mercredi 31 décembre 2014

Qui donc a tué le temps ?


Tuer le temps... un peu de temps perdu à propos du temps.
La petite sentence signant une occupation sans importance pour tromper l'ennui prendrait-elle aujourd'hui une valeur plus dramatiquement réaliste ?
Tout va plus vite, c'est bien connu ! TGV par-ci, Internet par là...
Enfin pas pour tout le monde équitablement ; l'Auvergne devra certainement attendre le passage des trains de banlieue de Lyon pour en profiter autrement que dans l'encre de La Montagne.
Le monde d'aujourd'hui nourrit l'accélération du temps et parallèlement laisse dans l'embarras de l'attente les citoyens ordinaires qui auraient besoin dans l'urgence de la chose, du service ou de la rencontre.
Qui n'a pas fait l'expérience du colis qui arrive le lendemain de Noël ? du courrier qui s'est égaré en attendant que de vrais yeux humains déchiffrent l'adresse de son destinataire avant qu'il n'arrive enfin... trop tard !
Qui n'a pas récemment réclamé un branchement électrique pour s'entendre répondre à l'autre bout de la France que ce ne serait pas possible avant trois semaines ? tant pis pour le chauffe-biberon du petit !
Qui n'a pas récemment fait les démarches préparant sa retraite ? à l'échéance déjà bien tardive, le paiement de la pension attendra bien que la pile de dossiers en souffrance s'épuise en même temps que ceux qui les traitent.
La vie regorge de ces situations bien ordinaires du quotidien d'une vie devenant galère dès lors qu'on aurait simplement besoin de vivre normalement dans un monde où les trains arrivent à l'heure pour avoir sa correspondance, où le courrier arrive le lendemain, où le branchement électrique serait aussi rapide que la coupure de la ligne pour impayé, où l'on croiserait le regard, l'intelligence, la responsabilité et la professionnalité d'un interlocuteur présent ailleurs que dans un centre d'appel marocain ou...

samedi 27 décembre 2014

ça n'est qu'un jeu... ?

Risk, c'est son nom d'aujourd'hui. A l'origine ce jeu de société inventé par Albert Lamorisse en 1957 était intitulé "La conquête du monde". L'auteur du jeu était aussi cinéaste, le plus souvent pour un public d'enfant -il a réalisé "Crin Blanc"- œuvrait alors en pleine période de guerre froide. Ce jeu de guerre, d'apparence bien moins violent que ses frères qui ensanglantent les écrans  ne manque pas d'interroger cependant ; et c'est du côté de la géographie et de la carte politique du monde qu'il faut jeter un coup d’œil.

vendredi 19 décembre 2014

Entre aides et servitude

"Bénéficiez des dernieres aides de l'Etat
Il est encore temps de profiter des aides de l'Etat : Crédit d’impot, Subvention ANAH, primes énergie etc... Nous sommes à votre service pour répondre à vos questions et vous aiguiller." (*)


Ce mailing qui encombre la boîte aux lettres chaque matin de tous les bons plans aguicheurs prend tout son sens dans une période où la misère de l'Etat est brandie à chaque revendication, où la dépense publique est vilipendée dès lors qu'il est question de service public.
La clé de la disponibilité de la manne financière tient en un mot et un seul : AIDE.
Là c'est pour changer portes et fenêtres ou louer un morceau de toit à la banque d'EDF pour en tirer d'hypothétiques bénéfices dans 10 ou  11 ans, ici d'est pour qu'un jeune ait accès à l'emploi, ailleurs ce sera pour drainer les terres des prairies après avoir arraché les haies et labouré... 
Avec la loi Pinel investissez dans la construction d'appartement que vous pourrez louer à vos enfants ou à vos parents. "Acquisition du bien pour seulement 35 à 40 % de sa valeur..." promet la pub en assurant de 6 à 12 ans de réduction d’impôts à 0. Plus mirobolant encore, si vous choisissez d'investir dans les "résidences Seniors" vous n'aurez "Aucun souci de gestion grâce à un investissement clé en main" sur "Un marché d'avenir en pleine croissance" !!!
Allez donc, les investisseurs, eux, ne vieillissent pas autrement que pour extorquer à leurs semblables moins fortunés  les deniers de leur rente avec l'aide de la collectivité qui servira aux plus pauvres un peu d'APA pour abonder la redevance servie aux racketteurs de la fin de vie.
Quant aux entreprises chéries du premier ministre elles peuvent bénéficier d'aides pour leur :

