ombre.

Question subsidiaire : pour qui ont voté les "réservistes" aux régionales le 6 décembre ?

lundi 7 décembre 2015

Titanic

La République n'est-elle pas en train de sombrer ? 
La voie d'eau de l'inversion du calendrier électoral qui avait réduit le jeu électoral au casting présidentiel avec primaires à la clé avait donné de la gite au radeau qui s'enfonçait dangereusement à tribord...
La seconde avarie majeure avec la "grande" réforme des collectivités territoriales, ses "grandes" com-com, ses "grands" cantons et ses "grandes" régions ne marque-t-elle pas la fin de la croisière de la 5ème République qui à défaut d'accoster sur le quai de la 6ème République, risque de sombrer corps et âmes dans le "pôt au noir" bleu-marine. L'ombre du Front National, dont le fanion est tant et tant agité depuis des lustres par ses soit-disants adversaires, obscurcit le ciel démocratique de la France.
La gauche en charpie se débat dans sa ruine et le premier parti (participe passé du verbe partir) de France n'est-il pas le Parti Communiste Français dont les scores finissent par reflèter le niveau d'engagement et la profondeur idéologique de ses élites élues.
C'est une véritable insulte à l'histoire du pays et aux valeurs républicaines qu'un tel basculement à droite et à son extrême accompagné par la faiblesse organisée d'une gauche du renoncement.

SOS... Trop tard !

lundi 30 novembre 2015

Apprend-on jamais sans souffrance ?

Le spectacle du monde offre désormais le spectacle de la déchirure, de la séparation, de la fracture, de l'inexorable éloignement des nantis et du peuple. L'agonie de la démocratie représentative et ses derniers soubresauts conjugués dans la rage haineuse, le mépris poissard des richissimes marionnettistes de l'extrême droite et la prétention tout aussi méprisante d'une gauche satisfaite de ses prébendes dans la débâcle qu'elle gouverne.
La campagne des Restos du Coeur est relancée... d'ici quelques jours ce sera la longue nuit de l'AMF Téléthon... collectes de la banque alimentaire et appels à la générosité du Secours Populaire.
Le générosité des gens, le génome solidaire ancré au plus profond de notre histoire sociale balbutie encore ses gammes sur une partition en pauvreté majeure et  bémol des revendications à la clé.
Et là, le frisson me gagne à l'idée que d'ici quelques jours, un dimanche d'hiver, aussi hivernal en matière de démocratie que de météo puisqu'il va s'agir de désigner les bénéficiaires de la charge de "Conseiller Grand Régional" qui passeront, la saison venue, récupérer leur part de la collecte dans le douillet entre-soi de leur sénat local, le frisson me gagne à l'idée qu'il se trouve le même pourcentage d'électeurs de droite ou de son extrême parmi tous ceux qui s'échinent à minimiser la souffrance de la douleur des autres de la même façon qu'il s'en trouverait parmi les bénéficiaires de l'oeuvre des généreux apôtres de Coluche...

C'est peut-être là que se forge la clé du désamour populaire pour les urnes ; dans cette atmosphère délétère qui précipite les plus fragiles dans l'enfer des jeux et des dettes en préservant le paradis fiscal de leurs garde-chiourmes la médiocrité des moutons de Panurge fait chef-d'oeuvre.

Il est question d'avouer plus de huit millions de pauvres dans le pays... Les restos du coeur confessent une recrudescence de l'afflux des seniors et des jeunes... des retraités de la fonction publique -privilégiés d'après les belles âmes médiatiques- n'émargeant ont-ils le chois dans la dépense de huit ou neuf cents euros le mois ?

Les grandes régions ? échelle européenne des marchés publics oblige, la logique des marchés l'impose. Alors, pourquoi passer par cette votation fantoche qui n'a d'autre objectif que d'installer un déni de démocratie au pouvoir mettant la décision politique aussi loin du citoyen et de ses besoins qu'il l'enfermera au plus près du capital dans l'antichambre des banques et des bouges mafieux ?

