samedi 17 octobre 2015

Rentrée normale...

... normalement catastrophique !
Les étudiants et leurs enseignants sont dans la rue pour manifester contre le sort misérable fait à l'enseignement supérieur. Les images des reportages télévisés, sans risque d'être suspectés d'agitation révolutionnaires, montrent des amphis pleins à craquer à 500 pour 300 places, des étudiants assis par terre, dans les couloirs aux portes des salles... Dans quel "Pays émergent" ou autre contrée en voie de développement a-t-on pu filmer un tel état de délabrement universitaire ?
A force de courir derrière les grands palmarès des classements internationaux d'une soit-disant excellence, les décideurs du fonctionnement de l'université française ont définitivement choisi de jouer sa massification de l'échec contre la démocratisation des études supérieures.
L'insuffisance criante du financement social des études universitaires impose l'inégalité d'accès qui laisse les trois quarts des jeunes issus des milieux modestes à la porte des universités quand les deux tiers des enfants des catégories sociales supérieures y accèdent.
Plus d'un quart des étudiants sont brisés et jetés hors du système à la fin de la première année, accentuant encore le tri social de la machine.
La plupart des jeunes étudiants sont obligés de travailler pour redonner sitôt gagné leur maigre pécule à ceux qui les logent quand la puissance publique a complètement abandonné au privé le logement étudiant. Ça rapporte autant qu'à l'autre bout de la vie pour les investisseurs dans le logement des vieux, et en plus avec les aides publiques aux investisseurs comme aux locataires sans trop de revenus, c'est une masse considérable d'argent public qui va gonfler les portefeuilles privés.

Merci Macron, le travail du dimanche permet aux étudiants d'échapper à l'enfer des activités culturelles ou sportives, à leurs études et à une vie sociale qui pourrait faire d'eux des citoyens normaux en capacité de se payer un billet de train pour aller se recueillir à la Toussaint sur la tombe de leurs arrière-grands parents illettrés qui avaient forgé leur engagement "à gauche"... plutôt qu'en car !

Le changement est passé par là avec la "gauche" au pouvoir... et c'est toujours la même chose sans le moindre courage politique pour revenir sur les mesures mises en place par la droite, l'autonomie des université continue de faire ses ravages en asphyxiant la recherche publique pour la livrer aux appétits de profit à court terme des groupes privés, en accentuant l'inadaptation des structures d'accueil, d'enseignement et de recherche aux besoins, en participant à la casse d'une jeunesse renvoyée à la précarité dans sa formation pour mieux la broyer ensuite dans la précarité du travail.



Que dans ces conditions il existe encore des collectivités territoriales pour subventionner les études universitaires des futurs médecins aux frais des contribuables montre à quel point les décideurs politiques prétendument de gauche ne sont plus capables de penser en dehors des codes de l'idéologie capitaliste.
Personne ne s'inquièterait qu'on soit rendu à mettre devant les élèves de l'école publique -sans formation préalable- un quadragénaire commercial de la grande distribution en mal d'emploi alors que les concours de recrutement d'enseignants ne font pas le plein des places offertes en nombre bien insuffisant.

Il est vrai que, depuis quelques décennies, la démocratie française -ou ce qu'il en reste- ne risque pas de faire sortir des urnes des candidats aux Prix Nobel tant qu'il ne récompenseront pas la médiocrité et le reniement.

samedi 10 octobre 2015

Quand les casseurs de la Sécu s'invitent à son anniversaire...

70ème  anniversaire de la sécurité sociale...

Michel ETIEVENT réagit ; un texte salutaire pour reposer quelques points d'histoire.


NON, NON, CE N’EST PAS LAROQUE MAIS CROIZAT !!!!!
RETABLISSONS LA VERITE HISTORIQUE !!!!!

