lundi 25 février 2013

Le changement c'est maintenant...

Si le temps des voeux est passé, la perspective de vie meilleure reste ouverte dans notre monde, pour peu que soient entretenues les utopies d’aujourd’hui qui forgeront les réalités de demain.
La difficulté grandissante depuis quelques années tient surtout à la régression démocratique qui ajoute à l'exploitation capitaliste modernisée de la mondialisation la domination de classe des élites élues toujours à la recherche du lien à retisser avec un peuple de citoyens majoritairement étrangers au jeu politicien. Cette quête aussi désespérée que désespérante ne fait que précipiter le phénomène de déconsidération des organisations politiques au profits d'amalgames improbables et fluctuant au gré des échéances électorales ; le rassemblement conjoncturel instrumentalise les citoyens et leurs espérances au profit du statu-quo dérisoire d'une situation de conservation du nouveau "privilège", celui de la représentation. Il suffit de décrypter les réactions à l'attente de non-cumul des mandats, d'observer les candidatures qui ne peuvent émaner que du sérail des "déjà-élus", notoriété oblige !!! ou encore d'analyser les nouvelles pratiques dites de la démocratie "participative", "active" ou "citoyenne" pour vérifier que c'est à la résurrection d'un monde d'ancien régime qu'on assiste avec la valorisation des rapports de vassalité et des phénomènes de cour. La démocratie républicaine s'étiole d'autant plus vite que les pouvoirs politiques ne s'exercent plus sur les lignes idéologiques qui fondent leurs orientations mais en délégation dites de "compétences" qui font exécuter des mesures de droite par les pouvoirs de gauche bien plus souvent que des orientations de gauche imposées à la droite. S'y ajoutent bien sûr les arrangements de consensus sur le moins disant politique pour former les alliances majoritaires garantissant le maintien ou l'accès au pouvoir...
Dans ces conditions comment s'étonner de la démobilisation citoyenne devant les urnes ?

samedi 23 février 2013

La vérité

"Dans les temps de tromperie universelle, dire la verité devient un acte révolutionnaire"
G. Orwell


Le premier qui dit se trouve toujours sacrifié
D'abord on le tue
Puis on s'habitue
On lui coupe la langue on le dit fou à lier
Après sans problèmes
Parle le deuxième
Le premier qui dit la vérité
Il doit être exécuté.

J'affirme que l'on m'a proposé beaucoup d'argent
Pour vendre mes chances
Dans le Tour de France
Le Tour est un spectacle et plaît à beaucoup de gens
Et dans le spectacle
Y a pas de miracle
Le coureur a dit la vérité
Il doit être exécuté.

A Chicago un journaliste est mort dans la rue
Il fera silence
Sur tout ce qu'il pense
Pauvre Président tous tes témoins ont disparu
En choeur ils se taisent
Ils sont morts les treize
Le témoin a dit la vérité
Il doit être exécuté.

Le monde doit s'enivrer de discours pas de vin
Rester dans la ligne
Suivre les consignes
A Moscou un poète à l'Union des écrivains
Souffle dans la soupe
Où mange le groupe.
Le poète a dit la vérité
Il doit être exécuté.

Combien d'hommes disparus qui un jour ont dit non
Dans la mort propice
Leurs corps s'évanouissent
On se souvient ni de leurs yeux ni de leur nom
Leurs mots qui demeurent
Chantent "juste" à l'heure.
L'inconnu a dit la vérité
Il doit être exécuté.

Un jeune homme à cheveux longs grimpait le Golgotha
La foule sans tête
Etait à la fête
Pilate a raison de ne pas tirer dans le tas
C'est plus juste en somme
D'abattre un seul homme.
Ce jeune homme a dit la vérité
Il doit être exécuté.

Ce soir avec vous j'ai enfreint la règle du jeu
J?ai enfreint la règle
Des moineaux, des aigles
Vous avez très peur pour moi car vous savez que je
Risque vos murmures
Vos tomates mûres
Ma chanson a dit la vérité
Vous allez m'exécuter
Ma chanson a dit la vérité
Vous allez m'exécuter


Paroles et Musique: Guy Béart 1968 © Temporel 1968

Prémonitoire

Sacré philosophe ce Guy qui écrivait tout ça sitôt passé l'élection de 81 !


