jeudi 30 avril 2015

L'aveu

Au hasard d'une conversation avec un journaliste à propos du Conseil de Défense qui devait accoucher hier d'une prime de près de quatre milliards à la guerre, un ex militaire rebaptisé expert pour l'occasion, répondait au journaliste qui l'interrogeait que la différence en matière de coût de fonctionnement entre l'armée de métier d'aujourd'hui et l'armée de conscrits d'hier n'était pas significative. Moins de soldats payés plus chers remplacent beaucoup plus payés très bon marché...
Il s'empressait malgré tout de répondre à une question qui n'était pas posée en spécifiant que la différence fondamentale entre ces deux armées portait sur l'usage qu'on en fait ; à savoir qu'il serait bien impossible au gouvernement de projeter des forces militaires sur tous les théâtres d'opération où la France est active aujourd'hui avec une armée de conscrits...

Et il faudrait considérer aujourd'hui que l'armée fait la guerre pour la paix...

mercredi 22 avril 2015

SDF

750000
Sept cent cinquante mille mètres carrés de bureaux...
... VIDES !
à Paris.

Arithmétiquement partagés en appartements de 75 mètres carrés, ça fait dans les 10 000 familles logées... 
Insensé bien sûr d'imaginer telle solution...
D'autant plus insensé qu'il faudrait y ajouter les logements vacants, un peu plus de 130 000 aujourd'hui...

Du coup dégager deux, cinq ou dix mille appartements disponibles de plus devient dérisoire, il y en a déjà quinze fois plus qui restent vides en même temps que la puissance publique loge les familles sans domicile à grands frais dans les hôtels... ou les laisse le plus souvent galérer à la rue et de squat en foyer pour le plus grand malheur de tous.

Pour les quelques nigauds qui n'auraient pas compris que, soumis à la loi du marché, la chèreté des biens est directement liée à leur rareté, l'organisation de la pénurie ne sert que les intérêts des possédants.
La misère et ses accessoires n'a rien d'une fatalité, elle n'est que le fruit amer mûri à l'ombre du capital.

Le choix est simple : STOP ou ENCORE ?

lundi 20 avril 2015

Hier tous Charlie

Demain" tous fliqués"
La loi "renseignement" présentée par le gouvernement comme l'instrument indispensable aux services de sécurité du pays pour garantir la tranquillité des citoyens face au terrorisme ne fait qu'instituer une surveillance de masse.
A défaut de surveiller de plus près de présumés délinquants dont on nous a dit qu'ils étaient "connus des services de police" on va mettre tout le monde sous surveillance !
Qu'en voilà une belle perspective au "pays des liberté et des droits de l'homme" !
C'est tout à fait dans la ligne sécuritaire et préservatrice des nantis qui ne craignent guère de la chasse aux délinquants en cols blancs quand les pauvres ont tout à craindre en faisant la manche dans des quartiers trop beaux ou en plongeant la main dans les rebuts vomis dans les poubelles de la grande distribution.
Services de sécurité privés dans les résidences bien clôturées, la BAC pour les quartiers. Après la sécurité de classe, la surveillance de masse, ou presque.
La loi Macron veut protéger le secret des affaires comme s'il n'y avait rien à cacher d'indécent dans les salles de jeu de la spéculation du patronat.
Et dans le même temps il deviendrait légitime d'avoir un œil sur les échanges présumés suspects de tous citoyens ordinaires...
Si par le plus grand des malheurs l'extrême droite venait à s'approcher du pouvoir, que lui resterait-il à faire pour rétablir la surveillance policière de la milice de Pétain.
Marine en rêvait, Valls l'aurait fait.

Nos grands penseurs auraient-ils oublié qu'aucune mesure répressive, fut-elle massive n'a jamais été sans faille ? Et ce ne sont pas les citoyens honnêtes qui trouveront les parades efficaces, si ce n'est déjà fait...

