jeudi 30 mai 2013

Ça croasse dans le marigot

La presse régionale interroge les maires pour dessiner la perspective électorale du printemps prochain. Partira, partira pas ? La question est vite réglée sur l'autel des indemnités.
Petits arrangements en coulisses, il y a des successions qui vont devoir encore attendre. A moins que le scrutin et la démocratie ne renvoient les petits calculateurs à plus de retenue dans leurs opérations.
Parler de projets politiques dans tout ça ? Incongru !

mercredi 29 mai 2013

Comment dire ?

Quand les illettrés écrivent, les sourds s'entendent, et les aveugles deviennent subitement mou de la feuille.
La politique est ainsi faite aujourd'hui que la langue de bois est devenue de pierre, lourde et morte, de mots et de ton si convenue qu'elle est aussi vide de sens que ses locuteurs Pinocchio de neurones en chamaille.
A droite, comme ailleurs.
L'affaire Cahuzac, mais ce n'est qu'une affaire... De l'allongement de la durée des cotisations retraites, n'en parlons plus... de la hausse des prix et du chômage réunis, n'en parlons plus... de l'acte III de la décentralisation, n'en parlons plus... De la guerre au Mali, n'en parlons plus... Du prix du carburant pour aller au boulot... Du rendez-vous de l'ophtalmo promis dans six mois à un bébé de 6 mois...
Promettez, promettez toujours et encore, occupez les écrans et monopolisez les micros pour épandre à loisir un lisier de promesses, le seul engrais des indemnités.
Le drame d'aujourd'hui est bien dans l'asphyxie du peuple citoyen sous les miasmes des politiques qui s'accrochent bien plus à l'illusion de leur pouvoir qu'ils n'ont de convictions à faire partager.
Tout est permis. Tout est possible. Tout est légitime pour qui s'autorise à penser qu'il est maître de la loi parce qu'il a la charge de la faire ou d'en garantir l'exécution. C'est ainsi que naît la barbarie et le pouvoir totalitaire ; c'est le terreau de la dictature.
Inéligible ? on a bien le temps de voir après... 
La morale publique ? Quelle étrangeté pour qui n'a de respect que pour sa poche.
Trop tard... et tant pis pour ceux qui, tombant de plus haut, vont se faire plus mal.

Les soubresauts le l'affaire Tapie sont au moins le signe du risque...
Wikipedia en liste quelques unes qui remontent parfois à la surface...
... Années 2010

L'appel à l'instauration d'une 6ème République est aussi justifié par l'exigence de morale publique ; et il ne suffit pas d'en inscrire l'enseignement dans les écoles ou de réclamer la présence de la devise républicaine au fronton des établissements scolaires pour en graver les principes dans la conscience des femmes et des hommes politiques. C'est une exigence populaire, celle d'une nouvelle forme d'émancipation d'un pouvoir politique à mettre sous contrôle citoyen, un renouveau démocratique.

Lu du côté de "La Riposte"


Chypre au bord du gouffre


... ou quand le pouvoir, même confié aux communistes, obéit aux commandes capitalistes, c'est le peuple qui trinque.

A quoi ça sert d'être au pouvoir, si c'est pour satisfaire aux exigences de l'adversaire ?

La question mérite même d'être posée, surtout quand on n'est plus en capacité d'agir sur l'orientation de nos propres alliés.

Faut-il que la situation soit dégradée au dernier degré de l'irréversible pour être en capacité de distinguer la résistance de la collaboration ou le 21 d'atout de l'excuse ?


jeudi 23 mai 2013

Tout est possible...

