mardi 27 mai 2014

Journée nationale de la Résistance

Journée Nationale de la Résistance

La commémoration, le 27 mai, de la création du Conseil National de la Résistance est désormais inscrite dans la loi parmi les commémorations officielles en « Journée Nationale de la Résistance ».

Il aura fallu plus d’un quart de siècle de mobilisation autour de cette revendication de l’ANACR pour la voir enfin aboutir dans un temps où les derniers acteurs témoins de la Résistance se font plus rares.

Reconnaissance aussi tardive que symbolique, ce geste de la République vis-à-vis des citoyens combattants de la Résistance offre aujourd’hui l’opportunité de rafraichir la mémoire et de faire réviser quelques leçons d’histoire à un peuple qui vient de faire montre ces derniers jours de l’oubli de ses pires moments.
71 ans ont passé…

Le 27mai 1943 le processus d’unification des mouvements de Résistance conduit au terme du travail patient et déterminé de Jean MOULIN produisait son effet. L’établissement du Conseil National de la Résistance installait la Résistance dans le cercle des forces de la Libération et de la reconquête de la démocratie, rendant à la France sa dignité et son rang aux côtés des Alliés dont elle a bousculé le projet.

La célébration du 27 mai ne se cantonne pas à la commémoration de ce premier pas d’importance dans la perspective de victoire ; elle doit aussi faire référence au programme écrit dans l’ombre et la fureur des combats du printemps 1943 au printemps 1944. La teneur des deux grands volets de ce programme mérite d’être rappelée pour bien faire mesurer l’ambition courageuse de ses initiateurs.

Dans son premier volet traitant du plan d’action immédiate, c’est une nouvelle option stratégique qui se dessine dans la lutte contre l’occupant et la collaboration pétainiste, adoptant un caractère plus offensif et appelant les alliés à intensifier et à accélérer leur action pour accompagner l’insurrection nationale dans les combats libérateurs. C’est aussi la préfiguration de l’après qui conduit à préparer, sous la responsabilité des organisations constituant le CNR les Comités de Libération dans les villes, les villages et les entreprises pour encadrer la reconquête de la démocratie et en garantir l’unité d’action. L’objectif principal est bien d’accélérer la Libération tout en préservant des vies et des richesses dont le pays aura tant besoin pour se reconstruire.

Dans son second volet portant sur les mesures à appliquer à la libération du territoire c’est le formidable catalogue des composants indispensables à le construction d’une démocratie républicaine qu’il faut revisiter ; le retour au suffrage universel, la liberté de pensée, de conscience et d’expression, la liberté d’association, de réunion ou de manifestation, l’égalité des citoyens devant la loi forment parmi d’autres principes le cadre des réformes programmées dans les domaines économiques et sociaux.

Sur le plan économique, l’éradication des grandes féodalités économiques et financières et une planification encadrée par l’Etat garantit la subordination des intérêts particuliers à l’intérêt général. La nationalisation des grands moyens de production, des richesses du sous-sol, des grandes compagnies d’assurance ou bancaires s’accompagne de l’exercice d’un droit d’accès des travailleurs à la direction de l’économie.

Sur le plan social, le réajustement salarial vise à garantir sécurité, dignité et qualité de la vie aux travailleurs. La réouverture du droit à l’exercice d’un syndicalisme indépendant élargissant le champ d’action des travailleurs dans les entreprises rompt avec la vision caporaliste des corporations pétainistes. Mais le plus ambitieux restera certainement le plan de sécurité sociale et de retraite ainsi que la préfiguration du Plan Langevin Wallon pour une éducation et un accès à la culture plus développés pour tous, garantissant l’accès aux plus hautes fonctions sans discrimination de fortune ou d’origine. La France agricole martyrisée par la première guerre mondiale n’était pas en reste avec des dispositif garantissant un travail plus rémunérateur et moins soumis aux aléas, des droits pour les salariés de l’agriculture alignés sur ceux des ouvriers de l’industrie sans oublier le statut du fermage et du métayage préservant les exploitants de l’arbitraire des propriétaires terriens.