J'ai vécu la gaieté de Montmartre et l'incendie du Bazar de la Charité
Le triomphe de Suez et le scandale de Panama
J'ai fait la guerre du Tonkin
J'ai eu des hauts, j'ai eu des bas
Arrivé au fin fond d' la mélasse, je m' suis mis à rire
Alors, moi, Victor Paris, c'est de là qu' je suis r'monté
Car c'est toujours la même chanson

Vous, les grands philosophes
Qui savez tout sur tout
Assez de catastrophes
Ce soir, écoutez-nous
La vie est toujours fête
Pourquoi pleurer sans fin ?
Vous cassez pas la tête
Nous allons vous mettre au parfum
(Nous allons vous mettre au parfum !)

{Refrain:}
Où étions-nous ? (Dans la merde)
Où sommes-nous ? (Dans la merde)
Où allons-nous ? (Vers la merde)
Pourquoi y aller ?
(Pour changer de merde)
(Et puis merde, merde, merde !)

Dans la guerre affolante
(Dans la guerre affolante)
On se bat, on se marre
(On se bat, on se marre)
Le coq français ne chante
Que les pieds dans la mare !
Pour sortir des salades
(Pour sortir des salades)
Seul le rire est vainqueur
(Seul le rire est vainqueur)
Marchons dans la panade
C'est ça qui nous porte bonheur !
(C'est ça qui nous porte bonheur !)

{au Refrain}

Célibataire (C'est la merde)
Marié (C'est la merde)
À la rue (C'est la merde)
Les familles (C'est la merde)
Le boulot (C'est la merde)
Le chômage (C'est la merde)
Dans les villes (C'est la merde)
À la ferme (C'est la merde)
Pourquoi y aller ?
(Pour changer de merde)
(Et puis merde, merde, merde)

Depuis qu' le monde est monde
(Depuis qu' le monde est monde)
C'est la même chanson
(C'est la même chanson)
Des mélasses profondes
Toujours nous sortirons
Dans la crise mondiale
(Dans la crise mondiale)
Vous parlez de mourir
(Vous parlez de mourir)
Et nous, c'est un scandale
On meurt d'amour, on meurt de rire !
(On meurt d'amour, on meurt de rire !)

Ha ha ha ha
(C'est la merde !)

vendredi 22 février 2013

Triste actu

Hier le ministre des affaires étrangères s'épanchait sur le déficit et la situation économique du pays... Aujourd'hui son homologue préposé aux anciens combattants annonce une fausse libération d'otages en Afrique...
Peut-on s'attendre demain à voir le ministre de l'éducation évoquer le retrait des militaires français du Mali ? Pourquoi pas en même temps que les candidatures supposées de Bernadette pièces jaunes et de Bigard à la succession du pape !
Le Président Français a visité les Grecs... N'est-il pas allé en repérage pour mesurer les effets des choix politiques européens inspirés par le capital mondialisé, qui si on n'y prend garde, vont ravager la France d'ici peu d'années après la Grèce, le Portugal, l'Espagne ou l'Italie. Deux jeunes sur trois au chômage, des salaires et des retraites diminués de plus d'un quart, des privatisations à tout va... Comment expliquer qu'en période de crise majeure, de catastrophe économique provoquée, le privé puisse s'intéresser à des activités que la puissance publique n'arrive pas à faire fonctionner (transport, énergie, santé...) ? S'il n'y avait pas de profit à se faire sur la bête les "investisseurs privés" ne montreraient pas leur sourire de hyènes.

lundi 18 février 2013

La bidoche et les bidochons

Cette petite archive vidéo de l'INA ne manque pas d'intérêt pour comprendre ce qui occupe l'actualité et regarder d'un autre oeil les déclarations des responsables professionnels ou politiques d'aujourd'hui

l'article publié sur "rue 89" est aussi intéressant tout comme les vidéos d'interview qu'il présente ici.

