samedi 29 juin 2013

La décomplexitude

Depuis quelques années le politique serait le terrain de jeu de celles et ceux qui veulent se débarrasser de leur complexes comme d'une vilaine cellulite avant les plages d'été...
La pratique consiste simplement à une forme de ré étiquetage du produit, comme au rayon d'une supérette un peu louche. La droite UMP se "droitise"; faute d'entretien les digues qui la préservait des débordements vers l'extrême droite ont sauté et les nostalgiques de l'OAS ou de  la collaboration pétainiste, jadis personna non grata chez les gaullistes, peuvent frayer dans les mêmes eaux brunes.
Depuis quelques années l'effet le plus marquant de cette droitisation du climat politique est bien sûr la montée du Front National. Depuis les exactions des apprentis fascistes des ligues factieuses des années 30 aux professionnels collabos des nazis, des décennies ont passé, et trois générations plus tard tout se passe comme si l'avertissement de Bertolt Brecht n'avait pas été entendu.
« Le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde. ».
Les groupuscules néo fascistes fleurissent aussi en France, parfois sous couvert de production musicale (label RAC, pour Rock Anti Communiste), mais toujours trop nombreux pour être négligés aujourd'hui. Et c'est bien sur une forme de jachère républicaine que l'ivraie de la droite asphyxie le bon grain républicain.
La période récente avec les gesticulations bruyantes contre la loi sur le "mariage pour tous" en a été témoin comme les excès des fanatiques religieux contre la légalisation de l'IVG il y a quelques temps. 
Tout est possible, tout est permis, tout se passe comme si, dans un monde où l'individu n'aurait plus besoin de société pour exister, les valeurs humaines s'effondrent d'autant plus que celles de la bourse grimpent...
Du sommet de l'Etat dans le velours des palais ministériels jusqu'au fauteuil en simili de nos campagnes... Le dopage n'est pas l'apanage du cyclisme, la tricherie et le "pas-vu pas-pris" font le quotidien des décomplexés d'aujourd'hui. Tellement décomplexés même que vus et pris rien ne les empêche de faire comme si de rien n'était, on s’arrange toujours avec une inéligibilité ! 
Comment s'étonner qu'après tant de coups de canif le contrat de confiance entre le citoyen et ses élus soit en charpie.
Mais il faudra encore du temps pour que ce soit l'exigence d'éthique, d'honnêteté intellectuelle et de rigueur dans la conduite qui redevienne qualité primordiale.
DSK, Cahuzac, Tapie -tous ont été ministres-, des diamants de Bokassa pour Giscard aux frais de bouche de l'Elysée pour Chirac, la liste est bien longue de toutes les entorses à la morale républicaine. La corruption n'est pas l'apanage de républiques bananières exotiques et elle a tellement fragilisé la confiance nécessaire d'un peuple à son pouvoir en démocratie que c'est la démocratie qui est aujourd'hui en danger quand les esprits faibles en viennent à confier leur sort aux pires démagogues planqués dans le Cheval de Troie des isoloirs.
Ce n'était pas par hasard que Le Pen avait accédé au second tour des présidentielles en 2002.
Ce n'est pas par hasard que le candidat FN arrive à quelques points derrière l'UMP à la législative partielle de Villeneuve sur Lot..
Non seulement la droite se droitise en rejoignant l'extrême droite sur ses terres de prédilection ou fleurissent l'exclusion, le racisme et la violence, mais, la nature ayant horreur du vide, c'est tout l'échiquier politique qui bascule à droite. Modem ou nouveau centre et maintenant UDI, le centre n'est plus qu'au centre de la droite. Les appels du pied d'Anne Hidalgo (socialiste promise à la mairie de Paris) au MODEM de Mme de Sarnèze, le beau rapport de la Cour des Compte dirigée par le socialiste Didier Migaud qui réclame au gouvernement une orientation politique à faire pâlir Sarkozy... le parti socialiste a  largué ses balises de gauche au point que seule son "aile gauche" peut aujourd'hui s'émouvoir des ravages sociaux et économique d'une politique d'abandon aux ordres de Bruxelles et des financiers maîtres du monde par le truchement de l'économie de marché.
Quand le bateau gite à tribord les moins solides, les moins résistants, les moins accrochés à la vie ont tôt fait de glisser sur le pont ; et beaucoup sont déjà passés par dessus le bastingage, perdus noyés dans les eaux sombres de l'extrême droite.
Si la gauche est encore porteuse de sens, de valeurs et d'espoirs, c'est sur les bases solides et éprouvées de son histoire qu'elle doit se rebâtir. Et aujourd'hui seuls les communistes en sont garants.
Encore faut-il qu'ils en aient conscience et que l'illusion du pouvoir de les plonge pas plus dans l'ivresse des profondeurs du classement. En leur temps, aussi bien Pierre Villon rédigeant le programme du CNR que les communistes sur le terrain de la clandestinité avaient su mobiliser les ressources nécessaires au sens de leur combat antifasciste dans des alliances qui ne les avaient pas fait disparaître pour autant.
La Résistance est toujours de mise. Mais pas celle de la 25ème heure, des opportunistes décomplexés  tardivement convertis, et qui arrivent juste pour récolter les médailles sans cicatrices ni sueur au maillot.

