mardi 31 août 2010

bon courage !

Du courage, il va leur en falloir, et plus encore, à ces quelques milliers de jeunes enseignants qui vont découvrir leur nouveau métier sans l'avoir jamais appris.
Interrogée par le journaliste sur son approche de la classe et des élèves, cette jeune enseignante de 27 ans, master de marketing en poche, peine à trouver ses mots : "je vais y aller au feelling, et puis après..."
Pincez vous et posez-vous la question de savoir si dans l'esprit (si tant est qu'il en ait...) de notre petit président l'enseignement ne se réduit pas à une bannale garderie ? Un de ses gros ministres avait d'ailleurs rétréci la professionnalité des enseignants de maternelle au change des couches-culottes ! culotté ? non ! 
Seriez-vous d'accord pour décoller à bord d'un airbus piloté par le fils Sarkozy qui vient de réussir sa capacité en droit ?
Leur responsabilité est grande face aux jeunes dont ils doivent faire les citoyens de demain; et celle de tous les citoyens d'aujourd'hui plus encore de renverser l'ordre inique qui fait de la régression le modèle ordinaire de l'évolution pour les masses pendant qu'explosent les privilèges de quelques uns.
Ce que la soirée du Fouquets voulait avoir scellé du pacte scélérat réduisant la République en servante obligée des milliardaires, une nouvelle nuit du 4 août pourra le défaire.


Courage à tous les jeunes, mais aussi aux plus anciens qui ne cessent de voir de dégrader la vie avec l'école.
Courage et détermination...
Si vous ne deviez enseigner qu'une chose à nos petits, dites leur qu'il n'est pas de bonheur dans la soumission, que la rebellion et la résistance font grandir les femmes et les hommes ensemble en conjuguant leurs différences.




Ils ont défiguré la France et le monde aussi; les couleurs de la lutte et le souffle des banderolles vont redonner l'espoir.
Courage et détermination, n'attendons pas qu'il soit trop tard pour redonner son pouvoir au peuple.

Etat limite

C'est dans le régal du propos de Serge Portelli sur le plateau des Glières cette année que je retiens l'expression qui me semble si juste : nous sommes dans un état limite, plus en démocratie. Les délires sécuritaires, surveillance, exclusion, stigmatisation des différences,   racisme rampant, violence entretenue et suscitée dans la paupérisation de l'environnement social...
Nous ne sommes plus en démocratie, sans être encore tout à fait dans un état autoritaire... Dans cet "état limite" si propice au passage de la zone grise à la noire et à la brune, cette époque dont on dit APRÈS : "et pourtant je savais, pourquoi n'ai-je rien dit ? pourquoi n'avons-nous rien fait ?"



Serge Portelli Paroles de Résistance / Glières 2010
envoyé par CRHA74. - L'info video en direct.



Ces terribles questions ne valent pas pour celles et ceux qui ont la clairvoyance et la justice au coeur, celles et ceux qui ne s'oublient pas dans l'illusion du pouvoir, fut-il d'opposition. C'est là qu'est le trait d'union entre les Résistants d'hier et les résistances d'aujourd'hui.
Les élus d'aujourd'hui qui s'appliquent à la gestion des objets politiques dictés par le pouvoir en place ne peuvent que collaborer à des degrés divers à l'atteinte de ses visées. Le pouvoir de dire NON ne s'assortit pas nécessairement de l'impuissance et de la mise à l'écart. La rebellion doit s'affranchir de l'opinion commune ou publique nourrie du consenssus minimal; c'est bien "l'assentiment  légitimiste" qui a été le moteur de la collaboration pétainiste plus que l'adhésion idéologique qui s'insinue ensuite avec le temps dans les esprits et les comportements.
Ne faut-il pas se souvenir qu'Hitler est arrivé au pouvoir au terme d'élections, ou plus près de nous que Le Pen fut en lice au deuxième tour des présidentielles pour s'assurer que l'élection n'accouche pas nécessairement de la démocratie, du respect des libertés et des personnes ?




jeudi 26 août 2010

Echec ou réussite ?

On entend souvent dans les discours d'opposants à la politique de Sarkozy parler d'échec, en matière de sécurité comme en économie.
N'était-ce pas là une grossière méprise ?
Ne devrait-on pas plutôt parler de réussite, parfois même exemplaire, tellement toutes les options politiques qui sont poussées par la droite au pouvoir atteignent leur objectif.
Plus de pauvres plus pauvres et matraquage des classes moyennes pour assurer le bien-être des privilégiés de la fortune...
Plus de chômage et de précarité pour affaiblir la classe ouvrière face au patronat...
Des services publics massacrés à l'école comme à l'hôpital ou dans les transports ou l'énergie... C'est dur pour les plus faibles et ça fait rire les nantis qui peuvent se payer plus que le superflu...
Moins de liberté, plus d'inégalité et un discours de haine plutôt que la fraternité...
Celles et ceux qui s'imaginent que la situation catastrophique dans laquelle le pays plonge est un accident se trompent ! ce n'est que le résultat attendu et prévisible des orientations de la droite qui s'approvisionne dans l'arrière boutique du front national.
L'échec de Sarkozy ne sera jamais rien d'autre que son éviction du pouvoir. Faut-il nécessairement attendre 2012 ?