.. Lors de l'hommage national du 70ème anniversaire de la sécu, entendez vous déjà à longueur de medias inféodés au pouvoir, (et ceci malgré l'énorme travail fait pour rétablir l'histoire) toutes les sirènes chanter que la sécu a été fondée par Pierre Laroque. Aurait t-on l’audace d’attribuer la paternité de la loi Veil a son obscur chef de cabinet ? Jamais ! ET ben là si ! Ce qui est curieux c'est que lorsque l'on évoque une loi, on lui donne toujours généralement le nom du ministre qui l'a promulguée et non du fonctionnaire qui a participé à sa mise en place: Ainsi dit-on :Loi Macron, Loi Juppé ou Loi Weil par exemple. Et bien non, là on vous dira loi Laroque qui n'était que le fonctionnaire de Croizat. Ben, tiens, on ne va pas donner à une institution enviée dans le monde entier et que socialistes, patrons et droite s’évertuent à casser, le nom d'un ministre communiste. Et puis quelle aubaine ! Cela permet d’effacer le rôle des ministres communistes qui l’on conçue et bâtie et de ce petit peuple d’ouvriers essentiellement CGT qui pendant 8 mois ont construit les caisses sur leur temps de congé et après leur temps de travail. Et tout cela rendu possible grâce au rapport de force de l’ époque (que l’on taira évidemment) et sans lequel nous n’aurions ni secu ni toutes les lois sociales. Un rapport de force simple qu'il faut rappeler : 29 % des voix au PCF, 5 millions d’adhérents a la CGT, une classe ouvrière grandie par sa résistance, un patronat sali par sa collaboration.

Et pourtant c'est lui Ambroise CROIZAT, c’est lui le bâtisseur de ce beau conquis social de janvier 1946 à juillet 1946 alors qu'il était ministre du travail et de la Sécurité Sociale ( de novembre 1945 à mai 1947) , On vous parlera encore d’une création de De Gaulle... oui mais, voilà, De Gaulle avait déjà démissionné ( 15 janvier 1946) lorsque Croizat, après avoir conçu les lois créant la secu ( mai, juin 1946) ) , mit en place les 138 caisses avec la CGT et le peuple de France. (Malgré l’opposition violente de la droite, des assurances privées, des médecins, des patrons, des notables mutualistes, de la CFTC.)

De plus De Gaulle sera le premier à la casser en octobre 1967 avec les ordonnances Jeanneney qui suppriment les élections démocratiques des caisses, divisent la sécu en trois branches et établissent le paritarisme qui donne la gestion aux patrons.

Juste une petite vérité a rétablir: Pierre Laroque n'est que le commis d'écriture qui mit en forme l'ordonnance portant création de la sécu du 4 octobre 1945. Cette ordonnance est une émanation directe du CNR et de la réflexion et conception collective menée sous la maîtrise d'œuvre de Croizat dès sa nomination comme président de la Commission du Travail à l'assemblée consultative ( juin 1943) du Gouvernement provisoire à Alger. Et ceci en lien très actif avec les services du ministère de la Santé dirigé par François Billoux, autre ministre communiste, jamais évoqué lorsque l’on parle de la sécurité sociale.

Pierre Laroque ne prendra d’ailleurs ses fonctions qu’en septembre 1944. C'est sûr qu’il est difficile d'admettre la réalité de l’Histoire et surtout l'actualité brûlante et la modernité d'un homme comme Ambroise Croizat à l'heure où droite, patronat et socialistes veulent privatiser ce bien national qu'est notre belle sécurité sociale.

Le meilleur hommage que nous pouvons rendre à Ambroise Croizat est de nous battre sans cesse partout pour que la securité sociale ne soit pas une coquille vide livrée au privé mais qu’elle reste ce que Croizat et le peuple de France ont voulu qu’elle soit : un vrai lieu de solidarités, un rempart au rejet, à la souffrance et à l’exclusion


ET D’ETRE DANS LA RUE LE 8 OCTOBRE


Je ne serai pas malgré une invitation officielle, dans la cérémonie nationale du 70 eme anniversaire le 6 octobre à la Mutualité ( en plus !! quel scandale !) . Sachant qu’on refusera de me donner la parole pour rétablir l’histoire, je n’irai pas parader auprès de Marisol Touraine et Francois Hollande et tous ceux qui cassent la sécu…En espérant que le beau mouvement ouvrier en fera autant et sera plutôt par millions dans la rue le 8.

Merci de partager abondamment


Amities à tous

MICHEL ETIEVENT

La loi du marché

Le film sorti en mai dernier n'est plus présent que dans quatre salles pour toute la France. Primé quand même il a fait dix fois moins d'entrées que la Famille Bélier.
Comme il vient de sortir en DVD c'est le moment de renouer avec un cinéma suffisament dérangeant pour déclencher les critiques au vitriol de tous ceux que le "social" fait vomir.

En attendant "Lundi CDI", un court métrage qui aurait pu inspirer"La loi du marché", en mettant le monde de la surveillance privée sous les projecteur permet d'élargir la réflexion autour des projets gouvernementaux de privatisation de la sécurité déjà engagée avec la gestion des radars et de leur recette contractuelle et projetée avec les voitures radar banalisées promises à de nouveaux mercenaires...


