lundi 31 mai 2010

Insupportable inhumanité

Comment supporter ce qui vient de se passer au large de Gaza sans dire sa réprobation, sans crier à l'injustice, sans hurler d'indignation ?
La guerre est-elle indissociable de la religion au point qu'à chaque fois que les croyances inspirent les politiques elles en font de diaboliques tyrans ?
Opium du peuple a-t-on dit parfois... Cercueil des peuples, de la liberté et de la justice, assurément !
Chrétiens catholiques, orthodoxes ou protestants, adeptes de l'islam, du judaisme de l'hindouisme ou  du boudhisme, sikhs ou disciples confucianistes ou Taoïstes, Rastafaristes, Shintoïstes, amis de Zoroastre, Animistes, pratiquants du culte Vaudou, Santeria ou Candomblé...
Que sais-je encore, et pourquoi pas machinistes  pour peu que machin soit au pouvoir, toutes les croyances cultivent la passion et quoi qu'elles en disent se posent en s'opposant jusqu'à nier la légitimité de l'avis et de la vie de l'autre.
Depuis que la terre est monde, prenant le pas sur la raison et la compréhension de l'expérience, les religions ont asservi la nature humaine dans leur insupportable prétention à vouloir tout expliquer au mépris de la connaissance.
Depuis la nuit des temps la guerre est née de ce que tu crois que je ne veux pas croire; jamais de ce que je sais et que je veux t'apprendre.
Depuis combien d'années le peuple palestinien est-il condamné à l'inexistence ? Depuis combien d'années les marthyrs d'hier se sont faits les bourreaux d'aujourd'hui ?
Pas plus en Irlande que dans les Balkans, pas plus au proche Orient qu'au Vatican, au Sri Lanka ou en Turquie, la croyance religieuse n'a la moindre légitimité pour précipiter la misère des peuples en les armant les uns contre les autres.
Qu'une fois pour toute, la croyance qu'il est possible de tolérer pour le faible qui s'y réfugie reste à sa place dans la sphère du champ privé, de l'intimité des personnes; mais qu'elle ait la pudeur décente de s'éloigner du champ public et à plus forte raison de la gouvernance des peuples. Religion et politique n'ont jamais fait bon ménage pour la paix, la justice et le bonheur de l'humanité.
Si un ou plusieurs dieux existaient à l'image de ce que leurs adorateurs les imaginent, ne trouveraient-ils pas d'autres langue en partage que celle des armes ?

Grand bon dieu ! Maintenant que l'argent a les mêmes apôtres dans toutes les religions et que les marchands d'armes risquent la canonisation il ne reste plus aux peuple qu'une grande insurrection violemment pacifiste contre l'insolente bêtise humaine, quelle qu'en soit la nationalité...

... pour que VIVE LA PAIX !

samedi 29 mai 2010

Ovalie merci !

Merci aux joueurs qui ont fait de la pelouse du Stade de France un beau terrain de jeu au service du sport rugby !
Crouch, touch, pause, ENGAGE !
La lutte fut rude, forte et dure, engagée de bout en bout, avec des réussites et des accrocs, de beaux coups et des passages poissards, du vrai rugby comme je l'aime encore.
Les uns dominent en touche et les autres en mélée... La friction échauffe les esprits, mais tout va bien et c'est un signe, puisque l'arbitre aussi a bien joué !
Quand bien même le monde de l'ovalie vient à souffrir de la pollution du fric, le match de ce soir nous préserve encore des grimaces entendues des footeux ou des excès de piquouses des pédaleux.
L'ASM a bien mérité le titre de champion tant attendu !

Mentir vrai : le bal des faux culs

Vu sur le site du Nouvel Obs :

"Jean-Jacques Bourdin recevait le 27 mai, sur BFMTV, le Ministre de l’Education nationale Luc Chatel. En pleine journée de mobilisation syndicale sur l’âge de la retraite, le journaliste a proposé à son invité (et aux téléspectateurs) de visionner un extrait d’un débat qui avait opposé Nicolas Sarkozy à Dominique Strauss-Kahn, le 6 janvier 1993, dans le cadre de la campagne pour les élections législatives.

Dans cet extrait, on voit et on entend Nicolas Sarkozy affirmer qu’il a “voté pour le RMI” et “voté pour la retraite à 60 ans”. Une déclaration plutôt déroutante au vu de l’actualité. Mais ce n’est pas tout, car Jean-Jacques Bourdin fait remarquer que Nicolas Sarkozy n’a pas pu voter la loi sur les retraites initiée par François Mitterrand, le texte ayant été adopté par l’Assemblée en 1982, époque à laquelle le jeune et brillant Nicolas Sarkozy n’était pas député."