Ce programme, sans engager directement le processus, ouvre la voie de la décolonisation avec la reconnaissance des droits politiques, sociaux et économiques aux populations indigènes et coloniales.

Le programme du CNR établissait ainsi les fondements d’une nouvelle République dont les institutions démocratiques et populaires rompaient avec le régime de l’Etat Français fossoyeur des libertés.

La commémoration d’aujourd’hui illustre aussi le fait que rien n’est jamais acquis. Sous tous les régimes qui se sont succédés au pouvoir depuis plus d’un demi-siècle les options généreuses du programme du CNR ont été travesties ou remises en cause, et singulièrement toutes celles qui bénéficiaient aux plus grand nombre et aux plus fragiles ; quand des avancées démocratiques, économiques ou sociales sont gagnées au bénéfice de l’intérêt général et du plus grand nombre, elles ne le sont jamais que contre les intérêts particuliers des puissants rompus à l’exercice du pouvoir et rétifs à rogner sur leurs privilèges.

Comment imaginer que ce qui était possible dans le champ de ruines de l’après-guerre ne le serait plus aujourd’hui dans un monde plus prospère et producteur de richesse ? Peut-être suffirait-il de ne pas considérer son accaparement inéluctable et la violence de la misère comme fatale.

La leçon des acteurs de la Résistance au CNR et dans son programme tient en un mot : la lutte.

Refusant de se soumettre à la fatalité de la défaite et de l’asservissement, c’est dans la lutte que se combat la résignation et que vit toujours l’esprit de Résistance.

Faudrait-il rappeler, après le résultat calamiteux de l’élection européenne en France pour toutes les forces politiques mises en défaut par une extrême droite arrogante et d’autant plus forte que l’abstention reste massive, que le 30 janvier 1933 Adolf Hitler avait été appelé au poste de chancelier par le président Hindenburg à la suite de multiples élections législatives faisant suite à de multiples dissolutions de l’assemblée parlementaire où les électeurs envoyaient de plus en plus de députés nazis.

Une crise économique majeure, doublée d’une crise politique et morale de la plus grande ampleur secouait l’Europe des années 30. L’incapacité des socio-démocrates, des centristes et de la droite allemande à la juguler et leur inquiétude face à la montée des communistes avait abouti à ce qu’ils se jettent dans la gueule du loup en offrant le pouvoir à Hitler.

Dans le même temps en France les ligues factieuses faisaient ressortir une extrême droite menaçante pour la démocratie. Croix de Feu, Action Française, jeunesses patriotes, fédérations des contribuables fédéraient toutes les rancœurs et les protestations… L'émeute du 6 février 1934 illustre le danger pour la République. Interdites en janvier 1936, dissoutes par le Front populaires elles reformeront dans les partis de droite et d’extrême droite la charpente de la collaboration de Pétain. Adeptes de la violence dans la rue et non et non des urnes, face au régime d’une 3ème République discréditée et incapable de faire face aux défis de la crise les ligues envient les deux modèles autoritaires qui s'offrent à nos frontières : le fascisme de Mussolini en Italie depuis octobre 22, le nazisme d’Hitler en Allemagne depuis janvier 33.

Jamais l’histoire ne se répète, mais elle bégaie parfois et l’éclat de la commémoration de la création du CNR aujourd’hui est terni sous la menace de l’orage qui s’est levé dimanche dernier.

Face à la résurgence des idéologies fascistes ou nazies, à la banalisation du racisme et de la xénophobie, à la complaisance vis-à-vis des champions de l’intolérance et de la discrimination sous toutes ses formes, l’appel à la vigilance qui conclut souvent les prises de parole de l’ANACR, ne suffit plus aujourd’hui. C’est bien de l’action et de l’engagement dans la lutte idéologique pour l’idéal républicain qui charpentait le programme du CNR que tous les démocrates doivent se projeter.

Les membres du CNR avaient donné pour titre à leur programme « Les jours heureux » !

Droit au travail et aux loisirs, sécurité sociale, retraites, salaires décents, éducation et culture, vie démocratique, tout ce qui fait une vie de liberté et d’égalité est aujourd’hui à reconquérir pour offrir à la prochaine génération « Les jours heureux » qu’elle mérite ! C’est aussi par la lutte d’aujourd’hui pour le même idéal de paix et de justice que passe le plus bel hommage aux Résistants d’hier.