Tiers payant

La grogne des médecins contre la mise en place du tiers payant généralisé de la loi santé peut paraître à beaucoup comme une contestation ringarde et très catégorielle de gens qui craindraient la transparence de leurs recettes désormais intégralement passées au crible du système.
Par ailleurs cette réforme est "vendue" aux usagers comme le progrès avec le soulagement de n'avoir rien à payer de ce qui n'est pas gratuit pour autant.
Que les patients n'aient pas à rechigner à consulter pour cause de débours avant remboursement, tant mieux !
Mais un caractère vicieux du procédé n'a pas été trop évoqué jusqu'à présent. Dès lors que le tiers payant généralisé sera en place, pour le patient comme pour le médecin, la transaction va occulter les parts respectives du remboursement du régime de base de la sécurité sociale et celle des assurances complémentaires.
Dès lors le glissement pernicieux du désengagement du régime sécu au détriment des complémentaires passera plus inaperçu, sauf au moment de l'appel à cotisation des complémentaires qui ne manquera pas de continuer d'augmenter.
La seule réforme de la protection sociale en matière de santé serait d'instaurer le régime unique et universel de sécurité sociale qui garantirait à tous les mêmes droits avec une assiette de cotisation visant à ce que tous contribuent en fonction de leurs moyens pour que chacun soit servi en fonction de ses besoins.
Comme beaucoup d'autres loi, signe du temps, celle-ci est un assemblage d'une multitude de mesures dont certaines peuvent être brandies comme des progrès pour mieux occulter le danger de la plupart des autres ; mais comment croire au renforcement de la médecine scolaire ou de celle du travail quand on a vécu leur délabrement programmé à coup de coupes budgétaires qu'on promet de poursuivre avec encore des milliards "d'économies" à réaliser à l'hôpital ?
C'est ainsi que les regroupements d'établissements, préfigurant la fermeture de beaucoups pour mesures d'économies, le maintiens des forfaits et des franchises, le renforcement des ARS dans leur rôle d'officines du pouvoir pour imposer les mesures de restriction budgétaires sont tout autant de mesures qui ne font que sacrifier la santé publique sur l'autel du "marché de la santé", en renforçant la privatisation des secteurs les plus "juteux".

dimanche 19 avril 2015

Mémoire vive

Le quotidien La Montagne a produit un web documentaire de très bonne facture sur le sujet de la déportation à propos de la libération du camp de Ravensbrück ; du beau travail à consommer et à partager sans modération !
http://www.lamontagne.fr/paget/gf/ravensbruck.html 

... à lire aussi dans l'édition du 21 avril, l'article de Sophie Leclanché et Manuel Rispal.

mardi 14 avril 2015

Très Chères Banques

Depuis 1972 et l'opération  conduite sous le ministère des finances de Giscard d'Estaing, l'Etat n'est plus créateur de sa propre monnaie ; c'est au au système bancaire qu'il confie la mission, et il ne s'en plaint pas !
Avec la Banque centrale européenne, étape sophistiquée de la construction européenne, le mécanisme du pillage des Etats par le système bancaire prend une ampleur inégalée, et les peuples ne sont pas en reste parmi les victimes de ce racket capitaliste.
Sous couvert de relance économique, la BCE livre aux banques mille milliards d'euros en décembre et février dernier. Ce prêt massif est quasiment gratuit puisque le taux a dû descendre à moins de 0,1%.
A ce prix là un million d'euros empruntés par la banque auprès de la BCE ne va guère lui coûter que quelques centaines d'euros sur l'année...
... et ce million d'euros prêté par la banque à 3% aux particuliers ou aux entreprises va leur en coûter de 15 000 à 17 000 euros par an selon qu'ils remboursent sur une période de un à 30 ans.
Le jackpot est encore bien plus généreux pour peu que le capital prêté par la banque serve à racheter les propres actions d'une société pour en valoriser le cours avec un rendement à deux chiffres...
A tant gagner, si les comptes de résultats ne sont pas toujours mirobolants peut-être devrait-on identifier quelques fuites ou même parfois des pertes abyssales... pas perdues pour tout le monde.
Il arrive parfois que la banque devienne le métier d'autres mondes, et du coup les banquiers ne seraient plus les mieux placés pour vendre leur argent... Assureurs ou marchands d'autos se décarcassent pour vendre du crédit à leurs clients qui ne sont pas là pour ça. Curieux ? Non, il suffit simplement que l'industriel trouve sur les marchés financiers les liquidités qu'il va offrir à un taux encore plus attractif, et pour s'y retrouver il lui aura suffi d'augmenter artificiellement le prix de sa marchandise ; les facilités de paiement bien emballées feront passer la pilule homéopathique des petites mensualités qui font les plus gros profits.

Quand comprendra-t-on que le cancer du monde est dans la financiarisation de son économie et dans la marchandisation des parts les plus infimes et intimes de la vie, d'avant la naissance jusqu'après la mort.