Le pays est passé jadis par des heures sombres ; il peut se préparer à y replonger sans broncher, état d'urgence oblige. Et les politiciens contorsionnistes ne souffriront même pas de leurs exploits, ni Viviani avec la guerre de 14-18, ni Guy Mollet avec celle d'Algérie, les socialistes va-t-en guerre ont montré la voie de l'Union Sacrée qui sacrifie plus qu'elle ne sacre.

Alors, à quoi devra-t-on le résultat de l'élection régionale ? ...à l'emballement médiatique du soutien au Front National ? ... au contrecoup des attentats de janvier et de novembre ? à l'absence de campagne électorale ? ... à l'absence de débat démocratique ? ... au Big feu d'artifice de la COP21 ?

Au fait c'est quoi un "résultat" ?
S'il y a résultat, ce sera l'aboutissement d'un long processus de démembrement de l'Etat de la République dont la constitution disait qu'elle était une et indivisible... laïque, etc.
S'il y a résultat, ce sera la conclusion d'une rédaction sans développement dont l'introduction était écrite à Maastricht depuis le 7 février 1992...
S'il y a résultat, ce sera un dénouement de comédie à la Molière "sans dot...", l'Avare capital gouverne aujourd'hui "sans vote" avec la commission européenne...
S'il y a résultat, ce sera le fruit de la discorde dès que les particularisme régionaux auront assez durci les ambitions séparatistes des plus riches au dépents des plus faibles...
S'il y a résultat, ce sera l'issue "Sans Issue" des longs cortèges de miséreux bravant la mort pour toucher au mirage de la félicité d'outre Manche ou d'ailleurs... avec l'ombre d'une lepen planant sur la jungle de Calais.
S'il y a résultat, ce sera le produit des efforts constants des plus puissants à se partager les meilleurs places ou le monde et ses produits particuliers...
S'il y a résultat, ce sera la rançon de la gloire, une gloire électorale dont la juste mesure serait à rapporter au corps social tout entier plutôt qu'à la portion qui s'exprime...

Misère et Restos du coeur, recherche médicale et Téléthon, etc.
Non seulement la puissance publique est aux abonnés absents en orgnisant la privatisation et la précarisation  de secteurs entiers de ses responsabilités, mais les orientations politiques ne font qu'accroître le mal qu'elles devraient combattre.

Tous les efforts citoyens cherchent le relais politique, désespérément.



vendredi 27 novembre 2015

Roger a tourné la page

Une semaine est passée... Le sourire malicieux de Roger s'est éteint, l'accent chaleureux de sa voix nous revient en écho. Il faut bien s'en convaincre, Roger nous a quittés, 
Roger est entré au petit Panthéon de nos grands souvenirs.
Les hommages n'ont pas manqué, mais en les repassant en boucle il en est qui rappelle la cruauté du monde : Roger était tellement pétri des valeurs républicaines, si juste, courageux, engagé au service des autres... Mais jamais mis en avant, tout comme en son temps Robert Fallut, un peu comme si ceux-là n'avaient de place qu'en coulisse ou en fond de salle pour faire la claque, loin de l'éclat des projecteurs. Avec l'ANACR Roger aura vu la juste reconnaissance de son travail dans les responsabilités qui lui furent confiées.
Roger était cité ici il y a cinq ans à propos d'un de ses passages au collège de Cérilly.
Son parcours dans la Résistance fait l'objet d'un article sur le site Internet de l'ANACR.
Et celles et ceux qui n'ont pas pu être présent à l'hommage qui lui fut rendu à la salle Jacques Gaulme de Hérisson mercredi soir peuvent lire ci-dessous le texte de l'intervention dont j'avais le devoir selon sa volonté, après celle de sa fille Jacqueline et de Daniel Roussat, ancien maire de Cosne d'Allier et Conseiller Général du canton de Hérisson pour le PCF.

