lundi 30 novembre 2015

Apprend-on jamais sans souffrance ?

Le spectacle du monde offre désormais le spectacle de la déchirure, de la séparation, de la fracture, de l'inexorable éloignement des nantis et du peuple. L'agonie de la démocratie représentative et ses derniers soubresauts conjugués dans la rage haineuse, le mépris poissard des richissimes marionnettistes de l'extrême droite et la prétention tout aussi méprisante d'une gauche satisfaite de ses prébendes dans la débâcle qu'elle gouverne.
La campagne des Restos du Coeur est relancée... d'ici quelques jours ce sera la longue nuit de l'AMF Téléthon... collectes de la banque alimentaire et appels à la générosité du Secours Populaire.
Le générosité des gens, le génome solidaire ancré au plus profond de notre histoire sociale balbutie encore ses gammes sur une partition en pauvreté majeure et  bémol des revendications à la clé.
Et là, le frisson me gagne à l'idée que d'ici quelques jours, un dimanche d'hiver, aussi hivernal en matière de démocratie que de météo puisqu'il va s'agir de désigner les bénéficiaires de la charge de "Conseiller Grand Régional" qui passeront, la saison venue, récupérer leur part de la collecte dans le douillet entre-soi de leur sénat local, le frisson me gagne à l'idée qu'il se trouve le même pourcentage d'électeurs de droite ou de son extrême parmi tous ceux qui s'échinent à minimiser la souffrance de la douleur des autres de la même façon qu'il s'en trouverait parmi les bénéficiaires de l'oeuvre des généreux apôtres de Coluche...

C'est peut-être là que se forge la clé du désamour populaire pour les urnes ; dans cette atmosphère délétère qui précipite les plus fragiles dans l'enfer des jeux et des dettes en préservant le paradis fiscal de leurs garde-chiourmes la médiocrité des moutons de Panurge fait chef-d'oeuvre.

Il est question d'avouer plus de huit millions de pauvres dans le pays... Les restos du coeur confessent une recrudescence de l'afflux des seniors et des jeunes... des retraités de la fonction publique -privilégiés d'après les belles âmes médiatiques- n'émargeant ont-ils le chois dans la dépense de huit ou neuf cents euros le mois ?

Les grandes régions ? échelle européenne des marchés publics oblige, la logique des marchés l'impose. Alors, pourquoi passer par cette votation fantoche qui n'a d'autre objectif que d'installer un déni de démocratie au pouvoir mettant la décision politique aussi loin du citoyen et de ses besoins qu'il l'enfermera au plus près du capital dans l'antichambre des banques et des bouges mafieux ?

Le pays est passé jadis par des heures sombres ; il peut se préparer à y replonger sans broncher, état d'urgence oblige. Et les politiciens contorsionnistes ne souffriront même pas de leurs exploits, ni Viviani avec la guerre de 14-18, ni Guy Mollet avec celle d'Algérie, les socialistes va-t-en guerre ont montré la voie de l'Union Sacrée qui sacrifie plus qu'elle ne sacre.

Alors, à quoi devra-t-on le résultat de l'élection régionale ? ...à l'emballement médiatique du soutien au Front National ? ... au contrecoup des attentats de janvier et de novembre ? à l'absence de campagne électorale ? ... à l'absence de débat démocratique ? ... au Big feu d'artifice de la COP21 ?

Au fait c'est quoi un "résultat" ?
S'il y a résultat, ce sera l'aboutissement d'un long processus de démembrement de l'Etat de la République dont la constitution disait qu'elle était une et indivisible... laïque, etc.
S'il y a résultat, ce sera la conclusion d'une rédaction sans développement dont l'introduction était écrite à Maastricht depuis le 7 février 1992...
S'il y a résultat, ce sera un dénouement de comédie à la Molière "sans dot...", l'Avare capital gouverne aujourd'hui "sans vote" avec la commission européenne...
S'il y a résultat, ce sera le fruit de la discorde dès que les particularisme régionaux auront assez durci les ambitions séparatistes des plus riches au dépents des plus faibles...
S'il y a résultat, ce sera l'issue "Sans Issue" des longs cortèges de miséreux bravant la mort pour toucher au mirage de la félicité d'outre Manche ou d'ailleurs... avec l'ombre d'une lepen planant sur la jungle de Calais.
S'il y a résultat, ce sera le produit des efforts constants des plus puissants à se partager les meilleurs places ou le monde et ses produits particuliers...
S'il y a résultat, ce sera la rançon de la gloire, une gloire électorale dont la juste mesure serait à rapporter au corps social tout entier plutôt qu'à la portion qui s'exprime...