Vive l’esprit de Résistance.

Le 27 mai 2014,  Daniel LEVIEUX
Président du Comité Local de l’ANACR Meillard-Le Montet


lundi 26 mai 2014

Le ciel s'assombrit sur le bourbonnais


Noir : FN
Bleu : UMP
Bleu clair ou orange : centristes
Vert : écologistes
Rose : socialistes
Rouge : Front de gauche

N'aimerait-on pas que ce cauchemar ne soit qu'une légende ?

Pour éplucher les résultats...

dimanche 25 mai 2014

NON

Déclaration du PCF au soir de l'élection européenne : 
"Les estimations connues à cette heure, marquées par le maintien à un très haut niveau de l'abstention et le niveau historique du Front national, confirment que la crise politique et démocratique que traverse notre pays atteint un seuil critique. C'est une nouvelle alerte. La France s'enfonce dans un malaise démocratique inquiétant. Les causes de cette situation sont claires : le rejet massif du modèle libéral de l'Union européenne et le mépris que les tenants de ce modèle ont opposé depuis dix ans à tous ceux qui le contestaient ; l'enfermement de François Hollande et de Manuel Valls dans une politique d'austérité désavouée par le pays ; le profond désarroi dans lequel cette situation plonge les classes populaires et l'ensemble des électeurs de gauche.

La victoire du Front national, portée par une forte appropriation du mécontentement et une captation des voix de la droite, est un événement grave au plan national comme européen.

Si la droite et l'extrême droite sont en tête, c'est surtout que la majorité gouvernementale est ce soir sanctionnée et isolée. La gauche sort très affaiblie de ce scrutin.

Dans ce contexte, les résultats du Front de gauche, équivalents à ce qu'ils étaient en 2009, ne permettent pas de relever le défi d'une voix alternative majoritaire à gauche. Un vaste chantier est devant nous.

Ce soir, le Parti communiste français lance un appel solennel. De cette crise politique doit émerger une perspective réelle et crédible à gauche sur fond de rupture avec ce système rompu aux thèses libérales. La gauche s'est trop éloignée de ses valeurs. Elle ne pourra retrouver le peuple que dans un mouvement social et politique de l'ampleur d'un Front populaire du XXIème siècle. Nous appelons tous ceux qui, ce soir, se sentent malheureux à gauche, toutes les forces vives du pays, la jeunesse et les salariés à s'unir sans attendre. Nous mettons le Front de gauche à leur service.

Dans cette visée, les résultats de nos partenaires européens du groupe de la GUE-NGL et la progression de l'idée d'une alternative à gauche en Europe sont des signes encourageants.

Parti communiste français, 25 mai 2014. "


La stratégie qui a conduit à un tel désastre, qui efface le Parti communiste du paysage politique français en joignant son destin à l'agonie du Parti socialiste tout en l'enfermant dans les contradictions du Front de gauche ne mériterait-elle pas quelques révisions ?

Devise et fraternitude

extrait du bulletin des DDEN
Ici, pas question de la bourse et du cours des monnaies... 
Liberté, Egalité, Fraternité !
La devise Républicaine a une belle histoire que la revue nationale des DDEN met en scène dans le dossier de sa revue de juin 2014.
La lecture de ce dossier permet de remettre à jour l'origine et les avatars de l'histoire de la devise républicaine que beaucoup croient éternelle, dans son passé comme dans son avenir !
Le résultat des élections européennes du 25 mai 2014 sonnerait-il l'heure du réveil ?
La première importance dans cette histoire est enchâssée dans les deux premiers termes de la devise ; liberté et égalité.
Il s'agit là de l'affirmation des droits les plus fondamentaux que la République se devait de garantir à ses citoyens.
Y est-elle parvenue ?... Les a-t-elle toujours garanti ?...  hiatus mes frères.
Pour ce qui est des droits fondamentaux à la liberté et à l'égalité, pas de problème, la Révolution accouchant de la République doit effectivement garantir à tout citoyen le même accès à l'éducation, à la culture, au développement personnel....
Quand la fraternité pointe le bout de son nez les citoyens sont loin de l’apostrophe révolutionnaire. Tout droit sortie des préceptes religieux des "curés patriotes" l'exigence de fraternité vent à point calmer les ardeurs des enragés partageux des biens et des pouvoirs. C'est une forme de devoir d'ordre moral qui s'imposerait aux plus faibles ayant à supporter l'oppression des plus forts sans broncher ni gémir, et encore moins contester.
... " des distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l'utilité commune..."

