vendredi 30 août 2013

Penser marxiste au présent

Dans un article récent, Greg Oxley, camarade parisien animateur du courant de La Riposte met les deux options du réformisme et du marxisme à l'épreuve de la crise. Son argumentation forte s'illustre d'entrée d'une citation de Marx vieille d'un siècle et demi, mais qui n'a pas pris une ride lorsqu'on l'expose à la lumière de l'actualité 

« Le résultat général auquel j’arrivai et qui, une fois acquis, servit de fil conducteur à mes études, peut brièvement se formuler ainsi : dans la production sociale de leur existence, les hommes entrent en des rapports déterminés, nécessaires, indépendants de leur volonté, rapports de production qui correspondent à un degré de développement déterminé de leurs forces productives matérielles. L’ensemble de ces rapports de production constitue la structure économique de la société, la base concrète sur laquelle s’élève une superstructure juridique et politique et à laquelle correspondent des formes de conscience sociale déterminées. Le mode de production de la vie matérielle conditionne le processus de vie social, politique et intellectuel en général. Ce n’est pas la conscience des hommes qui détermine leur être ; c’est inversement leur être social qui détermine leur conscience. A un certain stade de leur développement, les forces productives matérielles de la société entrent en contradiction avec les rapports de production existants, ou, ce qui n’en est que l’expression juridique, avec les rapports de propriété au sein desquels elles s’étaient mues jusqu’alors. De formes de développement des forces productives qu’ils étaient, ces rapports en deviennent des entraves. Alors s’ouvre une époque de révolution sociale. »

préface de sa Critique de l’économie politique (1859)

Le modèle initié par Marx lorsqu'il écrit que c’est leur être social qui détermine la conscience des hommes entre en résonance avec l'analyse qu'on peut faire aujourd'hui du paysage politique et des débats qui l'animent.

jeudi 29 août 2013

Lutte des classes ou lutte des places ?

Question de méthode ! mais pas simplement...
La compétition politique en démocratie devrait se jouer sur le terrain des idées, avec convictions forgées au chocs des arguments... Les grands tribuns des siècles passés posaient leurs mots sur une pensée construite et éprouvée ailleurs que dans les agences de communication... Les temps ont bien changés et la langue politique s'est faite de bois.
Depuis toujours peut-être d'autres méthodes ont été utilisées pour gagner sur l'adversité politique ; et en matière électorale, le choix du mode de scrutin et le découpage des "circonscriptions" électives permet à loisir d'orienter le résultat. Il y a quelques décennies la création de la troisième circonscription législative dans l'Allier qui prenait le département en écharpe du nord au sud, des confins du Cher jusqu'au Puy de Dôme, en a fourni un bon exemple sous le scalpel de la droite.
Le découpage des nouveaux cantons aux ciseaux socialistes ne déroge pas à la règle...
Il en a été de même lorsqu'il s'est agi de tracer les frontières des intercommunalités ; et le jeu continue avec les nouvelles mesures déterminant la composition des conseils communautaires.
D'aucuns s'imaginent utiliser ce processus pour en tirer parti en misant sur d'hypothétiques majorités à venir. Dans un sens comme dans l'autre des pratiques de cet ordre illustrent bien le degré zéro de la politique et de son exercice. A défaut de s'opposer sur des orientations clairement défendues pendant tout le temps d'un mandat, majorité contre opposition, il faut être bien faible pour s'imaginer que c'est en jouant sur la règle du jeu que la victoire se gagne. Si c'est possible, ça n'a rien de glorieux.
Avant d'additionner les mandats constituant une majorité, encore faut-il prendre le temps d'être élu.

Pas étonnant que, dans un tel paysage les citoyens ne sachent plus très bien faire la différence entre la droite et la gauche en réduisant les chamailleries qu'ils observent à la lutte des places ; méfions nous cependant qu'ils ne prennent pas la démocratie à contre-sens en s'abstenant, ou pire, en votant pour l'extrême droite.

à votre santé !