vendredi 21 juin 2013

Grand écart

Jaurès, réveille-toi !
Guesde et Blanqui aussi !

C'est bien connu, avec l'âge, les raideurs s'installent...

La livraison de l'Huma Dimanche d'aujourd'hui -21193 20 juin 2013- est révélatrice d'une petite faiblesse idéologique partagée entre le journal et au moins une de ses invités : Anne Hidalgo (adjointe au maire de Paris et promise à lui succéder) et qui peut faire grincer à gauche.

Page 18 sous le titre "Hidalgo accueillerait le Modem à bras ouverts" il est question d'une alliance contre nature qui réaffirme l'ancrage à droite du Modem et le rejet d'une telle alliance par les élus communistes et mélenchonistes...
17 pages plus loin, la même - Anne Hidalgo- pose dans la page d'appel à la souscription pour l'Huma en déclarant avec son soutien au journal :
..." la politique reste la seule noblesse démocratique que nous devons reconnaître, car elle appartient au peuple..."

Qu'est-ce qu'une conviction, une opinion, un engagement ? 
Sinon le fruit d'une activité intellectuelle combinant au mieux l'observation du réel et la construction de sa projection dans l'avenir à la lumière des connaissances du passé.

Rien à voir avec la prétention à occuper la place des politiques d'aujourd'hui qui s'exonère de la pensée et encore plus volontiers d'un passé qui ne les servirait guère (cf. parcours d'Anne Hidalgo dans les allées du pouvoir socialiste dans la mouvance DSK ). 

De deux choses l'une, les orientations d'alliance à droite des socialistes en cour aujourd'hui sont insupportables et les communistes doivent en tirer les conséquences concernant leurs alliances et leurs soutiens, ou alors il faudrait continuer d'avaler couleuvres et chapeaux roses pour espérer conserver des élus  communistes sous la bénédiction du PS.

Comment ne pas comprendre que les citoyens s'y perdent et renvoient tous les biziaux de la "démocratie" dos-à-dos quand ils ne se perdent pas dans les filets du FN ?

Majorité,  opposition, droite ou gauche, si les mots ont un sens il serait bon de refaire du dictionnaire le bréviaire des élus ou de ceux qui aspirent à le devenir... 
Ils y découvriraient que "statut de l'élu" s'écrit avec un "t" et non un "e" et qu'indemnité, rémunération et salaires ne figurent pas à la même page.

mardi 18 juin 2013

Ca va mieux en le disant !

Lu dans l'Huma du 18 juin.
Le Front de Gauche peine à capter le mécontentement..
La législative partielle de Villeneuve sur Lot dit aussi cela. La gauche qui voudrait encore porter drapeau et coeur à gauche est empêtrée dans les filets électoraux du parti socialiste et prend l'eau avec lui, rose bonnet et bonnet rose ! 
Les positions électives sont tellement importantes que de partenaires les communistes sont passés à gauche au rang d'accessoires et maintenant disparaissent au sein d'un attelage qu'ils nourrissent sans le conduire.
En arriver là dans une société dépolitisée et surtout écartée des exigences du militantisme et de l'engagement idéologique au profit du spectacle, comme au foot ou au rugby n'a rien d'étonnant. 
Il n'est pas rare d'entendre des  "on a gagné" dans la bouche de ceux qui restent debout le nez dans le grillage des tribunes ou le coude au comptoir pour commenter le miracle d'équipes dont le nom tient plus à l'adresse des financeurs qu'au pedigree des vedettes qui s'ébrouent sur les pelouses.
En élisant Hollande, "on a battu Sarkozy", certainement... Et le nez dans le grillage on a la réforme des retraites qui rentre sur le terrain : n'aurait-on gagné que le droit de se taire pour préserver les positions électives des municipales, etc...

