vendredi 13 décembre 2019

Usagers ou clients ?

Les codes langagiers des chroniqueurs des médias servent bien l'orientation que leur message doit susciter chez les auditeurs ou téléspectateurs...
En période de grève, les gens qui veulent prendre le train sont des "usagers" pénalisés par les défaillances du service... voire même parfois "pris en otages" !
En période "normale", ce sont les clients de la SNCF ou de la RATP qui se pressent sur des quais bondés ou qui s'acharnent sur l'écran d'une borne récalcitrante...
Alors ? Clients ou usagers ?
La présentation à géométrie lexicale variable n'a rien d'anodin, elle renverse le sens des choses en associant la défaillance du service public aux mouvements revendicatifs dont le premier objectif est de les défendre.
En être dupe, c'est consentir à en être victime.
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jeudi 12 décembre 2019

Rigolo

Les commentateurs, pour beaucoup "embeded" dans l'armée des communicants élyséens, évoquent les tentatives du gouvernement pour désamorcer la grève en flattant la CFDT, l'UNSA ou la CGC, toutes trois organisations affublées du bel adjectif de "réformistes"...
Comment ces organisations qui ne sont pour rien ou pas grand chose dans la mobilisation qui fait battre le pavé à des centaines de milliers de français pourraient-elles faire arrêter le mouvement ? Ce mouvement n'est pas que le leur, et si jamais il le devenait, ce n'est guère que parce que leur base est moins attachée au pouvoir que leurs directions.
Que la CFDT retourne bavarder dans les salons de Matignon ne change rien à l'affaire, sinon que l'organisation risquerait d'y laisser des plumes comme tant de fois par le passé !
Parler de dialogue social quand on choisit les interlocuteurs flatteurs pour dénier le droit à la parole aux autres est une bien singulière conception de la démocratie.

Quant aux révélations qui surgissent de jour en jours sur les pratiques du maître de cérémonie de la réforme des retraites, ancien de l'UMP bien à l'aise en macronie, elle ne font qu'alimenter le dégoût légitime d'un peuple méprisé par ceux qui s'en prétendent le gouverner.

arnaque En Marche

L'humanité dévoile l'enfumage gouvernemental sur la belle machine de la "réforme des retraites".
Le modèle américain, une universalité de misère pour conduire à la recherche de solutions individuelles dans l'assurance et les fonds de pensions -pour ceux qui en auront les moyens-, c'est l'objectif des ministres de droite (Lemaire, Darmanin, Philippe...) du petit commis de Rothschild locataire de l'Elysée...
La capitalisation sera la conséquence immédiate et obligatoire de la réforme Macron.
Quant aux gesticulation de vierge éconduite de la CFDT... les adhérents de la dite "première centrale syndicale de France" vont peut-être enfin, et une fois de plus, comprendre qu'ils ne sont que la chair à canon des complices bienveillants du pouvoir. Le "Réformisme" n'a jamais dans l'histoire servi la classe ouvrière, il a toujours nourri les traîtres à sa cause qui pantouflent du côté gouvernemental et/ou patronal.

mardi 10 décembre 2019

pauvres riches

Rien à voir ? et encore...
Le monde est ainsi fait que les riches vivent de la mort des pauvres.
Et encore beaucoup de ceux qui nous gouvernent n'en sont pas satisfaits, considérant que moins de plus riches doivent être en capacité de faire crever plus de plus pauvres ! et en cela, ils ont une solution imparable : le "progrès" du commerce de la mort.
La télé nous a cassé les oreilles avec les résultats récents de l'enquête PISA sur la réussite scolaire des enfants des 79 pays de l'OCDE... et voilà que la France a un système éducatif toujours aussi déplorable avec tant d'enseignants feignants grévistes malades en vacances qu'un ministre divin et sa politique aussi divine ne parvient pas à mettre au travail pour une meilleure réussite de notre jeunesse... 
L'OCDE, née de la volonté des USA de suvre les investissements du plan Marshall dans les pays capitalistes au soir de la seconde guerre Mondiale, trois douzaines d'Etats trustant 80% de la richesse mondiale, n'est guère qu'un accessoire de l'ultralibéralisme qui donne son avis sur tout ce qui peut servir l'intérêt des marionnettistes qui tirent ses ficelles.
On nous a donc infligé le jugement sans appel de l'état déplorable de notre jeunesse passée par une école publique dont il est bon de souligner l'incurie quand on sort de l'école privée qui vit des deniers publics.