L'Humanité Dimanche du 29 août offre une bonne lecture (parmi beaucoup d'autres !).
Nicole DELEPINE (responsable de l'unité d'oncologie pédiatrique de l'Hôpital Universitaire de Garches Raymond Poincaré dresse un portrait sans complaisance des agences qui minent le système de santé publique français.

En lisant cet article la réponse à la question posée en page 24 vient sans peine :  à rien !
... sinon à poursuivre l'oeuvre dévastatrice de la droite en matière de service public, et de la santé en particulier.



NB : si des élus siègent dans ces machins, en ont-ils jamais dénoncé les méfaits ou se satisfont-ils de quelques jetons de présence pour prix de leur silence ?

mercredi 28 août 2013

Retraite

Ce n'est pas violent... mais ça s'explique.


Ep. 19 - Retraitement de choc par CN-PCF

Statistiques

On dit volontiers "qu'on fait dire ce qu'on veut aux chiffres" ; la statistique n'est pas la vie, mais quand les chiffres mentent, c'est dans la bouche des menteurs.
Au moment où le gouvernement cherche à équilibrer les comptes des régimes de retraite...
Au moment où on nous bassine avec l'impérieuse nécessité de réduire la dette publique...
Au moment où les comptes sociaux sont au rouge et les collectivités en difficulté pour faire face à la dégradation de la situation sociale...
Au moment où les organisations caritatives tirent la sonnette d'alarme en voyant leur "clientèle" exploser...
... qu'on regarde où passe la richesse produite par les travailleurs !

En trente ans quand la masse des salaires est multipliée par trois et demi, celle des dividendes versés aux actionnaires est multipliée par 7 et demi !
Et après ça il faudrait s'étonner que les centaines de milliards servis aux rentiers du capital manquent pour financer des revenus décents aux travailleurs de l'industrie, des services, de la mer et de la terre ! 
Et après ça il faudrait s'étonner que les centaines de milliards servis aux rentiers du capital manquent pour financer la couverture sociale ou les services publics ! 
Et après ça il faudrait s'étonner que les centaines de milliards servis aux rentiers du capital manquent pour financer la mise à deux fois deux voies de la RCEA sans privatisation et péage !

Celles et ceux qui s'en étonnent encore aujourd'hui, s'étonneront encore demain des résultats électoraux souriants à la droite et à son extrême.


merci à l'Huma pour sa double page de l'édition du 27 août... et aux statisticiens de l'INSEE !

Les retraités sont des électeurs...

... pas tout à fait comme les autres !
Nos ministres énarques ont des neurones "formule 1". A peine avaient-ils commencé de discuter d'une énième "réforme des retraites" et la dernière délégation syndicale tout juste en bas des escaliers de Matignon que la solution tombe ! Rallongement de la durée de cotisation, hausse des cotisations pour tous les régimes...
A quelques mois des élections et à quelques jours de la rentrée syndicale sur le pavé parisien le gouvernement pare au plus pressé avec des recettes que la droite et le patronat ne contestent que dans leur ampleur. Avec ça ceux qui ont aujourd'hui la quarantaine vont devoir attendre soixante six ou sept ans pour envisager leur retraite à taux plein... En prenant en compte les cahots de la plupart des carrières professionnelles qu'ils auront dû subir, rien de sûr ! Les plus jeunes d'aujourd'hui, avec les mêmes recettes, n'en parlons pas !
Et tout ça dans une période où , depuis plusieurs années l'espérance de vie des français diminue, et en particulier l'espérance de vie en bonne santé !
En retraite plus tard et pour moins longtemps, la voilà la bonne recette des marmitons libéraux roses ou blancs qui s'affairent aux mêmes fourneaux pour servir la soupe au capital.