Ce serait dérisoire si dans le même temps le Front National n'engrangeait pas de son côté la récolte du mécontentement.

Et ce ne sont pas les gesticulations des petits morceaux du Front de Gauche qui vont sans doute se recoller pour mieux se refaire la façade sur les fondations communistes de l'édifice qui vont changer la donne.
Le fond du problème à gauche n'est pas dans la diversité ; la palette des couleurs d'un arc-en-ciel pourpre devrait dépasser les ambitions personnelles de toutes celles et tous ceux qui n'ont construit leur chapelle que pour en être grand prêtre. 
Peut-être serait-il temps de redonner au communisme le sens et l'ambition d'un siècle passé quand il inspirait l'action et l'engagement politique de nos grands anciens...

Il n'est pas simple d'être à la fois au four et au moulin, et les exemples se multiplient ou  les communistes ont l'élu entre deux sièges... A Cognac comme à Carcassonne   les tensions conduisent à des coups de canifs dans les accords électoraux établis par le passé. 
Boire avec le Front de Gauche ou conduire avec le Parti Socialiste, il faudra choisir et s'y tenir si on veut que les électeurs sachent sur quel pied danser.
Les situations chaotiques comme on en a connu aux dernières régionales auraient dû faire réfléchir.
La mobilisation d'un électorat déboussolé ne se joue pas comme la vente sur plan d'un appartement qui sera construit quand les futurs acheteurs auront investi leurs argent. Ce dont les électeurs mécontents ont besoin aujourd'hui, c'est d'une organisation solide et fiable pour se mettre à l'abri des coups qui pleuvent. 
Bien sûr le Front national qui capitalise actuellement sur son discours autour du tous pourris et du front "ripoublicain" trompe son monde car derrière sa façade ripolinée par la fille c'est le même tripot d'une l'extrême droite violente, haineuse et xénophobe.


Pour que le Front de Gauche reprenne des forces chez les électeurs abstentionnistes, et même chez ceux que le lifting Marine a conduit du côté du FN, il lui faudrait une ligne et un discours clair ; la multiplicité des têtes et des orientations, les petites chamailleries internes même rebaptisées débats peuvent satisfaire des directions à la recherche de nouveaux concepts, mais les citoyens dont il faut reconquérir et reformer les consciences politiques ont besoin de réponses précises à leurs problèmes du moment : travail et conditions de travail, pouvoir d'achat et justice sociale, retraite et solidarité nationale, services publics et égalité républicaine, etc...

Le Parti Communiste avait su au sortir de la seconde guerre mondiale capitaliser sur son histoire et l'engagement militant de ses adhérents ; et si quelques un de ses illustres ministres ont laissé la trace de leur passage, il n'en était plus besoin quelques années plus tard après qu'ils se soient fait virer pour faire du PCF le fer de lance de la lutte anti coloniale.

1792

221 ans ont passé depuis que Condorcet a proposé à la nation bientôt républicaine son Rapport et projet de décret sur l’organisation générale de l’instruction publique
... « Tant qu’il y aura des hommes qui n’obéiront pas à la raison seule, qui recevront leurs opinions d’une opinion étrangère, en vain toutes les chaînes auraient été brisées, en vain ces opinions de commande seraient d’utiles vérités ; le genre humain n’en resterait pas moins partagé en deux classes : celle des hommes qui raisonnent, et celle des hommes qui croient, celle des maîtres et celle des esclaves. »