Misère et Restos du coeur, recherche médicale et Téléthon, etc.
Non seulement la puissance publique est aux abonnés absents en orgnisant la privatisation et la précarisation  de secteurs entiers de ses responsabilités, mais les orientations politiques ne font qu'accroître le mal qu'elles devraient combattre.

Tous les efforts citoyens cherchent le relais politique, désespérément.



vendredi 27 novembre 2015

Roger a tourné la page

Une semaine est passée... Le sourire malicieux de Roger s'est éteint, l'accent chaleureux de sa voix nous revient en écho. Il faut bien s'en convaincre, Roger nous a quittés, 
Roger est entré au petit Panthéon de nos grands souvenirs.
Les hommages n'ont pas manqué, mais en les repassant en boucle il en est qui rappelle la cruauté du monde : Roger était tellement pétri des valeurs républicaines, si juste, courageux, engagé au service des autres... Mais jamais mis en avant, tout comme en son temps Robert Fallut, un peu comme si ceux-là n'avaient de place qu'en coulisse ou en fond de salle pour faire la claque, loin de l'éclat des projecteurs. Avec l'ANACR Roger aura vu la juste reconnaissance de son travail dans les responsabilités qui lui furent confiées.
Roger était cité ici il y a cinq ans à propos d'un de ses passages au collège de Cérilly.
Son parcours dans la Résistance fait l'objet d'un article sur le site Internet de l'ANACR.
Et celles et ceux qui n'ont pas pu être présent à l'hommage qui lui fut rendu à la salle Jacques Gaulme de Hérisson mercredi soir peuvent lire ci-dessous le texte de l'intervention dont j'avais le devoir selon sa volonté, après celle de sa fille Jacqueline et de Daniel Roussat, ancien maire de Cosne d'Allier et Conseiller Général du canton de Hérisson pour le PCF.

jeudi 26 novembre 2015

La République de la honte

L'image en dit parfois plus qu'un long discours. Et cette publicité présente un concentré de l'hypocrisie d'un pouvoir qui remplace la devise de la République par le slogan de Guizot déclarant à la Chambre en mars 1843 :"Il y a eu un temps, s’exclame Guizot, où la conquête des droits sociaux et politiques a été la grande affaire de la nation. […] A présent, usez de ces droits ; fondez votre gouvernement, affermissez vos institutions, éclairez-vous, enrichissez-vous...".
Le credo libéral est bien là avec l'Etat minimal de pouvoirs publics au service de l'enrichissement particulier.
Enrichissez-vous ! l'Etat est là pour vous y aider !
De Robien, Scellier, Borloo, Duflot... ils sont plus d'une douzaine de ministres à avoir accroché leur nom à un dispositif de défiscalisation depuis une vingtaine d'années ! Qu'est-ce qu'on nous explique ?
Payer moins d'impôts, voire même pas du tout, ça rend tout de suite plus riche ! et encore plus fortuné celui qui en payait beaucoup...
Devenir propriétaire sans apport... curieux mécanisme qui fait qu'on accroit son patrimoine sans rien débourser ; c'est la logique du cadeau, ici "cadeau fiscal'.
La constitution du patrimoine immobilier est justement avancé, avoir de la pierre, ça nese perd pas... enfin ça dépend où ! et puis on est quasiment dans une oeuvre d charité car chacun sait qu'on est en manque de logement avec ces centaines de milliers de mal logés ou de sans abri. Et si on devait louer à des gens sans trop de moyens, le loyer élevé à toucher n'est pas un obstacle puisque les pouvoirs publics ont prévu les aides qui vont bien pour compléter les faibles moyens des locataires aux trop faibles revenus !
Gagner plus sans travailler plus en faisant travailler l'argent qu'on aurait du donner en impôts... en voilà une belle idée, ça va faire des revenus supplémentaire chez ceux qui en ont déjà un peu de reste, juste de quoi alimenter le cercle vicieux de la spéculation financière qui veut que dans ce foutu système le capital fait "travailler" l'argent et met les travailleurs au chômage.
Quant à la protection de la famille, elle va certainement se fredonner sur l'air de la succession et du bel héritage qu'on va laisser à sa progéniture. A défaut d'être enterré dans son coffre-fort il faut bien conserver la fortune dans la lignée !