Si les politiques de gauche et les syndicats avaient vraiment envie que ça change, peut-être feraient-ils comprendre aux français que leurs difficultés d'aujourd'hui pour faire face à des dépenses toujours plus pressantes en matière sociale ou domestique ne doivent rien au hasard.

mardi 27 août 2013

non à la guerre

La situation en Syrie est insupportable... depuis des mois, et même des années !
Le conflit intérieur qui secoue ce pays n'est pas complètement étranger à la déstabilisation entretenue du proche-orient. Elle alimente les appétits impérialistes des Etats-Unis qui prennent la planète pour leur petit théâtre de guignol en tirant à loisir les ficelles de leurs marionnettes monstrueuses. L'Afghanistan ou l'Irak sont là pour nous le rappeler, et pas pour le plus grand bonheur des peuples afghan ou irakiens.
Pourquoi intervenir ? Pourquoi maintenant ? pour promouvoir quelle solution ? avec quelle légitimité internationale ?

Les temps ne sont pas les même, ni les lieux, ni les acteurs... mais cet épisode porte les mêmes germes que celui de l'anéantissement de la SDN sous les coups des fascistes et des nazis et la molle complaisance des puissances occidentales à la veille de la deuxième guerre mondiale.
L'ONU est aujourd'hui déconsidérée par les grandes puissances qui se veulent gendarmes du monde.
Sarkozy était allé guerroyer en Libye... Hollande, d'autant plus satisfait de l'opération malienne que les élections présidentielles ont mis son favori en place, se voit déjà avec anglais et américains rétablir l'ordre en Syrie !

Que n'ont-ils pas depuis longtemps réglé le problème palestinien pour ne parler que de cette région en brisant le blocus des territoires palestiniens ou en bombardant les colonies israéliennes installées en dépit de toutes les résolutions onusiennes...
Le monde, toujours livré aux mains des marchands d'armes, et gouverné par tant d'apprentis sorciers pourra-t-il un jour s'offrir le luxe simple de la paix ?

Une des premières conditions à réunir serait peut-être de dépolluer le monde politique des influences religieuses, militaires et économiques qui, seules ou en cocktails explosifs allument les conflits dans tous les coins de la planète.

Et pour la Syrie, l'urgence est à l'ONU, pour imposer une solution politique sous l'autorité des nations unies. Toute autre solution ne peut qu'ajouter aux difficultés syriennes et éclabousser les brûlots de la région. 

nota bene : juste à propos d'armes chimiques... souvenez vous de l'agent orange ; les USA en ont balancé des milliers de tonnes sur le Viet-Nam et ceux qui n'en sont pas morts s'en souviennent dans leur corps meurtri et dans le martyre de leurs enfants. Le fabricant de ce défoliant n'était autre que celui du round-up et de quelques OGM d'aujourd'hui. 

L'épreuve du Front

L'assemblage du Front de Gauche est une nouvelle fois mis à l'épreuve de ses dissensions internes entre trois principales tendances sur les orientations stratégiques à donner au mouvement.
La direction du Parti Communiste sous la houlette de Pierre Laurent privilégie l'option du rassemblement de toute la gauche avec les socialistes en vue des prochaines échéances électorales, et en particulier des municipales du printemps 2014. La conservation des positions électives des communistes est à ce prix. C'est bien l'option idéale à long terme que de rassembler la gauche, encore faut-il que ça ne se fasse pas au prix de concession incompatibles avec tout véritable changement progressiste. Et l'expérience des trente dernières années n'a prouvé qu'une chose : l'hégémonie socialiste a laminé la composante communiste et le travail est parachevé par l'opération Mélenchon.
A l'opposé, Jean-Luc Mélenchon  joue la carte de la dénonciation du parti socialiste coupable à ses yeux de conduire une politique de droite et d'exiger une réorientation à gauche dans la conduite des affaires du pays. Sa dénonciation s'appuie justement sur les faits, mais le brouillage entretenu à gauche du parti socialiste le préserve de tout risque ; pire, c'est la droite et son extrême qui en profitent dans leurs approches simplistes et démagogiques.
Entre les deux, d'autres petites composantes du Front de Gauche, et en particulier celles et ceux qui n'appartiennent à aucun parti établi réclament une forme de consensus...

