lundi 30 mars 2015

pour l'autodétermination

merci à Philippe Geluck pour l'emprunt ...

L'éclipse



Ce 29 mars a parachevé les dégâts du bouleversement électoral de la semaine passée. La droite regagne largement son terrain perdu ; l'extrême droite submerge les consciences... La gauche est dite victime de ses divisions...
Comme pour profiter utilement du spectacle de l'éclipse du soleil il y a peu, ne serait-il pas nécessaire, pour analyser le phénomène électoral des départementales, de se munir d'un filtre qui évite l'éblouissement, voire même la brûlure du sens.

Pas plus que la petite lune froide ne fait véritablement disparaître un soleil bien plus gros qu’elle dont 'elle masque un instant les éclats à nos yeux, les vieilles lunes de la droite bourbonnaise se félicitant bruyamment à tort dans un département dont les racines de gauche ont encore fait montre de leur solide ancrage. Tout au plus ces vieilles lunes profitent-elles de l'occasion pour obscurcir un paysage politique dans lequel les demi-teintes sont depuis longtemps plus à la mode que les couleurs franches.

C'est du côté de la scène politique et du spectacle que les titulaires du rôle se passent le relais. Derrière un rideau de scène désormais bleu, la mise en scène du scénario des nouvelles compétences du conseil départemental exécutant les commandes d'un Etat conduisant à droite ne devraient pas poser trop de problème à de nouveaux élus qui ont aussi à cœur de réduire la dépense publique avec moins de fonctionnaires et qui naturellement "aiment l'entreprise" autant que Valls et Macron réunis.

samedi 28 mars 2015

Point de vérité sans utopie

C'était en mars 2011 que France2 proposait "L’Atlantide, une histoire du communisme", un documentaire réalisé par les journalistes Maurice Failevic et Marcel Trillat. Un document sans naïveté ni concession qui mériterait bien d'être revu aujourd'hui par celles et ceux qui rangent le communisme au placard de l'histoire ou...






C'est l'histoire d'une vie aujourd'hui malmenée de l'intérieur-même ; d'un idéal bradé au moins offrant quand elle n'est plus que l'accessoire d'un jeu électoral dont les dés sont pipés dans une tourmente médiatique où l'image et l'apparence ont tué les idées.
C'est l'histoire d'un temps où l'organisation politique, le parti s'affichait sur les les murs et les documents électoraux...

L'idéal communiste reste pour qui est respectueux de son histoire, sans compromis, ni sur l'analyse critique des errements du stalinisme, ni sur la dissolution du projet collectif dans la médiocrité de quelques ambitions personnelles.

C'est un siècle d'histoire paradoxale que les journalistes Maurice Failevic et Marcel Trillat on cherché à comprendre en décryptant les ressorts de l’engagement communiste. En retraçant les événements historiques fondateurs, en rencontrant des militants de la première heure, ils rendent compte avec force des immenses espoirs qu’a porté l’idéologie communiste, de l’exaltation quasi religieuse qu’elle a pu susciter.

Il n'est pas inutile de prendre trois heures de son temps pour éclairer d'un jour cru la vanité des débats politiques d'actualité et les gesticulations de quelques pales copistes.

vendredi 27 mars 2015

Un tiers de siècle après...

Coïncidence !
C'est un tiers de siècle passé depuis qu"en 1981 la gauche française arrivait au pouvoir avec l'élection de Mitterrand à la présidence de la République sous les couleurs de l'Union de la Gauche...
C'est un tiers de siècle après la première vague de l'informatique "grand-public" que les réseaux dits "sociaux" explosent. Le numérique a depuis ces années là changé l'usage du pouce de l’auto-stoppeur qui tapote aujourd'hui l'écran tactile du smartphone pour trouver son co-voiturage en préparant l'arthrose prochaine du doigt plus court que les autres.
Le temps passé est approximativement celui d'une génération et cette mesure n'a rien d'anodin ; avec ces trois décennies on peut aujourd'hui identifier trois "sous-générations" dont les usages du numérique ont impacté la vie domestique ou professionnelle de différentes façons.
La première phase a encouragé les deux comportement extrêmes vis-à-sis de la nouveauté : l'enthousiasme des plus curieux partant à la découverte d'un "nouveau monde" et à l'opposé l'opposition  craintive à l'inconnu. Entre ces deux pôles la grande masse restait indifférente ou simplement spectatrice amusée de ces nouveaux gadgets.
La seconde a subi l'intrusion du numérique qui bouleverse les pratiques professionnelles et le monde du travail, la troisième s'en accommode en initiant des rapports à la connaissance et des échanges interpersonnels  nouveaux. 

