mardi 30 septembre 2014

20 685,48 € contre 40

Des sénateurs viennent d'être élus... Ce sont aussi eux qui font les lois.

Ce qu'il en coûte :

Indemnité parlementaire (7 100,15 €)
Indemnité Représentative de Frais de Mandat (6 037,23 €)
plus
Moyens mis à la disposition des sénateurs
Equipement, communications, transport, hébergement,bureau &
Rémunération des collaborateurs (7 548,10 €)
+ 2 757,34 € d'indemnité maximale d'autres mandats locaux...

Quant aux retraités les plus pauvres, ils se verraient bientôt gratifiés d'une prime de 40 € pour l'année !

Chacun sait que la démocratie a un coût, mesuré au prix de nos chers élus.

6 ans après...

1er tour - Sénatoriales 2008
Voix
% exprimés
M. Bernard COULON (DVD)
183
19,47
M. Michel MABILON (RDG)
26
2,77
M. Gérard DERIOT (DVD)
349
37,13
M. Jean-Jacques ROZIER (DVD)
220
23,40
M. Abdou DIALLO (RDG)
36
3,83
M. Alain DENIZOT (SOC)
415
44,15
Mme Mireille SCHURCH (COM)
406
43,19
Mme Nicole ROUAIRE (VEC)
15
1,60
Mme Anne BABIAN-LHERMET (VEC)
15
1,60
M. Yves SIMON (DVD)
153
16,28
M. Louis DE CONDE (FN)
3
0,32



1er tour - Sénatoriales 2014
Voix
% Exprimés
M. Gérard DÉRIOT (UMP)
401
41,43
M. Claude MALHURET (UMP)
244
25,21
M. Bernard COULON (UDI)
224
23,14
M. Alain DENIZOT (SOC)
187
19,32
M. Pierre-André PÉRISSOL (UMP)
184
19,01
Mme Élisabeth BLANCHET (COM)
155
16,01
M. Dominique BIDET (COM)
145
14,98
M. Serge BOULADE (SOC)
103
10,64
Mme Marie-Claude LÉGUILLON (RDG)
39
4,03
M. Christian POUVIOT (DVD)
34
3,51
Mme Claudine LOPEZ (FN)
28
2,89
Mme Isabelle RÉCHARD (RDG)
21
2,17

L'élection sénatoriale est une affaire d'élus...
Ça s'appelle un résultat, littéralement, ce qui résulte...
Du latin resultatum, participe passé de resultare : sauter en arrière !

mercredi 24 septembre 2014

A-t-on jamais fait la paix avec la guerre ? ?

« On abat un rocher, on abat un chêne, on abat un chien ; le meurtre commence à l’homme ; l’homme peut seul être assassiné. L’idée de destruction ne prend un sens moral suprême qu’appliquée à l’humanité. »
Victor Hugo (Proses philosophiques)

Individuelle ou collective, l’abomination de la mort administrée par l’homme n’a pas plus de légitimité dans la mémoire des millions de victimes de 14-18 qu’elle n’en trouvera dans l’assassinat d’un français aujourd’hui en Algérie.   
Le criminel se condamne dans son propre geste. Le père Hugo le disait aussi par ailleurs.

« Le criminel croit que son crime est son complice ; erreur ; son crime est son punisseur ; toujours l'assassin se coupe à son couteau ; toujours la trahison trahit le traître ; les délinquants, sans qu'ils s'en doutent, sont tenus au collet par leur forfait, spectre invisible ; jamais une mauvaise action ne vous lâche ; et fatalement, par un itinéraire inexorable, aboutissant aux cloaques de sang pour la gloire et aux abîmes de boue pour la honte, sans rémission pour les coupables. »
Victor Hugo (Extrait ACTES ET PAROLES II - PENDANT L'EXIL 1852-1870)

C’est bien pour ça que la tranquille innocence indispose les esprits tordus qui ont parfois la prétention de les gouverner.
Rechercher l’arme et le mobile du crime renvoie parfois à l’image cruelle du miroir ; les américains l’ont expérimenté en Afghanistan ; combien d’autres au Moyen Orient, en Libye, et dans tant d’ailleurs.
Les pires extrémités dans lesquelles le monde se précipite au prétexte d’un rétablissement illusoire n’ont-elles pas les ressorts de la croyance et de l’aveuglement bien plus que ceux de la raison et de la conscience des esprits libres ?