jeudi 26 novembre 2015

La République de la honte

L'image en dit parfois plus qu'un long discours. Et cette publicité présente un concentré de l'hypocrisie d'un pouvoir qui remplace la devise de la République par le slogan de Guizot déclarant à la Chambre en mars 1843 :"Il y a eu un temps, s’exclame Guizot, où la conquête des droits sociaux et politiques a été la grande affaire de la nation. […] A présent, usez de ces droits ; fondez votre gouvernement, affermissez vos institutions, éclairez-vous, enrichissez-vous...".
Le credo libéral est bien là avec l'Etat minimal de pouvoirs publics au service de l'enrichissement particulier.
Enrichissez-vous ! l'Etat est là pour vous y aider !
De Robien, Scellier, Borloo, Duflot... ils sont plus d'une douzaine de ministres à avoir accroché leur nom à un dispositif de défiscalisation depuis une vingtaine d'années ! Qu'est-ce qu'on nous explique ?
Payer moins d'impôts, voire même pas du tout, ça rend tout de suite plus riche ! et encore plus fortuné celui qui en payait beaucoup...
Devenir propriétaire sans apport... curieux mécanisme qui fait qu'on accroit son patrimoine sans rien débourser ; c'est la logique du cadeau, ici "cadeau fiscal'.
La constitution du patrimoine immobilier est justement avancé, avoir de la pierre, ça nese perd pas... enfin ça dépend où ! et puis on est quasiment dans une oeuvre d charité car chacun sait qu'on est en manque de logement avec ces centaines de milliers de mal logés ou de sans abri. Et si on devait louer à des gens sans trop de moyens, le loyer élevé à toucher n'est pas un obstacle puisque les pouvoirs publics ont prévu les aides qui vont bien pour compléter les faibles moyens des locataires aux trop faibles revenus !
Gagner plus sans travailler plus en faisant travailler l'argent qu'on aurait du donner en impôts... en voilà une belle idée, ça va faire des revenus supplémentaire chez ceux qui en ont déjà un peu de reste, juste de quoi alimenter le cercle vicieux de la spéculation financière qui veut que dans ce foutu système le capital fait "travailler" l'argent et met les travailleurs au chômage.
Quant à la protection de la famille, elle va certainement se fredonner sur l'air de la succession et du bel héritage qu'on va laisser à sa progéniture. A défaut d'être enterré dans son coffre-fort il faut bien conserver la fortune dans la lignée !

A y regarder de plus près et en imaginant que tout le monde s'y mette... tout le monde va d'ici peu posséder bien plus de maisons ou d'appartement qu'il en a besoin pour se mettre à l'abri et personne n'en aura besoin en location puisque la société idéale dessinée par la loi est un monde de multipropriétaires. Et ce d'autant plus facilement qu'il n'y a pas à mettre la main à la poche : "sans apport personnel !"...
Le patrimoine immobilier a du bon, ça matérialise l'enrichissement... mais il faudra bientôt que le législateur modère l'appétit des collectivités territoriales qui prélèvent l'impôt sur terres et bâtiments !!!
Non seulement le patrimoine grossi, mais en plus il rapporte et la rente est assurée à la condition expresse que le jeu soit réservée à une minorité mise en capacité de tirer ses revenus de la majorité des autres qui doivent rester hors jeu !
Quant à la préservation de la famille, parlons-en...

Moins d'impôt pour l'Etat, ça produit quoi comme effet ?
Moins de crédits pour la défense ou la sécurité, l'armée ou la police ? vous n'y pensez pas, dans ces temps si incertains et dangereux, que nenni.
Moins de crédits pour le service de la dette ? vous n'y pensez pas, il faut bien servir grassement capital et intérêts aux généreux préteurs qui s'enrichissent en dormant.
Alors il va bien falloir se résoudre à couper par ailleurs dans les dépenses publiques. L'école de la maternelle à l'université va nécessairement continuer d'en souffrir, classes surchargées, regroupements d'école pour accompagner la désertification des campagnes...
La santé n'a qu'à bien se tenir, l'intervention publique va continuer de se ratatiner pour laisser la place à l'intervention des assurances au prix de cotisations accrues pour un moindre service rendu et "rentabilité économique" oblige, les services hospitaliers vont se regrouper et s'éloigner inéluctablement de leur clientèle.
Transports et toutes communications seront à la même diète, privatisation des aéroports et des routes... la potion magique administrée à la Grèce il y a quatre matins n'est pas loin. L'Europe a fait privatiser bonne part du port du Pirée, en France Macron n'attend pas pour privatiser les aéroports de Nice, Toulouse ou Lyon... Il reste Notre Dame des Landes à construire à grand coups d'argent public s'il en reste avant d'en confier le bénéfice de l'exploitation au privé...

