samedi 31 janvier 2015

Permis d'éconduire

Loi Pacron ou loi matron, la réalité dépasse l'affliction.
Vous êtes hébété, incrédules... vous feuilletez le calendrier du facteur à l'envers, à l'endroit... Mais non, nous sommes bien fin janvier et c'est toujours l'hiver dans l'hémisphère nord, le Premier Avril -jour du poisson-, c'est bien dans soixante jours...
Et pourtant vous avez appris aujourd'hui que pour le bonheur du monde et plus précisément pour raccourcir les délais de passage de l'examen du permis de conduire, à défaut d'inspecteurs en nombre suffisant, il pourrait être fait appel aux postiers !
La direction de la Poste n'a certainement pas supprimé suffisamment d'emplois pour corriger l'insupportable désœuvrement des postiers au point de leur proposer un petit job d'appoint...
Les dernières statistiques du chômage n'ont certainement pas poussé les compteurs assez loin pour s'imaginer qu'on pourrait éventuellement prélever quelques centaines de sans emploi parmi tant de millions et leur ouvrir l'opportunité d'un recrutement avec formation à la clé...
Il est vrai que dans un pays où le recrutement des enseignants passe parfois par Pôle Emploi et même par les petites annonces sur le site "Le Bon Coin" il ne faut plus s'étonner de rien.

Alors prenons les grands auteurs penseurs de tels projets au mot, au pied de la lettre, comme diraient les facteurs du permis de conduire !
Que le ministère des affaires sociales, s'il existe, réquisitionne les chauffeurs de bus et les gérants de bistros ou bergers des Landes -eux au moins voient les choses de haut- pour traiter les dossiers de retraite du Nord, de la Picardie et d'ailleurs qui ont parfois aussi plusieurs mois de retard avant que les retraités touchent la pension qui leur est due...

... Et dans le monde démocratique de demain le recrutement des grands élus et des grands ministres se fera dans les petits espaces ordinaires de la vie, des ateliers et des bureaux.
Un ouvrier ministre après quelques jours de formation, ça peut se faire s'il ne devient pas ministre ouvrier.
Une employée modèle réputée député ça existe même déjà sans doute, mais un jeune demandeur d'emploi président ça aurait de la gueule... mais aussi un gros défaut, ça laisserait à croire que c'est possible !

Trêve de plaisanterie, l'urgence est bien à la promotion d'une 6ème République qui remette les idées et les gens en place, ne serait-ce qu'avec un nouveau droit citoyen : celui d'éconduire celles et ceux qui trahissent trop honteusement les promesses de leurs engagements. Il est grand temps de redonner au peuple des citoyens la maîtrise de leur avenir en l'arrachant aux griffes des puissances d'argent qui le confisquent par l'entremise des quelques marionnettes agitées au bout du fil.

mardi 27 janvier 2015

Société ou communautés

La question des nouveaux rythmes scolaires avec l'instauration des activités des temps périscolaires confiées à la diligence des mairies montre à quel point les dés sont pipés et le débat dévoyé.

Quelle est la question de fond, celle de la réussite scolaire des élèves, une réussite de tous et non pas de quelques uns, ou celle d'une réforme économique de l'éducation nationale ?

Au point où nous en sommes la réponse est évidente : la réussite agitée en paravent des mesures d'austérité qui continuent de frapper le tissu scolaire piloté depuis les tours parisiennes n'est qu'un avatar du dispositif.
Au fond l'important était bien de déporter vers les collectivités une part de responsabilité de l'Etat garant de l'unité nationale du service public d'éducation. La municipalisation de l'école, prélude à son inter-communalisation, regroupements pédagogiques à la clé va apporter sa contribution à la désertification rurale et à la ghettoïsation des quartiers. La concurrence devient la règle entre les collectivités qui vont devoir arbitrer entre les TAP et les gilets pare-balle des garde-champêtres. Les pauvres continueront de se contenter d'un peu de garderie avant de rentrer à la maison avec le bus de ramassage, d'autres goûteront aux joies du centre équestre pour peu que les parents mettent la main au porte-monnaie.
A un moment où des événements dramatiques ont réveillé quelques consciences citoyennes dans la révélation du délabrement de pans entiers de notre société relégués hors les murs de la ville des riches, ne faudrait-il pas se poser la question de fond - comme les résistants du CNR l'avaient fait dans la rédaction du programme du CNR sous l'occupation nazie-, celle de la société que nous voulons.