vendredi 15 février 2013

Réinventez l'eau froide

Aujourd'hui à la Sorbonne on peut vraisemblablement réussir des études, y compris en master 2 "Ingénierie de la concertation"... les prémices du réapprentissage de la démocratie, dans sa version revisitée par les nouveaux savants en la matière : une démocratie dans laquelle les gens peuvent donner leur avis ! ... prochaine étape, après les avoir réhabitués à concevoir et dire leur opinion, à commencer les pratiques d'échange et de débat, on pourra imaginer un système par lequel on pourrait mesurer les rapports de force entre les courants d'opinion ; en mettant un petit bout de papier dans une boîte on ramasserait l'avis de tout le monde, on compterait et on dirait le résultat. Si tout le monde était d'accord on pourrait appeler ça une "élection"... Nombreux, trop nombreux sont celles et ceux qui s'abstiennent d'y participer aujourd'hui ; et de ce fait les élus s'activent à trouver des subterfuges pour activer la démocratie amputée qui les a faits. Les uns la veulent citoyenne, les autres active ou participative... 
Les "laboratoires d'idées" si prisés des politiques d'aujourd'hui sont bien aux antipodes de la reconquête citoyenne et populaire de la République. Et le projet "Parlement et citoyens" n'en serait qu'un cache-misère illusoire.
Sous le titre "Le FN prend en otage la démocratie participative" Grégory Marin signe à ce sujet un article dans l'Humanité daté du 14 février à propos du lancement de ce site qui prétend donner la parole aux citoyens dans un projet de démocratie participative baptisé "Parlement et citoyens". 

mardi 12 février 2013

Grève au Vatican et neige dans les écoles...

Passées les bornes, il n'y a plus de limites !
L'actualité du jour, d'hier à demain et pour des semaines encore ? Le pape ôté, mon dieu quel boulot ! il va falloir mobiliser les cardinaux des quatre points pour le feu blanc... Les américains du nord n'ont pas de chance, les radios et les télés vont devoir rapatrier en urgence leurs équipes qui nous gavait de la neige en hiver outre atlantique pour les loger un mois au moins sur les rives du Tibre et à l'ombre des hauts murs de la Place Saint Pierre.
Tout fout le camp romain ; comment voulez-vous que les jeunes révisent convenablement leur géographie avec Papi et Mami en répondant aux questions des champions si le pape vient brouiller les chaines. A coup sûr, même la guerre au Mali va en prendre ombrage.
Les licenciements chez Goodyear ou Peugeot ou Renault ou... les errements d'un industrie agro alimentaire mondialisée très à cheval sur ses profits, qui asphyxie les paysans et empoisonne les pauvres, le prix de l'énergie qui explose quand les travailleurs sont à la diète ou au lavement, cherchez !
Vous n'êtes pas près de trouver une minute d'actualité médiatique qui touche à votre vie de tous les jours, à votre vraie vie. Chaque matin, et jusqu'au soir tard, les médias vous abreuvent de tous les poncifs qui vont meubler les conversations de comptoirs des boit-sans-soif, ou des stressés secouant la machine à café ou la photocopieuse.
Pendant qu'on parle du pape...

dimanche 10 février 2013

Herméneutique

Que vous le vouliez ou non... Que cela vous plaise ou pas, que vous y soyez attaché ou que vous les haïssiez, il est des choses dont la lecture commune ne laisse plus la place à votre interprétation ! Il en est ainsi des grands symboles, généralement lissés par le sens commun issu de la friction des esprits, du débat et de la reconnaissance dans des formes éprouvées par le temps.
"Le marteau et la faucille" n'est plus aujourd'hui qu'un mot, vocable composé certes, mais entité symbolique universelle du communisme.
Le loup et l'agneau, aussi bien que zig et zag se la jouent de la même façon dans tous les couples d'inséparables.
Alors, que quelques uns veuillent en débarrasser le PCF aujourd'hui, rien d'étonnant, cela fait des décennies que la rénovation est en marche...
Quel sens donner à cette démarche ?
Jeter la marque symbolique comme un vieil oripeau est une chose ; le remplacer en est une autre. Jeter l'objet débarrasse-t-il du sens ? Faut-il redessiner notre oriflamme ?
Quand Lénine associait le marteau et la faucille (après la charrue dans un premier temps), il signifiait l'alliance prolétarienne des travailleurs de l'industrie et de l'agriculture. Un siècle plus tard, la société et les activités humaines ont bien changé ! Les robots sont plus nombreux dans les ateliers que les marteaux d'hier ; et dans les campagnes les ordinateurs de bord des engins agricoles prennent le pas sur l'oeil des hommes. Les activités de service ont explosé au détriment des autres secteurs...
Mais pour autant l'opposition de classes dans une société partagée entre exploiteurs et exploités reste bien vivace sous les traits sophistiqués de la financiarisation du capitalisme.
Le symbole de l'alliance étendue de l'homme des champs à l'homme des ville est toujours opérant pour qui veut que la révolution rende justice à celles et ceux qui souffrent de toutes les formes d'exploitation modernes.
L'humain d'abord...
Un slogan ne suffit pas, l'image est utile au rassemblement dont elle est signe de ralliement.
Que des fautes politiques aient été commises au nom usurpé du communisme, sans doute. Que les dérives staliniennes soient étrangères à l'idéal communiste, c'est une évidence... Mais les communistes français, après avoir acté leur jugement sur des comportements contraires à leur idéal peuvent aussi avoir le souci de préserver l'identité respectable qui est la leur, en dehors des gesticulations politiciennes, électoralistes et clientélistes.
Le drapeau rouge, l'internationale... une forme de patrimoine !
Point n'est besoin du passé, tournons la page, le parti communiste nouveau est arrivé, et, pour garantir qu'il est désormais tout-à-fait mélenchon-compatible les outils sont rangés.
... Dommage que la faucille et le marteau soient remisés au grenier dans la poussière des souvenirs.
Sans nostalgie, mais par nécessité, je vais les conserver pour jalonner le chemin de mes idées depuis Marx et bien auparavant au siècle des lumières, en passant par Lénine et tant d'autres qui depuis, ont fertilisé l'idée du communisme... Un peu comme sont jalonnés les chemins de la mémoire sur les trottoirs des villes en gros clous métalliques.