Lundi CDI, un film de Patrice Deboosère par Telerama_Doc

La chemise


Cette vidéo est ancienne de presque un an. Le PDG d'Air-France, invité aux "Entretiens de Royaumont"(1) expose sa conception des acquis sociaux dans la mondialisation...
Prendre le temps de l'écouter permet de mieux mesurer la portée des événements récents et des appréciations portées sur la crise à Air France par les autorités de l'Etat et de nombreux commentateurs.

Comment s'étonner après ça que Monsieur Macron soit au gouvernement.

Alexandre Marie Henry Begoügne de Juniac, fils d'ambassadeur dans une famille anoblie pâr Napoléon 1er, polytechnicien, énarque et passé par la prestigieuse Harvard Business school pour y apprendre le "management" a navigué sans cesse entre les cabinets de Nicolas Sarkozy ou Christine Lagarde et les directions de grands groupes industriels avant d'accéder àla direction générale d'Air-France en 2011 avant d'en devenir PDG en 2013, poste où il sera reconduit en 2015.
L'homme a l'heur de plaire à l'Etat actionnaire majoritaire d'Air-France KLM, aussi bien du temps de Sarkozy en 2011 que sous le pouvoir actuel par la suite.

1 : Les Entretiens de Royaumont sont une rencontre patronale accueillant des intervenant du monde économique et politique...

vendredi 9 octobre 2015

NOTRE, le charcutier fait la loi

Le grand géographe est à l'Intérieur...
Depuis quelques mois le paysage institutionnel du pays est quelque peu chahuté par le grand  charcutier de l'Intérieur. Hier les nouveaux grands cantons, demain les nouvelles grandes régions et après demain les nouvelles grandes intercommunalités... sans compter les nouvelles grandes métropoles !
Les cartographes vont pouvoir s'en donner à coeur joie, et la superposition des tracés va procurer de belles émotions esthétiques, coups de coeur ou coups de sang, c'est selon pour qui aime le charivari ou pour les tenants de la clarté.
Dis-moi, t' habites où ?
Il va désormais produire un long discours et l'illustrer pour se faire comprendre ; car nombre de communes ne seront plus dans le canton de l'arrondissement du département. Les nouveaux cantons se sont affranchis des limites des arrondissements comme les communautés de communes se jouent des frontières cantonales.
Après les choses ne sont guère plus simples pour les secteurs de la Poste, des collèges ou les gendarmeries.
La seule chose à en attendre, ambitions d'économies en perspective, c'est la suppression des services au prétexte de leurs nouveaux doublons dans les espaces redessinés !
N'oubliez pas que l'objectif premier reste la proximité... du vide.

mercredi 7 octobre 2015

Plan B ?

Et si le "Plan B" d'Air France KLM n'était que son "Plan A"...
Le PDG d'Air France a doublé la part fixe de son salaire entre 2013 et 2014, passant de 300000 euros annuels à 600000 euros ; les "à-côtés" de ses rémunérations ne comptent que pour 45000 euros, vétille. 

2900 licenciements pour liquider un "sur effectif" évalué jusqu'à 2017... suivis d'une vague de 5000 après...
Le déséquilibre affiché entre ce que représente la contestation des pilotes et le retour de bâton patronal est tel que le piège tendu par la direction se dévoile au grand jour, sous les projecteurs ciniques allumés par l'état actionnaire majoritaire.

L'enjeu, à Air-France comme chez Smart ou ailleurs c'est bien de mettre dans la tête des travailleurs qu'ils ont le choix de dire oui ou oui aux injonctions patronales.

Après, que des esprits s'échauffent et que ceux qui représentent ce pouvoir de l'argent dans tout ce qu'il a de plus prétentieux et dominateur soient un peu bousculés... il n'y a rien là que de très prévisible dès lors que la conscience de l'injustice sociale s'éveille.

Certains parlent de violence, le premier ministre de voyous et un député socialiste de crime... N'en jetez plus pour tenter de conjurer la violence faite au pays en mutilant sa compagnie aérienne emblématique, en jetant au chômage sans état d'âme près de 3000 travailleurs désormais inutiles après que leur patron ai doublé le prix de sa prétendue utilité.

Macron vend les aéroports régionaux aux intérêts privés... On flatte les émirats pétromilliardaires et le luxe de leurs compagnies aériennes... Comme si la vente du PSG ne suffisait pas à insulter le peuple d'une République mise à l'encan.