Le plan qu'il présente à l'Assemblée nationale le 20 avril 1792 mériterait d'être relu par beaucoup... (à lire sur le site de l'Assemblée Nationale).
Plutôt modéré du côté Girondins et victime de la persécution Montagnarde Condorcet visionnaire à court et bien long terme soulignait là le risque mal conjuré de l'accaparement de la Révolution par ses nouveaux maîtres. La bourgeoisie prenant le pouvoir remplace le privilège de la naissance par celui de la fortune ; et c'est plus tardivement, après les premiers temps de la Révolution sous les auspices de la Liberté, après un second temps valorisant ensuite les vertus de l'Egalité (l'année où Condorcet écrivait ces lignes), que viendra le temps de la Fraternité. Le troisième terme du triptyque de la devise inscrite au fronton des édifices publics vient à temps pour établir une forme de pacte social entre les nouveaux maîtres et les nouveaux esclaves.
L'émancipation populaire de la Révolution a d'autant plus souffert que les apprentissages de la démocratie ont permis l'établissement des notables dont l'aisance de la fortune et du discours garantissait la maîtrise d'un peuple qui croyait échapper ainsi au carcan de l'Ancien Régime. C'est cette complaisance avec les pricipes d'une émancipation réelle et durable qui permit ensuite quelques succès aux vélléitaires de la monarchie avec les restaurations successives et au glissement progressif de l'idéologie bourgeoise de plus en plus loin des aspirations populairees. N'est-ce pas dans ce creuset que Marx et quelques autres ont pu très justement décortiquer le concept des classes et de leur antagonisme ?

Si l'histoire ne se répète pas, il arrive parfois qu'elle bégaye ! Et chaque Révolution, exutoire de l'insupportable pression imposée au peuple vient à triompher, il ne s'en faut guère que ses bénéfices soient rongés par une frange modérée qui s'impose comme un moindre mal... quand ce n'est pas le retour de bâton plus brutal des forces les plus réactionnaires. La Commune de Paris avait institué l'école de la République. Mais on ne retient le plus souvent aujourd'hui que celle de Jules Ferry dont la générosité des principes de l'école publique, gratuite, obligatoire et laïque est à rapporter aux exigences d'une bourgeoisie pour laquelle le développement de ses entreprises dans la Révolution Industrielle exigeait des "nouveaux esclaves" un minimum de savoir pour savoir faire. 
La Révolution du Plan Langevin Wallon au sortir de la seconde guerre mondiale n'a pas eu lieu même si quelques uns de ses principes ont tenté de germer. Bien plus que la démocratisation, c'est la massification scolaire qui a prévalu à la fin du XXème siècle et c'est dans ce même temps que l'égalité des chances a pris le pas sur l'égalité. Et tous les discours généreux et justes sur la différence ont surtout servi à valider les différences les plus insupportables comme préceptes intangibles.

Est-il si curieux que depuis plus d'un siècle, chaque fois qu'une inspiration populaire et l'exigence du progrès social bien partagé venait au pouvoir c'est la couche molle d'une gauche de la résignation et du compromis qui en ruinait l'espoir.
1936 et la guerre d'Espagne, 1938 et Munich, 1947 et la fusillade des grévistes, Guy Mollet et la Guerre d'Algérie, l'Europe des marchands avec Jacques Delors, l'OMC avec Pascal Lamy avant le FMI de DSK... 
Le processus de décentralisation entamé dans les années 80 de Mitterrand vient à point pour satisfaire les appétits du monde de la finance pour qui l'Etat est le buttoir suprême. Le dogme du "moins d'Etat" devient quasi universel...  Après la révolution monétaire de Giscard en 1972, les freins sont desserrés pour que les socio-démocrates de toute l'Europe jouent la carte de l'alternance tranquille avec les conservateurs en instituant un social libéralisme dans un processus électoral qui désespère les peuples (abstention de plus en plus massive).