  • création
  • gestion financière (financer la croissance, réduire les charges, gérer les difficultés) ;
  • gestion des emplois (embaucher, aménagement du travail, prévention des risques professionnels) ;
  • formation du dirigeant et des salariés ;
  • stratégie et développement des marchés, développement international ;
  • innovation ;
  • éco-développement ;
  • investissements matériels ;
  • immobilier : trouver un local ;
  • transmission.
A y regarder de près le meilleur chef d'entreprise aujourd'hui est plus occupé par les dossiers d'aide que par les dossiers d'appels d'offres ; et il est normal qu'il se plaigne de la lourdeur et de la complexité des démarches... Qu'il se rassure, avec le jeune banquier du ministère de l'économie, la simplification administrative va s'accélérer et un grand bon en avant dans le passé va combler ses attentes. La société privée qui s'occupe des radars se sert sur la bête, la société qui a fait chou-blanc avec les portique de l'éco-taxe aurait fait de même... Chaque fois que les pouvoirs publics concèdent au privé la perception d'une redevance ou d'une taxe elle revient au modèle des fermiers généraux de l'ancien régime ; les barrières des péages autoroutiers sont-ils si différents des barrières de l'octroi ? Le désengagement de l'Etat de nombre de missions mises à l'actif des collectivités régionales sans que la délégation des ressources afférentes soit effective ne contribue-t-elle pas à l'accroissement des disparités fiscales entre les régions dont certaines sont plus riches ? Les manifestations alsaciennes contre le redécoupage régional qui colle la Lorraine et Champagne-Ardennes à l'Alsace sont-elles très différentes des visées séparatistes des Flandres belge, de l'Italie du Nord ou de telle autre partie d'Espagne ? Dans tous les cas il s'agit pour ceux qui se croient plus riches de rejeter la marge plus pauvre. 
Quel lien avec le paradigme de l'aide ? ... ce qu'on en constate tous les jours, l'accroissement des disparités des aides consenties par les échelons locaux dans un système paradoxal où la puissance publique est d'autant plus contestée qu'on en attend de l'aide. 

Y-a-t-il une fatalité à tout cela ? 
Certainement pas, mais à la condition que les règles de la vie commune des sociétés soit ré-écrites dans le même élan qui avait fait basculer l'ancien Régime en 1789.
Ce n'est pas de réformes dont le pays a besoin mais de REVOLUTION. On ne corrige pas la boîterie de la République avec un emplâtre Macron sur la jambe de bois du capitalisme. La revendication d'une nouvelle constitution pour entrer dans une 6ème République est au cœur de cette exigence de changement MAINTENANT.
C'est à ce prix que les propriétaires pourrons assumer la charge d'entretien de leurs propriétés, que les locataires pourront assumer la charge de loyers raisonnables en rapport avec des ressources issues d'une juste rémunération du travail, que les pensionnaires de la banque agricole pourront redevenir paysans producteurs justement rémunérés du prix d'une production accessible à la population, que les entrepreneurs seront en capacité de développer leur activité à l'échelle des besoins de leur environnement dans une logique coopérative, que les employeurs proposeront des emplois aussi stables et justement rémunérés que les leurs, que les services publics rendent également service au public quel qu'il soit et où qu'il soit...

Dès que les maîtres du monde auront compris qu'après avoir étendu le périmètre de leur territoire de chasse aux confins de la planète en allant sur Mars ils n'ont pris qu'un aller simple la grande masse de leurs victimes comprendra que le bonheur existe, ailleurs que dans les paradis fiscaux et que les réunions d'amis les plus chaleureuses ne se font pas dans les salles des coffres.

Partager la richesse ne condamne pas à la pauvreté et s'il est une initiative qu'il faut libérer aujourd'hui, par tous les moyens, c'est bien celle des peuples dont l'émancipation décuplerait la capacité de "vivre ensemble".

Et si vous n'êtes pas convaincus de l'urgence du changement allez faire un tour sur ce site et appréciez le bel accord entre l'exposition des échappatoires la misère et les pubs qui l'accompagnent...

(*) les fautes d'accents sur "dernières" et "impôts" témoigneraient-elles de la nécessité d'une prochaine réforme de d'une orthographe aussi compliquée que la vie des chefs d'entreprises ?

jeudi 18 décembre 2014

Lisez...

Lisez encore et toujours Jaurès !

L'humain, avant tout ça pense



C'est bien, juste, de bon sens pour celles et ceux qui se préoccupent aussi bien du bonheur des hommes que du bien-être animal !
C'est peut-être justement parce que c'est trop simple à comprendre que ceux qui nous gouvernent se perdent dans des discours alambiqués en croyant qu'ils vont nous faire prendre des vessies pour des lanternes encore longtemps. Tout au plus ont-ils intéressés un électeur sur quatre récemment dans l'Aube, créant ainsi l'illusion mortifère de la progression du Front National ! Ce sont les reniements générateurs de désespérance, les concessions ruinant les fondements idéologiques des politiques, la médiocrité des personnes et leur propension à se servir plutôt qu'à servir qui conduisent inéluctablement à une fin tragique de la démocratie... Les redécoupages régionaux ou cantonaux ne sont que des avatars de ces pratiques d'apprentis sorciers, marionettes de forces qui les dépassent -mais les tiennent toujours bien par la ficelle- qui voudraient qu'on soit attentif à leurs discours sur le "vivre ensemble" et la "cohésion sociale", sur "les territoires" et les "services au public" ! Concession autoroutière, partenariats public-privé, service public devenant service "au public" pourquoi pas en ajoutant une autre tâche au facteur dont on ne s'inquiète guère par ailleurs ni du statut, ni de l'évolution désastreuse des conditions de travail... ce ne sont là que quelques exemples emblématiques d'idées cousues sur mesure chez les tailleurs du MEDEF et qui vont bien à la droite pour mieux transfuser aux obésités du capital le peu de globules rouges qui reste aux pauvres. La réforme territoriale fait partie de la même ordonnance  chez Macron l'apothicaire de Diafoirus ; elle a de quoi inquiéter ou réjouir, c'est selon... Certes certains y verront une plus grande "complémentarité entre les territoires", puisque La Loge des Gardes va enrichir le potentiel touristique d'hiver de Courchevel ! Mais d'autres peuvent craindre une concurrence exacerbée des "territoires" en voyant se renforcer le potentiel viti-vinicole du nouveau canton de Souvigny face à son voisin de Saint-Pourçain qui conservera malgré tout une enclave dans l'ancien canton du Montet avec ses établissements de santé annexes.