Quoi qu'on en dise, embarquer dans un avion d'Air-France en sachant que ses pilotes "privilégiés" sont soumis à un tythme de travail moins usant que dans les compagnies à bas prix, ç'est plutôt rassurant pour qui envisage de se poser ailleurs qu'en catastrophe à Notre Dame des Landes.

dimanche 4 octobre 2015

Faux Vrai ou Vrai Faux... Gloups !

Le morceau est trop gros, ça peine à passer... et même avec un coup de gorge salutaire, on se dit qu'on a bien failli s'étouffer ! ouf...
C'est un peu ce qui s'est passé quand le premier ministre jasait de sécurité routière l'autre jour.
A vouloir épargner tant de vie on se demanderait presque s'il est premier ministre d'un pays qui laisse tant de réfugiés mourir au passage en terre française, s'il a un ministre de la santé qui n'est pas aussi mauvais ministre du budget pour profiter de la vente du tabac et dépenser bien plus pour en soigner les dégâts, s'il sait que des milliers de pauvres bougres ne perdent pas seulement l'abri qu'ils n'ont pas chaque hiver mais parfois la vie et souvent l'espoir dans l'humanité qui leur est étrangère.
Le financier de Canal Plus a bousculé la programmation des Guignols de l'Info... la cruauté dans l'image des copies avait beaucoup perdu en capacité humoristique depuis que les originaux s'appliquent à faire pire ; et dans le genre les mesures annoncées par Valls l'autre jour ne font plus rire ; elles trahissent un décervelage affligeant à mettre tant de défiance et de suspicion dans un peuple que ces gens là ne voient plus qu'en meute de sauvages à dresser.
Vrais Faux ou Faux Vrais ? 
Les "leurres",  vous êtes trop bon Monsieur, des radars qui ne flashent plus ! en voilà une belle aubaine. Au moins ça va faire peur et puis quand tout le monde saura que c'est pour du leurre on mettra un homme en uniforme dans le buisson d'à côté, histoire d'amortir le moindre coût de la fausse tirelire...
Les radars embarqués dans les voitures banalisées sans policier ou gendarme au volant... La privatisation du gardiennage est tellement rassurante derrière les caisses des super marchés que le gouvernement peut bien s'autoriser cette fantaisie ! Moins de fonctionnaires pardi ! Avec quelques bons détectives privés on va bientôt faire avancer la justice... 
Dans une société où le gardiennage devient nécessaire dès lors que l'ordre imposé suscite sans cesse plus de désobéissance potentielle, quoi de plus efficace que de faire assurer la surveillance de touys par quelques uns qu'on prélève dans le lot en leur laissant croire qu'ils deviennent d'autant plus importants au service de leurs maîtres qu'ils vont punir leurs congénères.

Et le même gouvernement qui, il n'y a pas si longtemps avait Cahuzac dans ses rangs comme d'autres ont eu Tapi, voudrait exiger des enseignants qu'ils dispensent auprès des jeunes des leçons de morale civique... 

La carotte pour quelques uns et le bâton pour tous n'ont pas leur place dans la panoplie républicaine. La pestilence de l'ordre brun propre à flatter les vices de l'extrême droite n'est pas que dans les gesticulations d'une droite clientéliste, elle infiltre tous les reniements d'une gauche aussi méconnaissable que celle de Guy Mollet qui renvoyait en 1956 les jeunes du contingent "remettre de l'ordre en Algérie". 

Un petit espoir peut-être enseigné par l'histoire...
Le socialiste Guy Mollet, devenu président du Conseil après que le "front républicain" réunissant Mendes France, Mitterrand, et Chaban Delmas après des élections législatives sur un programme de modernisation économique et sociale et de paix en Algérie avait relancé la guerre en y envoyant les soldats du contingent... Pour compléter son profil d'homme "de gauche", il se ralliera à De Gaulle...

Cette dérive droitière des socialistes d'il y a un demi siècle avait accouché de la naissance de deux autres partis socialistes dissidents de la SFIO, les parti socialiste autonome en 58 et les PSU en 1960...

Un petit espoir peut-être enseigné par l'histoire... pour peu qu'on se souvienne que le Rocard du PSU avait bien laissé le volant du carrosse socialiste à droite à son passager réformiste libéral compatible avec l'économie de marché pour le plus grand profit du capitalisme.

Ce qu'il adviendra du Parti Socialiste aujourd'hui n'échappera pas à cette logique mortifère qui, de glissade en dérapage conduit le pouvoir au fossé, à droite, en laissant sur le bord de la route les désespérances fleurir dans une démocratie en friche.