Et après ça il faudrait considérer de la dette publique ! de qui se moque-t-on ?
La banque n'a plus d'autre objet aujourd'hui que de canaliser les flux financiers et d'organiser la création monétaire au profit d'une infime minorité de privilégiés et au détriment du plus grand nombre. 

Pendant ce temps il va bien rester quelques gogos claironnant "j'aime ma banque !", elle est si généreuse en accordant la petite subvention qui flatte ou les petites douceurs soudant la petite coterie de ses administrateurs.



samedi 11 avril 2015

Arithmétique ros(s)e

Emmanuel Valls vaudrait l'assentiment de plus de la moitié des français... Les sondages d'opinion testant la popularité des personnalités politiques  illustrent plus souvent le chaos des esprits désertés par la conscience politique et livrant leur part de cerveau disponible aux balivernes des communicants que de véritables tendances politiques.
Rien d'étonnant donc à ce que celui qui valait 5% d'opinions favorables dans les primaires socialistes du fait de son orientation sociale libérale ait gagné à sa cause la moitié de l'opinion penchant à droite et qui se reconnait dans sa politique pâté d'alouette assaisonnant le bourrin du libéralisme avec un moineau social-démocrate. 
Le tout peu ragoutant peut bien dépasser 50% d'opinion favorable, l'embauche récente du petit mitron Macron ne fait qu'ajouter à la discrimination boulangère qui réserve le pain noir au plus grand nombre pour servir le pain blanc aux puissants, et quelques pains spéciaux adaptés à la gourmandise des grands patrons.

Et dans tout ça vous seriez étonné de voir "progresser" le parti de la haine ?


Quant à l'épisode protocolaire du congrès du PS en juin, pas d'inquiétude, la mé-maire de Lille est rentrée à la niche, les frondeurs frondent en sourdine, opposition convenue en faire-valoir d'une ligne sociale libérale, la sortie sera assurée côté cour, dans tous les sens du terme pour assurer une préparation des régionales sous la bannière de l'équation fatigante Gauche=PS.


Dans l'algèbre des tendances le premier moteur reste celui de la place à la table des investitures, les divergences s'effacent vite dès lors que le maître agite le chiffon rose d'un sous secrétariat d'Etat...
Ça marche dans la famille socialiste, comme dans ses alentours. Il n'est qu'à voir la danse des mouches écolos, d'un Placé qui finira bien par l'être... ou d'une Pompilli, députée de la Somme dont le "métier" affiché d'attachée parlementaire signe une "profession politique" illustrant la tendance néo féodale d'une démocratie en crise.


Il va bien falloir une nouvelle déculottée pour que les neurones fessiers des socialistes finissent par se plaindre de son assise à droite.


Tous ces apprentis sorciers découvriront trop tard que l'extrême droite n'est pas une expérience démocratique mais bien le poison qui la tue ; jouer avec en agitant la marionnette tantôt du père, tantôt de la fille ne saurait conduire à autre chose qu'à la sidération de les voir marcher tout seuls dès qu'ils auront coupé les fils des marionnettistes.


Guerre et guère

Guère, et c'est peu dire à propos des ressources des collectivités locales... sauf à charger la barques des impôts locaux, cette année la ceinture est serrée d'un cran supplémentaire par l'Etat. Pas un débat budgétaire dans les collectivités locales cette année sans qu'il soit fait état de la baisse de la contribution de l'Etat aux finances locales ; et les quelques dizaines de milliers d'euros qui vont faire défaut au chapitre des recettes dans les petites communes auront des effet encore plus dévastateurs que les millions manquant aux plus grosses. En réduisant les ressources extérieures après que les ressources locales aient été laminées par les effets de la crise, quelques réformes bien orientées et le déménagement du territoire conduit depuis des décennies, c'est tout naturellement que les édiles municipaux se rendront à l'évidence de l'inutilité de leur existence et que les regroupements en vastes communautés seront plébiscités.
Guerre à guichet ouvert, les professionnels de la guerre français parcourent le monde, de point chaud en point chaud, Afrique, Moyen-Orient ; en larbin supplétif de l'impérialisme américain l'armée française est en "opérations extérieures" au prétexte honorable de faire la guerre pour faire la paix dans un monde où le terrorisme est partout menaçant...
Dans cette aventure il n'y a pas que frais de bouche et frais de déplacements à régler, les outils et la marchandise dont ils se nourrissent, ça coûte. Pour la seule année 2014, la dépense annoncée au départ s'est trouvée multipliée par trois à l'arrivée (de 450 millions à 1,13 milliards d'euros) et pour 2015 la note va aussi dépasser le milliard.
En l'espace de ces deux années la poudre a canon et les bottes des soldats ont coûté le désengagement de l'Etat dans le financement des collectivités locales.
Ce qui est parti en fumée de poudre à canon ou de poussière dans le sillage des engins blindés n'ira pas dans les écoles de nos enfants, ni à l'entretien des routes, ni... NI !