Arrivés en un point de déconfiture de la démocratie représentative tel qu'il propulse la formation politique la plus haineuse et haïssable des partis en tête de gondole, ne va-t-il pas falloir s'imposer le pensum d'une réflexion lucide et sans concession sur le comportement et les engagements de TOUTES les formations politiques ?

La grande mode du tissage de lien social dans le mythique "Vivre ensemble" ne relève que de l'usage détourné de la proposition des curés patriotes. Il s'agit d'anesthésier illico toute velléité de contestation de l'ordre établi, et de gommer toute responsabilité du pouvoir dans l'absence de résultat concernant la délivrance des droits imposés dans les deux premiers termes  : Liberté et Egalité.

Des citoyens convaincus de l'exercice des deux premiers droits énoncés dans la devise n'ont guère besoin du troisième principe qui les renvoie à l'assujettissement de tout autre.

Mieux vaudrait rétablir une version plus exigeante de la devise jacobine : "Activité, pureté, surveillance" dans laquelle le troisième terme pourrait heureusement être remplacé par la Vigilance.
L'activité invite au travail et à l'action un citoyen acteur plutôt que laudateur béat...
La pureté fait écho à une  haute exigence éthique vis-à-vis de celles et de ceux qui mandatent leurs représentants.

Quant à la "surveillance" ou à la "vigilance", les deux termes, l'un comme l'autre, soulignent les  exigences de partage des responsabilités dans un monde de méfiance et de concurrence. Il ne s'agit pas de promouvoir la délation mais l’autocontrôle dans une conduite des affaires à l'échelle humaine.


samedi 24 mai 2014

La paix

Dans l'argumentaire des candidats à l'élection européenne, la paix revient souvent comme le grand bénéfice de la construction européenne.
Force est de constater que depuis un siècle et demi, pour ne remonter qu'à la guerre de 1870, et ne pas évoquer la grande épopée guerrière de Napoléon, l'Allemagne et la France ne se sont pas affrontées militairement plus de trois fois.
Au-delà de ce raccourci, l'association de la construction européenne à la paix restera un peu abusive. Une analyse de la situation politique à l'échelle du monde qui a succédé à la seconde guerre mondiale éclaire aisément la chose.
La paix d'ici ne se paie jamais qu'au prix de la guerre ailleurs. Et on assiste depuis plus d'un demi siècle à une forme de délocalisation des conflits que les guerres coloniales avaient bien entamée.

Le phénomène guerre ressort toujours des rapports de force politiques ; quand bien même le déclencheur serait d'ordre ethnique, religieux ou économique, la guerre reste le plus souvent -sinon toujours- le fait du plus fort qui ne supporte pas l'existence d'un autre différent dont on craint jusqu'à l'illusion d'être victime.
Le pouvoir, dans toutes ses formes, la domination régente le déclenchement des guerres comme leur résolution dans des traités toujours construits dans la perspective de l'éradication de la menace du recommencement...
Toute résolution de conflit contient en son sein, à des degrés divers, les germes du conflit suivant dont les formes et l'ampleur ne sont pas nécessairement déterminées, mais dont la survenue s'imposera si le système de relations ne migre pas du modèle de la concurrence à celui de la coopération.

Dans la période récente la résolution de la guerre froide avec l'effondrement du bloc soviétique, les conflits des Balkans puis tous ceux qui perdurent aux marges de l'ex-URSS et au Proche-Orient dont beaucoup de frontières avaient été dessinées à l'issue de la seconde guerre mondiale méritent tous d'être examinés sous cet angle.

Quand un marchand d'arme invoque la paix...

Comment peut-on prétendre faire oeuvre de paix par le truchement de la guerre ?