A y regarder de plus près et en imaginant que tout le monde s'y mette... tout le monde va d'ici peu posséder bien plus de maisons ou d'appartement qu'il en a besoin pour se mettre à l'abri et personne n'en aura besoin en location puisque la société idéale dessinée par la loi est un monde de multipropriétaires. Et ce d'autant plus facilement qu'il n'y a pas à mettre la main à la poche : "sans apport personnel !"...
Le patrimoine immobilier a du bon, ça matérialise l'enrichissement... mais il faudra bientôt que le législateur modère l'appétit des collectivités territoriales qui prélèvent l'impôt sur terres et bâtiments !!!
Non seulement le patrimoine grossi, mais en plus il rapporte et la rente est assurée à la condition expresse que le jeu soit réservée à une minorité mise en capacité de tirer ses revenus de la majorité des autres qui doivent rester hors jeu !
Quant à la préservation de la famille, parlons-en...

Moins d'impôt pour l'Etat, ça produit quoi comme effet ?
Moins de crédits pour la défense ou la sécurité, l'armée ou la police ? vous n'y pensez pas, dans ces temps si incertains et dangereux, que nenni.
Moins de crédits pour le service de la dette ? vous n'y pensez pas, il faut bien servir grassement capital et intérêts aux généreux préteurs qui s'enrichissent en dormant.
Alors il va bien falloir se résoudre à couper par ailleurs dans les dépenses publiques. L'école de la maternelle à l'université va nécessairement continuer d'en souffrir, classes surchargées, regroupements d'école pour accompagner la désertification des campagnes...
La santé n'a qu'à bien se tenir, l'intervention publique va continuer de se ratatiner pour laisser la place à l'intervention des assurances au prix de cotisations accrues pour un moindre service rendu et "rentabilité économique" oblige, les services hospitaliers vont se regrouper et s'éloigner inéluctablement de leur clientèle.
Transports et toutes communications seront à la même diète, privatisation des aéroports et des routes... la potion magique administrée à la Grèce il y a quatre matins n'est pas loin. L'Europe a fait privatiser bonne part du port du Pirée, en France Macron n'attend pas pour privatiser les aéroports de Nice, Toulouse ou Lyon... Il reste Notre Dame des Landes à construire à grand coups d'argent public s'il en reste avant d'en confier le bénéfice de l'exploitation au privé...

Si ça continue comme ça encore longtemps il ne restera plus grand chose à faire à la droite si elle revient au pouvoir ! Mais est-ce vraiment nécéssaire ? Sa politique passe de la sorte avec beaucoup moins de soubresauts populaires : la loi Pinel n'est-elle pas une loi écrite et votée sous une mandature de gauche ?

dimanche 22 novembre 2015

Pourquoi ?

Faute d'intelligence dans l'inhumanité de la barbarie, il ne peut y avoir d'explication à l'inconcevable déchainement de violence qui embrase la planète dans une forme de mondialisation de la terreur.

Cependant la publication, dans le dernier numéro du Courrier International (17-25/11/2015), de l'extrait d'un éditorial d'une journaliste libanaise éclaire simplement le regard posé sur le drame.

Tuer la conscience tranquille
Ce qui pousse tant de jeunes Occidentaux à rejoindre Daech est sa capacité, au nom du sacré, à semer ouvertement la terreur, affirmait en février cette éditorialiste libanaise.