Mirage démocratique, ces guerres font des soldats français le voyageurs de commerce de nos marchands d'armes... la France va réussir à vendre des "rafales" ! Et il y a aussi souvent quelques ressources dont il faut préserver l'exploitation profitable...

Belle réussite que de semer les armes de par le monde qu'on se plaindra plus tard de retrouver entre les mains de nos ennemis terroristes !

Vive la PAIX

mercredi 8 avril 2015

Chères études

Au détour d'une présentation de budget communal quelques lignes laissent songeur... Sur les quelques arpents d'un morceau de centre bourg il va falloir engager 15000 euros d'étude pour projeter la réalisation d'une troisième tranche de travaux d'un contrat d'aménagement de bourg qui dure, qui dure... et sur ce même espace un autre engagement de près de 12000 euros dans un budget annexe seraient affectés à une autre étude concernant un nouveau bâtiment commerce au même endroit...
27000 euros c'est un peu plus que le coût annuel d'un emploi un peu supérieur au SMIC...
Chères études, celles qui n'ont pas été faites sont bien les plus coûteuses.
Quant aux grandes masses budgétaires, leur évolution depuis 2012 serait aussi intéressante avec un fonctionnement faisant un bond de près de 40% (de 700 000 à près d'un million) et une masse salariale qui progresserait de plus d'un tiers (de 260 000 à plus de 350 000 €) ; à suivre avec l'exécution budgétaire 2015.
(sources 2012)

mardi 7 avril 2015

Service au public versus sévices publics

Quand le public est PRIVE de services publics, le PRIVE Vend ses services au public...
... solvable !

La Poste va contribuer activement à la réussite des nouvelles ruralités...

samedi 4 avril 2015

Rien à ajouter ? Si !

Extrait de la conclusion de l'article de J-E Ducoin dans l'Humanité du 3 avril. 
« Cette société d’élus », selon l’expression du chercheur Rémi Lefebvre, est désormais profondément et durablement déstabilisée car « la faiblesse du militantisme au PS et son incapacité à politiser de nombreux segments de la société ne sont d’un certain point de vue que l’envers du poids des élus ». Et Rémi Lefebvre de conclure : « La “désidéologisation’’ du PS ces dernières années n’est pas sans lien avec sa “notabilisation’’. » Rien à ajouter.

Si, si...
L'analyse de Rémi Lefebvre peut tout aussi bien s'appliquer au parti communiste de ces dernières années en complète déroute idéologique depuis que les arrangements électoraux tactiques du Front de Gauche et autres assemblages opportunistes tiennent lieu de stratégie politique. Toutes les échéances électorales en témoignent à chaque fois un peu plus des désastreux effets.

... et c'est notable !

Rien à ajouter ?

Un excellent papier de Jean Emmanuel Ducoin...Notabilisation(s)
VENDREDI, 3 AVRIL, 2015 L'HUMANITÉ

Le bloc-notes de Jean-Emmanuel Ducoin. L’option 
sociale-libérale 
de Normal Ier ? Une machine 
à autodétruire le PS.