Le brûlot Cahuzac déminé au plus vite par le pouvoir est rangé par beaucoup au rang des écarts de comportement individuels.
A y regarder de plus près, ne s'agirait-il pas plutôt d'une manifestation ordinaire de l'extraordinaire capacité des élus d'aujourd'hui à se croire au-dessus des lois qu'ils consentent à imposer à la multitude citoyenne.
Le monde politique d'aujourd'hui ne serait-il pas devenu un "petit monde à part" où tout se joue dans l'entre soi d'une zone franche gommant les clivages politiques et autorisant les écarts de conduite à l'abri des regards des mandants... 
Et, lorsque le voile est levé, soulevé par accident et par le souffle d'une trop rare curiosité médiatique, alors on se rend compte de quelques  collusions trans partisanes, du monde de la politique et des affaires tenant les médias sous contrôle...
Rien d'étonnant à ce qu'il en ressorte deux modèles d'expression :

  • l'appel récurent des politiques à définir de nouvelles pratiques démocratiques et citoyennes (démocraties dites active, ou participative, ou citoyenne...) en bref, le remède à leur propre dysfonctionnement !
  • la vindicte populiste et son refrain du "tous pourris" dont chacun sait pourtant que c'est l'encouragement aux fascistes de tout poil.

C'est une forme de gangrène compliquée à soigner et qui a bien contaminé tous les niveaux de la démocratie représentative, du germe putride de la prétention à l'impunité et du plus mauvais usage de la conjugaison politique du verbe SERVIR qu'ils ne conjuguent qu'à la forme pronominale "SE SERVIR".

Notre liberté...

Ce soir il en manque UN, un grand, un beau, un vrai, un LIBRE ! un grand LIBRE dans la bibliothèque  de la démocratie.
Georges MOUSTAKI nous est enlevé par la camarde, parti pour ailleurs, ou nulle part, hors de l'Etat du monde.
Les mots manquent toujours pour tracer le sentiment de la perte irréparable, de cet homme de l'art, de l'art de vivre, de l'art d'être, de cet homme de l'être, de cet homme de lettre...

Je replonge quelques années en arrière quand la radio m'assommait à l'annonce de la mort de Ferrat... plus loin la disparition de Brassens, de Brel ou de Ferré !

C'est ainsi que l'humanité s'étiole de tant de feuilles valeureuses, de tant de fleurs généreuses qui ne devraient jamais faner.

Plus dure à supporter, dans cette imbécillité crasse, ce mépris de l'inintelligence, cette bêtise ordinaire qui sature les ondes et assombrit l'horizon du quotidien...


Oubliées l'insignifiance et la sottise, il faut absolument graver plus profond encore le souvenir de Georges et de son Temps de Vivre !


... et de tous les autres Georges superbement rebelles :
"J'ai vu des rois serviles
et des mendiants superbes...
... C'est pour toi mon amie
Ma douloureuse absente...
... J'ai respiré des roses,
au creux des mauvaises herbes..."

De la leçon de Moustaki, de sa vie et de son oeuvre si généreusement partagée, ne retenons que l'espoir du Métèque, proche cousin de l'Auvergnat de l'autre Georges, au Gène commun de la Générosité.
"... Je dis que le bateau prend l'eau de tous côtés
Il est temps qu'on essaye de le colmater..."



Merci grand Georges ! 

Il nous reste les cailloux blancs du Petit Poucet de la mémoire que sont tes interprètes ; et je partage ici la peine d'un ami, Alain Hiver, dont l'interprétation de Moustaki nous reste accrochée à l'oreille, chaleureuse, sensible et juste. 

vendredi 17 mai 2013

Calculs ros(s)es et crise de foi

Parmi les mesures dispersées au gré de la conférence de presse présidentielle hier, les retraites sont promises à l'agonie...
Le calcul est simple : allonger la durée de cotisations sans toucher à l'âge de départ légal... Faut-il être consensuel pour ne pas comprendre l'arnaque...
Actuellement l'entrée en activité s'effectue en moyenne à 22 ou 23 ans...
Ajoutez-y les 44 annuités de cotisations...
Que dit l'addition ?
22 + 44 = 66
En toute logique, alors si départ à 62 ans bénéfice de la décote de 4 ans !
Sans compter que la plupart des travailleurs arrivent à l'âge de la retraite au terme d'une préretraite ou d'une période de chômage seniors pour qui s'est fait jeter dans son temps de quinqua trop vieux...
La misère des senior qui alimente déjà les files d'attente des restos du coeur a de beau jours devant elle !
Politique de gauche ?
... tout juste à la gauche de l'extrême droite qui se satisferait de la suppression des retraites pour mieux satisfaire l'appétit du capital.