Cet extrait TV exhumé par l'animateur de RMC ne manque pas d'intérêt pour mesurer à quel point ceux qui nous gouvernent, comme ceux qui en rêvent, nous prennent pour des imbéciles...
Après tout, ont-ils vraiment tort, puisqu'ils sont élus ou en passe de l'être ?




Cela dit ne méritent-ils pas l'un comme l'autre un bon coup de pied au vrai cul ?

vendredi 28 mai 2010

28 000 €uros... par jour !

En gros ça fait un SMIC à l'heure, qu'il dorme ou qu'il "travaille", pour les quatre ans qui viennent... José Mourinho devient entraîneur du Real de Madrid ! à l'abri du besoin !
Un milliard sept cent millions d'euros... c'est à la louche ce que devra débourser la France pour accueillir les ébats des footballeurs de l'Euro 2016 que Sarkozy vient d'aller soutenir auprès de l'UEFA à Genève... L'Olympique Lyonnais, coté en bourse se réjouit de l'accélération de la construction de son "OL Land"...
On continue de fermer des classes et des lits d'hôpitaux... mais on va construire des stades ! La France est sauvée !Soit disant avec une perspective de 15000 emplois !
Ca tombe bien, 15000, c'est justement le nombre des nouveaux chômeurs du mois d'avril ! près de 45000 de plus si on compte ceux qui grappillent quelques heures de traval par-ci par-là pour tromper la misère...

lundi 17 mai 2010

Marché

Tous les journalistes nous le rabachent à longueur d'antenne : c'est le marché qui décide, c'est le marché qui oriente, qui s'inquiète, qui fait plonger les bourses... et trembler les gouvernements !
Le pouvoir n'est plus dans le politique dont les discours anesthésient l'opinion, pas plus dans l'économie réelle qui laisse les jeunes sans travail jusqu'à trente ans et jette les autres avant cinquante ans, le pouvoir est dans les mains du marché.
Je l'ai d'ailleurs rencontré hier matin, le marché, à Montluçon un dimanche matin, jour de marché Ville Gozet.
Celui là de marché est bien vivant, humain, populaire, dans tous les sens du terme puisque j'y ai croisé les copains qui distribuaient les tracts à propos de la réforme des retraites, et toute la population bigarrée de la rive gauche. Fripes et primeurs, plants de tomates et fromages du pays, jeunes et retraités, tout le monde fait son marché !
Mais là aussi c'est la loi du MARCHE, de l'autre, celui qui fait flamber la bourse en vidant les nôtres.
Les bancs de chaussures à 10 euros la paire se suivent et se ressemblent tous, sans compter la maroquinerie des vendeurs africains ou la lingerie spécifique proposant le nikab très fashion...
La chaussure ou le sac à 10 euros vient de Chine, c'est le MARCHE ? vous savez, celui qui offre aux enfants de chez nous chômage, petits boulots et précarité à tous les étages et aux enfants chinois le privilège de coudre les fripes et les sandales à 10 balles qui conviennent au pouvoir d'achat de nos pauvres, chômeurs, petits boulots, précaires, vieux désargentés ou jeunes en galère...
La boucle est bouclée ! c'est ça le MARCHE, celui qui marche pour le capital.

impôts locaux...

Les socialistes sortiraient-ils tous d'écoles de commerce ?
Leur proposition récente d'indexer la contribution à la fiscalité locale sur les revenus est une bien belle trouvaille ! Sarkozy ne devrait pas manquer de les féliciter...
Sous une apparence de grand souci de justice fiscale, une telle mesure viserait simplement à faire que les plus faibles revenus contribuent plus !
Comment en effet combiner la responsabilité des collectivités en matière de fiscalité locale et une telle perspective ?
Dans les collectivités les plus riches (et qui souvent rassemblent les populations les plus aisées) la pression fiscale sur les ménages est généralement assez faible, les plus riches n'auront pas besoin d'être mis un peu plus à contribution.
Dans les collectivités les plus pauvres, les contribuables riches ne sont pas légion, et le choix devra s'opèrer alors entre le renforcement de la pression fiscale sur les classes moyennes ou ce qui en reste, les moins pauvres des pauvres; ou la réduction de la collecte fiscale entrainant celle des services, des équipements et des investissements.
La démocratie et les fondamentaux solidaires de notre république vont-t-ils périr étranglés par les foulards bleu blanc rose des fadas de l'énarchie, UMP et PS réunis ?

samedi 8 mai 2010

Univers concentrationnaire : conversation avec Jorge Semprún chez Médiapart

Merci aux journalistes de Médiapart pour cette conversation de plus d'une demi-heure avec Jorge SEMPRUN.