Les nouveaux rythmes en question au Sénat

Des nouveaux rythmes qui fatiguent encore plus les enfants et qui ne constituent pas le tremplin dont ils ont besoin, par Michel Le Scouarnec Sénateur du Morbihan.

Une vraie question de fond, celle du projet de société...

Par Michel Le Scouarnec / 22 janvier 2015

publié sur le site du Réseau école du PCF
Penser un projet pour l’école, c’est penser un projet pour la société, pour son avenir. Beaucoup reste à faire pour plus et mieux d’école.
Des changements devaient être opérés, mais répondre aux inégalités culturelles et éducatives est un défi encore loin d’être gagné. Après deux années d’expérimentation – tout du moins dans certaines communes –, il serait opportun et instructif de dresser un premier bilan des activités proposées dans le cadre des temps d’activité périscolaire, ou TAP, afin d’examiner l’implication des équipes enseignantes, l’appréciation et la participation des parents.

Comptez-vous établir, dès la fin de cette année, une première évaluation du dispositif ?

Par ailleurs, cette réforme a affecté les collectivités au niveau tant organisationnel que financier. Le coût médian de trois heures d’activités périscolaires s’élèverait au moins à 150 euros par enfant et par an selon les territoires – je songe notamment aux îles ou aux zones de montagne, où difficultés budgétaires se conjuguent avec difficultés géographiques.

Le fonds d’amorçage, même pérennisé, ne suffira pas aux communes déjà exsangues – surtout aux plus pauvres –, même si des mutualisations, dans certains secteurs, ont constitué un premier élément de réponse.

Que comptez-vous faire pour permettre aux territoires d’assurer convenablement cette mission de service public et, surtout, éviter de creuser de nouvelles inégalités, ce qui serait dramatique ?

Quel est l’apport du tissu associatif local ? Que dire aussi de la situation d’emploi et de rémunération des personnels recrutés pour quelques heures ? Encadrer des enfants nécessiterait une formation adaptée et rétribuée à sa juste valeur.

Quel espoir pouvez-vous donner à tous ces acteurs qui agissent en faveur de la réussite de nos enfants ? Pourriez-vous nous informer sur les modalités d’exercice de leurs missions et de leurs contrats ?

Ma dernière question portera sur l’évaluation du bénéfice scolaire de cette réforme. Même s’il est un peu tôt pour tirer des conclusions définitives, quel est le profit pour l’apprentissage et la réussite des enfants ? Ne fallait-il pas envisager une réforme plus globale, mieux concertée et plus respectueuse des rythmes de vie des enfants ? (Applaudissements sur les travées du groupe CRC – Très bien ! et applaudissements sur les travées de l’UMP.)