Désastre. Pour les journalistes aussi, chaque situation possède deux faces. L’une en pleine lumière, où l’exactitude et la minutie de la description s’avèrent à la fois possibles et nécessaires. Mais il y a aussi l’autre moitié dans l’ombre, que nous ne pouvons décrire sans forcer les portes du réel, souvent elles-mêmes emportées par l’irrésistible courant de conscience dès qu’elles s’entrouvrent. Depuis dimanche soir, dans les états-majors socialistes (à Solférino, au Palais, à Matignon ou dans les cabinets ministériels), tous nos interlocuteurs mélancolisent leurs propos, flirtant avec l’irrationnel, voire l’ultra-pessimisme, comme si l’Histoire, à force de vouloir en sortir, les avait tous rattrapés à coups de crocs. « S’il fallait raisonner par l’absurde, déclare un avocat du sérail reconverti en conseiller technique ministériel, je dirais que nous avons subi une défaite cuisante dans laquelle chacun peut créditer sa propre analyse, et c’est bien le drame. Nous sommes tous gagnants, car tous perdants ! » Un ancien proche de Jean-Marc Ayrault, débarqué depuis l’arrivée de Manuel Valls, précise sans détour : « Bien sûr que la gauche était dispersée à cette élection. Mais à quoi sert de le rabâcher pour justifier une déculottée. L’important, c’est de comprendre pourquoi la politique du gouvernement actuel ne peut pas rassembler sur sa gauche et plonge notre électorat dans l’abstention massive… » Un énarque de la Cour des comptes, qui, par comparaison, se déclare plus « gauchiste que jamais depuis que Macron a pris les commandes de Bercy » (sic), regrette pour sa part les options économiques libérales qui ruinent « toute crédibilité auprès du peuple qui souffre » et ne renvoient que l’image consacrée d’une « gauche caviar sur le retour ». Puis il ajoute, sans rire : « Regardez ce Macron. Il est brillant dans son genre, certes. Mais qu’y a-t-il de gauche en lui ? Rien. Avec ce personnage, le libéral reste d’abord libéral, quant au socialiste, on se demande… » Au Palais, un conseiller tente l’analyse sommaire : « Tactiquement, nous ne pouvons pas trop bouger. Nous sentons un frémissement de l’activité économique, même si les résultats se font attendre. Mais ça va venir. » Ce à quoi notre avocat susnommé réplique : « S’ils se contentent d’attendre que la conjoncture soit favorable, nous sommes morts. S’ils continuent à dire : “Le cap sera maintenu ! le cap sera maintenu !’’, ce sera même un désastre annoncé. Ils ne se rendent pas compte de l’état réel de la situation sociale et dépressive du pays… Ils sont déconnectés, hors de la vérité. Martine Aubry a raison d’affirmer qu’on ne peut pas se réunir si l’on n’est pas d’accord sur le fond… »

Élus. Et si l’option sociale-libérale, celle choisie en pleine conscience par Normal Ier depuis son élection, était une machine irrésistible à autodétruire le Parti socialiste ? Une véritable ambiance de sauve-qui-peut règne dans toutes les sphères socialistes. Et pour cause. Avant 2012, le PS était devenu principalement une organisation de professionnels de la politique locale. Soyons en effet conscients que les assistants d’élus socialistes représentent à eux seuls près de 10 % des adhérents du PS, d’ailleurs, un tiers des nouveaux députés élus en 2012 étaient eux-mêmes d’anciens collaborateurs. « Cette société d’élus », selon l’expression du chercheur Rémi Lefebvre, est désormais profondément et durablement déstabilisée car « la faiblesse du militantisme au PS et son incapacité à politiser de nombreux segments de la société ne sont d’un certain point de vue que l’envers du poids des élus ». Et Rémi Lefebvre de conclure : « La “désidéologisation’’ du PS ces dernières années n’est pas sans lien avec sa “notabilisation’’. » Rien à ajouter.


mercredi 1 avril 2015

Des nombres et des maux

Les résultats électoraux ont toujours été sujets d'interprétation. Le soir du premier tour des élections départementales n'avait d'ailleurs pas dérogé à la règle, aucun des partis en lice ne s'affichait perdant... et pourtant !
Le second tour a livré son verdict ; il est assez désastreux pour la gauche en général et toutes ses composantes en particulier.
La droite claironne sa victoire et tout le monde limite l'évolution de l'extrême droite à son incapacité à gagner des départements...
Ces résultats traduisent malgré tout une poussée incontestable à droite accompagnée d'une radicalisation qui fait gonfler le score important de l'extrême droite.
Les résultats des uns ne sont pas faits que de ceux des autres en contrepoint, car le premier phénomène à souligner, avant tout choix partisan, reste le niveau de l'abstention qui coupe le pays des citoyens en deux, une seule moitié choisissant de s'exprimer.
Dans ce cas ce qui fait varier le score des uns ne vient pas nécessairement d'un transfert de suffrages acquis précédemment aux autres. L'abstention est aussi le refuge du refus et d'une forme de vote sanction désormais majoritairement partagé.
Il y a plus à apprendre aujourd'hui dans le comportement de ceux qui refusent de participer à ce qu'ils considèrent désormais comme la mascarade d'un jeu politicien convenu qu'à décrypter des votes dont les ressorts idéologiques se sont bien ramollis pour ne plus laisser place qu'à des confrontations de personnalités.