Si ça continue comme ça encore longtemps il ne restera plus grand chose à faire à la droite si elle revient au pouvoir ! Mais est-ce vraiment nécéssaire ? Sa politique passe de la sorte avec beaucoup moins de soubresauts populaires : la loi Pinel n'est-elle pas une loi écrite et votée sous une mandature de gauche ?

dimanche 22 novembre 2015

Pourquoi ?

Faute d'intelligence dans l'inhumanité de la barbarie, il ne peut y avoir d'explication à l'inconcevable déchainement de violence qui embrase la planète dans une forme de mondialisation de la terreur.

Cependant la publication, dans le dernier numéro du Courrier International (17-25/11/2015), de l'extrait d'un éditorial d'une journaliste libanaise éclaire simplement le regard posé sur le drame.

Tuer la conscience tranquille
Ce qui pousse tant de jeunes Occidentaux à rejoindre Daech est sa capacité, au nom du sacré, à semer ouvertement la terreur, affirmait en février cette éditorialiste libanaise.

Al-Modon - Beyrouth (extraits)

Les Occidentaux ont toujours voulu “expliquer” la montée du nazisme en Europe. Ils invoquent les conséquences de la Première Guerre mondiale pour les Allemands, c’est-a-dire l’humiliation nationale du traité de Versailles [1919] et l’amputation de son territoire, ainsi que la crise économique, l’inflation sans précédent et un chômage record.
Aujourd’hui, les Occidentaux cherchent encore des “raisons” pour expliquer un autre phénomène, le départ de jeunes Européens vers l’Irak et la Syrie pour rejoindre Daech. Les apprentis djihadistes se recrutent parmi une jeunesse marquée par une crise d’identité, le chômage, des fantasmes sexuels, le racisme, la marginalisation, un besoin de reconnaissance et de dignité, les survivances du colonialisme européen et la recherche d’une cause pour donner un sens à leur vie.
Un autre sujet passionnant consiste à parler des motifs de ceux qui financent Daech en sous-main. Ceux-là ne sont victimes ni de la pauvreté ni du chômage. Qu’est-ce qui les pousse à soutenir Daech ? Qu’y-a-t-il de commun entre de riches donateurs et de pauvres jeunes ? Ce qui les rassemble réside dans le caractère exceptionnel de Daech, c’est-à-dire dans son inventivité criminelle, qui permet de tuer la conscience tranquille, au nom du sacré. Tuer en groupe, sans se cacher, sans la peur d’être découvert, mais au contraire comme au cinéma, c’est-à-dire en s’en vantant ouvertement et en revendiquant le fait de ramener l’humanité aux siècles de la barbarie. Et chaque fois, Daech repousse les limites de l’horreur par un crime plus violent, plus sophistiqué, plus spectaculaire, au point qu’on se demande toujours ce que sera leur prochaine trouvaille.
Les raisons qui poussent des jeunes à rejoindre Daech résident probablement moins dans la crise économique ou identitaire que dans l’alchimie faite de terreur, d’outrance assumée, de résilience face aux frappes aériennes et de la capacité particulière de l’organisation terroriste à faire peser un fardeau sur l’humanité. Cela ne vient pas de nulle part. C’est le produit d’un mélange entre la mondialisation, une régression culturelle et des pratiques mortifères préexistantes.
Dalal Al-Bizri

Publié le 19 février 2015

lundi 16 novembre 2015

LA PAIX

guerre à droite guerre à gauche guerre devant guerre derrière guerre dessous guerre dessus...
La litanie des actualités, au prétexte du massacre abject d'innocents destiné à terrorriser les survivants à la vision des morts, ne conjugue que le verbe de la guerre.

Bien sûr qu'il faut éradiquer jusqu'au dernier germe les fauteurs de guerre ; mais ne faut-il pas d'abord parler de PAIX pour faire vivre une humanité de concorde et de liberté ?

Il y a un siècle, la belle Union Sacrée partie en guerre la fleur au fusil allait inlassablement sacrifier plus de 500 vies à l'heure quatre années durant pour saigner la jeunesse d'Europe...