Maladie honteuse

La politique serait-elle devenue maladie honteuse pour qu'à ce point les élections ne se profilent que derrière le paravent de quelques tractations politiciennes. Tout l'un ou tout l'autre ! Soit l'opinion est abreuvée de sondages et offerte aux gesticulations démagogiques de "primaires" pendant des mois... soit c'est l'omerta, on n'en dit rien, parce qu'on ne sait pas encore, le partage du gâteau en gestation sous les urnes suppose tellement d'ajustements particuliers !
Dans un cas comme dans l'autre pas question de programme ou de ligne politique mis à l'épreuve du débat public. On a bien le temps de savoir pour qui voter sans avoir besoin de savoir pourquoi.
Réforme territoriale, réforme du processus électoral, refonte des circonscriptions électoral, nouvelle répartition des "compétences"... De la même façon qu'aujourd'hui les sondages affichent une opinion publique favorable à la loi Macron à plus de 60% dans une population qui n'en connait pas la première ligne, les citoyens électeurs du scrutin départemental qui va se dérouler dans quelques semaines sont bien tous incapables de savoir quelles sont les frontières de leur nouveau canton, pas plus qu'ils n'ont compris pourquoi la carte était ainsi redessinée... Dans ces conditions, est-il bien nécessaire qu'ils sachent qui va briguer leur suffrage et pour quoi faire après ?
La dimension politique de l'élection s'efface complètement, la réduisant au choix de quelques notabilités accrochant au revers trop étroit de leur veston les insignes de présidence comme gradés de l'armée russe se couvraient la poitrine... tout en discourant cela va de soi sur le non cumul des mandats et la démocratie participative.
Grands cantons, grandes régions, les électeurs auront enfin de grands élus pour conduire leurs grands projets loin du grand peuple des abstentionnistes.
Pourquoi ?

lundi 26 janvier 2015

Victoire sur le dette

Les Grecs votent et mettent les libéraux européens aux abois !
Y a-t-il vraiment péril en la demeure ?
Les commentateurs de tous poils parlent de "gauche radicale" à propos du mouvement SYRIZA qui remporte l'élection et rate la majorité absolue des députés à 2 sièges près. Soit. Pour appuyer son gouvernement sur une majorité parlementaire Alexis Tsipras doit composer avec d'autres forces politiques.
Le parti socialiste ressort complètement affaibli de ce scrutin avec 13 députés (perte de 8,5% et de 20 sièges).
Avec 15 députés, le parti communiste gagne 1% et 3 sièges depuis les élections de juin 2012.
Entre mai et juin 2012 les communistes avaient perdu 4% et 14 sièges pendant que Syriza gagnait 10% et 19 sièges.

Législatives en GRECE 2009 mai-12 juin-12 2015
% sièges % sièges % sièges % sièges
Pasok 43,9 160 13,2 41 12,3 33 4,7 13
Syriza 4,6 13 16,8 52 26,9 71 36,3 149
KKE 7,5 21 8,5 26 4,5 12 5,5 15
total gauche 56 194 38,5 119 43,7 116 46,5 177

De 1981 à 2009, le parti socialiste (PASOK) a dominé la gauche en rassemblant entre 38 et 48% des électeurs. Sur cette période ils ont dirigé 7 des 11 gouvernements successifs en alternance avec la droite.
Dans la lignée de l'évolution des socio-démocrates européens vers un social-libéralisme qui les conduit à participer à des gouvernements de coalition avec la droite comme en Allemagne, et dans la ligne de la politique libérale de l'Europe comme les socialistes français, les socialistes grecs payent aujourd'hui leur dérive politique à droite.
Le nouvel équilibre à gauche se fait au profit du mouvement Syriza qui laisse à sa gauche un parti communiste hors d'une majorité parlementaire qu'il compose avec un parti de droite ultra conservateur et pro religieux.
Curieux, cet attelage peut interroger sur les intentions à long terme et la solidité de la coalition...
C'est sur le contenu des mesures gouvernementale que chacun pourra se faire une idée de la réalité des perspectives de changement pour sortir le peuple grec de l'enfer dans lequel les remèdes de la finance mondiale et européenne l'avaient plongé.

A voir les gesticulations des "zéconomistes zexperts" les Grecs ont peut-être fait le bon choix en refusant le bâillon économique qu'on leur imposait.
Quant à la dette de la Grèce, un grand spécialiste rabâche depuis ce matin que la part de la France dans la dette de la Grèce est de l'ordre de 40 milliards... pensez donc près de 700 € par tête de français, bébés compris ! Belle supercherie que cette présentation qui oublie l'étalement du remboursement de la dette ; mais encore pire, ce grand spécialiste ne verse pas la moindre larme de crocodile sur la même somme qui est sorti des finances publiques de la main du gouvernement pour aller dans les caisses des entreprises sans guère de contreparties en terme d'emploi au vu de l'évolution de la courbe du chômage... 

