mercredi 30 décembre 2015

L'unilatérale

Aujourd'hui plus qu'hier, et bien moins que demain...
Tout se passe comme si le gouvernement, sous le regard bienveillant du président de la République, ou sous son autorité (*) voulait à tout prix recoller avec les pratiques réactionnaires de Sarkozy.
Chaque élément d'actualité doit déclencher une opportunité d'exposition médiatique pour flatter l'opinion dans le sens du poil dont on ne sait plus s'il est nature ou mis en pli. Avec un volet sécuritaire toujours prégnant l'épisode corse en est une nouvelle illustration.
Sur le sujet majeur du moment, la déchéance de la nationalité pour les bi-nationaux reconnus coupables de terrorisme, etc., la confusion dans la communication gouvernementale, le trouble chez les socialistes et plus encore à leur gauche, la satisfaction mâtinée de gourmandise de la droite qui en veut toujours plus... tout conduit à priver les citoyen d'un débat serein et clair sur le sujet.
Impossible devant la toile de fond du "problème FN". Tout se passe comme si, et seulement si, le pays ne vivait que dans la perspective des présidentielles de 2017 avec l'épée de Damoclès de l'avènement d'une dynastie Le Pen. Donc, pour couper l'herbe sous le pied de la droite et de son extrême, il faudrait occuper leur terrain et cultiver leurs penchants !
(*) A l'évidence, pour Valls le PS d'aujourd'hui doit finir sa mutation sociale libérale et ses prises de position n'ont d'autre but que de préfigurer une solution de centre-gauche dans laquelle des écologistes sont également partagés.
Pour François Hollande le jeu est plus complexe, et sa ligne de conduite aussi incertaine qu'elle s'éloigne de sa gauche vise à la fois à faire que Valls brûle les ailes de sa concurrence tout en en exploitant son talent dévastateur dans les rangs socialistes.
C'est une forme de politique de la terre brûlée qui tient à l'écart une bonne part de son électorat initial tout en lui signifiant qu'il n'a d'autre choix que celui de le suivre.
Aussi bien avec un premier ministre qui suit l'opinion qu'il fabrique qu'avec un président autocentré sur sa seule permanence au pouvoir, la France est engagée dans une marche arrière démocratique qui va s'amplifier avec les premiers effets des réformes territoriales  qui ne vont pas tarder à faire sentir leurs effets.
Les moulinets gouvernementaux sur le sujet de la révision de la constitution qui serait sensée renforcer l'Etat pris sous la menace terroriste seraient plus crédible si par ailleurs c'est le moins d'Etat qui prévalait. 
Quand va-t-on s'interroger sur les causes qui conduisent des jeunes paumés à sombrer dans l'abomination d'une l'inféodation aux thèses criminelles des terroristes islamistes ?
On vient à peine, des années et des années après de lever un coin du voile sur les responsabilités américaines dans la manipulation des talibans qui préfiguraient le terrorisme d'al-quaïda ; quand connaîtrons-nous les tenants et les aboutissants de la propagation de la menace terroriste de  "l'Etat islamique" du Moyen Orient au reste du monde ?
En politique, intérieure comme étrangère il n'est guère de génération spontanée, et les effets ont généralement des causes identifiables, encore faut-il avoir la volonté de faire la lumière...

Déchéance de nationalité ? Accueil des migrants ? Résorption du chômage... A défaut d'identifier et de traiter les causes, les conséquences auxquelles le pays doit faire face ne peuvent qu'être de plus en plus dommageables à l'unité nationale et à la cohésion sociale dans l'emballement recessif d'une démocratie fragilisée (cf. état d'urgence).

Qu'est-ce que la radicalisation et comment l'endiguer ?
N'y aurait-il d'intégrisme qu'islamiste ?
Comment réintroduire le fait laïque dans un monde politique où l'intrusion religieuse est permanente, stigmatisée quand elle touche à l'islam et revendiquée au prétexte d'une culture ou de la tradition  dès qu'elle touche à une part du christianisme ?