Pour refermer la boucle de Condorcet dont les socialistes d'aujourd'hui se réclament dans quelques cercles de réflexion en France, ne doit-on pas constater que le pouvoir politique est aujourd'hui pollué, confisqué 
  • au détriment de ceux qui fondent leurs opinions d’une opinion étrangère, l'illusion de Liberté.
  • par une minorité qui s'accaparent l'accès à la raison pour mieux rester maîtres de ceux à qui on octroie généreusement le droit de les croire, l'ombre de l'Egalité. 
  • au détriment de ceux qui croient que des opinions de commande sont d’utiles vérités en confondant pour leur propre perte Fraternité et courtisanerie.
C'est à l'aune de cette connaissance que j'examine les velléités réformatrices du gouvernement français qui ne sont qu'autant de préfigurations d'abandon dans une forme de révision idéologique libérale.
  • La réforme de l'école signe la perte de la dimension nationale de l'Education et masque un désengagement de l'Etat qui va laisser exploser ses ravages dans une école de la République devenue laboratoire des différences dans les mains d'élus alchimistes cuisinant le "Projet Educatif de Territoire"...
  • L'acte III de la décentralisation satisfait les ambitions des pouvoirs régionaux au détriment de la démocratie locale et du pouvoir régulateur de l'Etat...
  • L'absence d'inflexion du processus d'intégration européenne signe la perte de la démocratie politique à l'échelle du continent et ouvre un nouveau cycle calé sur la différenciation et la concurrence entre les peuples...
Qu'y-a-t-il de Gauche dans tout ça ? Si vous ne trouvez rien, allez chercher dans la réforme des retraites avant d'examiner les résultats de l'élection législative partielle de Villeneuve sur Lot.

lundi 17 juin 2013

A toute vapeur...

A droite toute ! François HOLLANDE a lancé sa petite locomotive rose dans le mur d'en face à toute vapeur...

Résultats de l'élection législative partielle de Villeneuve sur Lot (éléments).
2012
10 candidats
suffrages % exprimés
Parti Socialiste 22572 46,86
Front de Gauche 2169 4,5
Les Verts 977 2,03
total 25718 53,39
UMP 13006 27
Front National 7566 15,71
total 20572 42,71
Abstention 27381 35,85
2013
17 candidats
suffrages % exprimés
Parti Socialiste 7782 23,69
Front de Gauche 1670 5,08
Les Verts 914 2,78
total 10366 31,55
UMP 9431 28,71
Front National 8552 26,04
total 17983 54,75
Abstention 40675 54,12
Evolution 2013/2012
suffrages % exprimés
Parti Socialiste -14790 -23,17
Front de Gauche -499 0,58
Les Verts -63 0,75
total -15352 -21,84
UMP -3575 1,71
Front National 986 10,33
total -2589 12,04
Abstention 13294 18,27

Que retenir de cette expérience consécutive à quelques autres déconvenues du PS dans les élections partielles ?
La lecture des résultats de l'élection qui désignera le successeur de Jérôme CAHUZAC ne souffre guère d’ambiguïté :
  • Abstention en hausse de 50% en passant de 27 à 40 000
  • effondrement du PS qui perd près des deux tiers de ses suffrages de plus de 22000 à 7700.
  • Effritement de l'UMP qui perd un quart de ses suffrages mais progresse de plus d'un point en pourcentage
  • Même chose pour le Front de Gauche et les verts qui perdent en voix mais progressent très légèrement en pourcentage des exprimés.
  • Progrès du Front National en voix (près de 1000) et en pourcentage (10%),
Le PS entraîne la gauche dans sa chute en même temps que le FN fait progresser la droite.
Avec le même candidats pour ces principales formations le scrutin offrait un choix plus large qu'en 2012 avec 7 candidats de plus (17 au lieu de 10). L'effet éparpillement  fait passer le total de ces 5 formations principales de 95 à 85 %
Il pénalise peut-être un peu la gauche, mais ne porte guère préjudice à la droite.

Des voix s'élevaient dès hier soir pour fustiger l'éparpillement des formations de gauche de la majorité présidentielle... sous entendu, si les Verts et le Frant de Gauche avaient roulé sous la bannière socialiste, le candidat du PS n'aurait pas été éliminé au premier tour...
Ceux-là sont justement responsables de ce résultat calamiteux. Car il serait trop facile pour le pouvoir en place à l'Elysée comme à Matignon et à la tête des deux assemblées parlementaires de se cacher derrière l'effet Cahuzac et la "division" de la gauche. 
Comment peut-on espérer au Parti Socialiste conserver des résultats électoraux satisfaisants avec un président de la République dont la cote de popularité a plongé à moins d'un tiers de satisfaits tellement la politique qu'il mène s'éloigne des espoirs qui portaient son élection et tant elle est obéissante aux injonctions européennes pour la figer dans le carcan libéral.
Que le "scandale Cahuzac" ait joué, c'est évident dans le coup de pouce donné à l'extrême droite qui a beau jeu aujourd'hui de plaisanter sur le "front ripoublicain" auquel son candidat va être opposé au second tour de Villeneuve sur Lot.