jeudi 26 mars 2015

Tra la la la lère



Il ne fait pas dans la dentelle des coiffes bigoudènes, la chanson de Gilles Servat décoiffe dans un temps où le soit-disant "politiquement correct" déconsidère la parole politique et où la lutte des places voudrait faire oublier la lutte des classes.

Gilles Servat avait déjà enregistré sa chanson en 1972, quarante ans plus tard il y ajoute les deux derniers couplets...

LES PROLÉTAIRES

Y'a des pétroliers super
Qui foutent le deuil sur l'onde.
Avec 10 hommes d'équipage,
On s'en va au bout du monde.
Avant, il en fallait 30,
C'était pas rentable,
En voilà 20 au chômage !
Les prix seront plus supportables.
Mais de tous ces matelots,
Qu'est-ce qu'on va en faire ?
Mais de tous ces matelots,
Qu'est-ce qu'on va en faire ?
Ils s'en iront à la ville a la la la lair
On les mettra à l'usine.
On manque toujours de prolétaires

Assez travaillé pour soi ;
La petite exploitation, c'est pas rentable
20 ans de retard.
Fort de la compétition.
Il y a trop d'agriculteurs.
C'est pas raisonnable.
Quelques millions au chômage
Et l'Europe verte sera viable.
Mais de tous ces paysans
Qu'est-ce qu'on va en faire ?
Mais de tous ces paysans
Qu'est-ce qu'on va en faire ?
Ils s'en iront à la ville tra la la la lair
On les mettra à l'usine.
On manque toujours de prolétaires !

Et toi, petit commerçant,
Tu mourras d'la TVA.
Mais si on aide ces gens-là,
La bombe, comment on la fera ?
Le petit commerce doit mourir,
Il est pas rentable.
Va t'en au supermarché,
Les prix seront plus supportables.
Mais de tous ces commerçants,
Qu'est-ce qu'on va en faire ?
Mais de tous ces commerçants,
Qu'est-ce qu'on va en faire ?
Ils s'en iront à la ville tra la la la lair
On les mettra à l'usine.
On manque toujours de prolétaires !

A Nantes, à Rennes ou à Brest,
Du travail, il n'y en a guère.
Ils voudraient rester chez eux.
Alors comment faire ?
Déplacer toutes les usines ?
C'est complètement con !
Eux ! Qu'ils viennent dans la capitale.
Pour le patron, c'est plus valable.
Mais de tous ces immigrants,
Qu'est-ce qu'on va en faire ?
Mais de tous ces immigrants,
Qu'est-ce qu'on va en faire ?
S'ils viennent dans la capitale, tra la la la lair
Même en faisant plein de fonctionnaires,
Y' aura toujours trop de prolétaires !



S'il y a trop de chômeurs,
Y'aura du désordre.
Il faudra des policiers
Pour maintenir l'ordre.
Hitler le disait déjà :
"Un chômeur c'est pas rentable.
Un soldat, ça coûte moins cher.
Et c'est bien plus raisonnable."
Mais de tous ces policiers,
Qu'est-ce qu'on va en faire ?
Mais de tous ces policiers,
Qu'est-ce qu'on va en faire ?
Ils s'en iront à la ville, tra la la la lair,
Taper sur les ouvriers,
Taper sur leurs frères.
Ils s'en iront à la ville, tra la la la lair,
Taper sur les ouvriers,
Taper sur leurs frères !