Les questions ne manquent pas qui devraient occuper l'esprit des 60 ou 80 % de "sondé" qui soutiennent le projet gouvernemental de déchéance de nationalité...
Quelle outils leur a-t-on fournis pour qu'en conscience ils expriment ce choix ? Quelle éthique, quels fondements juridiques, quelles perpectives d'amplification du mouvement ou de reversibilité ? ...

à lire à coeur ouvert


"Cette annee, les pommes sont rouges",  un ouvrage signé Laurent Gerra & Georges Gerra...

L'humoriste a changé de monde, de la scène d'amuseur à l'écriture. En signant "Cette année, les pommes sont rouges" avec son co-auteur qui n'est autre que son grand-père, Laurent Gerra fait un plongeon dans l'histoire, aussi bien la grande que la sienne. Car Laurent Gerra avait un grand-pere, et, contrairement à nombre de freluquets d'aujourd'hui, c'est bien un vrai grand père né longtemps avant lui. Parti trop tôt en faisant faire l'expérience de la mort à un gamin de 10 ans, ce grand père complice qu'on devine aussi malicieux que son petit fils avait écrit sa mémoire de la guerre, conscrit de la classe 39 chahuté entre l'entrée en guerre, la débâcle, la captivité du prisonnier en Allemagne, l'évasion, le retour en France et la Résistance... C'est l'histoire d'une vie que Laurent Gerra rescucite au travers du récit de son grand-père dont l'écriture transpire d'une humanité généreuse et d'une énergie peu commune.

Laurent Gerra donne ainsi à lire l'histoire autrement, une histoire pleine des sentiments, des peurs, des joies, des peines, des bouffées de camaraderie... si on devait faire sentir aux plus jeunes comme aux plus vieux des électeurs déboussolés d'aujourd'hui ce que citoyenneté veut dire, ce qu'engagement et responsabilité signifient pour faire société, c'est une lecture publique qui devrait passer en boucle dans toutes les oreilles.
Et par dessus le marché, le style est tellement enlevé, bien en harmonie avec un personnage chaleureux et pétri d'humanité que c'est un rendez-vous assuré avec le plaisir de lire.

Comptez deux bonnes heures d'enthousiasme pour filer les 160 pages de l'ouvrage...

Un livre à partager sans modération.

C'est aussi une belle occasion de faire mieux connaissance avec un homme public dont le talent dépasse largement ce qu'en retient le marché du spectacle. 

dimanche 27 décembre 2015

A lire à temps perdu...

Pour faciliter la compréhension du monde et de ses soubresauts, le texte d'Edwy PLENEL, vieux de presque une année peut alimenter la réflexion avant les échanges de voeux du "premier d' l'an" !


Lettre à la France

20 JANVIER 2015 | PAR EDWY PLENEL

Les attentats des 7, 8 et 9 janvier nous obligent au sursaut. Non pas celui des politiques de la peur qui voudraient nous mettre en guerre. Mais celui de l’égalité, des politiques démocratiques et sociales qui, seules, pourront faire reculer la nécrose de l’espérance dont se nourrit la guerre des identités.

Il est des épreuves qui révèlent une nation à elle-même. C’est ce qui se joue pour tous ceux qui habitent ce pays, le nôtre, depuis les attentats des 7, 8 et 9 janvier à Paris. Saurons-nous reconnaître la France telle qu’elle est, vit et travaille, telle qu’elle souffre et s’impatiente, telle qu’elle s’invente et se rêve, telle qu’elle se redresse et se rassemble ? Ou allons-nous continuer à l’ignorer en la dénigrant et en la dépréciant ? À la rabaisser, à l’affoler et à la paniquer en l’entraînant dans cette haine de soi pavée d’identité malheureuse, de suicide français et de soumission fantasmée où macèrent aigreurs, amertumes et ressentiments ?

Le vrai visage de la France est celui de celles et ceux qui sont morts en ces trois journées d’attentat à nos libertés. Trois jours de crime contre un journal, d’exécution de policiers, de meurtre contre des juifs. D’assassinat du droit de vivre, de penser et de s’exprimer en sécurité, dans la diversité de nos opinions et de nos origines, de nos convictions et de nos croyances. Chrétiens, juifs, musulmans, francs-maçons, athées, agnostiques, venus d’ici et d’ailleurs, ceux qui ont été tués par les trois terroristes sont l’image même de notre pays : divers et pluriel, multiculturel et multiconfessionnel, fait de proche et de lointain. Une nation nourrie de son incessant dialogue avec le monde où s’inventent ces identités tissées de relations, d’échanges et de partages qui fondent des causes communes.