A qui profite le crime ?

A-t-on jamais fait la paix avec la guerre ?

La vigilance suffit-elle ?

Recrudescence ou persistance mortifère de la nostalgie du fascisme, du nazisme et son valet pétainiste ? 
L'actualité ne manque pas d'exposer les signes de manifestations inquiétantes, tant il semblerait qu'elles soient tolérées par une opinion publique oublieuse de la barbarie qui ensanglanta l'Europe et le monde il y a 75 ans.
Que l'extrême-droite héritière des thèses racistes du passé cultive la xénophobie et la violence n'a rien de surprenant. Que son influence progresse dans de nombreux pays d'Europe en empruntant le canal démocratique de l'élection et de l'inscription de leurs groupuscules dans le paysage politique au point d'en banaliser la survivance n'est cependant pas sans poser question.
L'instrumentalisation de ces forces dangereuses pour la démocratie dans la compétition électorale sous prétexte d'en faire un repoussoir ou de les faire mordre sur la clientèle adverse pour l'affaiblir contribue largement à leur banalisation.
D'autres signes inquiétants se profilent en contrepoint de cette situation ; le prochain congrès de l'ANACR, le mois prochain à Brive devrait réfléchir à des mesures préservant l'association des Anciens Combattants de la Résistance de l'Infiltration d'éléments d'extrême droite dans ses rangs...
Les mesures administratives, de quelque forme qu'elles soient n'ont pas plus inefficacité contre ce fléau que  la ligne Maginot.
L'éradication des thèses révisionnistes, de la xénophobie et de toutes les formes de racisme, de violence et d'exclusion, passent d'abord par la requalification du débat politique sur les idées en débat plutôt que sur la frimousse médiatique des acteurs politiques en mal de gloire personnelle ; elles passent par une action politique résolument orientée vers le progrès social et la réduction des inégalités.
Le slogan du "vivre ensemble" passera vite de mode dès lors que la réalité du "vivre mieux" passera dans la vie de tous les "sans" d'aujourd'hui.

C'est bien à un projet de transformation sociale qu'il faut s'atteler en changeant de République c'est une évidence, pour se débarrasser de l'anomalie démocratique du présidentialisme.
... sans oublier la représentation proportionnelle à tous les étages pour redonner aux partis politiques leur prééminence dans l'organisation du débat public, et redonner aux convictions leur prééminence qur l'ambition dans le choix des personnels politiques.

Le guide, le chef, l'homme providentiel, de quelque couleur qu'il soit, si nécessaire aux régimes autoritaires  n'a pas sa place dans un véritable régime démocratique.

Celles et ceux qui glosent sur un 2ème tour des présidentielles de 2017 avec le FN face à la droite dure ou à une gauche molle contribuent largement à la promotion des Le Pen. Et la tâche leur rendue facile depuis que l'inversion du calendrier électoral range les députés au rang des accessoires  dans le placard à godillots de la République.

Si le débat public portait sur les idées et les effets relatifs des orientations portées par les élus, les citoyens seraient vraisemblablement moins portés à se laisser aller à l'abstention qui fait seule gonfler d'apparence le progrès du Front National... et crée ainsi les conditions de son inscription durable dans le paysage.

lundi 22 septembre 2014

La vie de tous les jours

... à écouter les médias la vie se jouerait, comme la valse, à trois temps.
Le temps d'avant, nous y sommes presque, c'est celui de la candidature, et il dure environ deux ans et demi...
Le temps d'après, nous y sommes encore, c'est celui de la renonciation, et il dure environ cinq ans...
Entre les deux il y a le temps de l'élection, celui de la jubilation, qui ne dure guère plus qu'un jour, celui où le citoyen zélé devient zélecteur de zélu.