Il n'est guère qu'un exemple qui justifie une posture aussi paradoxale, et c'est l'action de Résistance.

Le passage à la lutte armée dans la Résistance au nazisme et à la collaboration entre 39 et 45 l'illustre assez bien. Pour l'ordre établi, et dès lors que le conflit n'oppose pas deux forces armées délégataires d’entités ennemies du même ordre, Etats ou alliances, pour le camp du plus fort le dérangement adverse entre dans la catégorie des "rebelles", une appellation qui par elle seule justifie la violence institutionnelle qui lui est opposée.

La définition de l'état de paix face à l'état de guerre, pour l'instant introuvable dans l'espace planétaire suppose la description de toutes les situations intermédiaires où la violence exprimée pour résoudre une opposition prend des formes diverses et dont la gradation laisse la possibilité de considérer l'appartenance d'une situation au champ de la paix ou à celui de la guerre. Parler parfois de "paix armée" ou de "guerre des nerfs", de "paix des braves" ou de "guerre ouverte", la "paix du cimetière" ou la "guerre urbaine", la "paix du seigneur" ou la "guerre sainte", permet de caractériser l'état d'un conflit et sa perspective de résolution.

Dans tous les cas la vision partisane d'une opposition renvoie à une expression spécifique révélatrice du rapport de force en action. C'est à ce niveau que la notion de Résistance s'inscrit comme recours pour celui qui se sent en péril. Les choix stratégiques et les tactiques mises en oeuvre pour annihiler toute résistance ou pour renverser le cours des choses sont évidemment différents et une erreur d'appréciation à ce niveau peut être fatale. La victoire ne se dessine guère que dans le camp où la conscience de la situation est la plus claire et l'ivresse du pouvoir ou de la domination laisse souvent sa chance au plus faible...

Il en est ainsi dans le phénomène guerre comme dans celui tout aussi violent de la guerre idéologique.

La notion de paix, dans le sens commun n'est pas exclusive de la guerre ; c'est l'approche de la Pax Romana, définie dans la maxime "Si vis pacem, para bellum".
Dans cette acception la paix d'ici n'est garantie que par la guerre ailleurs ; c'est en maîtrisant par la force les "barbares" aux marges de l'empire que les romains garantissaient la paix et la prospérité du "cœur d'Empire". 

A y regarder de près tous les conflits plus pacifiques -mais tout aussi féroces à la fois- qui hantent les organisations sociales ou politiques suivent les mêmes lignes stratégiques que le phénomène guerre en créant des tensions périphériques pour mieux abriter le pré carré des favoris. C'est ainsi que la pratique des tendances fait mine de favoriser la vie démocratique... Un modèle guerrier qui préconise la concurrence plutôt que la coopération.

vendredi 23 mai 2014

Tricheurs !

150 millions d'euros !
Il faut bien que les médias mettent à l'index ces pauvres nécessairement malhonnêtes puisqu'ils ne gagnent pas leur vie autrement qu'en profitant des prestations sociales trop généreusement prodiguées...

Ce que les mêmes médias omettent de préciser, et de mettre en regard avec les petites combines des  bannis de la société de consommation, c'est le niveau de l'escroquerie de l'évasion fiscale : au bas mot quatre vingt milliards d'euros volés au peuple citoyen par la coterie des privilégiés de la fortune.
A chacun d'arnaquer selon ses moyens !
Honte à ceux qui fustigent les pauvres depuis le perchoir doré que leur offre l'insolence dominatrice du capital.

Couardise de tous les délateurs collabos, ils n'osent même pas aller au bout de leur pensée en proposant de reconduire ces "salauds de pauvres" à la frontière de leur paradis fiscal.

Si vous êtes curieux, allez rechercher dans les distributions de dividendes... allez chercher les augmentations de la masse salariale répartie des entreprises du CAC 40...