   

WALTER, retour en résistance



A travers l’histoire de Walter, ancien résistant, ancien déporté haut-savoyard et sur fond de politique actuelle, deux questions se posent tout au long du film :
« Qu’avons-nous fait des idéaux du Conseil National de la Résistance ? »
« Résister se conjugue-t-il au présent ? »

Langue de bois


Mais où Jean Claude a-t-il bien pu dégoter cette petite vidéo ? La réalité de la langue de bois dépasse l'affliction...

Habitants, acteurs, diagnostic partagé, interculturel, décentralisation, citoyenneté, proximité, démocratique, lien social, mondialisation, local, partenariat, solidarité, projet, développement, contrat, participation…

17 mots pourraient suffire à nos politiciens et autres marchands de balivernes... Les assemblant dans n'importe quel ordre, ils ne risquent pas de rester secs.

La preuve par l'image avec cette prestation de Franck Lepage


 

Et si vous n'êtes pas persuadé de la constance du résultat, essayez avec ces trois ou quatre séries mélangées dans des ordres différents :
solidaritéacteurslien socialdémocratique
proximitécitoyennetéintercultureldiagnostic partagé
projetcontrathabitantsmondialisation
participationdécentralisationdiagnostic partagéhabitants
contratdémocratiquedéveloppementinterculturel
citoyennetédéveloppementsolidaritédécentralisation
acteursdiagnostic partagéproximitéproximité
habitantshabitantsprojetlien social
diagnostic partagéinterculturelcitoyennetéacteurs
développementlien socialacteurssolidarité
démocratiquelocalparticipationprojet
décentralisationmondialisationpartenariatcontrat
partenariatpartenariatmondialisationparticipation
mondialisationparticipationlocalcitoyenneté
localprojetdémocratiquedéveloppement
lien socialproximitédécentralisationpartenariat
interculturelsolidaritécontratlocal

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vendredi 7 mai 2010

France-crise, capitale Athènes...

La crise Grecque... Brandie depuis longtemps comme un épouvantail pour les autres victimes potentielles du "marché", la crise qui assaille la Grèce se pose un peu comme un arrêt sur image dans le film catastrophe qui se déroule depuis déjà bien longtemps. Le précédent épisode majeur de ce long-métrage avait mis en scène un petit trader dans les salles de marchés d'une banque française, la faillite de quelques banques américaines, la générosité publique de notre président avec quelques milliards offerts aux banques ou aux grands groupes industriels.
Autant les médias mettaient Sarkozy plein écran avec quelques mimiques soubresautantes pour nous faire prendre pitié de ces pauvres banquiers ou ces grands industriels garants de l'emploi... en Roumanie ou en Chine !!!

Autant nous ne le voyons pas vanter la reprise des fortunes assurées aux fameux traders à un niveau plus élevé qu'avant la crise... ni d'ailleurs pour célébrer l'augmentation des dividendes des actionnaires et le bon en avant faramineux des salaires indécents des grands dirigeants d'entreprises...
Et quand nous le voyons vanter les mérites du plan dit de "sauvetage" de la Grèce octroyé par Europe et le FMI présidé par son obligé socialiste Strauss Kahn, ce n'est pas pour nous dire que la médecine de cheval imposée aux Grecs et qui va les plonger dans les plus grandes difficultés, va rapporter gros à ses amis banquiers.

jeudi 6 mai 2010

La rafle


Ce film long-métrage français d'1 h 55 produit en 2009 et sorti en salles le 10 mars 2010 est réalisé par Roselyne Bosch, avec Mélanie Laurent, Jean Reno, Gad Elmaleh...
1942.
Joseph a onze ans.
Et ce matin de juin, il doit aller à l'école, une étoile Jaune cousue sur sa poitrine...
Il reçoit les encouragements d'un voisin brocanteur. Les railleries d'une boulangère.
Entre bienveillance et mépris, Jo, ses copains juifs comme lui, leurs familles, apprennent la vie dans un Paris occupé, sur la Butte Montmartre, où ils ont trouvé refuge.
Du moins le croient-ils, jusqu'à ce matin de 16 juillet 1942, ou leur fragile bonheur bascule...
Du Vélodrome d'Hiver, où 13 000 raflés sont entassés, au camp de Beaune-La-Rolande, de Vichy à la terrasse du Berghof, La Rafle suit les destins réels des victimes et des bourreaux.
•    De ceux qui ont orchestré.
•    De ceux qui ont eu confiance.
•    De ceux qui ont fui.
•    De ceux qui se sont opposés.
Tous les personnages du film ont existé.
Tous les évènements, même les plus extrêmes, ont eu lieu cet été 1942.