Al-Modon - Beyrouth (extraits)

Les Occidentaux ont toujours voulu “expliquer” la montée du nazisme en Europe. Ils invoquent les conséquences de la Première Guerre mondiale pour les Allemands, c’est-a-dire l’humiliation nationale du traité de Versailles [1919] et l’amputation de son territoire, ainsi que la crise économique, l’inflation sans précédent et un chômage record.
Aujourd’hui, les Occidentaux cherchent encore des “raisons” pour expliquer un autre phénomène, le départ de jeunes Européens vers l’Irak et la Syrie pour rejoindre Daech. Les apprentis djihadistes se recrutent parmi une jeunesse marquée par une crise d’identité, le chômage, des fantasmes sexuels, le racisme, la marginalisation, un besoin de reconnaissance et de dignité, les survivances du colonialisme européen et la recherche d’une cause pour donner un sens à leur vie.
Un autre sujet passionnant consiste à parler des motifs de ceux qui financent Daech en sous-main. Ceux-là ne sont victimes ni de la pauvreté ni du chômage. Qu’est-ce qui les pousse à soutenir Daech ? Qu’y-a-t-il de commun entre de riches donateurs et de pauvres jeunes ? Ce qui les rassemble réside dans le caractère exceptionnel de Daech, c’est-à-dire dans son inventivité criminelle, qui permet de tuer la conscience tranquille, au nom du sacré. Tuer en groupe, sans se cacher, sans la peur d’être découvert, mais au contraire comme au cinéma, c’est-à-dire en s’en vantant ouvertement et en revendiquant le fait de ramener l’humanité aux siècles de la barbarie. Et chaque fois, Daech repousse les limites de l’horreur par un crime plus violent, plus sophistiqué, plus spectaculaire, au point qu’on se demande toujours ce que sera leur prochaine trouvaille.
Les raisons qui poussent des jeunes à rejoindre Daech résident probablement moins dans la crise économique ou identitaire que dans l’alchimie faite de terreur, d’outrance assumée, de résilience face aux frappes aériennes et de la capacité particulière de l’organisation terroriste à faire peser un fardeau sur l’humanité. Cela ne vient pas de nulle part. C’est le produit d’un mélange entre la mondialisation, une régression culturelle et des pratiques mortifères préexistantes.
Dalal Al-Bizri

Publié le 19 février 2015

lundi 16 novembre 2015

LA PAIX

guerre à droite guerre à gauche guerre devant guerre derrière guerre dessous guerre dessus...
La litanie des actualités, au prétexte du massacre abject d'innocents destiné à terrorriser les survivants à la vision des morts, ne conjugue que le verbe de la guerre.

Bien sûr qu'il faut éradiquer jusqu'au dernier germe les fauteurs de guerre ; mais ne faut-il pas d'abord parler de PAIX pour faire vivre une humanité de concorde et de liberté ?

Il y a un siècle, la belle Union Sacrée partie en guerre la fleur au fusil allait inlassablement sacrifier plus de 500 vies à l'heure quatre années durant pour saigner la jeunesse d'Europe...

Une génération plus tard le rendement de la funeste faucheuse avait été quasiment multiplié par trois pour venir à bout de la barbarie nazie et du fascisme à l'échelle de la planète...

Guerre coloniales par dessus, et guerres sur guerres jusqu'à aujourd'hui, l'humanité aurait-elle gommé la PAIX de son dictionnaire de l'univers ?

Guerre à la guerre, la PAIX, bondieu !

samedi 14 novembre 2015

abominable guerre

"La guerre n'est pas une aventure. La guerre est une maladie. Comme le typhus..."
Antoine de Saint-Exupéry


Et aujourd'hui comme un siècle en arrière, comme trois quarts de siècle en arrière, comme un peu plus d'un demi siècle en arrière, comme si peu d'années en arrière, il ne manque encore pas d'esprits malades pour propager la mort, et le chagrin sans pitié...

Trouver les mots qui disent l'horreur est aussi dangereux que difficile. Mettre des mots sur la chose, c'est déjà concevoir l'inconcevable, et quasiment donner du corps au monstre qui s'engendre.
L'esprit sain conçoit la paix, pas la guerre.