Fable

LES GRENOUILLES QUI DEMANDENT UN ROI


Les Grenouilles, se lassant
De l'état démocratique,
Par leurs clameurs firent tant
Que Jupin  les soumit au pouvoir monarchique.
Il leur tomba du ciel un Roi tout pacifique :
Ce roi fit toutefois un tel bruit en tombant,
Que la gent marécageuse,
Gent fort sotte et fort peureuse,
S'alla cacher sous les eaux,
Dans les joncs, dans les roseaux,
Dans les trous du marécage,
Sans oser de longtemps regarder au visage
Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau ;
Or c'était un Soliveau ,
De qui la gravité fit peur à la première
Qui, de le voir s'aventurant
Osa bien quitter sa tanière.
Elle approcha, mais en tremblant.
Une autre la suivit, une autre en fit autant,
Il en vint une fourmilière ;
Et leur troupe à la fin se rendit familière,
Jusqu'à sauter sur l'épaule du Roi.
Le bon Sire le souffre et se tient toujours coi.
Jupin en a bientôt la cervelle rompue :
Donnez-nous, dit ce peuple, un Roi qui se remue.
Le Monarque des Dieux leur envoie une Grue,
Qui les croque, qui les tue,
Qui les gobe à son plaisir,
Et Grenouilles de se plaindre ;
Et Jupin de leur dire : Eh quoi ! votre désir
À ses lois croit-il nous astreindre ?
Vous avez dû premièrement
Garder votre gouvernement ;
Mais ne l'ayant pas fait, il vous devait suffire
Que votre premier Roi fut débonnaire et doux :
De celui-ci contentez-vous,
De peur d'en rencontrer un pire.

samedi 9 février 2013

Les outils

La grande décision emblématique du 36ème congrès du PCF relayée dans les médias passe pour être la disparition du symbole graphique de la faucille et du marteau...
Depuis bien longtemps évacués des logos et autre imagerie communisme française, la faucille et le marteau vont ainsi être définitivement gommés de la symbolique communiste, tout juste bons bons pour la brocante idéologique qui s'organise.

Modernité oblige !
Ne faudrait-il pas les remplacer par une moissonneuse batteuse rutilante à coupe de 10 mètres sur-imprimée sur le logo de Pôle-Emploi ?
Le symbole de l'alliance paysanne et ouvrière méritait-il telle euthanasie ?

Pas sûr ! Sauf si les nouveaux adhérents investissant l'édifice en misère des communistes squatté par une multitude bigarrée après en avoir chassé les derniers locataires, rénovent, recomposent ou refondent à l'envie, pour le rendre tellement "mélenchon-compatible" qu'il se dissolve bientôt dans le Front de Gauche.
Le geste n'a rien d'anodin. 

Du passé, faisons table rase...

Je ne suis pas certains que l'inspiration d'Eugène POTTIER écrivant l'Internationale en 1871 conduisait à se couper des racines de son histoire. J'ai toujours pensé qu'il visait plutôt l'exploitation honteuse de la multitude par quelques uns qu'il fallait éradiquer pour que soit scellé l'avènement d'une société plus juste, plus humaine et plus libre.