Une génération plus tard le rendement de la funeste faucheuse avait été quasiment multiplié par trois pour venir à bout de la barbarie nazie et du fascisme à l'échelle de la planète...

Guerre coloniales par dessus, et guerres sur guerres jusqu'à aujourd'hui, l'humanité aurait-elle gommé la PAIX de son dictionnaire de l'univers ?

Guerre à la guerre, la PAIX, bondieu !

samedi 14 novembre 2015

abominable guerre

"La guerre n'est pas une aventure. La guerre est une maladie. Comme le typhus..."
Antoine de Saint-Exupéry


Et aujourd'hui comme un siècle en arrière, comme trois quarts de siècle en arrière, comme un peu plus d'un demi siècle en arrière, comme si peu d'années en arrière, il ne manque encore pas d'esprits malades pour propager la mort, et le chagrin sans pitié...

Trouver les mots qui disent l'horreur est aussi dangereux que difficile. Mettre des mots sur la chose, c'est déjà concevoir l'inconcevable, et quasiment donner du corps au monstre qui s'engendre.
L'esprit sain conçoit la paix, pas la guerre.


"Déjà la guerre apparaissait comme une immense industrie." 
Jean Jaurès

Il avait déjà écrit dans l'Humanité du 9 juillet 1905 :
« La concurrence économique de peuple à peuple et d’individu à individu, l’appétit du gain, le besoin d’ouvrir à tout prix, même à coups de canon, des débouchés nouveaux pour dégager la production capitaliste, encombrée et comme étouffée sous son propre désordre, tout cela entretient l’humanité d’aujourd’hui à l’état de guerre permanente et latente ; ce qu’on appelle la guerre n’est que l’explosion de ce feu souterrain qui circule dans toutes les veines de la planète et qui est la fièvre chronique et profonde de toute vie. Il faut bien chercher des clientèles lointaines, des clientèles exotiques et serviles, puisque tout le système, en retirant aux ouvriers une large part du produit de leur travail, restreint la libre consommation nationale. Oui, nous savons cela, et nous savons aussi que la force ouvrière n’est pas encore assez organisée, assez consciente, assez efficace, pour refouler et neutraliser ces forces mauvaises. Ou bien le prolétariat, séduit par une fausse apparence de grandeur nationale, et corrompu par une part dérisoire du butin capitaliste et colonial, ne s’oppose que mollement aux entreprises de la force. Ou bien les classes dirigeantes embrouillent si habilement la querelle née de l’antagonisme économique que les prolétaires n’en démêlent point l’origine. Ou bien, quand leur conscience est mieux avertie, ils ne disposent pas d’une action suffisante sur le mécanisme politique et gouvernemental, et leur opposition est submergée par tous les éléments flottants et inorganisés que le capitalisme met en mouvement aux heures de crise. Ou encore, les travailleurs socialistes de chaque nation, trop séparés encore les uns des autres, s’ignorant les uns les autres, désespèrent de l’utilité d’une action qui, pour être efficace, devrait être internationale ; et n’étant pas sûrs d’être soutenus de l’autre côté des frontières, ils s’abandonnent tristement à la fatalité. Oui, la protestation de la classe ouvrière ne suffit pas encore à dissiper tous les orages. La voix du prolétariat universel, qui commence à s’élever pourtant vibrante et forte au-dessus des nations agitées par une éternelle rumeur d’inquiétude et de guerre, ne peut pas répéter tout ce que dit la cloche de Schiller. Elle peut bien dire : Vivos voco, mortuos plango, j’appelle les vivants, et je pleure sur les morts. Elle ne peut pas dire encore : Fulgura frango, je brise la foudre. Il nous reste encore une ouvre immense d’éducation et d’organisation à accomplir. Mais, malgré tout, dès maintenant, il est permis d’espérer, il est permis d’agir. Ni optimisme aveugle ni pessimisme paralysant. Il y a un commencement d’organisation ouvrière et socialiste, il y a un commencement de conscience internationale. Dès maintenant, si nous le voulons bien, nous pouvons réagir contre les fatalités de guerre que contient le régime capitaliste. Marx, quand il parle des premières lois anglaises qui ont réglementé la durée du travail, dit que c’est le premier réflexe conscient de la classe ouvrière contre l’oppression du capital. La guerre est, comme l’exploitation directe du travail ouvrier, une des formes du capitalisme, et le prolétariat peut engager une lutte systématique et efficace contre la guerre, comme il a entrepris une lutte systématique et efficace contre l’exploitation de la force ouvrière. »