Loin de Jaurès, tout ça ? Pas si sûr et, si les citoyens devaient infliger un examen de passage à la candidature de gauche à une élection, une petite récitation de Jaurès et de ses débats avec Guesde nous assurerait au moins qu'ils les ont lus, à défaut de les avoir compris.

Attention cependant à la lecture et à l'usage !
Si l’extrême droite ne progresse guère que sur la faiblesse des partis dits "républicains", une de ses nouvelles pratiques constitutive de la "dédiabolisation" du FN du père par la fille est surtout caractérisée par la cueillette des faibles qui décrochent , à droite comme à gauche, déboussolés dans la tourmente d'une crise politique profonde accompagnant la crise économique et sociale aux effets dévastateurs dans les consciences comme dans les porte-monnaie. C'est ainsi que l’extrême droite d'aujourd'hui instrumentalise Jaurès comme d'autres icônes de la gauche. Et de ce discours de Jaurès qui militait pour une autre répartition des fruits du travail et de la richesse au profit des plus pauvres, l'extrême droite d'aujourd'hui ne détourne qu'une visée protectionniste (aussi constitutive du modèle capitaliste que le libre-échange, les deux outils étant alternativement mis en oeuvre pour servir les mêmes intérêts). Pour vous en convaincre une petite recherche banale sur le web ne vous sortira, à une exception près, que des références à des productions de l'extrême droite et de ses succursales.
S'il en fallait une preuve, l'exploitation de ce propos de Jaurès illustre bien le primat du clivage sur le rassemblement, la nécessité de fixer son orientation pour susciter l'adhésion plutôt qu'un affichage consensuel mou et sans charpente qui donne autant à boire qu'à manger pour préserver quelques chances d'être élu, ici comme ça et ailleurs autrement.
Loup dans la bergerie, renard dans le poulailler, ... à l'assemblée.

vendredi 12 décembre 2014

Bingo !

Le bandit manchot de la finance a encore frappé dans les ministères.
L'Etat va prolonger de trois ans des concessions autoroutières en contrepartie des travaux qu'elles devraient effectuer.
Un beau marché !
Les sociétés privées s'engagent à hauteur de 3,2 milliards d'euros pour une recette supplémentaire estimée à 14,7 milliards.

Rafler 4 fois et demi la mise, c'est plus sur que le Loto de la Française des Jeux !

Et ça justifie bien l'ambition d'ajouter quelques dizaines de kilomètres de nationale dans l'escarcelle des sociétés d'autoroute ! 

Si c'est une concession, effectivement c'en est une faite au capital !

Sang, de l'or en larmes

Plasma SD : le coup de scalpel dans le modèle français de la transfusion sanguine !
Le don du sang reste le geste élémentaire de la solidarité comme toute forme du don de soi. Gratuit, anonyme, c'est le geste désintéressé de celles et ceux qui s'intéresse à la condition sociale de l'humanité, bien loin des artifices du "vivre ensemble" d'autant plus affichés qu'on en a ruiné les conditions premières.
Mais dans le son du sang certains voient depuis longtemps un nouveau gisement de profits.
Les laboratoires pharmaceutiques ont obtenu de la Cour de Justice de l'Union européenne qu'un produit sanguin devienne "médicament" dès lors qu'il subit un traitement industriel... Pour anodin qu'il paraisse, cet arrêt fait du sang une marchandise, matière première et produits dérivés... Son gisement dans le corps du donneur rejoint le statut de la mère terre pillée de par le monde pour en extraire les pépites de leur gangue, quand le grand alchimiste du capital transmuter fait de la terre son or.
Ce qui embarrasse le capital dans le "don du sang", c'est bien le don ! et sa volonté est bien de s'immiscer dans l'espace de la solidarité en intermédiaire profiteur dans la transaction du donneur au receveur.

La CGT Santé alertait sur le sujet dès 2012.

Filière des produits sanguins
Veut-on préserver l’éthique du don ?mercredi 31 octobre 2012 , par F. Dayan
Fortes inquiétudes sur le devenir de l’Etablissement Français du Sang (FEFS) et du Laboratoire Français du Fractionnement et de Biotechnologies (LFB). Ces deux établissements, sous tutelle de l’Etat, sont étroitement liés, l’un prélève le plasma chez les donneurs de sang bénévoles, l’autre le transforme en produits appelés« médicaments dérivés du sang ».
Le LFB se trouve en concurrence avec les laboratoires pharmaceutiques étrangers qui cassent les prix pour obtenir les marchés auprès des hôpitaux, qui sont contraints financièrement. Le prix de revient des médicaments dérivés du sang étrangers est inférieur car, entre autre, ces derniers ne sont pas soumis aux mêmes exigences de sécurité sanitaire.
L’appétit des grands groupes pharmaceutiques internationaux n’a plus de limites. Ils lorgnent sur les besoins des malades et veulent s’accaparer l’argent de la protection sociale.
Cette perte de « marchés » par le LFB impacte la quantité de plasma livrée par l’EFS, dont une partie est inévitable dans le don de sang total. Ces deux établissements rencontrent des difficultés financières. "Veut-on les voir disparaître ?, interrogent la CGT santé et Action sociale et la CGT des Industries chimiques. Veut-on voir disparaître l’éthique française du don du sang ? Quelles garanties de sécurité pour les patients ? La CGT exige que le Gouvernement, le Ministère de la Santé, prennent les mesures nécessaires pour préserver l’éthique française, le don du sang bénévole, gratuit et anonyme, et donnent les moyens à l’EFS et au LFB d’assurer leur mission de service public.