mercredi 21 août 2013

la valse à l'envers

Valls...... un ministre hérité de Sarkozy.
Depuis quelques temps le ministre de l'intérieur peaufine le portrait qu'il s'était dessiné au temps des primaires socialistes, celui du trait-d'union du social libéralisme avec la droite la plus réactionnaire.
Les médias le disent populaire... Qu'est-ce que ça peut bien vouloir dire, sinon qu'en chaussant les gros sabots de la droite jusqu'à son extrême sur la question de l'immigration ou de la sécurité policière il essaye de ratisser plus large, de neutraliser une opposition atone et aussi tranquillement apaisée que les terrasses de Marseille...
Au bout du compte qu'est-ce que ça change ? Sinon que la grande masse des électeurs de gauche met ses revendications légitimes en pause en s'imaginant que le changement promis hier pour maintenant sera pour demain !
Valls est bien le prototype de ces anesthésistes qui peuvent plaire à tout le monde à force de paroles verbales... Et le déplacement gouvernemental à Marseille de ces derniers jours ne doit rien aux gesticulations sarkozistes qui faisaient frétiller les médias dès qu'un fait-divers aussi odieux qu'insupportable venait à se produire quelque part.

Le véritable enjeu dans tout ça : conserver le pouvoir.

Cherchez à  savoir pourquoi et pour quoi faire, pour qui et pour quand... Et notez bien la date des prochaines manifestations ! Elles sont bien tardives ! Mais au moins elles seront là.

mardi 20 août 2013

radio nostalgie

La rentrée se profile et les mêmes marronniers occupent les écrans, allocation de rentrée scolaire, coût de la rentrée en hausse, un peu mais pas trop, plus pour les uns, moins pour les autres...
Et les reportages dans les allées de super-marchés se succèdent avec les gosses raisonnables et les parents qui succombent parfois aux caprices juvéniles...
L'image du marché de la scolarité s'impose avec un petit coup d'oeil aux colos qui font préparer la rentrée aux gamins avec quelques centaines d'euros à la clé. D'ici quelques jours ce sera le cours particulier et le collège qui fait école ouverte pour les volontaires... 
Non seulement ce sera bientôt la rentrée, mais il faudrait la faire avant de la faire pour bien la faire !

Et d'un coup il me revient l'image d'un siècle passé, d'un temps complètement dépassé diraient beaucoup aujourd'hui. C'était un temps où, juste pour les fournitures au collège, tout se réglait avec la coop ; et le jour de la rentrée, chaque élève recevait son lot de cahiers, crayons et autres accessoires en fonction de ce que les profs avaient convenu avant la sortie. Pas besoin d'aller en course, et tout était là à des tarifs sans comparaison avec ce que les caissières réclament aux chalands d'aujourd'hui.
Bien sûr les machins de marque avec pub à la clef n'y étaient pas, et les cahiers "Clairefontaine" sortaient d'une usine de France quelque part dans les Vosges...
Ce n'était pas trop l'école de la consommation pas plus que le temps de la consommation de l'école.

Les collectivités en charge des collèges et des lycées ont bien le bon réflexe de construire des groupements d'achat pour les fourniture de la restauration... Qu'est-ce qui interdirait la même pratique pour l'alimentation des élèves en fournitures scolaires ? Peut-être n'aurait on pas besoin de faire voguer des milliers de containers de la mer de Chine aux côtes atlantiques en assurant à des fournisseurs d'ici des débouchés fiables et durables...

Mais la modernité de l'esclavage des peuples soumis aux lois du marché est passée par là, et il est vain d'attendre d'une soi-disant gauche au pouvoir ici ou plus loin qu'elle fasse les gros yeux au grisbi.

Le fric c'est capital

ménage à trois


  1. Mélenchon s'en prend aux socialistes...
  2. Les socialistes dénoncent un comportement qui fait le bonheur de la droite et de son extrême...
  3. Le Parti Communiste réclame un "vrai débat"...