Jaurès en son temps défendit la paix jusqu'à son dernier souffle, aussi bien assassiné par les balles de Raoul Villain que par la haine farouche des fauteurs de guerre qui commanditèrent son assassinat avant d'acquitter le criminel sitôt la fureur de la guerre éteinte. L'acquittement de Villain en 1919 sonnait alors comme la récompense à celui qui avait permis qu'on fit la guerre quand la veuve de Jaurès était condamnée à payer les frais dits "de justice"...

La guerre était passée, les monuments aux Morts se couvraient des millions de noms des victimes, en allemagne comme en France.

Le camp de la victoire dictait les clauses des traités et la carte du monde en était chahutée jusqu'au Moyen-Orient avec la Syrie sous mandat français...
Le camp de la défaite entrait en gestation des monstres de l'après "der des ders"...

Il n'est pas inutile de remonter le fil de l'histoire pour comprendre que de fil en aiguille les choses se tiennent.
Il n'est pas nécessaire de remonter si loin le fil de l'histoire pour comprendre l'insoutenable enchainement de violence d'un monde que la fatalité du malheur condamnerait à enfanter des monstres en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Mali, en Syrie ou ailleurs

L'exercice de l'intelligence humaine, de Saint-Exupéry à Jaurès et beaucoup d'autres et nourrissant les peuples d'espoir de paix serait-elle vain ?

Dans les conflits anciens débarrassés de la charge émotionnelle de la tragédie présente, il est facile d'analyser les causes, lointaines ou proches, et de différencier les causes profondes généralement tues des prétextes avancés pour écrire le roman officiel bien utile aux pompiers pyromanes.

Tentons, face à l'abomination du drame, de faire preuve du discernement indispensable à la compréhension du monde et des enjeux de la paix.

A qui profite le crime ?

vendredi 6 novembre 2015

D'ailleurs

Charlotte DELBO, rescapée d’Auschwitz et Ravensbrück écrivit un poème admirable de vérité à-propos de son passage par "l'ailleurs" des camps de la mort..

QU’ON REVIENNE D'AUSCHWITZ OU D’AILLEURS… 

Qu'on revienne de guerre ou d'ailleurs 
quand c'est d'un ailleurs 
aux autres inimaginable 
c'est difficile de revenir. 

Qu'on revienne de guerre ou d'ailleurs 
quand c'est d'un ailleurs 
qui n'est nulle part 
c'est difficile de revenir : 
tout est devenu étranger 
dans la maison pendant qu'on était dans l'ailleurs 

Qu'on revienne de guerre ou d'ailleurs 
quand c'est d'un ailleurs 
où l'on a parlé avec la mort 
c'est difficile de revenir 
et de reparler aux vivants 

Qu'on revienne de guerre ou d'ailleurs 
quand on revient de là-bas 
et qu'il faut réapprendre 
c'est difficile de revenir 
quand on a regardé la mort 
à prunelle nue 
c'est difficile de réapprendre 
à regarder les vivants 
aux prunelles opaques

Au-delà de l'expérience singulière de Charlotte Delbo ressortie de l'enfer des camps nazis, rare rescapée d'un autre monde étranger à l'humanité, la leçon qu'elle nous enseigne dans ses vers a une portée bien plus générale sur la capacité des hommes à faire société et sur les obstacles insurmontables à dépasser pour celles et ceux qui sont passés par "ailleurs"... des histoires d'exclus... des histoires de victimes... des histoires de vies.