EFS : l'établissement public et ses 17 établissements régionaux fait suite en 2000 à l'AFS qui avait réuni en 1995 la multitude des structures de collecte de sang associatives et hospitalières.
LFB : activité de labo séparée des centres de transfusion en 93 et devenue société anonyme en 2006.

Comme souvent la séparation des activités dans des entités différentes préfigurait l'ouverture à la concurrence et la privatisation...
Et comme aujourd'hui la rigueur budgétaire étrangle les hôpitaux, la tentation de se servir en produit sanguins chez les concurrents étrangers low-cost ne mettrait-elle pas en danger la santé des patients ?



mercredi 10 décembre 2014

Au choix


Lorsqu'il est question de "nouvelle génération" deux grandes hypothèses sont posées ; soit il s'agit de l'éclosion d'une nouveauté, soit on assiste à un passage de relais entre deux phases consécutives d'un processus qui file dans le temps.
La lecture des textes issus de la dernière conférence nationale me conforte plutôt dans la première option. L'héritage idéologique devient encombrant pour les "nouveaux communistes" et la modernité des postures électoralistes a pris le pas sur le travail opiniâtre des militants trop "à l'ombre" pour plaire. 
«La notion de l’utilité du service public, de sa mission de répondre aux besoins de la population s’est fortement atténuée devant la réalité concrète très dégradée. »
Pourquoi pas partager le constat ? Mais un état de fait ne fait pas un projet et  quand sur le terrain d'un département le glissement du "service public" au "service au public" devient la colonne vertébrale d'un débat de gestionnaires confrontés à une raréfaction des moyens, on peut légitimement se poser la question du sens de l'action des communistes.
S'agit-il de poser les meilleurs pansements sur les jambes de bois des estropiés du capitalisme ou plutôt de PENSER avant d'agir sous la contrainte pour s'autoriser à refuser d'agir dans un ricochet infernal de renoncements qui ne fait  que contribuer, au mieux en traînant des pieds, aux régressions sociales conduites par le pouvoir (politiques sociales, éducative ou de santé par exemple).

Le parti communiste n'a pas besoin de rénovateurs, marchands de badigeon sous quelque appellation qu'ils se présentent, mais de militants respectueux de l'histoire d'un parti qu'ils connaissent et reconnaissent comme le leur pour mieux en assumer l'héritage, en développer le patrimoine idéologique et projeter des perspectives d'avenir mobilisatrices pour son renforcement.

Empêtré dans la fracturation excessive d'une gauche minoritaire dans l'expression électorale de l'opinion, incapable de raccrocher ne serait-ce qu'à la marge, les évadés du théâtre d'ombre de la démocratie que sont devenues des élections massivement boycottées, il se perd dans la facilité d'une appréciation des situations "au coup par coup" dont le désordre résultant finit d'achever sa désaffection.
Les idées du projet sont généreuses ; elles peuvent pour beaucoup servir de base à la réflexion sur un projet d'avenir ; encore faudrait-il que leur pertinence ne soit pas ruinées par l'exercice du pouvoir sous d'autres jougs.

Bonne lecture

Un régal de guitare et de voix mélées !



Il y a comme ça des amitiés qui se partagent pour porter un peu d'humanité sur les airs du talent !
Merci au chantre ! Mon vieux canaille d'Alain !

Libération

Ce petit matin frisquet a connu une grande joie ; partagé avec le truchement des caméras le retour du "dernier otage français" en offre l'occasion. Le président de la République et son ministre de la défense l'accueillent à sa descente d'avion et ce sont ainsi tous ses compatriotes qui le reçoivent avec sa famille.
Très bien.
Que la politique extérieure de la France ne produise plus de situations prétextes à de nouveaux drames serait tout aussi rassurant. Car la joie de la libération ne doit pas faire oublier la souffrance de la captivité, ni la barbarie de causes insoutenables, ni les aventures soldatesques des candidats à la domination du monde qui en inspirent la résurgence trop régulière : talibans, al quaïda, al quaïda au Maghreb islamique, état islamique... le fil conducteur de cette saga des groupes terroriste est tissé par des fondamentalistes qui ont entretenu en réaction une forme de "croisade antiterroriste" justifiant des interventions occidentales en de multiples points d'Afrique et du Moyen-Orient où les tensions politico-religieuses perdurent depuis plus d'un demi-siècle.
Dans le même temps des enjeux économiques majeurs de la domination occidentale alimentent les foyers de belligérance armée tout comme les grands réseaux de trafics criminels sur tous les continents.

La libération d'un otage ne suffira pas à la paix du monde.

De retour tôt au palais de l'Elysée ce matin le président va retrouver le cadre et les acteurs d'un théâtre politico médiatique tout entier concentré sur la prestation du jeune dernier du gouvernement présentant sa "loi Macron" ; celle dont le premier ministre justifiait par avance tous les bienfaits dans sa visite à l'étranger...

Le pouvoir sera de la sorte aussi en prise avec la vie de son pays que pouvait l'être Louis XVI et sa cour au printemps 1789.