La prestation calamiteuse de François Hollande sur M6  dimanche soir ne risque pas de renverser la vapeur. 
Il devient insupportable pour les citoyens qui croient encore à la possibilité de mettre en oeuvre une politique de gauche en France de voir le Parti socialiste oublier les attentes de ses électeurs sitôt les élections passées pour continuer de paver son histoire d'une longue litanie de reniements. Et à chaque fois que l'opération se produit,   la retour de la droite se fait un peu plus à droite. De Chirac en Sarkozy la dernière fois préfigurerait-elle maintenant l'approche de l'extrême droite de l'UMP si proche parente de l'extrême droite tout court ?

Face à cette menace de la montée de l'extrême droite, force est de constater que la politique social-libérale des socialistes au pouvoir loin de la combattre ne fait que l'entretenir.
Quant au Front de Gauche dont beaucoup espéraient voir naître la force montante en capacité de rééquilibrer la gauche à gauche en réduisant la position hégémonique du Parti socialiste, force est de constater qu'il ne décolle guère et que le différentiel d'influence avec l'extrême droite est tel qu'il ne suscite pas encore le courant d'adhésion indispensable à l'atteinte de ses objectifs en matière de lutte contre le FN.
De plus dans la perspective des échéances électorales de 2014 et 2015, la préservation de nombreuses positions électives ne facilite pas la dénonciation des orientations droitières du PS dans sa politique nationale, européenne et internationale.

L'élection de Villeneuve sur Lot devrait interroger celles et ceux qui revendiquent un étiquette de gauche tout en supportant que chaque jour apporte son lot de licenciements et de fermetures d'entreprises... 
... qui acceptent qu'on continuent sur le modèle Sarkozy à casser les retraites et tous les fondamentaux de la solidarité républicaine réécrits dans le programme du CNR en 43-44...
... qui réclament encore plus de décentralisation pour dégueniller un peu plus la République sous les auspices de l'égalité des chances... 
... qui assurent les plus riches de la chance qu'ils ont de l'être chaque jour un peu plus au détriment des plus pauvres à qui on donne la chance de croire que c'est normal qu'ils le restent puisqu'on les aide à survivre à grand coups de dispositifs dits de "solidarité".

Certains s'imaginent que la dialectique gauche-droite est dépassée.
C'est d'autant plus facile que la définition de la gauche reste flou, molle, sans goût ni saveur, voire pire quand cette cuisine mijote dans les marmites de la droite.


Redéfinir une politique de gauche, renouer avec les valeurs qui ont porté le progrès social en France et au-delà est bien l'incontournable exigence d'aujourd'hui, tout au moins pour les communistes qui le restent.



dimanche 16 juin 2013

Attention danger !


Réagir sans attendre, ce devrait-être le mot d'ordre impératif de toute organisation syndicale ou politique attaché au progrès social. Si la bride est laissée dur le cou du gouvernement tout l'été, le résultat présenté en solution incontournable à l'automne sera CATASTROPHIQUE pour les jeunes comme pour les vieux.
Va-t-on enfin se poser la question des recettes, assiette, volume et respect des règles ?
N'y a-t-il pas des sous à récupérer sur le hold-up permanent du capital sur le travail ?

Le changement c'est pour quand avec des socialistes au pouvoir ? Le résultat de la législative partielle de Villeneuve sur Lot pour élire un député successeur de Cahuszac n'est-il pas porteur d'enseignements assez clairs ?