Pour les plus perspicaces on peut aussi évoquer, face aux rodomontades de Mme Merkel les dettes restant impayées de l'Allemagne à la Grèce du fait du pillage de ses richesses et des dommages causés par l'occupation allemande d'avril 1941 à 1944 : l'estimation  de l'ensemble s'élèverait à plus de 150 milliards d'euros (sans les intérêts !). Daniel Cohn Bendit la réduit au plan "moral" à plus de 80 milliards. Ce qui n'est déjà pas rien.

Le laboratoire de l'expérience grecque mérite d'être suivi de près pour en débusquer les faux-pas et en faire prospérer les espoirs pour tous les peuples emprisonnés derrière les grilles de l'austérité.

En France depuis l'an 2000 les inégalités n'ont cessé de croître entre les plus pauvres (de plus en plus nombreux) et les plus aisés (de plus en plus riches).
Extrait de l'observatoire des inégalités :
"Entre 2001 et 2011, le niveau de vie moyen annuel des 10 % les plus pauvres [1] a très peu augmenté : + 0,9 %, soit un gain de 70 euros, une fois l’inflation déduite. A l’opposé, celui des 10 % les plus riches a connu une nette augmentation, de + 16,4 % soit un gain de 8 115 euros.
En 2001, les 10 % les plus riches avaient un revenu 6,2 fois supérieur aux 10 % les plus pauvres. C’est ce que l’on appelle l’écart relatif. En 2011, cet écart s’est creusé puisque les plus aisés touchent maintenant 7,2 fois plus que les plus modestes. En valeur absolue, c’est-à-dire en euros, cet écart est passé de 41 580 euros en 2001 à 46 625 euros en 2011.
Non seulement les revenus des catégories aisées progressent, mais ceux des plus démunis diminuent. Entre 2008 et 2011, le niveau de vie moyen annuel des 10 % les plus riches a augmenté de 1 795 euros, alors que celui des 10 % les plus pauvres a baissé de 360 euros (voir notre article 2008-2011 : inégalités en hausse, revenus en baisse pour les plus modestes). Et la situation s’est probablement dégradée depuis 2011 du fait de la progression du chômage. On passe d’un régime de progrès mal partagé à un régime au sein duquel les différentes catégories sociales s’éloignent les unes des autres. Ceci est très différent et constitue un moteur majeur des tensions sociales."

Un jour viendra où, en France, le mouvement populaire suivra l'exemple grec en se détournant des socialistes marchands de promesses non tenues et rechercheront avec la gauche l'issue profitable de leurs difficultés. Peut-être d'autres auront précédé les français en Italie, en Espagne ou au Portugal.

Ce jour viendra ; encore faudra-t-il qu'une force politique en capacité d'accueillir et d'accompagner cet espoir de changement soit disponible... 
D'abord garant de  l'affaiblissement des communistes, le Front de Gauche ne réunit pas pour l'instant les conditions d'une telle ambition. 
Tout reste à faire.

Mobilisation de l’école pour les valeurs de la République...