MAIS !
MAIS ?
MAIS...
... à côté de ça, avez-vous entendu les média s'épancher sur l'industrie et le commerce florissants de l'armement ?
Et pourtant, là, la France avait de quoi s'afficher en cocorico majuscule : notre pays arrive au 5ème rang mondial !
Belle réussite de la République EM (En Marche ou Emmanuel Macron au choix) !
Avec (,5% de part de marché la France arrive malgré tout derrière les Anglais (8,4%), les Russes (8,6%) et les USA (59%...).
Pour la France, les 6 grands groupes industriels de l'armement, Thalès (9,5 milliards de dollars), Safran (3,2 milliards de dollars), Naval Group (2,2 milliards de dollars), Dassault (2,9 milliards de dollars), CEA (2,3 milliards de dollars) et Nexter (1,1 milliard de dollars) comptabilisent 23,2 milliards de dollars... la moitié du budget de l'Education Nationale §
Dans le même temps on apprend qu'un grand groupe pharmaceutique abandonne des productions  consacrées à des maladie chroniques pour ce recentrer sur des traitements du cancer et autres pathologies plus "rentables" pour le résultat capitaliste des investissements.
Ce que le monde dit "développé" consacre à l'industrie de l'armement chaque année représente ce qu'il faudrait dépenser dans les dix années à venir pour éradiquer la faim dans le monde...

Heureux les écoliers français qui ne sauront pas assez bien lire ou compter... Macron compte sur leur ignorance pour qu'ils oublient de comprendre les causes de leur mort prématurée, qu'ils produisent des armes, qu'ils en commercialisent, ou qu'ils s'en servent.
Et pendant ce temps-là, le manège continue de tourner et les marchands de canons tirent la queue du mickey pour gagner le droit d'en faire encore un tour en marchant sur les cendres de leurs victimes.

vendredi 6 décembre 2019

retraithon, usine à cochons, téléthon,

Même combat !
Hier, enfin,  le réveil a sonné !
Le rendez-vous revendicatif du 5 décembre a sonné, un peu comme le glas du vieux monde de Macron ! 2500 manifestants à Moulins, autant à Vichy et mille de plus à Montluçon... Plus de deux millions de talons sur la route des manifestations, des rails qui rouille, des "bus Macron" briseurs de grève qui ne roulent pas, quasiment vides et coincés dans les embouteillages... Tant d'écoles fermées, tant de compréhension, ça se mérite et ça impose un devoir de suite à celles et ceux qui ont entamé la longue marche de la résistance.
Mais rien n'est gagné tant que les thuriféraires du capital branleront l'encensoir du MEDEF et dégoupilleront le goupillon policier.
La porte est juste entrebâillée, elle s'ouvre sur demain, sur mardi, sur l'avenir.
La cause de la mobilisation populaire contre les projets gouvernementaux est comprise et elle rassemble des gens d'horizons bien divers ; cela faisait bien longtemps qu'on n'avait pas pu mesurer une telle ambiance.
Bien sûr, les quelques "gilets jaunes" qui marchaient hier pouvaient considérer que "ce n'est pas avec ça qu'on va gagner" -en faisant référence à la tranquillité de la manifestation-... Peut-être n'avaient-ils pas saisi qu'il s'agissait plus de la détermination et de la sérénité des causes justes que de résignation.
Les paroles du pouvoir en place sont éblouissantes de leur culture hors-sol, gavées des tics de langage et des recettes de mauvaise communication qui en trahissent l'artificialité.
L'enjeu de la lutte engagée contre la réforme des retraites couvre bien plus largement la contestation d'un régime tout entier orienté vers la satisfaction de l'appétit des requins de la finances au mépris de la faim de justice sociale de notre peuple parmi tous les autres fatigués sur une planète épuisée. La résistance s'organise...