Et si votre curiosité ne vous a pas conduit aux urgences après un mauvais coup au cœur, prenez le temps d'aller voter, il semblerait que ce soit important.

jeudi 22 mai 2014

Agonie

La démocratie est à l'agonie en bien des points du monde... 
Il y a un demi siècle beaucoup de pays d'Europe étaient entre les griffes de dictateurs...
Aujourd'hui selon certains, la démocratie aurait gagné tous les états...
Avec une BCE qui n'a de compte à rendre à aucune représentation politique démocratique, c'est plutôt d'un asservissement général à la dictature du capital que l'Europe des peuples souffre.
Dans un tel contexte d'agonie démocratique, même le choix d'un président de com-com ou de syndicat intercommunal ressemble à s'y méprendre à celui du président de la commission européenne ; les petits arrangements surprennent parfois, déçoivent quelquefois, mais le plus souvent font décrocher de nouveaux citoyens de l'exercice démocratique le coup d'après.
Tous les mêmes ?
Non...

mercredi 21 mai 2014

Voter ?

A-t-on jamais vu pareille traversée du désert en campagne électorale ? Voter dimanche prochain ? combien de citoyens français savent aujourd'hui pour qui et pour quoi les urnes les attendent le dimanche 25 mai ?
Aucun matériel électoral n'est arrivé au domicile des électeurs...
Ici on attend 25 listes en compétition puisque les panneaux électoraux installés sont numérotés jusqu'à 25...
Qui sont donc ces plus de deux douzaines de candidatures en lice ?
Les médias se contentent d'entretenir la confusion avec la promotion d'un FN dont on rabâche depuis des semaines et des mois qu'il risque de virer en tête ; et il n'y a là qu'un seul tour... Ainsi la gagne serait à porté de bulletin en France pour l'extrême droite ?
A force de le dire...
Et surtout à force de désespérance entretenue par une droite tellement décomplexée qu'elle en oublie un des principes fondamentaux de notre constitution qui fait de la France une "République sociale"....
Et surtout à force de désespérance entretenue par des socialistes tellement apeurés à l'idée de conduire à gauche qu'ils ferment les yeux sur leurs promesses d'hier ; un peu comme des gamins dans le panier du side-car à qui on aurait donné un petit volant en plastique pour qu'ils se tiennent tranquilles en croyant qu'ils conduisent pendant que la droite reste au guidon les yeux rivés sur le GPS du capital...
Et surtout à force de désespérance entretenue par des communistes tellement inquiets à l'idée d'assumer leur héritage qu'ils concourent au prix du second rôle de Sancho Pança derrière un Mélenchon Don Quichotte guerroyant contre les moulins à vent à la tête de troupes aussi maigres qu'elles sont désarmées et désorganisées...

Lorsqu'on se félicite de l'adhésion que suscite Siriza en Grèce avec Tsipras, il ne faut pas oublier le processus qui y conduisit. La crise par laquelle est passée la Grèce et dont elle crève à petit feu, doit beaucoup à l'appétit capitaliste des financiers d'Europe et d'ailleurs qui n'a de cesse de saigner les peuples pour se gonfler la bedaine de profits. 
Mais elle doit aussi à la droite qui l'a gouvernée dans la logique dite "ultralibérale" pour ne pas citer le capital...
Mais elle le doit aussi aux socialistes du PASOK qui l'ont gouvernée sur le versant social libéral de la dérive social-démocrate engagée dans tous les pays d'Europe...
Aube Dorée, parti néo fasciste, est arrivé en Grèce sur l'échiquier politique avec l'alliance objective de la droite et des socialistes qui gouverne aujourd'hui le pays aux ordres d'une Troïka européenne chienne de garde du capital...

La France n'en est pas là encore ! Le virage social libéral de François Hollande dès le lendemain de son élection, confirmé récemment avec la nomination de Valls à Matignon, ne sera abouti qu'avec l'alliance tant attendue au centre du jeu politicien comme en Allemagne ou en Grèce. Et le jour venu on nous vendra cette solution incontournable comme le nec plus ultra de la démocratie, le dépassement des partis (déjà acté dans la stratégie du Front de Gauche), la conduite apaisée des affaires du pays et surtout la consécration de la remise des clés du pouvoir politique aux forces économiques du capital.