La suite se méritelà-dessous.

samedi 26 décembre 2015

Pauvritude

Un graphique saisi en page 8 de l'Humanité du 24 décembre sous un entrefilet qui nous disait aussi que le taux d'anomalies relevées dans les contrôle de la DGCCRF sur les produits vendus dans les marchés de Noël, défauts d'hygiène alimentaire, non conformités diverses, atteint 21,5%.

Côté inégalités de revenus et de patrimoines grandissantes, l'article de Laurent Mouloud est clair ; avec un taux de pauvreté de 14,2% encore en hausse en 2014, des plus fortunés dont les 10% les plus riches ont vu leur patrimoine moyen augmenter de 400 000 euros de 2004 à 2010 quand les 10% les moins riches se contentaient de 114 euros...
Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l'allure de la courbe du chômage et des files d'attentes aux Restos du Coeur n'est pas près de s'inverser.

Le fil à couper le beurre

... dernière invention du premier ministre désormais en lice face à Macron et son invention de l'eau tiède pour le prochain concours Lépine...
Il n'y a rien d'original à constater le glissement à droite dan le paysage politique français curieusement engagé depuis une quarantaine d'années, après que la gauche soit revenue au pouvoir.
Sitôt l'euphorie de 81 passée la reculade mitterrandienne de 83 marquait l'amorce d'un virage à droite résolu qui ne s'est ensuite jamais démenti.
Au prétexte de "réalisme" ou de "pragmatisme" la social démocratie a peu à peu retrouvé son penchant centriste pour le consensus mou, réformisme perméable à toutes les thèses libérales.
L'important, c'est le pouvoir, peu importe par quels moyens on le gagne et encore moins par lesquels on le conserve !
Les passages par les gouvernements dits "d'ouverture" ajoutés au périodes de cohabitation , ont fini de déboussoler des citoyens désormais bien plus encadrés par les lobbies et les médias qui les servent que par le militantisme politique. 
Quand Emmanuel Valls disait récemment que la gauche pouvait disparaître, il ne faisait que formaliser le terme d'une démarche engagée depuis l'ère mitterrandienne dont les historiens peineront à trouver les gènes "de gauche" ailleurs que dans les cendres des cocus de "l'union de la gauche" qui lui avaient alors servi ce marche-pied.
La disqualification des partis politiques instrumentalisés au profit des carriéristes de tous poils dans le métier d'élu est aujourd'hui aboutie, et c'est sur ces ruines idéologiques de la droite comme de la gauche que prospère désormais le chiendent d'extrême droite.
Ce n'est pas par hasard non plus que depuis une bonne trentaine d'années le nombre des affaires politico financières ne cesse de croître. Comme le dit très bien Roland GORI : "... ce n'est plus l'honneur qui légitime l'organisation aristocratique de la société, ni malheureusement la vertu qui est la valeur cardinale organisatrice de la République aujourd'hui dégénérée, mais l'intérêt et le profit qui régissent le gouvernement". C'est cette limite de l'accaparement capitaliste qui prospère sous la loi libérale qui a complètement asservi le politique en bornant son action à son service : toutes les politiques publiques concourant au "moins d'Etat" en sont l'illustration la plus patente. Là où les pouvoir publics avec les services du même nom désertent le terrain social après avoir concédé l'économie au privé ce sont les communautarismes qui prennent le relais ; la puissance publique l'encourage même vivement en déployant tout un arsenal de substituts privés pour palier ses carences. Le monde associatif instrumentalisé joue un rôle indéniable dans cette mise en charpie d'une République dans laquelle les inégalités s'accroissent sans cesse, où la misère gagne dans toutes les générations. Imaginez un hiver sans les Restos du Coeur, une recherche médicale sans Téléthon, les oubliés des vacances ou le Père Noël vert sans le Secours Pop...
Il faut bien qu'aujourd'hui un journal économique de droite découvre lui aussi le fil à couper le beurre : " les grandes entreprises françaises sont plus généreuses avec les actionnaires qu'avec les salariés !"
Ah bon ?
Il a même fallu mobiliser les calculettes d'un cabinet d'experts pour découvrir qu'en 2014 les actionnaires des entreprises du CAC 40 s'étaient attribué 56 milliards d'euros, alors que les salariés de ces mêmes entreprises n'avaient récupéré qu'un dizaine de milliers sous forme d'intéressement, participation ou autre système de primes... L'évolution salariale dans le même temps ? Vous n'y pensez pas, IL N'Y A PLUS DE SOUS ! ... pour payer le travail.
Le petit monde du premier ministre qui "aime l'entreprise", c'est celui du PDG de Renault -dont l'Etat est encore un peu actionnaire- qui en dix ans gagne plus de 22 millions d'euros pour supprimer  23500 emploi.
C'est bien sûr avec des alliés de cet acabit qu'on va renverser la courbe du chômage !
Et avec Macron aux commandes de l'économie, les millions de chômeurs peuvent toujours rêver de devenir entrepreneurs pour enfin exploiter leurs semblables, tâcherons payés à la mission, au chantier, à l'heure ou à la journée, Et sans souci pour le niveau du salaires en dessous du SMIC, l'Etat répond présent pour compléter le salaire trop bas avec un peu d'argent public... Moins de "charges" pour les entreprises, un "coût du travail" revu à la baisse,  tout ça pour massifier la misère en même temps qu'on sacralise le profit.
La vie est belle...