11 mesures pour que rien ne change ?
Quand notre capacité à vivre ensemble est mise à mal, il est légitime de se tourner vers l’école. Elle est le premier espace où se construit la culture commune d'une société. Oui, l’école doit transmettre les valeurs de la République. Elle doit surtout les construire et les faire vivre, avec la jeunesse du pays et sûrement pas contre elle. Elle le fait déjà, grâce aux efforts de tous les acteurs de l’éducation. Mais l’école subit de plein fouet les conséquences d’une politique d’austérité qui sélectionne, exclut, divise.
Croire qu’on peut répondre aux doutes et au malaise de notre jeunesse, aux difficultés des enseignants et à la volonté de vivre ensemble exprimée par des millions de Français le 11 janvier dernier par la mise en place de cours d’éducation civique et morale relève d’une grande naïveté ou d’une hypocrisie irresponsable.
Notre école est l’une des plus inégalitaires d’Europe. Trop de jeunes sont laissés sur le bord du chemin, exclus de la réussite et de la société. L’urgence est de construire l’école de l’égalité. .   La loi de refondation de l’école affirme que « tous les élèves sont également capables d’apprendre ». Ce n’est pas un empilement de mesures, pensées à la hâte et sans lien avec la refonte des programmes en cours, qui construira l’école de la réussite de tous.
Ce qu’il faut c’est un service public national de l'éducation pour rompre avec toutes les logiques de territorialisation, une carte scolaire repensée, et non des mesures de sectorisation des collèges, à la marge.
Ce qu’il faut c’est développer les pré-recrutements et donner le temps aux jeunes enseignants d’entrer dans le métier ; reconstruire une formation initiale des enseignants inscrite dans un cadre national, qui articule valeurs, théorie et pratiques dans tous les domaines ; relancer une formation continue actuellement en voie de disparition pour redonner sens au métier d’enseignant. Et pas 1000 formateurs en éducation morale et civique… pour 800 000 enseignants.
Ce qu’il faut c’est une école qui apprenne aux élèves à questionner les évidences et à réfléchir ensemble, dans la solidarité et non la concurrence. C’est l’ensemble des programmes qu’il faut refonder avec cette ambition. Ce n’est pas avec des cours de morale et des sanctions que seront respectées les valeurs de la République mais par une éducation qui crée du commun et donne des perspectives. .
L’éducation aux valeurs de la République ne peut se satisfaire de discours. Ce qu’il faut, c’est que les établissements scolaires deviennent des lieux de débats démocratiques : donner des droits nouveaux aux lycéens, créer un statut de représentant de parents. Le travail avec les familles ne peut pas se résumer à leur imposer la signature d’une charte !
L’autorité des enseignants sera reconnue lorsqu’ils pourront exercer leur métier dans de bonnes conditions. Les élèves trouveront leur place dans la République lorsque celle-ci mettra en œuvre l’égalité de tous devant l’appropriation des savoirs, donnera à chacun les moyens de maîtriser sa vie et ses choix.

L’égalité des droits est la condition du vivre ensemble. Pour l’école, pour la République, il est urgent de rompre avec l’austérité et de développer l’ensemble des services publics. Ne nous laissons pas imposer un projet de société qui nous conduit à la catastrophe: toujours plus de concurrence, de divisions et de peurs. Il est grand temps de refonder l’école, pour refonder la société !

Communiqué du Réseau école du PCF

Grâce à la GRECE

à lire sur le site de l'Huma...

Bravo et merci au peuple grec pour cette petite leçon de résistance.
Après les reniements d'une social-démocratie convertie au libéralisme la droite était revenue aux affaires pour parachever le massacre sous les auspices du FMI, de la banque centrale européenne et des autorités européennes qui, sous couvert de "sauvetage" de la Grèce lui avaient administré les derniers sacrements.
Un chômage explosé, des salaires et des retraites diminués du tiers, des services publics dévastés, des privatisations bradant le bien public aux affairistes de tous poils... 
Et ne voilà-t-il pas que la Grèce se rebiffe !
Désolant tous les oiseaux de mauvais augure du libéralisme à tout va, les électeurs grecs ont fait aujourd'hui le choix de leur sauvegarde.
Un exemple à suivre... mais pour notre France faudra-t-il attendre que la droite revienne au pouvoir pour parachever l'oeuvre de démolition économique et sociale symbolisée par la loi Macron aujourd'hui et pour réveiller les consciences anesthésiées des quelques électeurs qui choisissent de plus en plus massivement l'abstention ?

Que de temps perdu ! d'énergie gaspillée et d'espoir déçus...
Ne boudons pas ces frémissements d'un changement qui devra bien finir par s'imposer pour le bien des peuples.

mardi 20 janvier 2015

Liberté !

Les tragiques événements du début du mois de janvier placent la question de la liberté sous une lumière nouvelle. Ce dossier, rédigé avant l'attentat contre Charlie Hebdo, entend (r)ouvrir, dans une perspective communiste, un chantier à la fois vaste et central. Nous espérons que ce numéro pourra notamment contribuer à éclairer une lutte plus que jamais d'actualité : le combat pour la liberté d'expression.