Et si les trois se trompaient en cultivant leur faire-valoir plutôt que leur volonté de faire...
La fonction tribunitienne de Jean-Luc Mélenchon n'est pas en cause ; c'est son talent et il assure le spectacle.
La stratégie du renoncement du Parti Socialiste n'est pas en cause, c'est son fond de commerce depuis qu'il existe pour ruiner les opportunités d'un vrai changement avec un horizon à gauche (privatisations, retraites...)
Les gesticulations des "rénovateurs" du Parti Communiste ne sont pas en cause, ils rêvent toujours de marier la chèvre et le chou pour plaire au peuple en conservant les strapontins que les socialistes leur promettent. Robert Hue n'est-il pas sénateur ?
Difficile en disant comme Olivier Dartigolles sur BFMTV que "Mélenchon dit aujourd'hui ce que le peuple de gauche ressent, c'est à dire une exaspération, une déception immense" d'avoir un fer au feu des places aux municipales et au feu des places des manifestations aussi tardives que nécessaires pour alerter contre les projets néfastes du gouvernement.

Lu dans ResPUBLICA

ResPUBLICA est un journal électronique créé en 1999. Il est animé dans un réseau de gauche et se donne pour objectif "de soutenir les idées de la gauche républicaine, laïque, sociale et écologique. Nous avons salué la création du Parti de Gauche et sommes favorables à la stratégie du Front de Gauche."Sa référence à Jean JAURES complète le tableau de son identité républicaine.
Un article publié dans son édition du 19 août mérite le détour.
Dans un courant qui s'est inscrit dans la logique du Front de Gauche les grandes lignes de l'article de Bernard Teper rassurent sur la possibilité d'un sursaut mobilisateur sur la base d'une véritable prise de conscience de la situation.
"... Nous savons depuis longtemps que l’oligarchie néolibérale marche sur une jambe de droite et une jambe de gauche. N’empêche que lors des municipales de 2014, une partie importante du Front de gauche se trouvera dès le premier tour avec la gauche solférinienne sans contrepartie notoire (postes de permanents, marge de manœuvre politique, compromis sur la ligne, etc.)Non pas que nous défendions la ligne de l’extrême gauche sectaire qui refuse toute alliance politique pour un rassemblement populaire mais nous voyons bien que la ligne de plus grande pente de la majorité de la « gauche de la gauche » n’est que le partage des postes d’élus ! Cela n’est pas acceptable.
..."
Les options politiques de l'auteur comme du journal en ligne peuvent ne pas faire l'unanimité, Dans les colonnes de l'Huma Bernard Teper avait débattu de façon intéressante avec le responsable du Secours Catholique" sur la réforme de la politique familiale du gouvernement. Et à cette occasion il avait défendu le principe d'universalité comme un des éléments primordiaux de lutte contre les inégalités sociales.
C'est un point d'idéologie fondamental à mettre en avant pour expertiser l'efficacité des politiques sociales. La mise sous conditions de ressources des systèmes d'aide a-t-elle ou non contribué à la réduction des inégalité ? Et si au bout du compte la réponse était négative...

vendredi 16 août 2013

et un, et deux, et trois...

ZERO pour la démocratie.
La réforme territoriale est à l'oeuvre depuis une trentaine d'années et aujourd'hui on parle de "l'acte III" de la décentralisation pour couvrir le silence complice de beaucoup des politiques à la manœuvre, aujourd'hui, comme hier.
Les socialistes l'avaient engagée avec Deferre, la droite l'a poursuivie avec Raffarin, Sarkozy avait envisagé de la parfaire et les socialistes aujourd'hui s'y emploient.
Dans tout ça une même et unique perspective : le moins d'Etat et l'établissement d'une République de baronnies ancrée dans le dogme des "territoires" que les élus de TOUS bord s'emploient à imposer.
Tout se passe comme si, oubliant le préambule d'une constitution qui proclame notre République UNE et INDIVISIBLE, les charcutiers de toutes les assemblées ne vouent de culte qu'au dieu de leur quartier : le particularisme local, la gestion de proximité, et bla-bla-bla... tout se passe comme si l'ère de l'individualisme roi avait aussitôt engendré le règne de la territorialisation mettant en pièce un territoire national au prétexte que la globalisation des approches devenait incongrue pour servir également bien les citoyen de partout. L'équitable remplace avantageusement l'égal pour tous les tenants de la différentiation qui va bien pour confier aux profiteurs privés les quartiers profitables et le reste à qui voudra bien s'en préoccuper si ses moyens lui permettent...
Depuis des décennies toutes les mesures dites de "décentralisation" ont d'abord alimenté la réponse obéissante des pouvoirs publics aux injonction européennes et des marchés confondues pour livrer aux appétits spéculatifs du privé des pans entiers de l'activité des services publics. Et dans cette aventure aucune force politique ne s'est radicalement opposé au processus insidieux de démantèlement de l'Etat et par-delà de la nation qui le fait.