Une clé de lecture

... du monde tel qu'il NE va PAS !



Article publié en pages 12, 13 et 14 dans l'Humanité Dimanche du 24 décembre2015.
Celles et ceux qui nous gouvernent feraient bien d'en faire leur livre de chevet avant de ré-écrire la constitution de notre République pour l'ère Fhaine.

mercredi 23 décembre 2015

une cause à soutenir sans modération !

Suite à la décision du Conseil Départemental de supprimer son aide aux compagnies de théâtre et de danse, ces dernières réagissent justement. Leur mobilisation doit toucher les citoyens appréciant simplement la beauté d'une oeuvre, citoyens capables d'émotion devant une interprétation, citoyens sensibles à la création artistique accessible à tous tant qu'elle ne devient pas objet du marché pour être enfermée dans la prison dorée des privilégiés de la fortune, toutes celles et ceux qui font profession d'intelligence.
Autodafés d'hier, ou destruction de témoignages monumentaux de l'histoire de l'humanité par quelques fanatiques : tout ce qui blesse la culture ampute l'humanité. A leur toute petite place d'élus promis à l'oubli celles et ceux qui préfèrent augmenter la subvention d'un club de basket professionnel auvergnat de 90 000 euros en la faisant passer de 40 à 130 000 € en mettant au pain sec les artistes des scènes bourbonnaises flattent bien dans le sens du poil les pires relents de l'extrême droite venus empuantir les résultats des élections régionales. Pour les héritiers de la barbarie, point n'est besoin d'intelligence, la violence est bien plus accessible à l'ignorance.

Les artistes proposent un rendez-vous à leur adresse mail : une cause à soutenir sans modération !

Texte de leur communiqué

Qu’ils crèvent ces artistes !