Le défilé des chefs d'Etats de ce début janvier n'avait-il pas quelque chose de curieux ? La liberté se partage-t-elle entre chez soi et chez les autres ? Derrière le formidable élan populaire de solidarité dans le rejet de la violence criminelle des fous de dieu n'y a-t-il pas quelques danseurs au bal des faux-culs qui font d'autant plus montre d'égards vis-à-vis de Charlie Hebdo aujourd'hui qu'ils le laissaient mourir sans mot dire hier.
Que faut-il penser de cette débauche religieuse à propos de la disparition tragique de ceux qui ne s'y reconnaissaient pas ?
Pourquoi fallait-il que ces hommes meurent debout pour qu'on trouve ces millions sauvant Charlie.
La loi sanglante du terrorisme s'impose par la peur et la soumission à la force et faute d'idées aux armes, comme toutes les mafias, comme toutes les puissances impérialistes, comme tous les trafics, comme toutes les chapes de plomb des intégrismes religieux sur les consciences, comme toutes les dynasties capitalistes assujettissant des peuples esclaves et pillant les ressources du monde.

Plus que jamais la République doit se défendre face aux assauts conjugués de tous les marchands du temple qui font de la fortune la clé du pouvoir et de la foi son instrument accessoire.

Liberté et laïcité, respect et partage, égalité de droits et de devoirs... autant de points d'ancrage d'une réflexion à promouvoir dans l'espace citoyen pour que la révolte d'un jour face à la barbarie d'ici ne sombre pas dans l'amertume et la désillusion.

La tâche sera rude cependant si nous devions conserver des pratiques politiques et leurs supports médiatiques plus démagogiques pour préserver pouvoirs et privilèges que démocratiques au service de l'intérêt général.
La révision du modèle politique entrevue avec le projet d'une 6ème République est bien un passage obligé pour promouvoir un projet politique, économique et social émancipateur dans la lignée de l'utopie révolutionnaire.

vendredi 16 janvier 2015

Une société d'ordres

La dérive communautariste des sociétés ne doit rien au hasard. Elle est intimement liée à l'épuisement d'un modèle économique et social de la concurrence, de la compétition et de l'individualisme forcené. Ce n'est pas du fait du hasard que le thème du "vivre ensemble" revient en litanie dans tous les discours de lamentation sur l'état de notre société.
A-t-on jamais fabriqué intentionnellement plus d'exclusion, de différences classantes dans une hiérarchie de mérites illusoires qui fait de la relégation le premier modèle de domination.
Comme toujours ce sont les mouvements qui créent problème à ceux qui s'imaginent tels badauds d'avant Galilée que le monde ne peut tourner qu'autour d'eux. Les capitaux s’enfuiraient d'une France envahie par des hordes affamées de miséreux du monde... Ces flux contradictoires auraient de quoi inquiéter le bourgeois tranquille avec sa rente !
Mais ce n'est pas ainsi que le monde va, quand bien même il irait mal.
La société de classe n'a d'autre objet que de ranger dans des cases suffisamment étanches chaque groupe social selon son utilité fonctionnelle. Du rital ou du polak d'avant-hier au maghrébin d'hier et aux réfugiés d'aujourd'hui l'autre si pauvre et crève la faim ne serait donc qu'un danger après qu'on en ai tiré le profit qu'on espérait à la mine, à l'usine ou sur les chantiers de l'ombre.
Et c'est ainsi que la conjugaison illustre bien la situation :
Le patron et son DRH licencient ; les ouvriers et les employés sont licenciés. Actif d'un côté, passif de l'autre... ce n'est qu’affaire de conjugaison
La fortune et le patrimoine des privilégiés se transmettent par héritage sans beaucoup de considération pour le savoir-faire des petites mains qui les ont faits... Et parler d'ascenseur social, ou de mobilité sociale, supposerait que la société soit une et que la mobilité se fasse en son sein. 
Tant qu'un dealer gagnera mieux sa courte vie que l'enseignant qu'il fuit... tant qu'un employeur s'imaginera détenir les clés de sa réussite en étranglant la vie de ses "ressources humaines" ...
Tant que le fric s'imposera comme la seule clé du tri social des restos du cœur à Lidl, du discount à l'hyper marché, ou du marché à l'épicerie fine, l'intelligence et la raison seront malmenées par le fatalisme et la soumission obéissante aux croyances.