Jeu de massacre

Comme en Tunisie et en Libye, en Egypte des mouvements complexes sont venus à bout des pouvoirs installés depuis des décennies. Ces différents "printemps arabes" ont mis en place des pouvoirs nouveaux sous l’œil bienveillant des puissances occidentales qui sont même venues à la rescousse des insurgés, comme la France de Sarkozy en Libye.  Et sans trop attendre un ricochet contestataire est arrivé devant l'insatisfaction provoquée par l'incapacité des nouveaux pouvoirs mis en place à répondre aux aspirations populaires. Dans les faits tout se passe comme si les grandes puissances mondiales jouaient sur l'échiquier du monde avec la misère des peuples, remplaçant au gré de leurs humeur tel ou tel pouvoir rebelle à leur domination ou trop corrompu pour durer.
Des aspirations du peuple dans tout ça ? Ce n'est la préoccupation de personne ! Tout au plus se préoccupe-t-on des robinets du gaz, du pétrole ou de quelque autre minerai précieux en installant des serviteurs zélés des intérêts occidentaux.
Et s'il advenaient qu'ils s'affranchissent trop vite des exigences tutélaires  un petit soulèvement opportunément fomenté viendra rétablir la situation.
Afghanistan, Irak, Moyen-orient ne suffisaient plus aux marchands d'armes occidentaux pour écouler leur engins de mort, il fallait bien réactiver les foyers de tensions africains pour s'assurer quelques juteux débouchés.
En Egypte aujourd'hui, la puissance militaire s'attaque à la puissance religieuse pour asseoir le pouvoir politique ; c'est la droite qui s'attaque à l'extrême droite.
Et le peuple égyptien dans tout ça ?
Sans compter que de l'autre côté de la frontière orientale de l'Egypte Israéliens et Palestiniens n'ont toujours pas révisé la définition du mot PAIX dans le dictionnaire de leur affrontement qui fait perdurer trop longtemps le martyre du peuple palestinien emprisonné sur sa propre terre ou ce qu'il en reste.
Là encore la religion et les armes gouverne en semant la terreur et la mort.
Sans compter que depuis des mois et des mois la Syrie voisine est ensanglantée par une guerre fratricide qui fait cracher le feu des armes avec la poudre de la religion...
Les puissances occidentales parlent pour réclamer l'apaisement, dans la tranquille impunité du pompier pyromane qui vise le temps d'après, quand il pourra enfin investir dans la reconstruction.

Et pendant ce temps-là, là-bas, on meurt ; et, quand bien même ce serait au nom du sabre ou du goupillon, la barbarie des uns ne saurait excuser celle des autres.

LA PAIX !

nota bene : L'ONU, Organisation des Nations Unies, compte tous les Etats cités parmi ses membres. L'impuissance de l'organisation internationale ne doit-elle rien à la préférence affichée des occidentaux pour leur alliance partisane de l'OTAN.
De l'impuissance de la SDN à étouffer dans l'oeuf l'impérialisme fasciste et nazi nourri aux crises des années 30 était sortie la deuxième guerre mondiale...
Qu'en sera-t-il de la faillite de l'ONU ?

jeudi 15 août 2013

mille milliards de sabords !