C’est sans doute ce qu’ils veulent ces élus de la majorité au Conseil général de l’Allier, qui ont voté lors de leur dernière cession la suppression pure et simple des subventions accordées aux compagnies de théâtre et de danse.
Et puis hop ! tant qu’on y est, de réduire à peau de chagrin les aides aux résidences d’artistes et les aides à la diffusion de spectacles pour les communes.
Stupeur et indignation.
Aucune réunion préalable avec les intéressés, aucune rencontre depuis les élections pour voir de près ce qu’ils font, qui ils sont.
Le couperet est tombé.
Et pourtant ces artistes ont choisi d’habiter et de travailler dans l’Allier, depuis de nombreuses années pour la plupart d’entre eux.
Ces artistes génèrent de la vie, de la pensée, des échanges, de la transmission, de l’attractivité, de la renommée.
Mais aussi des emplois, des investissements, des cotisations, des rénovations de bâtiments, des installations de nouveaux arrivants.
En deux mots : une dynamique à la fois intellectuelle et économique.
De nombreux habitants de l’Allier apprécient leur présence, assistent à leurs spectacles, sont en liens forts avec eux.
Nous connaissons les difficultés financières des conseils généraux.
Nous sommes conscients de l’insuffisance des dotations données par l’état aux collectivités et nous le condamnons.
Mais tirer un trait sur l’activité culturelle et la création artistique, pour faire des économies, est-ce la solution ?
Cela nous semble un contresens total en terme économique et en terme d’attractivité du territoire.
Et puis supprimer aujourd’hui un secteur qui génère de la pensée, de la réflexion, de la sensibilité, de l’attention à l’autre, de la curiosité, de l’audace, n’est-ce pas faire le lit d’une idéologie nauséabonde qui monte en puissance ?
C’est pourquoi, nous autres artistes, compagnies de théâtre avons décidé de nous unir pour dénoncer ce vote du mépris pour les artistes et pour les habitants de l’Allier et défendre notre activité.
Nous créons un collectif de défense de la Culture en Allier auquel nous vous invitons à participer en tant que spectateurs, association, citoyens.
Une adresse email a été créée : soutien.culture.allier@gmail.com Vous pouvez ainsi nous transmettre vos coordonnées.
Dans les jours prochains un rendez-vous sera demandé auprès du Conseil général par les compagnies. Nous organiserons à la suite un rendez-vous avec les forces vives qui voudront participer à des actions de soutien. Nous vous tiendrons informés !

lundi 21 décembre 2015

Podemos

Les espagnols ont bousculé l'ordonnancement des forces politiques aux élections législatives. Podemos atteint les 20% et s'approche au plus près des socialistes qui sont autant désavoués que la droite conservatrice arrivée malgré tout en tête. Faute de majorité possible par alliance, les espagnols seront vraisemblablement appelés à revoter bientôt...
Après l'expérience des grecs avec Siriza, l'Espagne fait montre de rebellion face aux pouvoirs du consensus capitaliste européen réunissant la droite et les socio démocrate dans la même préservation de l'ordre établi.
Les limites de l'exercice en Grèce n'ont pas découragé les espagnols, et c'est bien.
Mais gardons nous de toute illusion, le capital est passé expert en manipulation de toutes les soupapes de sécurité susceptibles de canaliser l'excès de pression qu'il met sur les peuples.
Dès lors que la contestation ne s'appuie pas sur une composante solide du jeu politique elle est condamnée à la majorité pour gagner dans les conditions difficiles ajoutant les pièges de la concurrence aux obstacles de l'adversité. Les socio-démocrates espagnols arrivant devant les contestataires de Podemos, le jeu est plus difficiles pour ces derniers à un moment où les espagnols ont bien montré leur désaveu des formations traditionnelles condamnées cependant à occuper le premier plan.
La gauche espagnole ne peut gagner durablement le changement qu'en décrochant les socialistes des appuis centristes qui faisaient jouer jusqu'à présent l'alternance dans le cadre d'un bipartisme d'arrangement conjoncturel.
C'est d'ailleurs dans cette voie que Vals, Macron et autres écologistes à la Placé, veulent conduire la France : le mythe du consensus gauche-droite à l'allemande, un consensus qui curieusement ne peut-être gouverné que par la droite...
Au prétexte du la lutte contre l'extrême droite, le renforcement de la droite est un mythe dévastateur dans les consciences.
Les espagnols s'en sortirons peut-être si aux prochaines élections c'est Podemos qui prend la tête à gauche... à la condition que la diversité de ses composantes fasse de leur communauté d'intérêt une priorité sur les hypothèses de carrières, ce que les français n'avaient pas su faire avec le Front de Gauche, pâté de l'alouette Mélenchon.

samedi 19 décembre 2015

Faut-il bien que jeunesse se passe ?