Comme dans la France de 1789, c'est de révolution dont le monde a besoin aujourd'hui pour secouer ses chaînes, les accommodations réformistes n'ont su montrer que leur seule vertu anesthésique ne suffisait pas à éradiquer le mal qui ronge les sociétés malades de servitude, d'inégalité et d'exclusion.
Cette belle perspective de liberté, d'égalité puis de fraternité avait été défrichée par des philosophes qui préfiguraient l'affranchissement des croyances dans un nouvel humanisme émancipateur de tous les obscurantismes.

Les terroristes d'aujourd'hui, fanatiques religieux, sont religieux avant d'être fanatiques, intégristes religieux religieux avant d'être intégristes, et si peu respectueux de la vie et de liberté des autres qu'ils acceptent de sacrifier la leur sous l'autorité de leur maître à croire.

Dans cette société, c'est la pensée qu'on assassine.

La cataracte

Baisse progressive de la vue, trouble de la vision des couleurs, gène face à la lumière vive... Les signes de la cataracte apparaissent dans la grande majorité des cas avec...
Le choc abominable du 7 janvier a suscité des réactions spontanées d'une grande sincérité, une forme de découverte, de mise à nu d'une sensibilité citoyenne et républicaine inconnue depuis bien longtemps. Peut-être faudrait-il remonter aux grandes manifestations pour la paix du siècle dernier pour retrouver la ferveur manifestante exprimée ces derniers jours quand les parents avaient l'âge de leurs enfants...

C'est un peu comme une opération de la cataracte...
La vision citoyenne et républicaine s'était insensiblement dégradée au fil des échéances électorales et des discours politiciens opacifiant la conscience politique et troublant la vision des couleurs. 
Cette cécité grandissante avait même complètement détourné du goût de la lecture des urnes la moitié des électeurs, si bien que la part des extrémistes fanatiques de la haine, de la violence et de l'exclusion paraissait grandissante au point de produire le mirage de l'arrivée de sa caricature grimaçante à l'Elysée.

dimanche 11 janvier 2015

Ensemble

L'interview de LUZ dit tout, je fais mienne la parole que je vous invite à la partager maintenant, et plus tard.

Ne devrait-on pas aujourd'hui rouvrir les listes électorales ?

Charliement solidaire

L'émotion et la religion font tellement bon ménage qu'on en oublierait la raison.
cette raison qui n'exprime bien la compassion qu'en cohérence avec la pensée et l'action d'hier et d'avant hier.
Des coups de menton de Vals aux mimiques de Sarkozy à l'Elysée où est la sincérité de la démarche ? Pensée furtive pour les victimes d'un côté et alimentation du feu partout où il couve sous couvert de "lutte contre le terrorisme"... quel boulevard et tapis rouge déroulé sous les bottes de l'extrême droite !
Au lendemain de l'assassinat de Jaurès, l'Union Sacrée a fait la guerre.
Que vont faire les grands unanimistes après-demain ?
Les pompiers pyromanes seront-ils dans les manifestations pour réclamer l'absolution ou pour élever de nouveaux bûchers ?