Le synopsis du film livre le secret du film. Il ne dit pas cependant la charge d'émotion qu'il suscite et que l'écriture du scénario comme la qualité de la réalisation peuvent provoquer. Certains se sont répandus sur un jeu d'acteurs imparfait ; ceux là n'ont vraisemblablement pas compris qu'en proposant une œuvre parfaitement imparfaite, la réalisatrice de ce chef d'œuvre au service de la mémoire a su mettre à l'écran la vérité de la vie. Les raccourcis exigés par l'exercice qui nous fait passer quatre ans dans la parenthèse d'à peine deux heures, la restitution du naturel des vrais gens, des enfants, des femmes et des hommes de la vraie vie en sont la cause et la justification. Des personnages historiques, français ou allemands, et à part Laval qui est plus vrai que nature, ne sont parfois pas dans l'image qu'on pouvait en avoir, c'est sans importance et cela ne fait que renforcer l'essentiel, l'image de la vie des victimes de la barbarie qui nous font rentrer dans leur vie sans réserve. C'est justement là que la charge émotionnelle de cette œuvre est enracinée. Les spectateurs avertis n'en peuvent plus d'être impuissants à leur dire le danger qu'ils courent et dont ils ne prennent conscience qu'à chaque assaut de l'inhumanité qui va les submerger. L'intuition naïve des plus jeunes ajoute au réalisme de cette fiction.
Insensiblement, cette chanson que la radio diffuse dans les barbelés du camp de Beaune La Rolande et qui fait danser les internés qui fredonnent est là pour bien nous enseigner que les victimes de l'ignoble barbarie ne peuvent pas croire à l'incroyable ou dire l'indicible. La prise de conscience vient au fil du temps avec l'effet cliquet de l'engrenage du processus que les bourreaux entrainent à la fois dans la précipitation utile à la maîtrise de la situation et dans l'insoutenable attente dont le spectateur averti est le seul à connaître l'issue tragique.
Parfois des réminiscences de « la belle vie » de Roberto Benigni pointent dans la posture des adultes qui n'ont de cesse de conserver la dimension sociale et familiale dans leur calvaire.
C'est aussi sur ce registre que La Rafle gomme beaucoup des aspects insupportables des choses, qu'il s'agisse des camps de Pithiviers ou Beaune La Rolande, l'arrivée et le séjour ont pu être rapportés avec beaucoup plus de violence et d'inhumanité. Il en est de même pour le Vel d'Hiv où, ne serait-ce que le manque d'hygiène et la situation qui s'en suit dans des journées de chaleur en juillet ne sont guère montrés. La fiction dramatique n'est pas le documentaire et le choix des auteurs se justifie dès lors que l'exposition de l'horreur dans sa brutalité peut parfois entraver la compréhension, l'appréhension d'un phénomène.
La rafle n'est pas « Nuits et brouillard » d'Alain Resnais ; mais dans la panoplie nécessaire à la construction de la connaissance et à la conservation de la mémoire de la tragédie de la seconde guerre mondiale, ce film revêt une indéniable valeur pédagogique. Et il est à recommander sans modération, au-delà des jeunes collégiens de 3ème ou des lycéens, pour les publics adultes en responsabilité de l'orientation démocratique des nations et qui malheureusement laissent perdurer et parfois font prospérer avec l'extrême droite les nostalgies des bourreaux d'hier.

Avec le site « commeaucinema.com »
Une galerie photo
6 extraits en marge du tournage de La Rafle:
Making of 1 - Making of 2 - Making of 3 - Making of 4 - Making of 5 - Making of 6


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Périple à Jean

Des fleurs, beaucoup de fleurs, des petits mots comme autant d'ex-voto, et des petits galets qu'on imagine bien venir du lit de la Volane, là, tout en bas aux pieds d'Antraigues... la sépulture de Jean TENENBAUM, dit Jean FERRAT, est adossée au mur haut du cimetière d'Antraigues. En face, sur l'autre versant de la vallée, les bourgeons des charmes, gonflés à éclater teintent la pente de taches pourpre, les châtaigniers sont toujours nus.
 