François Hollande oublierait-il qu'il n'est pas que président des beaux quartiers ?
Lui qui prétendait ce matin avoir délivré le dernier otage de France restera-t-il encore longtemps sourd au cri des sans voix, des plus de six millions de ses concitoyens qui tentent de survivre dans la misère, avec des milliers d'enfants sans toit ? 
Certes le pouvoir politique a "mis en concession" depuis bien longtemps le secours aux miséreux de l'infortune ou de la maladie, Resto du Cœur ou Téléthon sont là pour ça, mais quand l'otage libéré ce matin révélait au micro sa formidable prise de conscience du prix de la liberté.

Réfléchissons à la liberté qui reste à ces millions de citoyens qui ne peuvent plus convenablement se loger, manger ou dormir à l'abri, et qui parfois pire après plusieurs de générations de galère sans travail ont peut-être perdu jusqu'au sens de leur condition sociale.

Ce ne sont pas ces otages-là que la loi Macron est susceptible de libérer en armant encore plus efficacement leurs ravisseurs, terroristes de l'économie capitaliste.

lundi 8 décembre 2014

Election législative partielle : l'Aube crépuscule de la démocratie...

L'UMP François Baroin ayant choisi de passer du velours du Palais Bourbon à celui du Luxembourg il fallait une élection législative partielle pour remplacer le député devenu sénateur.

  • Première info du matin : le PS est laminé et éliminé de la compétition du second tour
  • Deuxième info : l'UMP se retrouve au second tour face au FN

Dans cette circonscription la droite et la gauche alignaient cette année chacune quatre candidats ; la droite a mobilisé 10000 électeurs dont plus de 4000 pour le FN, et la gauche de l'ordre de 4500 dont un peu plus de 2300 pour le candidat socialiste et un peu plus de 1000 pour le communiste.

En 2012, 12 candidats étaient en lice, 4 à droite ou au centre rassemblant au premier tour 60% des suffrages exprimés avec 23000 voix  (dont 6700 voix pour le FN) et 8 à gauche rassemblant 14000 électeurs dont moins de 11000 pour le PS et 2700 pour le PC.

Au-delà de la mobilisation généralement plus faible lors d'élections partielles par rapport aux élections générales, force est de constater que l'abstention prend une dimension qui remet en cause leur représentativité.
Rapporté aux citoyens inscrits, les résultats d'hier dans l'Aube donnent globalement 10% à l'UMP, % de ses électeurs. 7% au FN, 4% au PS, 2% au PC, 1% aux écologistes et 1% à un divers gauche...

Plus de trois électeurs sur quatre n'ont pas voté.
Si on constate que le FN gagne 10% entre les deux scrutins, c'est en perdant 40% de ses voix de 2012. Et si l'UMP maintient son pourcentage c'est en perdant près de 60% de ses suffrages de 2012.
Quand on parle d'effondrement du PS, c'est en constatant qu'il passe de près de 28% à guère plus de 14%, perdant au passage lui aussi près de 60% de ses électeurs de 2012... et les communistes conservant le même pourcentage n'en perdent pas moins plus de la moitié de leurs électeurs.

Dans tous les cas c'est bien du phénomène abstentionniste qu'il faut s'inquiéter plus que de la "montée" du FN dont le résultat ne tient qu'à l’arithmétique d'une résistance à l'érosion plus forte que dans les autres formations politiques.
L'abstention devient si massive qu'elle traduit bien une démarche politique, une posture de défiance par rapport à celles et ceux qui dessinent un paysage politique complètement artificiel et où les responsables politiques semble d'autant plus impuissants à servir les intérêts des populations qu'ils ne font qu'obéir aux injonctions de groupes de pression du monde économique qui s'est accaparé le monde et ses richesses dans le processus de mondialisation. 
"C'est pas moi, c'est Bruxelles !" 
"C'est pas nous, c'est la Chine..."
"... sans compter avec le terrorisme autant que possible intégriste et musulmans..."

Nous sommes rentrés dans l'ère des boucs-émissaires qui renvoie chacun face à ses peurs.

Les conflits qui émaillent tous les continents illustrent les dangers de cette dérive antidémocratique ; et à l'intérieur la multiplication des foyers de tensions mettant en scène des protagonistes "non institutionnels" fait de même. Organisations politiques ou professionnelles se voient dépassées par les "zadistes" ou autres "bonnets rouges", la "manif pour tous" et combien d'autres à l'extrême droite, de Civitas au Printemps français ou au GUD...

La reconquête des électeurs pour que vive une véritable démocratie passe par la réhabilitation de la nature et du rôle des organisations politiques, syndicales et associatives après que la personnalisation et la "professionnalisation" du pouvoir aient été mises au ban de la vie publique dans tous les domaines.


Partis partis

Les commentateurs de la vie politique commencent à présenter la situation de faiblesse des organisations politiques. Quelle découverte bien tardive vont-ils faire ?
Avec l'accentuation du présidentialisme dont l'inversion du calendrier électoral a consacré l'ancrage, le débat politique est circonscrit à la cour de récréation de l'Elysée et des ego réunis. Des personnes, des personnes, toujours des personnes, des idées sur la personne, mais du côté des idées, plus personne !
Le dispositif aussi innovant que soit-disant démocratique des "primaires", ouvertes, fermées ou entrebâillées en sont devenues la caricature. Une personne se donne les moyens matériels de sa domination avec une poignée de faire-valoir qui vont se donner en spectacle un peu comme les miss concourant pour leur fameux diadème.
Seul échapperait à ces pratiques la secte du FN... De ce côté là de l'échiquier on ne s'embarrasse guère de fantaisies décoratives, mais la pratique n'est guère différente pour assurer le pouvoir à la dynastie familiale.