Dans une société qui fait de la solidarité un slogan permanent, qu'en est-il du sort réservé aux réfugiés et aux migrants ?
Dans une société qui fait de la solidarité le hochet du pouvoir, qu'en est-il du sort des travailleurs kleenex congédiés aussi brutalement de l'entreprise qu'ils seront sitôt réduits au numéro de leur catégorie de sans emploi au pôle du même nom ?
Dans une société qui faisait de la liberté le premier principe de sa devise, qu'en est-il du sort de celles et ceux qui ne vivent que sous l'oeil noir des caméras de surveillance, ou pire des kapos des vigiles d'un argent Roi, d'autant plus fondé à se méfier des pauvres qu'il les fabrique à ne plus que savoir en faire.
Dans une société qui clame l'égalité, qu'en est-il des enfants à qui l'école ne propose plus que celles de leurs "chances", pour mieux les convaincre très tôt que la réussite de leur vie ne se joue qu'à la loterie de ses origines, secoués dans les tamis des garants d'un ordre immuable.
Dans une société qui affiche d'autant plus facilement sa fraternité qu'elle applaudissait hier à l'écroulement du "mur de Berlin-rideau de fer-mur de la honte", qu'en est-il du sort des emmurés d'aujourd'hui, de Palestine ou d'ailleurs auxquels tous les de Dans ferme la porte de leur monde à tous les de Hors,

La justesse dramatique du propos de Charlotte Delbo sur le retour rescapé de déportation éclaire d'un jour cru la difficulté des millions de celles et ceux qui, relégués dehors par quelques aléas de la vie, en deviennent étrangers à leurs semblables, d'autant plus méfiants et suspicieux qu'ils sont incapables de les comprendre, de prendre avec eux la mesure de l'éloignement pour ouvrir une voie au retour.

Vivre ensemble ? C'est tellement confortable quand on réduit la chose au côte-à-côte, en cultivant le dogme de la mixité et de la diversité préservée du maître et de ses serviteurs !

L'humain d'abord... pour peu qu'on le chante, paroles et musique de l'Internationale, ça pourrait changer le monde, maintenant !

jeudi 5 novembre 2015

Tournée générale !

Waouh !!!
Deux euros trente huit centimes !
Qu'est-ce que je vais bien pouvoir envisager pour consommer le surcroit de revenus du prochain mois ?
Ma pension de retraite à augmenté, mais si, c'est vrai et le papier de l'administration qui me l'annonce arrive un mois avant l'effet fatidique de l'augmentation... un peu avant les élections régionales. Il faut se mettre en conditions pour affronter cette soudaine opulence.
C'est de l'ordre de l'exceptionnel, la somme n'avait pas bougé depuis mai 2013, et c'est bien connu depuis tout ce temps rien n'a vraiment changé...






figure 1 : électroencéphalogramme des retraites de fonctionnaire... calme plat !

2,38€, c'est la manne des manants. Avec de l'ordre de 8 centimes d'augmentation par mois pour deux ans et demi de stagnation, comment comprendre que l'état des finances publiques soient si calamiteux ?

Une guerre par-ci, une guerre par-là, sans compter un ou deux petits Cahuzac cachotiers et le tour est joué, ceinture, bouclez-la ! 

Il est vrai que les patrons sont beaucoup plus méritants chez Renault (+170% l'an dernier), Pinault (+36% l'an dernier), Mittal (+23% l'an dernier)...

mercredi 4 novembre 2015

On ne nous avait pas tout dit...

ça alors ! Comme c'est curieux ! 
La suppression de la demi part des veuves...
L'impact des mesures ceci, ou cela, ou handicap...
La réforme du financement des collectivités...
... à l'approche des échéances électorales le gouvernement enclenche la marche arrière sans trop regarder dans le rétroviseur, et à tombeau ouvert.
Que des mesures votées par la droite en 2008 produisent des effets douloureux pour des retraités modestes d'aujourd'hui, quelle découverte ! Cela fait des mois et des années que des organisations syndicales qui s'étaient opposées à de telles mesures en réclament l'abrogation, sans succès.
Et le gouvernement qui les a bien laissé produire leurs effets voudrait se dédouaner en en repoussant la pratique dans deux ans... quand les présidentielles seront passées !

A trop s'accommoder des mesures prises précédemment par la droite, les socialistes au pouvoir en viennent à s'habituer à la conduite à droite, sur l'accotement avec Valls et dans le fossé avec Macron, ministre des patrons.