L'INTERNATIONALE

Couplet 1 :
Debout ! les damnés de la terre !
Debout ! les forçats de la faim !
La raison tonne en son cratère,
C’est l’éruption de la fin.
Du passé faisons table rase,

Un train de réformes peut en cacher un autre

Et si la réforme des rythmes scolaires n'avait d'autre ambition que d'être le catalyseur d'une autre transformation beaucoup plus profonde et dévastatrice...
En focalisant la problématique de la reforme des rythmes scolaires sur la difficulté des communes, et en particulier des plus petites communes rurales, face à l'exigence qui leur est faite d'assurer l'organisation et l'encadrement d'activités à la fois péri scolaires et péri éducatives, le débat est déplacé très adroitement sur le volet "gestionnaire" de la réforme.
Bien peu s'interrogent sur une municipalisation de l'école primaire et sur l'effondrement du modèle égalitaire de l'école publique. Depuis des années de nombreuses études syndicales ont montré à quel point les élèves de France étaient scolarisés en primaire dans des conditions différentes selon que la collectivité en charge de l'école y consacre deux ou dix fois plus de moyens que sa voisine. Mais désormais c'est dans une dimension pro-active que les réformes font entrer les collectivités. Et les plus grandes disposant de service éducatif et de moyens affectés à l'enfance (crèches, garderies, accueil de loisir...) ne réfléchissent qu'à une forme d'adaptation , mêlant créations nouvelles, recrutement, réaffectation et réorganisation. Pour la grande majorité des autres, c'est la prise de tête pour imaginer des solutions économiquement supportables en combinant une mobilisation de ressources le plus souvent très aléatoires. C'est le grand foutoir qui s'organise !
Sortir de cette galère dans l'urgence risque fort d'inspirer une nouvelle dévolution de "compétence" comme ils disent... Et si c'était à l'échelle des communautés de communes ou d'agglomération que la patate chaude était passée... Nous n'en serions qu'à une nouvelle étape du détricotage de la République, avec un nouvel abandon de responsabilité de l'Etat, d'autant plus facile au demeurant que l'objectif final doit faire consensus.
Jadis la vision républicaine de l'école en faisait un des ciments de la République, chaque enfant de quelque territoire qu'il soit devant également étudier sous la conduite de fonctionnaires d'un Corps d'Etat . Désormais d'ici ou là les enfants de France vont pouvoir goûter au bonheur de profiter des talents aussi particuliers que remarquables d'intervenants dont la collectivité locale supportera la charge.
Disciplines déclarées secondaires ou accessoires dans un premier temps, le reste après, les enfants de France vont-ils devoir se satisfaire de l'enseignement de moniteurs municipaux de sport, de musique ou d'arts plastiques, avant de consentir à la grammaire bretonnante ou au calcul alsacien.
Une armée de métier, une éducation en lambeaux, des prisons privées, des hôpitaux asphyxiés...
Dis papa, c'est quoi la République ?
Tais-toi et abstiens-toi ! Mais n'oublie pas de passer à la semaine scolaire de 4 jours et demi, les enfants en ont besoin. Après pour le reste on verra.

Colère hic, non. Parfois révolté, OUI !

« Qu'il est pitoyable, l'être trop faible qui soudainement se fâche. Il ne sait plus, l'instant de colère passé, comment se comporter. »
Dans ce propos, le romancier québécois Gilles Archambault est d'une grande générosité ; trop bon peut-être !
Il est vrai qu'il ne parle pas de révolte mais de colère, de cette confusion embarrassante et des tensions intérieures d'un individu. La révolte, quant à elle,  figure la montée en charge de la contestation courageuse et collective capable de désigner la ou les causes de ses tensions. Signe patent d'un manque et d'une frustration, la colère est bien attachée à la faiblesse, et d'autant plus pénible, douloureuse et malsaine pour qui s'y laisse aller quand elle se cantonne au jugement d'un autre. C'est en cela qu'elle s'accorde avec la pitié. Commisération, apitoiement et compassion vont bien à celles et ceux qui, ayant pris peur d'eux-mêmes au constat de leur faiblesse cherchent dans un autre plus grand, divinité parfois, ou le plus souvent petite idole, l'espace de projection où  ils auront l'illusion de dépasser leurs bornes.
Les puissants, ou prétendus tels, l'ont bien compris qui, depuis des temps immémoriaux entretiennent leur cour d'obligés. Les seigneurs médiévaux étaient moins inquiets des accès de colère de leurs sujets que des risques de disgrâce de leur suzerain.
Quant à la révolution, l'histoire enseigne qu'elle n'est généralement pas l'issue du constat de faiblesse de l'individu, mais bien plutôt de la prise de conscience de sa force collective dans la dynamique d'un dessein partagé.
Révolte, résistance ou révolution portent le gène de la vie sociale et le sens du bien commun, toutes choses qui vont bien au communiste.
La colère convient mieux au piteux instrumentant la force d'un autre pour venger ses propres faiblesses. L'usager de service en colère les jours de grève... , des collabos délateurs d'hier aux  "jaunes" briseurs de grève aujourd'hui, les colériques de comptoir ont encore de beaux jours devant eux pour conforter le pouvoir en place, bouffons ou fous du roi de circonstance.