55 ans plus tard, ce nouveau monde a maintenant dépassé le stade de sa maturité. De Gaulle avait institué l'élection présidentielle dans Sa 5ème République pour mieux mettre Sa Personne à la tête de l'Etat et le pouvoir à sa main en mettant fin "au régime des partis" (référence à Pétain qui prétendait faire don de sa personne à la France pour mieux la défigurer dans la capitulation et la collaboration).

Nous ne sommes effectivement plus dans une République des partis politiques, mais dans celle des réseaux d'influence, des lobbies, des think-tanks, des conseillers de l'ombre ; ce ne sont plus des hommes qui se rassemblent autour des idées cherchant l'adhésion du plus grand nombre, mais des hommes qui rassemblent leur courtisans pour s'accaparer le pouvoir, petits nobliaux n'assurant la maîtrise de leur territoire qu'en se disputant le soutien des petits marquis à leurs marges (voir les gesticulation de la droite de l'UMP avec le FN, de Juppé ou des socialistes avec Bayrou, etc)
Tout au plus les partis servent encore de tiroir caisse, et ce d'autant plus depuis que l'argent public leur est accordé avec autant d'équité que la prise de position dur une grille de départ de Formule 1.
C'est d'ailleurs là le seul enjeu de la conquête de leur direction.
Quand la presse régionale s'occupe à tisser la toile d'araignée du réseautage socialiste en Allier.elle illustre un peu ce "nouveau monde" dans lequel on a des peines à saisir une unité de perspective et d'idées dans une débauche d'ambitions personnelles qui réduit les enjeux politiques au pouvoir à prendre ou à conserver.
Aucune formation politique n'échappe à ce phénomène qui au fil des ans a complètement dessaisi les citoyens de leur capacité à exercer le pouvoir politique que notre démocratie républicaine leur devrait.

Parce que c'est lui...
Les supporters d'aujourd'hui ne sont pas les militants d'hier ou de demain ; rires aux éclats ou sanglots dans la voix les uns larmoient au salon des émotions électorales quand les autres font bouillir la marmite des idées en cuisine, tous les jours derrière aux fourneaux. Et aujourd'hui la cuisine politique des gens pressés ne s'embarrasse pas de la corvée de pluches ou du mijotage, le "pré-cuit", et le tout-prêt bien emballé aux bonnes couleurs suffit à couper la faim de la masse toujours beaucoup plus considérable des abstentionnistes.
Dans une République des Bourgeois de Calais, tous font semblant de s'en plaindre... oubliant trop vite que ce sont eux qui ont donné les clés !

Le changement c'est maintenant...
Mon ennemi c'est la finance...
L'inversion de la courbe du chômage...
Une retraite un peu plus moins, un peu plus loin, pour finir dans le besoin...
...

Aujourd'hui c'est une jeunot passé de la banque Rothschild aux palais de la République qui veut faire travailler plus le dimanche, fustige la rigidité des "35 heures" pendant qu'un de ses collègues ministre fait surveiller de plus près les chômeurs fraudeurs, etc. etc.
... au nom de la gauche ?

Qu'en pense le Parti Socialiste ?  et les autres partis ? 

Tout au plus va-t-entendre quelques "chefs de file" à gauche comme à droite ( qui comme leur nom l'indique malgré tout sont d'abord chefs pour que derrière ça file ) qui s'en félicitent ou s'en offusquent selon leur lecture de l'avenir politique qu'ils s'envisagent ! 

Du fond et des idées ? de la vie des gens qu'on se propose de bousculer un peu... sans intérêt. L'important à l'Elysée comme partout ailleurs c'est la manœuvre politicienne pour provoquer l'échec de l'adversaire ou faire trébucher le partenaire concurrent dès la prochaine échéance. Les petites tractations ici comme ça et ailleurs autrement pour mieux s'arranger des redevables n'ont pas besoin de partis, mais simplement de quelques négociateurs intéressés. Pour faire cause commune ici avec ceux qu'on fustige ailleurs point n'est besoin de s'encombrer avec une organisation politique qui devrait mobiliser à force de militantisme sur des options communes construites et bien partagées.

Mourir pour des idées ? La chanson n'est pas hit parade des politiciens qui soignent leur espérance de vie... au pouvoir.

Les partis partis, notre République peut entrer dans l'ère d'un ancien régime où la confusion entre la chose publique et la chose privée au seul profit de la seconde n'est plus l'affaire que des personnes. Chacun trouvera désormais normal que l'impôt réclamé par la puissance publique soit rangé au placard des ringardises, balayé par le formidable engouement de chacun à la participation charitable, à l'exercice du don solidaire résolvant l'équation de la pauvreté en sollicitant les moins pauvres plutôt que les plus riches... La gouvernance par la peur et la commisération fait les beaux jours d'un système épargnant d'autant plus les privilégiés qu'il enferme le peuple dans sa souffrance, un peuple d'autant plus enclin à la solidarité qu'il est précipité au bord de la misère.