Du macrocosme planétaire au microcosme local, il n' y a qu'un pas, c'est celui de projets déraisonnables comme celui de l'installation d'une porcherie industrielle de 3000 cochons dans le bocage bourbonnais...
S'en inquiéter aujourd'hui serait coupable d'entrave à la modernité, d’imbécillité ignorante d'une marche du monde que quelques aveugles prétendent montrer en exemple à l'instar des réussites "agricoles" des USA ou du Brésil...
Et pourtant les autorités publiques qui ont dégraissé la réglementation pour faire passer des dossiers de la catégorie "à autoriser" à celle qu'il suffit de "déclarer" ne manquent pas de prétendre que la république est en marche... effectivement en marche vers plus de sujétion aux appétits des financiers, et au plus grand mépris des populations de citoyens consommateurs sur une planète asphyxiée.
Si l'activité humaine engendre parfois son lot de produits profitables à la vie alentours... elle enfante aussi, assez systématiquement pour qu'on y soit attentif, quelques désagréments... Certains évoqueraient ici la belle couleur jaune orangée des champs glyphosatés (qui n'est pas sans rappeler les expériences vietnamiennes des Etats Unis avec l'Agent Orange) avant que de nouvelles semailles s'accompagnent des apports d'intrants exigés par les plantes qui ne passent plus sur terre que comme les jeunes pousses des start-up en bureaux partagés. Là ou ailleurs, ça n'a pas d'importance, pourvu que la  puissance publique ait installé les réseaux, les conditions d'exploitations. Là ou ailleurs, pas d'importance, pourvu que la banque flaire la bonne occase avec un marché chinois porteur aujourd'hui, et un "trou du cul du monde" où il serait curieux qu'un peu d'intelligence ait survécu après tant d'années de mise en jachère des services publics et de la citoyenneté.
Une règle simple pourrait pourtant s'appliquer : élève des cochons tant que tu veux, des hannetons ou des poissons rouges, c'est ta liberté, tant que tu es en capacité d'en "digérer les effluents"...  Ce serait le rétablissement du simple équilibre dont la nature  a besoin et qui est mis à mal par les prétentions profitables du capital. Ce n'est pas un hasard si, aujourd'hui, des pays d'Extrême Orient ou d’Afrique s'émeuvent d'être devenus la poubelle de l'Europe ou des Etats-Unis qui les gavent de containers de déchets... Le fumier des cochons n'est en rien différent, et n'a pas vocation à voyager par nos chemins pour fumer à bon marché des cultures d'ailleurs dont les récoltes se négocieront à la bourse, sans jamais faire le pain de nos boulangeries... ni le jambon d'une charcuterie euthanasiée. Il reste des résistances...

Les fonds rassemblés par le Téléthon ont permis l'avancée, et parfois l'aboutissement, de merveilleuses recherches... Que d'espoirs pour les malades atteints de tant de maladies dites "rares", orphelines"... de celles dont le marché de la guérison n'est pas considéré comme assez rentable par l'industrie pharmaceutique pour y consacrer les crédits de recherche indispensables...
Dans la rue d'à coté c'est l'EHPAD qui gémit, les Urgences en embolies, le désert médical...
A quoi ça sert d'avoir une République en marche si elle n'est capable que de servir un meilleur CICE aux firmes industrielles de la santé en même temps qu'elle saigne la santé publique en court-circuitant l'hôpital public des Urgences à la morgue ?
La réussite du Téléthon, souffrant de la stagnation des résultats de sa collecte et de l’épuisement des équipes locales d'animation qui le portent, témoigne de la persistance du bien dans des esprits citoyens qui ne se résolvent pas à supporter indéfiniment l'occupation de notre république par les garde-chiourmes de la finance. La solidarité, l'ouverture aux autres n'est pas un vain mot (et souvent pour les plus modestes), et ces postures généreuses, riches d'humanité, persistent dans les difficultés du moment. Et c'est tant mieux ! Secours Pop, ou secours catho, Restos du Coeur ou Sidaction... La mobilisation citoyenne résiste au rouleau compresseur de l'individualisme forcené porté par les politiques publiques depuis des décennies. C'est un beau geste de résistance...

Sans confusion aucune, toutes ces causes, et bien d'autres, relèvent d'une même contestation, celle du régime mortifère de l'argent-roi ;  des nuisances du capitalisme pour l'humanité, de l'entre-soi local jusqu'à l'échelle planétaire, la pression de l'exploitation capitaliste des richesses de la terre et du vivant qu'elle porte atteint le seuil de l'insupportable, il est tout naturellement juste et louable que la Résistance s'active...

Jadis au siècle dernier, le CNR, enfanté avec Jean Moulin dans le cataclysme de la guerre, avait fait le bel enfant d'un programme mis en oeuvre en partie à la Libération et qui avait permis à notre peuple de sortir dignement de ses ruines : nationalisation des banques, de l'assurance, du transport aérien, de l'énergie, gaz, électricité, charbonnages...
L'enjeu reste aujourd'hui du même ordre : redonner aux peuples la maîtrise de leur destinée en les émancipant de la dictature des marchés financiers.

De  la même façon que les ambitions de la Résistance victorieuse à la libération ont été très tôt écornées par les survivances revanchardes des 100 familles d'avant-guerre, toute avancée n'est jamais acquise et mérite d'être défendue, y compris et surtout quand notre pays vient de décrocher le triste privilège d'héberger la troisième fortune mondiale passée de 73 à 92 milliards d'euros l'an dernier...
Quand on vous dit qu'il n'y a plus d'argent...