C'est dans cette perspective que la montée du FN devient effectivement inquiétante car elle préfigure l'installation dans l'imaginaire collectif des pires ennemis de la démocratie dans le rôle du recours. Et c'est à force de démissions des forces de gauche qui ont signé tant d'abandons en rase campagne, de compromissions vénales troquant un pan idéologique pour un lambeau de pouvoir, que le recul de la confiance et de l'engagement citoyens ont fait exploser le parti pris de l'abstention.

C'est à cette dangereuse dérive que conduit l'abandon des exigences éthiques de la politique. Le jeu des coucheries au FMI, dans les coulisses de l'Elysée ou dans nos campagnes n'en sont que la plus dérisoire illustration de la légèreté méprisante des détenteurs du pouvoir (la noblesse ou le clergé d'avant hier avaient tracé la voie).
Les écarts de conduite avec l'argent dans tant de scandales politico-financiers font écho aux comportement des chasseurs de mandats qui à leur petite échelle sont aussi indispensables au service des autres que leurs indemnités de fonction le sont au complément de revenus que leur travail peine à produire. Il semble aujourd'hui naturel de parler de "professionnalisation" de la politique ; pour qu'il en soit ainsi - et ce serait dommageable à la démocratie- encore faudrait-il que les compétences soient au rendez-vous ! Et chacun sait qu'une élection ne conclut pas un parcours de formation pas plus qu'elle ne sanctionne les épreuves d'un concours administratif. 
C'est aussi cette dérive antidémocratique de trois décennies d'accompagnement de la "décentralisation" qui produit l'effet de la désaffection des électeurs qui ont bien constaté que la proximité revendiquée des élus de territoires éclatés masque de plus en plus mal la mission de chef de service qu'ils s'assignent pour exercer les "compétences" qui leur sont dévolues, le plus souvent sans moyens ni marges de manœuvre, simples exécutants d'une politique qui n'est pas la leur.

Et si on votait communiste dimanche prochain... si possible après avoir relu le volet socio-économique du Programme du Conseil National de la Résistance(*), ça peut éclairer le bon choix parmi 25 bulletins.

(*) : que le principal rédacteur en fut Pierre Villon rappelle que les communistes savaient par le passé être utiles avant que d'être élus.

samedi 17 mai 2014

huit et un neuf

Le sens de l'à-propos ne dispose vraisemblablement pas de relais dans la collection neuronale de François Hollande.
Notre président n'a rien  trouvé de mieux que d'aller rendre une petite visite de courtoise allégeance à Angela Merkel, petite croisière à la clé...
... le tout à quelques encablures d'une Russie qui fête le 9 mai la capitulation de l'Allemagne nazie que la France célèbre le 8 mai !
Plus qu'une faute de goût c'est bien là une entorse à la cheville historique de la République qu'il est sensé représenter au plus haut niveau de l'Etat.
Pardonnez-le, ce n'est pas à l'ENA que se prépare au mieux l'agrégation d'histoire.
Prompt à inviter Poutine aux cérémonies commémoratives du débarquement en Normandie de juin 44, la présence du président français était plus justifiée aux cérémonies russes rassemblant des foules immenses le 9 mai que sur les bords de la Baltique avec la chancelière allemande.

Comment s'étonner ensuite que, et au ras des pâquerettes de nos "territoires", nombre de nos Zélus s’accommodent fort bien des écarts à l'ordre des principes.

Présidentielle ou autre, l'élection ne valide pas de compétences... tout au plus souligne-t-elle l'appétit du pouvoir et de sa récompense.

vendredi 2 mai 2014

Valse à mille temps...

Non Valls n'a pas pris le temps d'écouter ou d'entendre le message des urnes. Non pas qu'il soit sourd - il n'y a pire sourd que celui qui ne veut rien entendre -, mais bien parce qu'il ne cultive à Matignon dans les jardins de l'état que les grosses légumes de la finance. Il n'est pas très différent de celui qui était candidat aux primaires socialistes et qui avait été désavoué par 95% des socialistes au profit de Hollande. Bien auparavant et à toutes occasion catalogué comme pilier de la droite du PS, une fois à l'oeuvre il se révèle sous son vrai jour, à droite, tout court.
L'expression de Maurice Ulrich dans l'Huma caractérise merveilleusement bien le pouvoir d'aujourd'hui chaussé comme les précédents parfois de droite du cuir raffiné de la bourgeoisie : "faible avec les fort et fort avec les faibles" !
Les coups de mentons et les débuts de phrases appuyés de Valls ou de Montebourg ne font qu'illustrer leur caricature de Pinocchios dont le nez n'a de cesse de s'allonger à force de discours en langue de bois.