mercredi 25 août 2010

insécurité routière


Encore et toujours les mêmes sirènes insupportables du SAMU et des pompiers : Urgence sur la RCEA !
Le face à face meurtrier a encore endeuillé le sinistre bitume ce matin : deux morts... et des blessés...
Face au camion la voiture n'est plus qu'amas informe de tôles de plastique et de vies à jamais détruites.
Il y a une quarantaine d'années que ce ruban routier a commencé de se dérouler en plein coeur du bocage quand les premières pelleteuses ont creusé au Pontet pour l'édification du premier pont entre La Jarrie et le Bouchon. A l'époque l'emprise était prévue pour la mise à deux fois deux voies; les ponts supérieurs tous prévus pour enjamber deux fois deux voies, le tracé et les courbes calculées pour une circulation en deux fois deux voies séparées... et cela depuis près de quarante années qui ont vu le trafic, et en particulier celui des poids lourds, exploser. Aujourd'hui ce sont de véritables trains de camions qui s'y croisent.
Les victimes d'aujourd'hui n'étaient pas encore nées que le pont enjambait la tranchée faite pour deux fois deux voies ! Près de quarante ans ont passé et combien de deuils après, les quatres voies ne sont pas encore livrées à la circulation. Jeunes ou vieux, femmes et hommes mêlés, âmes d'ici ou corps étrangers, la route est indifférente dans son massacre.La RCEA et bien le carré commun de l'indigence gouvernementale
Peut-être faudrait-il enfin dire non aux tergiversations des uns et des autres et aller chercher le fric là où il est pour sauver la vie. Les belles envolées, promesses et gesticulations associatives n'ont pas suffi, c'est évident.
Pourquoi pas tout simplement couper l'artère ? Ce ne serait pas suffisant pour provoquer l'ambolie du capitalisme meurtrier, ni saigner ce monstre sanguinaire, mais au moins l'alerte serait peut-être entendue au delà du cercle des proches des victimes.
Ces morts ne sont pas victimes de la route, mais bien du système qui met les valeurs de la bourse au dessus des valeurs humaines et de la vie, tout simplement. Quand l'Etat dispose d'assez d'argent pour rembourser des dizaines de milliards aux plus fortunés au titre du bouclier fiscal, ce n'est plus d'injustice qu'il faut parler, mais d'imposture. Faudra-t-il attendre qu'un préfet, un ministre ou un chef d'Etat soit victime d'un accident ici pour que les choses bougent ? Peu probable que ces gens "importants s'y risquent !

dimanche 22 août 2010

Avenir à gauche ! à pâtir à droite...








Les boussoles s'affolent...
Au cas où vous l'auriez oublié, ce n'est pas la boussole qui fait le nord... c'est le nord qui oriente l'aiguille de la boussole.
A force de prendre les effets pour des causes et les élus pour les politiques, on finit par perdre le sens, tout naturellement.
Le miracle du Gps donne l'impression qu'on n'a plus besoin de savoir lire une carte... comme celui du traitement de texte au clavier donne l'impression qu'on peut s'affranchir des exigences de la langue, de l'orthographe ou de la grammaire pour savoir écrire...
Alors prenez le temps d'aller de Lourde à Lourdes, aller-retour si vous n'avez pas compris !


Agrandir le plan

Tout bon l'ultra violet...


Sur les fils tissés de l'Internet, le réseau Facebook propose de se retrouver autour du port du ruban violet, geste symbolique de la marque de défiance au sarkozisme... 
Si on excepte le tiers de l'opinion encore accrochée à la caricature de président qui nous est donnée, jamais les producteurs de satin violet ne suffiront à satisfaire la demande ! 
Les symboles sont importants et bien nécessaires à la construction identitaire, en politique comme ailleurs (il suffit de lécher les vitrines de clubs de supporters de ballons ronds ou ovales pour s'en convaincre).
Encore faut-il préserver et respecter les symboles.
Redonnons ses couleurs au chiffon rouge qui s'était bien décoloré dans la garde robe de Ségolène au temps de son désir d'avenir présidentiel... Et n'oublions pas que le violet a besoin du rouge pour réchauffer son bleu...
Sans être persuadé que le choix de la couleur des évèques, des veuves et des martyrs soit des plus judicieux, je l'accroche volontiers à mon beau rouge coco !
Et pourquoi pas s'attacher avec lui les centaines de milliers de manifestants de septembre prochain, celles et ceux qui vont se retrouver à la fête de l'Huma, et tant d'autres qui voudraient bien cultiver l'espoir sur les terres de France dévastées par le sarkozisme.

vendredi 20 août 2010

Mémoire : à présent le passé ne manque pas d'avenir...