Hollande, autrement dit Pays Bas, notre François de pays tombe bien bas lui aussi, et pas seulement dans les sondages d'opinion.

jeudi 16 mai 2013

Le temps a toujours raison...

Avec des camarades comme ça, pas besoin d'adversaires !

Le monde est ainsi fait depuis la nuit des temps, l'impuissance est jalouse, la vanité tient lieu d'ambition, et, toute honte bue, la prétention s'emploie à chanter plus fort que la raison.
Mais le temps passe, et le temps a raison de tout.
... de l'insignifiance d'abord !
                             
Deux lectures du bilan d'un an à mettre dans les plateaux de la balance du changement...

L'actu d'hier c'était l'annonce de "l'entrée en récession", -depuis déjà longtemps effective !- et la convocation du président français devant le conseil de discipline de Bruxelles devant lequel il devait se confondre en excuses et promettre d'être désormais plus obéissant aux injonctions du monde de la finance et du patronat dans les pas de Sarkozy...

Aujourd'hui c'est la baisse du pouvoir d'achat, le décrochement des retraites, les plans sociaux au quotidien pour satisfaire à l'augmentation du chômage.
Et demain on nous susurre  à l'oreille la petite musique d'une retraite à plus de 65 ans -comme en Espagne où la recette réussit si bien qu'on atteint 25% de chômage !- des salaires en berne, des pensions de retraite à plat... c'est ça le changement ?

Faut-il que la "gauche" au pouvoir fasse pire que la droite pour "réussir" son "changement" ?

Que les alibis de la gauche du PS encore au gouvernement soient débarqués à l'occasion d'un remaniement -on dirait plutôt une reprise en main- gouvernemental ne peut que faire empirer le mal et gonfler les cohortes brunes de l'extrême droite à l'affut sur tous les fronts.

L'approche timorée des prochaines échéances électorales, la dissolution du parti communiste dans la bouillie idéologique du Front de Gauche, et le grand écart douloureux entre la vérité des attentes populaires des exigences de changement et la préservation illusoires de positions électives compromises, tout concourt à une aggravation dramatique de la situation réductrice d'une alternance entre la gauche de la droite et la droite de la gauche préparant le terrain à la droite de la droite.

Il va falloir faire un boucan d'enfer pour être entendu des sourds qui nous gouvernent, qui souhaitent continuer ou qui y aspirent.

vendredi 3 mai 2013

Amicalement vôtre


Et comme tous les jeudis l'Humanité "Cactus" est pleine d'articles décoiffants ; il en est un plus tranquille qui évoque "l'amitié" comme "mot qui fâche" en référence aux embarras du parti socialiste face aux turbulences de son aile gauche critiquant la politique de rigueur de la chancelière allemande... Turbulents recadrés par le premier ministre en personne au nom de "l'amitié franco-allemande"...
... et Frédéric DURAND d'en profiter pour rappeler les trois "amitiés" distinguées par le philosophe grec Aristote :
  1. l'amitié en vue du plaisir
  2. l'amitié en vue de l'intérêt
  3. l'amitié des hommes de bien, semblables par la vertu
L'auteur illustre sa référence à Aristote avec malice en évoquant la création d'ARTE dans la logique n°1 de l'amitié du plaisir, la création d'AIRBUS du côté de l'intérêt, ne sachant où placer les vertus d'une austérité étrangère à la pensée du Grec !

De la bonne Humanité

Dans son édition du 2 mai l'Huma est pleine de bons papiers. L'enquête sur l'Internet - "l'internaute doit savoir ce qu'il y a derrière l'écran" - relatant l'expérience d'un journaliste qui s'est fait embaucher chez Amazon pour mieux en décrypter le fonctionnement est des plus intéressantes pour démystifier le miracle du numérique...... à lire sans modération, tout comme l'ouvrage de Jean-Baptiste Malet, récit de son expérience : "En amazonie, infiltré dans le meilleur des mondes" aux éditions FAYARD (160 pages - 12 €).