jeudi 7 février 2013

L'union fait la force...

... de l'adversaire ?
Si les résultats des élections à la chambre d'agriculture de l'Allier se confirment, la belle maxime belge qui voudrait que l'union fasse la force va en prendre un sacré coup dans l'aile !
Le fabuleux mécano associant à la FDSEA deux autres formations - dont une encore humide de l'eau bénite de son récent baptème- a vécu ce que vivent les roses, l'espace d'un matin ! 
Les "suceurs de roues" n'ont jamais eu l'étoffe des champions.
Mais le résultat est là avec un renforcement significatif des sortants de droite qui désormais peuvent se targuer d'avoir dépassé les 50% !
Quel gâchis ! 
Et c'est en rabotant le score du syndicalisme historique de l'Allier sans jamais rien lui apporter,  que des profiteurs d'étiquettes vont dorer leur image ! Quelle honte... mais c'est dans l'air du temps, là comme ailleurs, certains ont bien compris qu'il était plus facile de descendre ceux qui les ont nourris que d'affronter leurs adversaires.
Ce soir j'ai une pensée pour Christine et Pascal, pour Jean-Claude et sa famille, pour leurs fils, les vrais paysans d'un bout à l'autre du département qui méritaient autre chose, juste un peu de respect.
Le Modef est une organisation syndicale respectable dans son histoire, ses origines dans les sections des fermiers-métayers et son inspiration dans les luttes progressistes de la paysannerie bourbonnaise du début du vingtième siècle en attestent.  C'est justement là que se justifie son absence dans l'Allier. L'agriculture bourbonnaise s'était doté d'un outil syndical à la hauteur de son héritage avec une FDSEA en opposition avec les options capitalistes de la fédération nationale. C'est ce syndicalisme de lutte qui a été la cible de la droite conservatrice mais aussi des défections de jeunes frileux qui tergiversent et de plus vieux frustrés en quête d'image.
Celles et ceux pour qui l'engagement a un sens savent le prix à payer au guichet de l'adversaire ; mais les résultats d'aujourd'hui relèvent de la double peine.

mercredi 6 février 2013

Ici ou là

Extrait de l'étude du Professeur Jean-Paul DIRY produit en 2011 dans le débat sur la refonte de la carte des intercommunalités :
"...
2 – En revanche, toujours dans une optique territoriale, on doit sérieusement s’interroger sur la pertinence de deux communautés de communes :

a – La communauté dite du « Bocage sud » est soumise à des forces centrifuges considérables, en raison des carences tertiaires d’un « centre » de dimension modeste, éclaté de surcroît entre les deux localités du Montet (500 habitants) et de Tronget (950 habitants) qui ne parviennent pas à s’imposer sans contestation possible dans aucune commune. Il en résulte que les petites villes ou bourgs-centres extérieurs contrôlent de fait la majeure partie de l’espace communautaire :

• Bourbon-l’Archambault au nord (Gipcy, Saint-Hilaire, Meillers, voire Noyant et Chatillon) ;
• Saint-Pourçain-sur-Sioule au sud (Treban, Meillard, Châtel-de-Neuvre) ;
• Montmarault au sud-ouest (Deux-Chaises, Saint-Sornin) ;
• Moulins à l’est (Cressanges, éventuellement Noyant et Chatillon).
Restent Tronget et Le Montet que l’INSEE considère comme des « relais » rattachés à la zone d’influence directe de Moulins, mais qui, éloignées de la préfecture, sont nettement plus proches de Montmarault.
..."