Et ça s'arrose ! pour peu qu'il reste un bistrot au village !

Ce jour-là on oppose volontiers le verdict des zurnes aux zimages incertaines des zondages qui devaient pourtant guider le choix des croyants désolés de constater qu'il ne reste guère de pratiquants, abstention oblige.

Pendant que tout ce petit monde s'agite, la vraie vie continue pour celles et ceux qui ont un vrai métier à chercher ou à exercer, et qui vont se heurter à tous les obstacles  qu'une journée ordinaire égrène sous leurs pas.

Ce ne sont plus les mêmes mondes.
Pour s'en convaincre il suffit de s'interroger sur le sort de la voie ferrée promise à la broussaille entre Souvigny et Moulins après des millions et des millions de travaux payés par la collectivité... à qui ? Pour quel résultat ?

La vie de tous les jours, elle n'a d'autre préoccupation que de voir l'artichaut passer de quelques centimes à quelques euros du champ breton à l'étal des marchands.
La vie de tous les jours, elle n'a d'autre préoccupation que de voir le dépassement d'honoraire réclamé opération faite.
La vie de tous les jours, elle n'a d'autre préoccupation que de voir le gamin d'ici accueilli dans une autre école qu'ailleurs.
La vie de tous les gens n'est pas celle de ceux dont l'entregent les a tant éloignés qu'ils réclament à grands cris du "vivre ensemble".

La vie de tous les jours mériterait aussi d'être citoyenne, chaque jour d'un quinquennat. Encore faudrait-il que le peuple ne soit pas souverain qu'un jour sur 1865.

Au théâtre ce soir

Du côté plan média c'est nickel ! 

  • Un chouia de "réseaux sociaux", ça fait branchouille auprès des millions d'"amis"...
  • Un chouia de presse écrite, ça agace le neurone du boursicoteur...
  • Un chouia de larbins sur les antennes périphériques, ça asticote l'ego... des fois qu'il redevienne pré-si-dent !!! il en est quelques uns qui pourront dire "puisque j'y étais, j'en serai, peut-être !"...

Et enfin après cette débauche de "générales" télescopiques voilà le lever de rideau sur la scène de la grande mise en scène...
40 minutes de service public télévisé pour servir les ambitions revanchardes et velléitaires du petit énervé, ça fait un peu cher payé pour le cotisant lambda à la redevance TV.
Surtout quand on réfléchit au contenu !!!
Parlant de référendum, le petit énervé a-t-il oublié qu'il s'était assis à quatre fesses sur le résultat d'un référendum en son temps ?
Parlant d'immigration et de la nécessité d'harmoniser les pratiques européennes, le petit énervé aurait-il oublié sa mansuétude pour les plombiers polonais de la grande braderie libérale du travail en Europe ?

Deux choses sont importantes dans ce petit spectacle pour enfants gâtés :

  • la première se limite à la course à l’échalote que le petit énervé livre à la justice ... "moi président, je serai à l'abri !" OUF !!!
  • la seconde, à la fois plus banale et insupportable à la fois porte sur cette prétention maladive à vouloir sauver des eaux le monde qu'on a noyé.

Et là, le petit velléitaire affublé de son super-flic pour reconquérir la citadelle en ruine de son parti singe à merveille tous ses semblables de droite comme de gauche ; il illustre à merveille la dichotomie d'un monde désormais partagé entre de prétendues "élites" qui ne jouent que dans leur petite cour des miracles et des peuples d'ici ou d'ailleurs qui cherchent encore maladroitement le chemin de leur émancipation.
Pour leur part, les groupies du petit énervé sont assurément à l'abri de toute collision neuronale, le seul qui leur reste est scotché à leur zappette, immunisé des souvenirs dévastateurs de son passage au pouvoir dans les cours d'écoles, dans les couloirs des hôpitaux ou les palais de justice. Les plus affûtés réclament à cor et à cri une réforme austéritaire de la sécu, des retraites et du smic !