S'il est une chose qui fait vraiment mauvais ménage avec le pouvoir et la politique, c'est bien la mémoire. Pauvresse malmenée pour que ses restes amputés servent les ambitions de pouvoir de quelques uns, la mémoire devient sélective dès qu'elle sert le politique.
Le pouvoir, dans sa réalité de temps en temps, dans son illusion le plus souvent, s'accapare des morceaux du passé pour raccommoder un présent trop peu séduisant.
La légende napoléonienne en est emblématique, mais d'autres célébrations plus contemporaines ne sauraient échapper à la règle.

Amnésie

La mémoire n'est pas le moindre des instruments de l'intelligence humaine. Au fil de l'évolution les hommes n'ont eu de cesse d'en perfectionner l'instrumentation pour accroître leur capacité d'action et développer la dimension sociale de leur condition. Les langages outillent la mémoire. La parole et l'écrit, le son et l'image, le geste tout autant que les perception des cinq sens y contribuent. Plus difficile à cerner, l'expérience de la vie dans ce qu'elle procure d'émotions au fil des actions est un puissant moteur de la mémoire, pour préserver ou magnifier quelques événements comme pour les occulter.
Nombreux sont ceux qui se sont étonnés, du silence de victimes survivantes de la barbarie nazie dès le retour de leur calvaire. Longtemps après pour en avoir discuté avec elles, on retombe sur la même évidence : le souvenir , pour être partagé, doit être accessible à l'intelligence de l'autre; or, pour ce qui est des déportés par exemple, la terrible expérience de leur souffrance était tellement éloignée de ce qu'avaient pu supporter les autres qu'elle leur était inaccessible à leur compassion comme à leur compréhension.
La mémoire est très directement utile au partage et à la communication sociale.
Depuis quelques temps déjà le concept de "devoir de mémoire" est apparu, justement lié aux célébrations des faits d'histoire de la seconde guerre mondiale et des conflits coloniaux qui l'ont suivie. Je sens dans cette invention une forme d'instrumentalisation de la mémoire et de l'histoire. Il serait bon de poser la question à qui invoque le devoir de mémoire de ce qu'il fait dans et de sa vie pour être en phase avec la vision de l'histoire qu'il évoque.
Pour prendre un exemple tristement caricatural on peut évoquer le pélerinage d'un candidat président sur le plateau des Glières, des moulinets d'épaules pour imposer la lecture de la dernière lettre de Guy Mocquet (comme si les enseignants d'histoire attendaient qu'on leur dise pour faire bien leur métier !)... les exemples ne manquent pas !
Dans un temps où seul le présent a sa place et où chaque fait divers, fut-il abominablement inhumain, devient générateur d'opinion sous la pression des médias et des politiques qui les exploitent, la construction intelligente de la représentation du temps dans le tricot ou la dentelle de la mémoire de chacun est bien mise à mal.
Quand Daniel Cohn Bendit fait la une d'un hebdomadaire sous le titre aguicheur "Nicolas Sarkozy prend les français pour des cons", il se trompe. Le président dangereusement démagogue  a pris les français comme ils sont; plus exactement ce sont les français qui l'ont pris. On peut ensuite discuter des moyens mis en oeuvre pour l'accession au pouvoir de l'homme en question, des moyens financiers comme des autres instruments de manipulation d'opinion d'ailleurs. Mais quoi qu'il en soit, qui se plaint aujourd'hui du sort misérable qui lui est fait par le pouvoir devrait d'abord s'interroger sur ce qu'il a fait de sa mémoire dans la détermination de son choix politique (ou de son abstention d'ailleurs).
La mise en danger de l'école, l'insupportable mise à l'index de la jeunesse, la criminalisation et la judiciarisation de tous les accrocs de la vie sont quelques aspects de la régression démocratique qui devrait activer notre mémoire pour y croiser les intentions des nostalgiques du pétainisme et de ses valets inspirateurs recrutés du côté du patronat et des grandes fortunes.
Il fut un temps où des étoiles étaient jaunes, une époque où des triangles d'autres couleurs étaient cousus sur les pauvres besugnes des déportés... Les tziganes avaient le leur, les opposants politiques étaient en rouge et le rose signalait les homosexuels...
Ne manquerait-t-il pas à certains que le sinistre manteau de cuir noir ?
L'étranger, le différent, l'autre tout simplement serait d'abord un danger avant même d'être considéré comme son semblable... Faut-il supporter qu'un peu plus d'un demi siècle plus tard, trois génération étant passées pour en gommer la mémoire, la folie du pouvoir de quelques hommes en condamne des millions d'autres à l'inhumanité ?
NON.
Souvenons nous ; la mémoire n'appartient pas qu'au passé.

lundi 16 août 2010

Cygnes des temps

Dans les marais du Lavours les oiseaux ont encore leur place ; à peine farouches, ils se donnent en spectacle toujours recommencé.
Quand le paon pavane, l'autruche se met parfois la tête dans le sable !
Chez les cygnes aussi, on a parfois son mouton noir...
... et quand il a la tête hors de l'eau on est assuré qu'il a bien le bec rouge !