Quelques images de ce périple ardéchois sous le soleil d'une fin d'avril sont à la page du Périple à Jean.
 

mercredi 5 mai 2010

RAG. Une nouvelle génération de militants se lève à gauche

Lu dans l'Huma du 4 mai  sous la plume de Grégory Marin
Cette lecture m'a semblé fort intéressante dans un contexte de mise en défiance du politique "institutionnel" confirmé par l'abstention massive constatée lors des dernières échéances électorales.

La Relève à gauche (RAG) cherche à écrire un projet de société en fédérant des jeunes engagés sur des valeurs communes, à côté des partis politiques.
"à gauche" marque bien et sans ambiguité le positionnement du mouvement qui doit interoger les forces organisées constituant le paysage politique de la gauche actuelle en France qui va des "radicaux de gauche" au NPA et Lutte Ouvrière, en passant par le PS, le Parti de gauche, le PCF et la mouvance écolo se revendiquant de la gauche.
"La Relève". Ce concept est fondé sur deux éléments d'égale importance : le constat de l'usure des forces engagées mises dans l'incapacité de faire face à l'adversité et la nécessité du remplacement par des ressources neuves. Si on y ajoute la cible des jeunes, s'y supperpose une dimension générationnelle tout aussi facile à appréhender dans une démocratie en dérive sénatoriale où le pouvoir est fort peu accessible aux plus jeunes, dans le domaine politique comme dans beaucoup d'autres.

mardi 4 mai 2010

Régionales, et après ?

Réapprendre le pluriel


Les citoyens engagés politiquement et habitués de l’internet ont fait chauffer les claviers ces derniers temps et une petite balade au gré des sites, des blogs de toutes les couleurs et des fils de discussion qui s’y tricotent est édifiante pour aider à lire la situation.


Pas d’illusion, il ne s’agit là que de l’expression d’une petite partie du corps social. Mais contrairement aux sondages il n’y a pas là de biais induit par le choix et la formulation des questions. Il ne s’agit pas non plus d’une « radio-bistro » où les propos sont d’autant plus préfabriqués qu’ils sont imbibés. Cet échantillon du corps social est particulièrement diversifié, fait d’hommes et de femmes, de jeunes et de vieux, de champs professionnels très ouverts… Et, ce qui n’est pas sans importance, on y rencontre des gens dont les expériences politiques sont très, très, très différentes. Certains ont un demi siècle d’expérience et d’engagement, d’autres, pas forcément bien plus jeunes se sont éveillés au débat politique avec les collectifs antilibéraux ! C’est dire… Certains propos trahissent une approche idéologique proche du néant quand d’autres tissent les références philosophiques dans leurs analyses. Certains viennent à la politique comme au cocktail du préfet, histoire d’être vu dans la belle couleur d’un costume qui ne leur va guère, quand d’autres ont la discrétion polie par l’expérience…
Bref, j’ai l’impression de voyager dans la vraie vie, ou presque ! Dans la diversité qui fait société et que je vois oubliée par le monde politique entre deux campagnes électorales. C’est une impression très voisine de l’expérience d’une semaine en apnée dans la vie parisienne, du métro qui grouille à la terrasse de café qui fait la pause, de l’œil aiguisé au volant à celui qui se perd en rêvant de la fenêtre du 27ème étage. 100 mètres plus bas les voitures et les bus sont autant d’autos majorettes qu’on a envie de guider du bout du doigt et sur la dalle les vrais gens font figurines tout droit sortie d’un œuf Kinder. C’est un peu la même chose à l’écran du web : on peut rentrer dans un collectif inconnu et être piégé par l’apparence, le titre du journal que lit son voisin de métro, le sac à dos qui s’accroche au hasard d’un trottoir encombré, la petite sacoche siglée du ministère des affaires étrangères (à ne pas confondre avec le ministère de l’intérieur qui lui, s’occupe des étrangers, de l’intérieur !)… Et on peut partir en réflexion au détour d’une phrase ou d’une image. C’est bien nécessaire de prendre de la hauteur, parfois, pour rester vivant dans la vraie vie !

Je retiendrai trois choses que ces voyages m’ont permis de confirmer :