« On abat un rocher, on abat un chêne, on abat un chien
; le meurtre commence à l’homme ; l’homme peut seul être assassiné. L’idée de
destruction ne prend un sens moral suprême qu’appliquée à l’humanité. »
Victor Hugo (Proses
philosophiques)
Individuelle ou
collective, l’abomination de la mort administrée par l’homme n’a pas plus de
légitimité dans la mémoire des millions de victimes de 14-18 qu’elle n’en
trouvera dans l’assassinat d’un français aujourd’hui en Algérie.
Le criminel se
condamne dans son propre geste. Le père Hugo le disait aussi par ailleurs.
« Le criminel croit que son crime est son complice ;
erreur ; son crime est son punisseur ; toujours l'assassin se coupe à son
couteau ; toujours la trahison trahit le traître ; les délinquants, sans qu'ils
s'en doutent, sont tenus au collet par leur forfait, spectre invisible ; jamais
une mauvaise action ne vous lâche ; et fatalement, par un itinéraire
inexorable, aboutissant aux cloaques de sang pour la gloire et aux abîmes de
boue pour la honte, sans rémission pour les coupables. »
Victor Hugo (Extrait ACTES
ET PAROLES II - PENDANT L'EXIL 1852-1870)
C’est bien pour ça que
la tranquille innocence indispose les esprits tordus qui ont parfois la
prétention de les gouverner.
Rechercher l’arme et
le mobile du crime renvoie parfois à l’image cruelle du miroir ; les
américains l’ont expérimenté en Afghanistan ; combien d’autres au Moyen
Orient, en Libye, et dans tant d’ailleurs.
Les pires extrémités
dans lesquelles le monde se précipite au prétexte d’un rétablissement illusoire
n’ont-elles pas les ressorts de la croyance et de l’aveuglement bien plus que
ceux de la raison et de la conscience des esprits libres ?
A qui profite le crime ?
A-t-on jamais fait la paix avec la guerre ?