Cette petite intervention de Jean-Claude Michea balise clairement le débat sur la jeunesse et le conflit de génération qui peut gangréner la politique sous la férule des vieux comme sous la prétention des enfants-rois...
S'il a quitté le parti communiste depuis bien longtemps les attentes qu'il souligne à l'endrait de la "classe politique" n'en sont pas moins exigentes et éclaire d'un jour bien triste les renoncements des socialistes tout comme les gesticulations désordonnées des communistes accrochés à leurs basques pour blaner quelques miettes.

vendredi 18 décembre 2015

BEURK


... et maintenant, qui c'est qui fait le ménage ?

mardi 15 décembre 2015

Pauvre Auvergne

A-t-on discuté de tout ça dans la campagne ?

Pas de chance pour notre belle région "en transition" qui, par le truchement du mariage d'intérêt avec la beaucoup plus riche Rhône-Alpes perd son statut et le niveau des aides européennes qui vont avec !

A-t-on discuté d'autre chose dans la campagne ?

Quelle campagne ?

L’impact de la réforme territoriale vue par la lorgnette européenne

Cet article est paru dans Le Club Finances
Publié le 09/12/2015 • Mis à jour le 08/12/2015 • Par Isabelle Smets • dans : Actualité Club finances, Europe

Comment la réforme territoriale engagée en 2012 – et en particulier la fusion des régions – influera-t-elle sur le « classement » des régions en Europe et quelles seront ses conséquences sur la politique de cohésion? Marjorie Jouen, conseillère à l’Institut Jacques Delors « Notre Europe », livre son analyse.
La réforme territoriale française ne fera pas émerger de nouveaux « géants » économiques européens. Mais elle pourrait bien avoir un impact sur la distribution de la manne européenne des Fonds structurels. Ce sont là deux des conclusions d’une nouvelle étude publiée par l’Institut Jacques Delors « Notre Europe ».

D’un point de vue purement statistique, c’est un fait : le regroupement des régions françaises va modifier la hiérarchie européenne des régions « qui en imposent ». Avant la fusion, seules l’Ile-de-France et Rhône-Alpes entraient dans le classement des 20 régions les plus peuplées de l’UE. Elles seront 6 à y figurer à partir du 1er janvier 2016 – avec Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon, Alsace-Lorraine-Champagne-Ardenne qui intègrent le top 20.

Par contre, cette nouvelle hiérarchie n’entraînera pas de changements majeurs dans la hiérarchie européenne des produits intérieurs bruts (PIB). De ce point de vue, « les Länder allemands et quelques régions dynamiques du Royaume-Uni, d’Italie et d’Espagne domineront encore très largement », note Marjorie Jouen, l’auteure de l’étude. L’effet, ici, est donc essentiellement national. « Il ne devrait pas y avoir d’effet majeur sur les classements européens des régions les plus performantes en matière de compétitivité, d’innovation, d’emploi, de pauvreté, d’éducation-formation, etc. »


A lire aussi La gestion des fonds européens par les régions françaises démarre
Le cas des régions « en transition »

Et sur la politique de cohésion ? Inévitablement, le rapprochement des régions produit un effet d’enrichissement ou d’appauvrissement mécanique puisque les PIB/habitant vont correspondre à la moyenne de ceux des régions fusionnées. Comme ce PIB/habitant sert à classer les régions dans l’une des trois catégories européennes (plus développées/en transition/moins développées) – et donc à déterminer les enveloppes qui vont avec – la fusion peut valoir son pesant d’or.

Que remarque-t-on ? Pour la programmation 2014-2020, dix régions françaises ont été classées comme « régions en transition », ce qui leur a permis de bénéficier d’aides européennes plus importantes et de davantage de flexibilité dans les choix stratégiques de leur programmation. Avec les « nouveaux » PIB, seules les régions issues du rapprochement entre le Nord-Pas de Calais et la Picardie et entre la Bourgogne et la Franche-Comté – ainsi que la Corse – garderaient ce statut de « région en transition ».

L’Auvergne, la Lorraine, le Languedoc-Roussillon, le Limousin, la Basse-Normandie intègrent toutes des ensembles qui leur font perdre ce statut.