Faux Vrais radars et Vrais Faux flics ne sont qu'un symptôme parmi d'autres de la dérive d'un pouvoir aveugle et étranger au monde qu'il prétend gouverner.

vendredi 2 octobre 2015

FMI dixit

Même les "experts" du FMI osent lever le voile des évidences et contredire la bienpensance économique labellisée Macron : l'enrichissement des riches ralentit la croissance !!!

  • Si la richesse des 20% les plus aisés progresse de 1%, le PIB décroit de 0,08% dans les cinq années qui suivent.
  • Si la richesse des 20% les moins aisés progresse de 1%, le PIB croit de 0,38% dans les cinq années qui suivent.
Faut-il sortir de Sciences Po ou de l'ENA pour comprendre que donner les moyens de satisfaires les besoins élémentaires des plus pauvres suscite plus de demande sur le marché que d'engraisser les comptes des repus qui dilapident sans retenue dans les opérations spéculatives ou capitalisent en se préservant le plus souvent des prélèvelements sociaux ou fiscaux, privant par là même le plus grand nombre de l'action publique.

Augmentation des salaires, des retraites, des minimas sociaux ne sont que des revendications de bon sens et qui promettent d'être économiquement efficaces.
Pour celles et ceux qui en douterait encore il suffit d'observer le bilan en terme d'emploi et de l'état social au terme de décennies de contraction de la rémunération du travail, du décrochage des pensions de retraite et de pression sur les dépenses sociales.

Pour une fois nos têtes d'oeuf pourraient peut-être s'inspirer de quelques études du FMI !!!

Deux poids dans la démesure

Un ouvrier de l'automobile à Mulhouse récupère un morceau de joint dans une benne à ordure pour faire une petite réparation à sa chaudière à gaz... Considéré comme voleur, le licenciement est à la clé !
Le Groupe Volkswagen avec l'équipementier Bosh traficotent les données des moteurs pour contourner les normes anti pollutions... Scandale oblige, le PDG démissionne... et, à 68 ans, pour ne pas rompre brutalement avec son train de vie, il va pouvoir prétendre à quelques dizaines de millions d'euros arrondissant une retraite de près de 30 millions annuels... tout en conservant sa voiture de fonction !

Comparaison n'est pas raison... mais comparer nourrit aussi parfois la pensée et l'exercice du "bon sens".

Plus belle la vie ?

Il y a bien longtemps Jean de La Fontaine écrivait dans le livre VII de ses Fables... N'y aurait-il qu'un mot à remplacer ? Et si la Peste d'aujourd'hui n'était autre que l'unique objet du capitalisme, le profit de quelques uns au détriment de tous les autres...

Les Animaux malades de la peste

Un mal qui répand la terreur, 
Mal que le Ciel en sa fureur 
Inventa pour punir les crimes de la terre, 
La Peste (puisqu'il faut l'appeler par son nom) 
Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, 
Faisait aux animaux la guerre. 
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés : 
On n'en voyait point d'occupés 
A chercher le soutien d'une mourante vie ; 
Nul mets n'excitait leur envie ; 
Ni Loups ni Renards n'épiaient 
La douce et l'innocente proie. 
Les Tourterelles se fuyaient : 
Plus d'amour, partant plus de joie. 
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis, 
Je crois que le Ciel a permis 
Pour nos péchés cette infortune ; 
Que le plus coupable de nous 
Se sacrifie aux traits du céleste courroux, 
Peut-être il obtiendra la guérison commune. 
L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents 
On fait de pareils dévouements : 
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence 
L'état de notre conscience. 
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons 
J'ai dévoré force moutons. 
Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense : 
Même il m'est arrivé quelquefois de manger 
Le Berger. 
Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense 
Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi : 
Car on doit souhaiter selon toute justice 
Que le plus coupable périsse. 
- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ; 
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ; 
Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce, 
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur 
En les croquant beaucoup d'honneur. 
Et quant au Berger l'on peut dire 
Qu'il était digne de tous maux, 
Etant de ces gens-là qui sur les animaux 
Se font un chimérique empire. 
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir. 
On n'osa trop approfondir 
Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances, 
Les moins pardonnables offenses. 
Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins, 
Au dire de chacun, étaient de petits saints. 
L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance 
Qu'en un pré de Moines passant, 
La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense 
Quelque diable aussi me poussant, 
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue. 
Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net. 
A ces mots on cria haro sur le baudet. 
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue 
Qu'il fallait dévouer ce maudit animal, 
Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal. 
Sa peccadille fut jugée un cas pendable. 
Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable ! 
Rien que la mort n'était capable 
D'expier son forfait : on le lui fit bien voir. 
Selon que vous serez puissant ou misérable, 

Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.