Résolution retraites du congrès de ST Malo du SNUipp FSU

Motion retraite : Agir pour nos retraites
Le rapport Moreau a envoyé un très mauvais signal et présage. S’il était 
repris, il constituerait une attaque frontale sur les droits des actifs et des 
retraités. Nous n'accepterons aucun nouveau recul. La reconquête des droits 
est possible et nécessaire. Il nous faudra convaincre que d'autres 
financements sont possibles pour permettre à tous les salariés et aux 
retraités du pays de bénéficier d'un système de retraite par répartition plus 
juste. 
Le SNUipp, avec la FSU s'engage à tout mettre en œuvre, dès cette fin 
d'année scolaire, pour créer les conditions de la mobilisation des actifs et des 
retraités pour la rentrée dans le cadre unitaire le plus large...

Vivre entoire sur notre terrisemble …



Dans les coulisses de l’expo !
Le vernissage de l’exposition d’art et d’artisanat d’art de l’Amicale Laïque de Tronget, samedi matin, a été l’occasion de belles et bonnes rencontres entre les exposants venus nombreux et les artisans de l’exposition qui livraient aux visiteurs l’installation qu’ils avaient réalisée en une semaine de joyeux labeur après quelques mois de préparation.
Le propos inaugural du président de l’association, outre les remerciements de coutume et les félicitations bien méritées aux artistes qui accrochent ici de fort belles œuvres, a souligné l’investissement et la qualité du travail de la grosse équipe des bénévoles bâtisseurs de l’expo.
Faire état du bonheur que chacun ressent à la retrouvaille de ce rendez-vous culturel n’est pas que formel ; c’est la manifestation d’une forme de réjouissance collective à la fois enrichissante dans le renforcement des liens de chacun avec l’art dans tous ses états et de tous dans le partage des tâches et le travail de chacun : du « vivre ensemble » qui trouve ici toute sa saveur dans la pratique, bien plus que dans n’importe quel discours incantatoire.

mercredi 12 juin 2013

30 minutes chrono !

C'est la durée d'un conseil municipal en juin 2013.
Une session ordinaire.
Le temps pour quelqu'un de lire les délibérations du précédent, et d'égrener les points de l'ordre du jour du jour !
... sans la moindre discussion sur des sujets pourtant d'importance !
... mais avec assez de bavardages, à mi voix, de ceux qui sont sur la liste d'attente, pour troubler le silence.

Réforme territoriale, suppression des communes ? Pas possible !
Comment voulez-vous supprimer RIEN ?

Mais la magie de la "démocratie locale" opère, et, de tout ce silence il ressortira quand même des délibérations à lire en ouverture du prochain conseil, précédant le grand silence, troublé par les mêmes bavardages irrespectueux... et duquel il ressortira quand même des délibérations à lire en ouverture du conseil suivant, précédant le grand silence, troublé par les mêmes bavards irrespectueux... et duquel il ressortira...

La sagesse populaire, et républicaine à la fois, dit que la politique de la chaise vide est la pire de toute. Non ; celle de la chaise pleine de vide est encore plus pitoyable.

mardi 11 juin 2013

Investir !

Le fric roi n'a jamais eu d'état d'âme, la brutalité méprisante des grandes fortunes d'hier en témoigne à longueur de romans réalistes... Aujourd'hui le décervelage est devenu tel que rien ne semble en capacité de faire broncher les neurones du bon sens, du respect, de la justice, de la vie tout court dans une société déshumanisée. 
Les boîtes mail regorgent de pub tout comme celles du facteur de la poste ; et parmi celles qui tombent    depuis quelques temps il en est une qui mérite le détour. On la retrouve à cette adresse .
Il s'agit d'un message de prestataire de service marketing qui "chasse " la clientèle à démarcher pour le compte des financiers qui cherchent à harponner des "investisseurs"... et à ce niveau on fait du fric avec le traitement de l'information supposée générer du profit sur le client récupéré...
Pour en revenir au fond, il s'agit d'une proposition d'investissement dans les EHPAD...
Le texte même de l'annonce en dit plus long que le moindre commentaire : 