A prendre les gens pour des demeurés on en fait à tour de bras de nouveaux candidats à l'abstention, juste histoire d'amplifier arithmétiquement la part à Le Pen dans les électeurs qui restent.

lire ci-dessous le communiqué de presse du syndicat "Solidaires Finances Publiques"

Sévices publics

Le changement... c'était quand ?

T'avais voulu voir Vezoul et ses "21 promesses"...

Premiers travaux pratiques en nouvelle ruralité :

  • la Poste d'ici serait bientôt fermée tous les après-midi !
  • pourquoi pas bientôt "agence postale"... et pourquoi pas personnel communal à la clé, nouvelle embauche en perspective !!!
  • Bureau d'à côté, réduction des horaires et modification des services ?


Pour sûr le service public postal est bien assuré... 


... de disparaître !

samedi 17 octobre 2015

Rentrée normale...

... normalement catastrophique !
Les étudiants et leurs enseignants sont dans la rue pour manifester contre le sort misérable fait à l'enseignement supérieur. Les images des reportages télévisés, sans risque d'être suspectés d'agitation révolutionnaires, montrent des amphis pleins à craquer à 500 pour 300 places, des étudiants assis par terre, dans les couloirs aux portes des salles... Dans quel "Pays émergent" ou autre contrée en voie de développement a-t-on pu filmer un tel état de délabrement universitaire ?
A force de courir derrière les grands palmarès des classements internationaux d'une soit-disant excellence, les décideurs du fonctionnement de l'université française ont définitivement choisi de jouer sa massification de l'échec contre la démocratisation des études supérieures.
L'insuffisance criante du financement social des études universitaires impose l'inégalité d'accès qui laisse les trois quarts des jeunes issus des milieux modestes à la porte des universités quand les deux tiers des enfants des catégories sociales supérieures y accèdent.
Plus d'un quart des étudiants sont brisés et jetés hors du système à la fin de la première année, accentuant encore le tri social de la machine.
La plupart des jeunes étudiants sont obligés de travailler pour redonner sitôt gagné leur maigre pécule à ceux qui les logent quand la puissance publique a complètement abandonné au privé le logement étudiant. Ça rapporte autant qu'à l'autre bout de la vie pour les investisseurs dans le logement des vieux, et en plus avec les aides publiques aux investisseurs comme aux locataires sans trop de revenus, c'est une masse considérable d'argent public qui va gonfler les portefeuilles privés.

Merci Macron, le travail du dimanche permet aux étudiants d'échapper à l'enfer des activités culturelles ou sportives, à leurs études et à une vie sociale qui pourrait faire d'eux des citoyens normaux en capacité de se payer un billet de train pour aller se recueillir à la Toussaint sur la tombe de leurs arrière-grands parents illettrés qui avaient forgé leur engagement "à gauche"... plutôt qu'en car !

Le changement est passé par là avec la "gauche" au pouvoir... et c'est toujours la même chose sans le moindre courage politique pour revenir sur les mesures mises en place par la droite, l'autonomie des université continue de faire ses ravages en asphyxiant la recherche publique pour la livrer aux appétits de profit à court terme des groupes privés, en accentuant l'inadaptation des structures d'accueil, d'enseignement et de recherche aux besoins, en participant à la casse d'une jeunesse renvoyée à la précarité dans sa formation pour mieux la broyer ensuite dans la précarité du travail.



Que dans ces conditions il existe encore des collectivités territoriales pour subventionner les études universitaires des futurs médecins aux frais des contribuables montre à quel point les décideurs politiques prétendument de gauche ne sont plus capables de penser en dehors des codes de l'idéologie capitaliste.
Personne ne s'inquièterait qu'on soit rendu à mettre devant les élèves de l'école publique -sans formation préalable- un quadragénaire commercial de la grande distribution en mal d'emploi alors que les concours de recrutement d'enseignants ne font pas le plein des places offertes en nombre bien insuffisant.

Il est vrai que, depuis quelques décennies, la démocratie française -ou ce qu'il en reste- ne risque pas de faire sortir des urnes des candidats aux Prix Nobel tant qu'il ne récompenseront pas la médiocrité et le reniement.