La prochaine République a-t-elle vraiment besoin d'un président ?
La prochaine République a-t-elle vraiment besoin de sénateurs ?

Pas si sûr ! Il lui faudra surtout des citoyens qui donnent leur avis sans nécessairement qu'on leur demande et qui renvoient à leurs miroirs sans tain celles et ceux qui leur demandent d'arbitrer la querelle de leurs ambitions à grands coups de "primaires". Ce qui prime en République, c'est l'organisation politique pour le débat, la confrontation et l'exercice du pouvoir en conformité avec le choix majoritaire. Pour ça les organisations politiques partisanes ne sont pas de mauvais outils quand elles vivent des idées et des moyens que leurs militants consentent dans leur engagement.
La représentation démocratique suppose des échelons à revisiter autrement que dans la réforme dite "territoriale", c'est aussi ça le chantier de la prochaine République ; et ce ne sont pas les instances électives existantes qui pourront en accoucher. 
Il va falloir passer par une forme de Révolution, pourquoi pas tranquille puisqu'il s'agit simplement d'une intervention populaire changeant la nature du pouvoir qu'elle se donne et les formes de son exercice, d'une assemblée de députés qui, pour valider l'écriture d'une nouvelle constitution devront être "constituants".

du peuple, c'est populaire

L'Humanité Dimanche de cette semaine propose une interview de Patrick Sébastien... 
Artiste, animateur, chanteur, auteur... difficile à classer celui qui passe pour un amuseur public populaire ! Derrière son masque de légèreté le bonhomme laisse souvent transpirer une grande sensibilité et un respect bien illustré dans son plaisir à faire partager le talent des autres.
A propos de ses souffrances et de l'injustice que la vie se plait à distribuer celui qui se dit plus à l'aise avec sa propre souffrance que face à celle des autres ose une définition comparée de la vengeance et de la revanche.

"La vengeance revient à boire un bon vin dans un verre sale. La revanche est de boire son propre vin dans un verre propre."

Celles et ceux qui, assez nombreux dans un jeu politique d'aujourd'hui plus encombré de la petitesse des hommes que de la grandeur des idées, ne font de bien public qu'à leur profit feraient bien d'apprendre à faire leur vaisselle, et leur propre vin.

Tout ça ne vaut pas que pour illustrer la reconquête de l'UMP par Sarkozy.
Et rien que pour ça Patrick Sébastien vaut bien un passage médiatique de Luc Ferry ou BHL...

samedi 6 décembre 2014

Toit, toi, trois et demi

Trois millions et demi de personnes en défaut de logement décent... Chaque hiver la ritournelle compassionnelle revient pour culpabiliser un peu plus ceux qui sont au chaud de leurs murs à crédit. Mais quel remède est apporté à cette situation encore plus insupportable quand ce sont plus de trente mille enfants qui en souffrent. Ce ne sont pas les promesses électorales qui tiennent chaud les soir d'hiver ; pas plus qu'elles n'apaisent la faim et la peur du lendemain encore plus incertain.
Un grand patron évoquait il y a quelques années  son idéal d'usines sans ouvriers... Son vœu est satisfait bien au-delà de ses attentes puisque on va désormais vers un pays sans usine à force de liquidation et de délocalisations...
Se laissant aller au gouvernement par l'émotion -téléthon oblige-, le pouvoir politique a désormais abandonnée la dernière de ses prérogative, celle de l'action publique. En transportant des masses monétaires considérables des circuits normaux de financement de l'action publique du domaine de l’impôt à celui -injustement dénommé- de la solidarité les plus fragiles consentent facilement à donner plus que leur part de contribution dans une société où la fortune des plus forts reste à l'abri des justes prélèvements qui contribueraient à une redistribution équitable des richesses.

La générosité, le don dans tous ses états, le partage et l'attention portée aux autres n'a pas besoin de grands cirques médiatiques pour conforter les liens des hommes.

Le spectacle instrumentalisant de façon trop souvent indécente les victimes de l'injustice, de la maladie ou du handicap n'aide pas la société à s'affranchir de ses misère ; tout au plus elle la rend comptable du mauvais sort qu'on lui fait.
C'est particulièrement le cas quand, sans ciller, on annonce que les maladies "rares" ou "orphelines" ont besoin des généreux donateurs pour la recherche et la remédiation puisque, faute de débouchés suffisants, elle n'ouvrent pas de marchés suffisants à l'appétit de laboratoires rapaces de la finance avant de servir le soin.

Alors la question se pose de la légitimité des grandes causes dites de solidarité. Le plus beau don à faire au Téléthon ne serait-il pas le bulletin de vote qui débarrasse le paysage politique des serviteurs zélés du monde de la finance pour mettre en place une véritable démocratie citoyenne plus dure avec les forts pour pouvoir être plus douce et réconfortante pour les plus faibles.

Le paysage politique étant ce qu'il est aujourd'hui, comme en fin de marché, il n'y a plus guère de choix... et ceux qui s'abstiennent en font un douloureux !

A vendre, démocratie, mauvais état mais peu servie.