vendredi 7 juin 2013

Indispensable RIPOSTE

Communiqué des organisations de retraités : UCR-CGT, UCR-FO, FSU-Retraités, UNIR-Solidaires 
Les organisations de retraités de la CGT, FO, FSU, UNIR-Solidaires ont pris connaissance des préconisations du rapport de Yannick Moreau. Elles considèrent qu’il s’agit d’une attaque frontale contre le pouvoir d’achat des retraités dont le récent rapport de la DREES soulignait la dégradation :
  • sous-indexation des pensions, annoncée sur trois ans, alors que les revalorisations actuelles ne maintiennent pas le pouvoir d’achat, 
  • hausse de la CSG pour les retraités à hauteur de 7,7%, ce qui représenterait une ponction de 1,7 milliard d’euros sur les retraites, qui s’ajouterait à la taxe de 0,3% mise en œuvre au 1er avril, à la non revalorisation des barèmes d’impôt et à la suppression de la demi-part pour les veufs, veuves et isolés, 
  • suppression de l’abattement fiscal de 10%, ce qui accroîtrait la charge fiscale de millions de foyers retraités, 
  • sous-indexation des salaires pris en compte pour le calcul de la retraite (on cotiserait plus pour avoir moins !). 
L’ensemble de ces mesures correspond à une volonté d’accélérer la baisse du pouvoir d’achat des retraités et répond aux exigences de la Commission de Bruxelles. 
Par ailleurs, l’allongement de la durée de cotisations préconisé par le rapport Moreau reviendrait à pousser les salariés à retarder leur départ ou à percevoir des retraites minorées et les modifications du mode de calcul des retraites des fonctionnaires aboutiraient à minorer les montants des pensions. 

Les organisations ci-dessus dénoncent ces propositions comme constituant une agression contre le niveau de vie des retraités, en contradiction avec la réponse le 5 avril 2013 du Président de la République reçue par elles, disant que : « le Président de la République entend mobiliser tous les efforts nécessaires pour répondre au mieux aux besoins et aux attentes exprimés par les personnes retraitées, s’agissant notamment de l’amélioration de leur pouvoir d’achat ».

Dès à présent, les organisations ci-dessus s’engagent à informer et mobiliser les retraités, afin d’organiser la riposte. Elles décident, d’ores et déjà, de s’adresser aux groupes parlementaires pour exprimer leurs revendications.

Paris, le 6 juin 2013

Privilège ?

J'aurais aimé que la banque mutualiste que mon grand-père a contribué à faire naître retrouve son caractère mutualiste, qu'elle se concentre sur le métier de la banque au service de ses usagers et du développement intelligent des territoires.
La course à l’échalote de la financiarisation capitaliste à laquelle participe activement le Crédit Agricole avec ses filiales ne fait que nourrir les crises qui mettent à mal la grande masse de ses usagers dans le domaine économique comme sur le volet social.
Quant à la vocation "agricole" d'une banque "verte", l'observation tendrait à montrer une orientation particulièrement néfaste au maintien d'une agriculture paysanne respectueuse de la terre et des hommes au profit d'une industrialisation qui dé saisit les travailleurs de la terre de leur choix professionnels désormais plus attachés à la spéculation boursière qu'à la satisfaction des besoins alimentaires de l'humanité.

Ce sont les quelques commentaires que j'ai laissé en conclusion de l'enquête que ma banque proposait à l’initiative de son service "qualité" sur "l'interlocuteur bancaire privilégié".
Le concept flatteur abuse-t-il beaucoup des "clients" désormais habitués aux "privilèges" et aux "avantages" des marchands d'illusions qui leur font miroiter une offre très particulière et dont il faut profiter vite...

La banque n'est pas par nature une affaire privée ; le service public de la monnaie d'échange est assez facile à concevoir dans un système de gestion de flux et de stocks des richesses particulières et collectives. Le seul usage du prêt assorti d'un intérêt justement rémunérateur permettrait de couvrir les frais... Point n'est besoin de servir la messe aux diables de la spéculation.

Qui donc aurait à s'en plaindre ? sinon les rentiers ! et n'est-ce pas là justement une espèce à éradiquer pour redonner au peuple l'espoir d'une destinée plus juste et plus libre.

samedi 1 juin 2013

Le respect

Le respect des hommes commence par le respect des mots.
La liberté n'est pas proche parenté du libéralisme...
L'égalité ne doit rien a l'égalité des chances...
Et la fraternité ne ressort pas de tous les artifices déployés par des pouvoirs qui étranglent la citoyenneté...
La langue de bois politicienne qui ne vise qu'à se dorer le blason est bien exemplaire de l'irrespect des hommes citoyens.