"Déjà la guerre apparaissait comme une immense industrie." 
Jean Jaurès

Il avait déjà écrit dans l'Humanité du 9 juillet 1905 :
« La concurrence économique de peuple à peuple et d’individu à individu, l’appétit du gain, le besoin d’ouvrir à tout prix, même à coups de canon, des débouchés nouveaux pour dégager la production capitaliste, encombrée et comme étouffée sous son propre désordre, tout cela entretient l’humanité d’aujourd’hui à l’état de guerre permanente et latente ; ce qu’on appelle la guerre n’est que l’explosion de ce feu souterrain qui circule dans toutes les veines de la planète et qui est la fièvre chronique et profonde de toute vie. Il faut bien chercher des clientèles lointaines, des clientèles exotiques et serviles, puisque tout le système, en retirant aux ouvriers une large part du produit de leur travail, restreint la libre consommation nationale. Oui, nous savons cela, et nous savons aussi que la force ouvrière n’est pas encore assez organisée, assez consciente, assez efficace, pour refouler et neutraliser ces forces mauvaises. Ou bien le prolétariat, séduit par une fausse apparence de grandeur nationale, et corrompu par une part dérisoire du butin capitaliste et colonial, ne s’oppose que mollement aux entreprises de la force. Ou bien les classes dirigeantes embrouillent si habilement la querelle née de l’antagonisme économique que les prolétaires n’en démêlent point l’origine. Ou bien, quand leur conscience est mieux avertie, ils ne disposent pas d’une action suffisante sur le mécanisme politique et gouvernemental, et leur opposition est submergée par tous les éléments flottants et inorganisés que le capitalisme met en mouvement aux heures de crise. Ou encore, les travailleurs socialistes de chaque nation, trop séparés encore les uns des autres, s’ignorant les uns les autres, désespèrent de l’utilité d’une action qui, pour être efficace, devrait être internationale ; et n’étant pas sûrs d’être soutenus de l’autre côté des frontières, ils s’abandonnent tristement à la fatalité. Oui, la protestation de la classe ouvrière ne suffit pas encore à dissiper tous les orages. La voix du prolétariat universel, qui commence à s’élever pourtant vibrante et forte au-dessus des nations agitées par une éternelle rumeur d’inquiétude et de guerre, ne peut pas répéter tout ce que dit la cloche de Schiller. Elle peut bien dire : Vivos voco, mortuos plango, j’appelle les vivants, et je pleure sur les morts. Elle ne peut pas dire encore : Fulgura frango, je brise la foudre. Il nous reste encore une ouvre immense d’éducation et d’organisation à accomplir. Mais, malgré tout, dès maintenant, il est permis d’espérer, il est permis d’agir. Ni optimisme aveugle ni pessimisme paralysant. Il y a un commencement d’organisation ouvrière et socialiste, il y a un commencement de conscience internationale. Dès maintenant, si nous le voulons bien, nous pouvons réagir contre les fatalités de guerre que contient le régime capitaliste. Marx, quand il parle des premières lois anglaises qui ont réglementé la durée du travail, dit que c’est le premier réflexe conscient de la classe ouvrière contre l’oppression du capital. La guerre est, comme l’exploitation directe du travail ouvrier, une des formes du capitalisme, et le prolétariat peut engager une lutte systématique et efficace contre la guerre, comme il a entrepris une lutte systématique et efficace contre l’exploitation de la force ouvrière. »

Jaurès en son temps défendit la paix jusqu'à son dernier souffle, aussi bien assassiné par les balles de Raoul Villain que par la haine farouche des fauteurs de guerre qui commanditèrent son assassinat avant d'acquitter le criminel sitôt la fureur de la guerre éteinte. L'acquittement de Villain en 1919 sonnait alors comme la récompense à celui qui avait permis qu'on fit la guerre quand la veuve de Jaurès était condamnée à payer les frais dits "de justice"...

La guerre était passée, les monuments aux Morts se couvraient des millions de noms des victimes, en allemagne comme en France.