L'hiver n'est pas encore là, mais des frissons parcourent l'échine des républicains attachés au bien public quand les actus défilent.
Imaginez-vous au réveil d'un coma prolongé de trois années...
... et le transistor égrène les infos du jour : "un consortium chinois rentre au capital de l'aéroport de Toulouse Blagnac..."
Au infirmières qui s'enquièrent des sensations du réveillé, celui-ci pourrait répondre sans broncher que rien n'a changé. Sarkozy avait bien privatisé les autoroutes, alors pourquoi pas les aéroports en attendant de privatiser l'air rare et glacial en altitude des routes des avions,..
Sauf que, bafouillent les soignantes inquiètes de la réaction du cœur du patient à la révélation :
"mais monsieur, la gauche est au pouvoir, depuis deux ans et demi le changement c'est maintenant, et c'est le jeune Macron qui vient de diligenter la privatisation de Toulouse Blagnac !"
Hésitant un instant avant de replonger dans le confort de l'inconscience le patient leur livra quand même son diagnostic et dicta rapidement l'ordonnance du traitement.
La situation est grave, notre pouvoir a été victime d'un AVC et la paralysie totale de sa gauche nécessite une opération électorale d'envergure pour évacuer le caillot libéral qui exerce une pression invalidante sur toutes ses fonctions progressistes... à placer dès maintenant sous manifestations intensives et surveillance populaire de tous les instants pour conjurer le risque d'une nouvelle hémorragie d'électeurs abstentionnistes à gauche qui laissent le champ libre et l'illusion du progrès au virus brun de l'extrême droite...
Et là-dessus le citoyen patient se rendormit calmement sous l'effet lénifiant de sa perf de démocratie participative ;  en attendant la sixième République, il peut dormir tranquille, ses grands élus se chargent de tout.

Quand la fable se perd dans l'excès c'est généralement qu'elle colle au plus près à la réalité. Pour s'en convaincre et vérifier que la dérive libérale ne frappe pas que les hautes sphères réformistes de la social-démocratie il suffira d'observer l'usage de l'argent public dans les collectivités territoriales jusque dans les plus petites. Le recul de l'Etat protecteur des citoyens les plus faibles et seul en capacité de fournir les services publics d'envergure (éducation, santé, énergie, communication...) ne fait aucun doute, il doit tant aux banquiers et à la guerre qu'il ne reste plus guère pour la vie, la paix et les citoyens. Du coup les collectivités territoriales se plaignent à juste titre de leur délaissement avec des missions désormais baptisées "compétences" sans moyens... Pensez donc à ces pauvres petites communes qui n'en peuvent plus pour entretenir un patrimoine bâti en progression constante pour loger à bon marché les activités des commerçants ou des artisans, et des professions libérales ou des services de l'Etat... Sans compter que l'école leur coûte désormais énormément cher avec la municipalisation des heures récupérées des coupes sarkosistes (au passage ce n'est pas la dépense communale qui est problématique mais plutôt le fait qu'on cède une part de la responsabilité de l'Etat pour des activités dites "éducatives" et du personnel à bon marché dans le plus grand désordre).

Pourquoi pas vendre en concession un bout de route nationale à une société d'autoroute ?
On a bien concédé à des sociétés privées la sécurité avec les sociétés de gardiennage, le reclassement des demandeurs d'emploi pour soi-disant faire mieux que l'ANPE ou maintenant Pôle Emploi à des société privées de "formation" qui font plus de profits que de résultat...
Les écoutes téléphoniques dans le processus judiciaire sont assurées par des société privées... La police de la vitesse sur les routes avec les radars est aussi branchée sur le privé... L'écotaxe et ses fameux portiques auxquels on va certainement accrocher des balançoires aussi... 
Pas étonnant que le Medef ait à Matignon un premier ministre qui "aime l'entreprise" !
Et l'entreprise privée peut bien rendre service au public, à défaut de Service Public, l'argent public a le goût du profit. 

Jadis, bien avant que nos brillants édiles d'aujourd'hui aient mouillé leur première couche, les communes ayant la charge de leur école logeaient les instituteurs dans des logement dits "de fonction", parce qu'ils en avaient une, fonction !, N'avait-on pas trop de considération pour ceux -là pour en arriver à une situation où la gloire est plus surement assise sur le fric que sur les valeurs républicaine, plus souvent sur la légèreté affriolante que sur les compétences ?

La chasse aux privilèges des fonctionnaires, avant que s'ouvre la chasse au  fonctionnaires tout court est venue à bout de ces pratiques déraisonnables. Il est bien plus juste aujourd'hui de dispenser l'argent public au profit des intérêts particuliers des activités privées et libérales. 

Dans les campagnes depuis déjà longtemps, et aujourd'hui dans les villes, la pénurie organisée des professionnels de santé des ordres libéraux a conduit à ajouter à leur rémunération sur la dépense publique qui doit garantir l'égal accès de tous aux services de soins la fourniture du gite et du couvert... 
Les Restos du cœur et le Téléthon ont encore de beaux jours devant eux tant que la puissance publique brade les bijoux de famille pour assurer ses fins de mois, satisfait à l'appétit sans limite des racketteurs de la finance ou arrose à fonds perdus les jardins particuliers...

Qu'on ne s'y trompe pas, la gauche progressiste n'est pas calée sur le discours nostalgique du "c'était quand même mieux dans l'temps !". Ce discours-là a toujours été celui de la droite et de la plus réactionnaire (à vérifier dans tous les débats sociétaux des dernières décennies : abolition de la peine de mort, droit à l'interruption volontaire de grossesse, égalité hommes-femmes, mariage pour tous...); mais pour autant la conduite à gauche n'est jamais sure sans rétroviseurs, ne serait-ce que pour vérifier qu'on n'a pas enclenché la marche arrière !