Le Conseil Général pouvait effectivement avoir besoin du concours de cette expertise pour ouvrir le débat public. Mais l'expérience de la vie locale et l'observation des comportements aident aussi à l'appréhension des situations et à la réflexion sur les perspectives à tracer.
J'avais repéré les éléments d diagnostic de cette analyse depuis longtemps quand une gestion frileuse et sous influence conduisait la commune de Tronget à choisir des options qui allaient durablement entraver son développement et engager une récession contagieuse sur l'ensemble du secteur. A l'époque l'offre d'installation d'une moyenne surface commerciale susceptible de combler la zone blanche encadrée par Montmarault, Cosne, Bourbon, Souvigny et Saint-Pourçain, avait été repoussée pour lui préférer le déménagement à surface équivalente du "Petit Casino" dans un bâtiment communal construit après la démolition du Marche Couvert. Cette solution bénéfique au confort d'exploitation du commerçant n'apportait rien pour établir un pôle de chalandise dynamisant pour l'ensemble des activités. Depuis, régulièrement, le commerce en question manifeste des besoin d'extension... 
Pour les élus locaux, l'étude universitaire de Jean-Paul DIRY n'aurait pas dû être nécessaire pour mesurer les effets de leurs choix quand ils croisent leurs caddies dans les supermarchés des cinq pôles voisins où ils ont toujours leurs habitudes.
De la même façon concernant le périmètre des intercommunalités défini au début des années 2000, la réalisation d'une entité "bocage bourbonnais" multipolaire a été entravée par la logique de fief dont beaucoup d'élus sont gourmands. Il ne fallait qu'un peu de bon sens pour suivre la logique des bassins de vie et laisser le sud est du canton du Montet avec Saint-Pourçain. Le cas de Deux-Chaises pouvait s'arbitrer avec Montmarault. Ne restait plus qu'à bâtir un projet fédérateur sur le bi-pôle Bourbon -Le Montet. Cet espace vaste par nécessité pour réunir un potentiel démographique suffisant justifiait aisément le dipole pour beaucoup de services, éducation, santé... Un tel projet aurait en outre eu le mérite de sortir les élus des coquilles cantonales clientélistes.
Rien de tout ça ne s'est fait, mais qu'importe ; les mêmes qui l'ont empêché ne manqueront pas de proposer des solutions pour demain qui ressemblent à celles d'hier.
D'autres hypothèses auraient pu être soumises à la réflexion. Tout comme la zone de contact des pôles Vichy et Moulins permet le développement à l'intersection du pôle Saint-Pourçain - Varennes, la zone de contact Moulins Montluçon aurait pu se structurer sur l'axe RCEA dans un périmètre englobant la moitié ouest du canton du Montet avec Cosne, Villefranche et Montmarault. Ce périmètre dispose d'atouts complémentaires en matière d'équipements, d'activité et de services mais sur une répartition périphérique. Une telle configuration supposant des focus locaux, santé sur Le Montet-Tronget, logistique à Montmarault, agroalimentaire à Villefranche et industrie à Cosne aurait eu le mérite d'être innovant sur un autre modèle multipolaire... tout en "peuplant" le désert intérieur de La Madeleine aux Côtes de Chatelard.
Quelles que soient les hypothèses de travail, le développement des territoires d'une "nouvelle ruralité" ne se définiront pas dans une logique d'entrepôt, mais bien d'activité valorisant d'abord les ressources existantes avant d'envisager les implantations "hors-sol" si prisées aujourd'hui quand elles parsèment les jachères agricoles et sociales.

vendredi 1 février 2013

L'entre soi

L'humanité dimanche de cette semaine interviewe Philippe BONNIN, maire socialiste de Chartres de Bretagne près de Rennes, à propos des suppressions d'emplois chez PSA et Renault. Ce dernier est certes maire de sa commune, mais aussi interviewé en qualité de Président de " l'Association des Collectivités Sites de l'Industrie Automobile ".

Peut-être ce dernier invitera-t-il bientôt son collègue maire d'Amiens qui voit fermer l'usine de pneus Goodyear à rejoindre son association en y ajoutant en codicille "et de ses accessoires"... A moins que le maire d'Amiens ne soit déjà engagé dans l'Association des Collectivités Sites de l'Industrie du pneumatique" avec le maire de Clermont et les anciens maires de Montluçon qui avaient connu Dunlop, sans oublier celui de Cleroix qui a vu fermer Continental, en membres honoraires.