samedi 10 janvier 2015

Déclaration de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF

Marchons dans la dignité et la clarté, pour l’honneur de toutes les victimes

Après la terrible semaine que la France vient de vivre, avec dix sept morts qui ont frappé l’équipe de Charlie hebdo, les forces de police et la communauté juive, des millions de Français s’apprêtent à manifester dimanche à Paris et ce week-end dans toute la France leur hommage aux victimes, et leur attachement à la liberté d’expression, à la laïcité, aux valeurs de la République, liberté, égalité, fraternité. Tout au long de la semaine déjà, la réaction de centaines de milliers de nos concitoyens de toutes convictions et de toutes confessions a été d’une extrême dignité. J’appelle au nom du Parti communiste français l’ensemble des communistes du pays à participer à ces marches et à déployer toute leur énergie pour qu’elles se déroulent dans l’unité la plus large, en permettant à tous les citoyens d’y trouver leur place, et la clarté de leurs objectifs. Les marches républicaines annoncées sont des marches citoyennes qui doivent marquer l’attachement des forces vives de notre pays au vivre ensemble, et le refus de toutes les haines, violences, racismes, discriminations et stigmatisations. Les communistes marcheront en l’honneur des valeurs qui animaient nos amis et camarades de Charlie Hebdo dont l’équipe et les familles ouvriront la marche de dimanche à Paris. Rien, aucune opération politicienne, ne nous détournera de l’hommage que nous voulons rendre à toutes les victimes et de la force qu’il convient de donner au message de fraternité républicaine qui nous anime. Loin de toutes les instrumentalisations qui pointent déjà, pour attiser de nouveau les haines, pour masquer les responsabilités qui conduisent le monde vers l’aggravation de toutes les tensions, pour justifier l’amplification de guerres ou de prétendues réponses au terrorisme qui n’ont fait que prouver leur échec dans la dernière décennie, les communistes travailleront sans relâche à l’unité du peuple français pour des réponses de sécurité dans la justice, de vivre ensemble dans le respect de la liberté de conscience ou d’opinion pour chacun, des réponses de paix et de solidarité entre les peuples. Samedi et dimanche dans toute la France, nous sommes tous Charlie. 

Charlie JAURES

Ils ont tué Charlie JAURES...

1906 mettait un terme aux longues années de "l'affaire Dreyfus"...
La République s'était donné les lois de la séparation des églises et de l'Etat...
Les hussards noirs de la République scellaient ses fondations dans l'école laïque...
Les tensions internationales, en Europe et au-delà accompagnaient les fractures sociales de la crise de croissance du capitalisme...

Au soir du 31 juillet 1914, au café du Croissant à deux pas du siège de son journal, l'Humanité, Jaurès tombait sous les balles de son assassin !

Un siècle plus tard.
En 2006 c'était l'affaire des caricatures de Mahomet avec Charlie en cœur de cible pour les fanatiques de tous les intégrismes...

Un siècle plus tard.

Des rapports Baroin, Stasi, Rossinot ou Machelon n'ont guère soulagé des misères faites à la laïcité depuis longtemps et des traitements législatifs de sa préservation qui la fragilisent chaque fois un peu plus ? 

Un siècle plus tard.
Aurait-on oublié que notre République est LAÏQUE ?

Quand un ancien de la police explique sur les médias que, "faisant la guerre à l'extérieur, il faut comprendre qu'on est aussi en guerre à l'intérieur", on mesure les effets de l'armée de métier... Quand les soldats des "événements d'Algérie" étaient conscrits appelés et rappelés, la guerre était aussi à l'intérieur de tous les foyers, l'oreille collée au Ducretet-Thomson pour suivre le cours tragique des combats.

Des aventures bellicistes d'une France en uniforme de valet d'Amérique, des renoncements démissionnaires en série face à la montée d'une extrême droite arrogante, jusqu'aux tergiversations pitoyables et insultantes à la mémoire des victimes du 7  janvier sur l'éventualité d'une invitation au Front National à la manifestation de Dimanche à Paris...
... Que ne ferait-on pas pour occulter les causes et s'imaginer que la tranquillité du lendemain ne sortirait que des émotions cuisinées du jour ? Combien sont-ils à avoir tant poussé les feux de la haine, de l'exclusion et de l'intolérance et qui voudraient aujourd'hui profiter d'un élan protestataire aussi généreux que sincère pour se refaire une virginité à bon marché ?

Un siècle plus tard.
Ils ont tué Charlie JAURES.