Le camp de la victoire dictait les clauses des traités et la carte du monde en était chahutée jusqu'au Moyen-Orient avec la Syrie sous mandat français...
Le camp de la défaite entrait en gestation des monstres de l'après "der des ders"...

Il n'est pas inutile de remonter le fil de l'histoire pour comprendre que de fil en aiguille les choses se tiennent.
Il n'est pas nécessaire de remonter si loin le fil de l'histoire pour comprendre l'insoutenable enchainement de violence d'un monde que la fatalité du malheur condamnerait à enfanter des monstres en Afghanistan, en Irak, en Libye, au Mali, en Syrie ou ailleurs

L'exercice de l'intelligence humaine, de Saint-Exupéry à Jaurès et beaucoup d'autres et nourrissant les peuples d'espoir de paix serait-elle vain ?

Dans les conflits anciens débarrassés de la charge émotionnelle de la tragédie présente, il est facile d'analyser les causes, lointaines ou proches, et de différencier les causes profondes généralement tues des prétextes avancés pour écrire le roman officiel bien utile aux pompiers pyromanes.

Tentons, face à l'abomination du drame, de faire preuve du discernement indispensable à la compréhension du monde et des enjeux de la paix.

A qui profite le crime ?

vendredi 6 novembre 2015

D'ailleurs

Charlotte DELBO, rescapée d’Auschwitz et Ravensbrück écrivit un poème admirable de vérité à-propos de son passage par "l'ailleurs" des camps de la mort..

QU’ON REVIENNE D'AUSCHWITZ OU D’AILLEURS… 

Qu'on revienne de guerre ou d'ailleurs 
quand c'est d'un ailleurs 
aux autres inimaginable 
c'est difficile de revenir. 

Qu'on revienne de guerre ou d'ailleurs 
quand c'est d'un ailleurs 
qui n'est nulle part 
c'est difficile de revenir : 
tout est devenu étranger 
dans la maison pendant qu'on était dans l'ailleurs 

Qu'on revienne de guerre ou d'ailleurs 
quand c'est d'un ailleurs 
où l'on a parlé avec la mort 
c'est difficile de revenir 
et de reparler aux vivants 

Qu'on revienne de guerre ou d'ailleurs 
quand on revient de là-bas 
et qu'il faut réapprendre 
c'est difficile de revenir 
quand on a regardé la mort 
à prunelle nue 
c'est difficile de réapprendre 
à regarder les vivants 
aux prunelles opaques

Au-delà de l'expérience singulière de Charlotte Delbo ressortie de l'enfer des camps nazis, rare rescapée d'un autre monde étranger à l'humanité, la leçon qu'elle nous enseigne dans ses vers a une portée bien plus générale sur la capacité des hommes à faire société et sur les obstacles insurmontables à dépasser pour celles et ceux qui sont passés par "ailleurs"... des histoires d'exclus... des histoires de victimes... des histoires de vies.

Dans une société qui fait de la solidarité un slogan permanent, qu'en est-il du sort réservé aux réfugiés et aux migrants ?
Dans une société qui fait de la solidarité le hochet du pouvoir, qu'en est-il du sort des travailleurs kleenex congédiés aussi brutalement de l'entreprise qu'ils seront sitôt réduits au numéro de leur catégorie de sans emploi au pôle du même nom ?
Dans une société qui faisait de la liberté le premier principe de sa devise, qu'en est-il du sort de celles et ceux qui ne vivent que sous l'oeil noir des caméras de surveillance, ou pire des kapos des vigiles d'un argent Roi, d'autant plus fondé à se méfier des pauvres qu'il les fabrique à ne plus que savoir en faire.
Dans une société qui clame l'égalité, qu'en est-il des enfants à qui l'école ne propose plus que celles de leurs "chances", pour mieux les convaincre très tôt que la réussite de leur vie ne se joue qu'à la loterie de ses origines, secoués dans les tamis des garants d'un ordre immuable.
Dans une société qui affiche d'autant plus facilement sa fraternité qu'elle applaudissait hier à l'écroulement du "mur de Berlin-rideau de fer-mur de la honte", qu'en est-il du sort des emmurés d'aujourd'hui, de Palestine ou d'ailleurs auxquels tous les de Dans ferme la porte de leur monde à tous les de Hors,

La justesse dramatique du propos de Charlotte Delbo sur le retour rescapé de déportation éclaire d'un jour cru la difficulté des millions de celles et ceux qui, relégués dehors par quelques aléas de la vie, en deviennent étrangers à leurs semblables, d'autant plus méfiants et suspicieux qu'ils sont incapables de les comprendre, de prendre avec eux la mesure de l'éloignement pour ouvrir une voie au retour.