jeudi 1 mai 2014

Fête du travail et des travailleurs

Le Premier a sa belle histoire enracinée dans la lutte ouvrière pour le progrès social...
La semaine suivante, c'est au tour du 8 mai de faire résonner aux oreilles républicaine la belle et douloureuse histoire de la reconquête de la liberté face à la peste brune...
Deux célébrations laïque qui, au hasard du calendrier invitent cette année à prendre une petite respiration avec deux "ponts consécutifs. Et comble du scandale pour la bien-pensance médiatico-patronale ces galeux d'ouvriers s'offrent deux fois quatre jours de liberté consécutifs en ne posant que deux jours de congé !
Comment voulez-vous que la France s'en sorte avec ces pertes considérables chiffrées en millions d'euros et en pourcentage de PIB infligées à l'économie ?
Décidément ils ne reculent devant rien, tous ces cardinaux du capital, évêques de la mondialisation, ou grands prêtres de l'austérité. Jusqu'au plus insignifiant des thuriféraires qui se prend pour le pape sur un plateau de journal télévisé pour fustiger ces privilèges indécents des travailleurs bénéficiant de quelques jours fériés.
Tous ces petits enfants de chœur servant la messe libérale s'inquiètent-ils de la même façon des effets délétères sur la santé économique du pays de quelques autres jours fériés, d'un jour de Noël, de la Toussaint, du jeudi de l'Ascension, ou des lundis de Pâques et de la Pentecôte ?

Tous ces petits enfants de chœur servant la messe au pouvoir et au pouvoir de l'argent pour mieux justifier les tours de vis austéritaires s'inquiètent-ils des jours chômés des millions de chômeurs, pour lesquels les jours fériés ont le seul avantage de les indifférencier un peu des travailleurs libérés de leur activité professionnelle un court moment.

Tous ces petits enfants de chœur servant la messe au pouvoir et au pouvoir de l'argent pour mieux justifier les tours de vis austéritaires s'inquiètent-ils des jours chômés des millions de chômeurs, et du coût faramineux pour la société de l'exploitation excessive de ceux qui travaillent et de l'entretien des autres dans l'inactivité ? 

Le changement, c'est pour quand ?

Et toujours, le même président...

Michel DELPECH chantait "Inventaire 66"


Un mini-short, une Nana kitsch.
Un débardeur, et un Sapritch.
Une Mamy Blue, des Sexy-shops un p'tit peu partout
Un carré bleu sur les pare-brises
Un Sapporo, des vieux Baltard
Un Jésus-Christ en superstar
Un faux Chaban, un vrai Luron
Gérard Nicoud au violon,
Et Giscard à l'accordéon.

Et toujours, le même président...

Il y a eu tout ça
Et puis malgré tout ça
Quand je t'ai rencontré
Il y a eu autre chose.
Et tu as peint pour moi,
Cette année toute en rose
Oui toi, oui toi

Des Bidasses en folie, une guerre au Bengale
Un abbé défroqué pour une Love Story.
Une voiture sur la lune, un dollar pour une thune
Une crise de la presse,
Un JJSS.
Une French Connection
Un Pompidou-Nixon
Un Maumau qui s'en va, un Charlot qui revient.
Un Persépolis, un putsch marocain
Une grève de la police, un Ping-Pong à Pékin.

Et toujours, le même président...

...

Quand les élus d'aujourd'hui ambitionnent une conquête, point n'est besoin qu'ils y travaillent ; au premier courant d'air, les fruits mûrs sont censés leur tomber dans le bec... 
Las, les fruits qui tombent se blessent parfois et sont souvent véreux.
Les meilleurs, ceux qu'on cueille pour les offrir, ont besoin de plus de savoir-faire, de soins et d'égards que du mépris des ambitieux.