« La perte financière (…) serait d’autant plus regrettable qu’elle ne coïnciderait pas forcément à une amélioration de la situation socio-économique sur le terrain », souligne Marjorie Jouen. Et les chances de faire reconnaître cet effet statistique pour la programmation qui suit 2020 – à supposer que la catégorie des régions en transition continue à exister, ce qui est loin d’être acquis – « paraissent minimes », selon l’auteur. Faut-il le rappeler ? Ce statut bénéficie essentiellement aux régions françaises et « ne jouit pas forcément d’une grande popularité auprès des autres gouvernements ».
Des priorités à faire converger

Au-delà des chiffres, il y a les programmes. On le sait : la décision a été prise de continuer la mise en œuvre des programmes négociés par les « anciennes » régions. Si Marjorie Jouen n’exclut pas que certains gestionnaires ou élus soient tentés de modifier certains éléments, elle estime l’option peu probable étant donnée la lourdeur de la procédure. Par contre, elle prévient : les régions nouvellement créées ont intérêt à rendre davantage cohérentes les stratégies régionales préexistantes.

Chacune, selon la réglementation européenne, a dû élaborer ce qu’on appelle une « stratégie de spécialisation intelligente », qui précise les secteurs qui feront l’objet d’investissements et dans lesquels les entreprises seront soutenues. Or, un coup d’oeil sur ces documents montre la diversité des profils économiques et des choix stratégiques des régions. Le secteur de la santé apparaît ainsi comme une priorité d’investissement pour l’Alsace (e-santé, robotique, imagerie médicale,…) mais semble une priorité secondaire pour la Lorraine et la Champagne-Ardenne, avec qui elle ne formera pourtant plus qu’un. Idem dans l’énergie : certes une thématique prioritaire pour les trois régions mais « les stratégies envisagées sont diamétralement opposées ». Conclusion : « la mise en cohérence de ces stratégies constituera assurément un grand défi interne pour les futurs dirigeants des grandes régions ».


lire l'étude

lundi 14 décembre 2015

Petit coup d'oeil au fond des urnes

Quelques éléments pour l'analyse et la compréhension de ce qui fait d'aujourd'hui un jour assez différent d'avant hier...

Alors ? STOP ou encore ?

samedi 12 décembre 2015

la vie, c'est un droit...

Donnée, elle est fragile, à la merci de tant de pièges...
Prendre soin de celle des autres, aujourd'hui c'est oublié ! Il a fallu institutionnaliser la solidarité dans des entreprises faites pour colmater les brèches de ce que les autres ruinent...
Le film que Gilles Perret consacre à Ambroise Croizat passe sur la 3 à l'heure de la sieste...
Dommage qu'il ne soit pas imposé en programme commun sur toutes les chaines à l'heure de "Plus belle la vie", au moins ce titre aurait du sens !




Qu'en pensent les quelques millions d'électeurs décervelés qui votent pour les héritiers de collabos qui avaient interdit le parti communiste et emprisonné Croizat en octobre 1939 ?

Qu'on les mette au régime sec que la droite cagoularde et le patronat défendait alors et encore aujourd'hui sous le maquillage blafard des apprentis fachos ; ils n'ont pas honte de réclamer pour leur profit particulier et exclusif le bénéfice de lois qu'ils ont combattues. La droite antisociale d'aujourd'hui n'est pas plus fréquentable que celle d'hier et le costume Républicain n'est pour elle que costume de carnaval.




Les pâles copies d'aujourd'hui peuvent prendre de la graine...

mercredi 9 décembre 2015

Dernière sortie avant péage...

Cocus ? ... Les Réservistes.



Mise en place à la suite des attentats de Janvier en écho à la mobilisation citoyenne du "JE SUIS CHARLIE", la "Réserve Citoyenne" est au chômage...
Quelques rares oiseaux de mauvais augure prétendant alors l'inadéquation du dispositif aux besoins et la dimension "réaction" plutôt qu'action de la chose ne risquaient pas d'être entendus dans le brouhaha médiatico consensuel du moment.
Un tel dispositif ne renvoyait rien d'autre à la communauté éducative que l'image d'un échec dont, confusément, elle ne se sent guère responsable, mais surtout victime plus que coupable.
Après avoir tant mis à mal l'enseignement de l'histoire, et éloigné un peu plus l'école, son sens et ses valeurs du peuple des familles en introduisant la verrue occupationnelle des activités municipalisées, les incendiaires ne devraient-ils pas être honteux de crier au feu ?