Vivre ensemble ? C'est tellement confortable quand on réduit la chose au côte-à-côte, en cultivant le dogme de la mixité et de la diversité préservée du maître et de ses serviteurs !

L'humain d'abord... pour peu qu'on le chante, paroles et musique de l'Internationale, ça pourrait changer le monde, maintenant !

jeudi 5 novembre 2015

Tournée générale !

Waouh !!!
Deux euros trente huit centimes !
Qu'est-ce que je vais bien pouvoir envisager pour consommer le surcroit de revenus du prochain mois ?
Ma pension de retraite à augmenté, mais si, c'est vrai et le papier de l'administration qui me l'annonce arrive un mois avant l'effet fatidique de l'augmentation... un peu avant les élections régionales. Il faut se mettre en conditions pour affronter cette soudaine opulence.
C'est de l'ordre de l'exceptionnel, la somme n'avait pas bougé depuis mai 2013, et c'est bien connu depuis tout ce temps rien n'a vraiment changé...






figure 1 : électroencéphalogramme des retraites de fonctionnaire... calme plat !

2,38€, c'est la manne des manants. Avec de l'ordre de 8 centimes d'augmentation par mois pour deux ans et demi de stagnation, comment comprendre que l'état des finances publiques soient si calamiteux ?

Une guerre par-ci, une guerre par-là, sans compter un ou deux petits Cahuzac cachotiers et le tour est joué, ceinture, bouclez-la ! 

Il est vrai que les patrons sont beaucoup plus méritants chez Renault (+170% l'an dernier), Pinault (+36% l'an dernier), Mittal (+23% l'an dernier)...

mercredi 4 novembre 2015

On ne nous avait pas tout dit...

ça alors ! Comme c'est curieux ! 
La suppression de la demi part des veuves...
L'impact des mesures ceci, ou cela, ou handicap...
La réforme du financement des collectivités...
... à l'approche des échéances électorales le gouvernement enclenche la marche arrière sans trop regarder dans le rétroviseur, et à tombeau ouvert.
Que des mesures votées par la droite en 2008 produisent des effets douloureux pour des retraités modestes d'aujourd'hui, quelle découverte ! Cela fait des mois et des années que des organisations syndicales qui s'étaient opposées à de telles mesures en réclament l'abrogation, sans succès.
Et le gouvernement qui les a bien laissé produire leurs effets voudrait se dédouaner en en repoussant la pratique dans deux ans... quand les présidentielles seront passées !

A trop s'accommoder des mesures prises précédemment par la droite, les socialistes au pouvoir en viennent à s'habituer à la conduite à droite, sur l'accotement avec Valls et dans le fossé avec Macron, ministre des patrons.

A prendre les gens pour des demeurés on en fait à tour de bras de nouveaux candidats à l'abstention, juste histoire d'amplifier arithmétiquement la part à Le Pen dans les électeurs qui restent.

lire ci-dessous le communiqué de presse du syndicat "Solidaires Finances Publiques"

Sévices publics

Le changement... c'était quand ?

T'avais voulu voir Vezoul et ses "21 promesses"...

Premiers travaux pratiques en nouvelle ruralité :

  • la Poste d'ici serait bientôt fermée tous les après-midi !
  • pourquoi pas bientôt "agence postale"... et pourquoi pas personnel communal à la clé, nouvelle embauche en perspective !!!
  • Bureau d'à côté, réduction des horaires et modification des services ?


Pour sûr le service public postal est bien assuré... 


... de disparaître !