  • Celles et ceux qui ont des yeux pour voir savent bien comme il facile aujourd'hui d'être bien soigné sans parler de gros sous...
  • Celles et ceux qui ont des yeux pour voir savent bien comme il facile aujourd'hui d'être retraité sans chercher à arrondir les fin de mois de pension...
  • Celles et ceux qui ont des yeux pour voir savent bien comme il facile aujourd'hui de faire les courses de la semaine avec le "reste-à-vire" d'un MOIS de SMIC...


Le pire dans tout ça... c'est bien la confirmation que les orientations politiques du petit énervé, même laborieusement assumées par l’ersatz de socialisme au pouvoir, conduisent au mêmes catastrophes économiques et sociales.

Le changement, c'est pour quand ?

Cause pas trop fort, les sénatoriales c'est pour bientôt, et, on ne sait jamais, sous les ors des préfectures le sort de quelques chasseurs de rente va se jouer bien loin des préoccupations de citoyens ordinaires.
Il est vrai qu'en cette occasion les électeurs sont "grands" !!!

Le nec plus ultra de la démocratie, non ?

mercredi 17 septembre 2014

Tiens, des sous !

Du soutien scolaire apporté à domicile par des professeurs de l'Education Nationale, un marché en plein développement s'affiche avec les enseignes de grandes maisons d'éditions qui se font entremetteuses pour une clientèle apeurée par l'échec scolaire et surtout friande de réussite dans un monde où la concurrence fait rage jusque sur les bancs de l'école.

Question 1 : les promoteurs de cette offre lucrative ont-ils gémi quand les gouvernements successifs ont mis à mal l'école de la République depuis plusieurs décennies de réformes d'économies budgétaires ?

Question 2 : les enseignants si mal payés qu'ils s'obligent à vendre leurs services à des usagers qu'ils ne satisfont pas dans leur service ordinaire ont-ils manifesté quand les gouvernements successifs ont mis à mal l'école de la République depuis plusieurs décennies de réformes d'économies budgétaires ?

Question 3 : Comment des enseignants dont les conditions de travail n'ont cessé de se dégrader depuis plusieurs années, -effectifs des classes, services partagés, changement de programmes, etc.- trouvent-ils le temps de distribuer leur bienfaits en marge d'une activité professionnelle à temps plein ?

Question 4 : les parents prescripteurs de ces suppléments d'enseignement pour leurs enfants ont-ils tant trop d'argent à dispenser quand ils se plaignent habituellement du coût exorbitant d'une rentrée scolaire ? Et comment font-ils donc pour accorder plus de confiance à un enseignant qui dégage de son temps d'activité professionnelle à des fins lucratives, affichant de la sorte leur insatisfaction du travail prodigué par les professeurs de leur progéniture à l'école, au collège ou au lycée ?
Que voilà un bel exemple d'apprentissage du chacun pour soi sur le dos des autres.
Sans compter que ces pratiques ont à peu près autant d'effet que le redoublement...

La République a déjà l'école bien malade dans l'inégalité de traitement de ses citoyens dès leur plus jeune âge. Il suffit pour s'en convaincre de mettre en regard les moyens qu'elle consacre à la reproduction de ses élites en classe prépa avec ceux qu'elle accorde aux bougres des quartiers ou des campagnes...

Question subsidiaire : les pouvoirs publics observateurs de cette situation consécutive aux effets des politiques publiques en matière éducative n'ont-ils pas raison de s'en amuser puisque le désengagement de l'Etat et l'explosion inégalitaire des différentes formes de relocalisation transfère la charge sur le "client final" pour peu qu'il en ait les moyens financiers et qu'il comprenne le vrai sens de l'école.

L'école fait société, et la société délabrée d'aujourd'hui ne fait qu'aggraver le délabrement de son école.
Fallait-il ajouter la réforme des rythmes scolaires pour chahuter un peu plus le Radeau de la Méduse ?

En l'espace de quelques décennies ce sont des siècles d'efforts accomplis pour ouvrir l'école au peuple qui partent en poussière de craie.
L'école est devenue école des marchands pressés de confiner les jeunes et leurs parents dans la logique lucrative de la consommation.

AR MOR ICA