Cette mesure des "réservistes" est bien emblématique d'une approche politicienne réactionnaire, très chère à Sarkozy qui ne manquait jamais de gesticuler au moindre fait divers pour concentrer l'attention des citoyens sur l'enfumage accessoire pendant que l'essentiel était conduit à l'abri des regards et sans débat.
La gauche socialiste arrivée au pouvoir et son virage à droite avec Valls à Matignon a pris le même chemin, les grands coups de mentons et les petites phrases à l'emporte-pièce occupent l'espace médiatique, certes, mais restent dans la logique réactionnaire, à courte vue, et ne font que s'auto-alimenter dans un cercle vicieux qui éloigne toujours plus les politiques de la vraie vie.
Le triste épisode d'une ministre du travail infoutue de répondre à une question sur le nombre de CDD autorisés par la loi, ça ressemble assez à l'incapacité d'une autre à donner le prix d'un ticket de métro ou le prix d'une baguette. Or, les déboussollés qui hantent la cour des Le Pen s'imaginent qu'ils approchent des gens différents, en capacité de les aider puisque, ne les ayant pas "essayés" il les imaginent autrement faits que tous les autres qu'ils mettent dans le même panier de l'impuissance et de l'incapacité à résoudre les problèmes... qu'ils créent !
Et c'est bien là l'erreur, car toutes les mesures envisagées par le FN ont inspiré plus ou moins les politiques antisociales de la droite comme de la gauche reniant ses promesses.
La réserve citoyenne peut faire rêver l'extrême droite qui l'imagine déjà envoyant les siens dans les écoles faire chanter "Maréchal nous voilà !".
Il est assez rassurant que le dispositif des "Réservistes" ne fonctionne pas. Comme souvent le pouvoir politique fait à côté de la plaque pour mieux se dédouanner de ses insuffisances.
Pour la formation citoyenne de la jeunesse, ce sont des enseignants formés et en nombre suffisant qu'il faut dans les écoles et les établissements. Et pas des bénévoles de bonne volonté mobilisés en réaction à l'affect, adoubés par le miracle de l'engagement conjoncturel en redresseurs d'école.

Au fait, s'est-on jamais posé la question de l'objectif ? formation à la citoyenneté... mais citoyen de quelle République ? 


Si c'est la République des Tapie, Cahuzac, ou autres affaires, Bygmalion, Karachi, etc. est-il bien raisonnable d'envoyer dans les écoles celles et ceux qui en on été les complices bienveillants dans la dérive d'une République privatisée au profit d'une élite cherchant plus à occuper la place qu'à servir le bien commun.

Plus que jamais c'est de PLUS d'école dont le pays a besoin, de plus d'enseignants et de considération pour l'éducation que pour le gardiennage policier des biens et des intérêts particuliers d'une frange de nantis suspicieuse face au peuple de l'ombre.

Question subsidiaire : pour qui ont voté les "réservistes" aux régionales le 6 décembre ?

lundi 7 décembre 2015

Titanic

La République n'est-elle pas en train de sombrer ? 
La voie d'eau de l'inversion du calendrier électoral qui avait réduit le jeu électoral au casting présidentiel avec primaires à la clé avait donné de la gite au radeau qui s'enfonçait dangereusement à tribord...
La seconde avarie majeure avec la "grande" réforme des collectivités territoriales, ses "grandes" com-com, ses "grands" cantons et ses "grandes" régions ne marque-t-elle pas la fin de la croisière de la 5ème République qui à défaut d'accoster sur le quai de la 6ème République, risque de sombrer corps et âmes dans le "pôt au noir" bleu-marine. L'ombre du Front National, dont le fanion est tant et tant agité depuis des lustres par ses soit-disants adversaires, obscurcit le ciel démocratique de la France.
La gauche en charpie se débat dans sa ruine et le premier parti (participe passé du verbe partir) de France n'est-il pas le Parti Communiste Français dont les scores finissent par reflèter le niveau d'engagement et la profondeur idéologique de ses élites élues.
C'est une véritable insulte à l'histoire du pays et aux valeurs républicaines qu'un tel basculement à droite et à son extrême accompagné par la faiblesse organisée d'une gauche du renoncement.

SOS... Trop tard !