dimanche 8 mars 2015

la guerre des mondes


Elise Lucet embarrasse le patron de Huawei par puremedias

La vidéo de cette interview inattendue illustre bien la difficulté que peuvent rencontrer les journalistes en investigation face aux blindages des tenants du pouvoir, qu'il soit économique ou politique.
L'essentiel de la presse réduite au rôle toutou emblème de "La voix de son maître" au siècle dernier est en relais des thèses et antithèses officielles, du roi et de son fou - fut-il futile sur canal+-, pour mieux embrumer les esprits en réduisant le champ de vision des citoyens autour du centre gris, gris bleu à droite et gris rose à gauche.
L'épisode tragique de l'assassinat d'un opposant russe illustre à quel point il est facile de formater l'opinion en faisant d'un responsable politique d'extrême droite dont l'ampleur électorale doit être de l'ordre du demi pour-cent le principal opposant d'un régime quand les communistes contestant effectivement l'orientation gouvernementale représentent près de 20% de l'électorat...
Le monde du pouvoir est impénétrable, ce qui s'y cache ne regarderait personne, et les petits arrangements ne se font qu'entre amis. DSK et d'autres ont montré à quel point le fric qui pousse l'ambition au plus haut rend difficile le respect de quelques règles élémentaires du comportement. Après, l'exemple du dérèglement  venant d'en-haut, au plus petit niveau municipal, quelque apprenti branquignol peut bien se présenter à une élection tout en sachant que sa situation professionnelle lui interdit... un petit jeu de chaises musicales bien orchestré suffira à réparer l'accroc à l'éthique... Et surtout la situation d'élu devenant la rente de situation où la compétence est inversement proportionnelle à la sincérité de l'engagement le divorce citoyen se prononce désormais sans consentement mutuel laissant le jeu électoral se jouer entre les derniers naïfs à n'avoir pas compris que leurs favoris vivent sur la bête.
Quand les élus déconsidèrent la démocratie comme ils le font trop souvent aujourd'hui, se parant d'un costume qui leur est bien trop grand, disant blanc pour mieux faire noir, trichant, trompant, fourbes et lâches, ils préparent le retour de la bête immonde. 
Et les tenants du pouvoir économique, en ces circonstances, ne sont guère plus fréquentables que ceux qui fustigeaient jadis les orientations du Front Populaire au point de lui préférer Hitler. 
Seuls les peuples de France, d'Europe et du monde tiennent entre leurs mains les rênes du changement, désormais dessiné hors des institutions qui en ont trop peur.
L'internationale  sera un jour l'hymne des peuples du monde dès qu'ils auront  fait leur la différence entre réforme et révolution en conjurant leur propre peur. 
Comme Elise Lucet met la preuve sous le nez de l'embarrassé, les électeurs peuvent déposer dans l'urne de toutes les élections le  bulletin qui éclaire l'imposture candidate.


lundi 2 mars 2015

La géométrie variable

Les élections départementales ont au moins le mérite, dans la pseudo-campagne qui précède le scrutin prochain, d'apporter de l'eau au moulin de ceux qui souhaitent la disparition de l'échelon départemental.
Le seul enjeu perceptible est circonscrit dans la conservation ou le gain d'une position d'élu sur la seule bonne mine des concurrents. De programme politique il n'en est guère question, de bilan valorisé pas plus, les argumentaires incolores et interchangeables montrent à quel point la réforme territoriale issue de plusieurs décennies d'une décentralisation réduite au seul profit du désengagement de l'Etat a rendu les élus départementaux impuissants à conduire une politique lisible et orientée. 
Simples exécutants dociles, et sous la contrainte des moyens dévolus, ils alimentent au quotidien la machine à désintérêt ; belle aubaine pour les chercheurs d'emploi glorieux et parfois précaire aux étiquettes souvent trompeuses.

Jadis les élections étaient "politiques" ; elles faisaient s'affronter des conceptions de la vie et de la conduite des affaires publiques un tantinet différentes... La bonne mine suffisait à peine, il y fallait quelques idées, privatisations à droite et nationalisations à gauche, peine de mort à droite et abolition à gauche, coopération à gauche et concurrence à droite, service public à gauche et service au public à droite...
Ce bon vieux temps des antagonismes n'a pas survécu à l'adoration du dieu consensus, des arrangements au centre qui font rouler la gauche à droite et la droite dans le fossé.
N'est-ce pas un peu pour ça que plus de la moitié des citoyens votent aujourd'hui avec leurs pieds, indifférents à ce qui sort des urnes, quand ceux qui en sortent ont depuis longtemps oublié qu'ils ne sont qu'eux.