Un milliard, ce n''est pas grand chose !
Un milliard d'euros, c'est la masse salariale annuelle des footballeurs de "ligue 1" en France...
Non compris les revenus publicitaires et autres accessoires...
Non compris les dépenses associées de leurs clubs, personnels, fonctionnement des installations...
Non compris les dépenses des collectivités locales en matière d'infrastructures et de services...
Non compris les dépenses de l'Etat, en matière policière par exemple pour canaliser les ardeurs au travail des "supporters"...
Non compris le coût des médias en charge de catéchiser les foules adoratrices du ballon rond...
Non compris...
La seule masse salariale des joueurs ne représente qu'un peu plus de deux cents emplois supplémentaires d'enseignants ou d'infirmier dans chaque département de France.

Sept euros, ce serait déjà beaucoup trop !
Sept euros et quelques centimes, ce serait le prix d'un cent d'oeufs au cul des poules...
Et les éleveurs, blancs de rage et riant jaune, manifestent leur mécontentement en cassant les oeufs  en place publique...
Quand au consommateur, pour le prix du cent, il aura tout au plus une omelette de trente oeufs !
Mais où sont donc passés les SOIXANTE-DIX AUTRES ?

Un, deux exemples, trois ou quatre, ou dix et plus sont faciles à trouver ; les fruits et légumes, l'énergie, le logement... Tout ce que le citoyen doit payer pour vivre, et parfois même simplement tenter de survivre, augmente dans des proportions qui n'ont rien à voir avec les ressources communes. Les difficultés à faire face au quotidien pour beaucoup, les arrangements de toutes sortes, tout témoigne de la dissociation du pays de terre et du pays d'écran.

Jadis la religion tirait les ficelles des marionnettes politiques qu'elle consentait à mettre au pouvoir ; et les rois se prenaient à régner à l'ombre des cardinaux pour tenir en respect des peuples  soumis par la force et la misère entretenue du plus grand nombre au seul profit de quelques uns.
En d'autres temps des président vivaient dans l'illusion de gouverner à l'ombre des généraux du ministère de la guerre en tenant en respect des peuples obéissant au catéchisme nationaliste méprisant le reste du monde.
Les guerres de religion, les grands conflits coloniaux et néo-coloniaux, toutes les ardeurs antagonistes entretenues par les puissants au détriment des peuples soumis n'ont eu de cesse de mettre la planète à feu et à sang.

De la gouvernance religieuse, à la gouvernance militaire et aujourd'hui à la gouvernance économique, les mêmes ressorts et les mêmes ambitions font les faibles plus faibles et plus nombreux à être faibles sous la férules des plus puissants qui font en sorte d'être plus forts.

Toutes les régions de la planète n'ont pas abandonné l'idée de s'en remettre à la puissance divine ou à celle des armes, le Moyen Orient ou l'Afrique en sont de tumultueux exemples ; mais toutes sont aujourd'hui soumises aux ravages de l'économie dite de marché mondialisée dans une forme dramatiquement aboutie du capitalisme.

Que les politiques soient aujourd'hui sous la tutelle totalitaire de "l'économie" ne suffit pas à des gouvernements qui consolident leur pouvoir en instrumentalisant le fait religieux autant qu'en allant guerroyer en gendarmes du monde à la légitimité autoproclamée. La présence militaire américaine autour du monde tout autant que les interventions françaises récentes en Libye ou au Mali peuvent en témoigner. La propagation inquiétante de comportements islamophobes, tout comme ceux d'intégristes radicaux illustrent les mêmes dérives d'effacement du fait politique dans une démocratie de façade.
Aujourd'hui le pouvoir est dans les mains des lobbys et dans les clubs bien fermés des think-tanks beaucoup plus que dans les urnes.

Ce n'est pas en augmentant de quelques centimes les oeufs payés aux producteurs aujourd'hui, les porcs ou le lait demain que les problèmes seront résolus ; surtout si on oublie de s'interroger sur la bourse plate des consommateurs qui se rationnent à l'autre bout de la chaîne.

C'est bien d'une mise en chantier générale d'un choix de société et des modèles d'organisation associés que notre pays a besoin comme tant d'autres. Et les choix sont heureusement simples, ne serait-ce qu'autour de trois grands principes :

  • un peuple de citoyens libres ou d'individus  asservis à leurs maîtres ?
  • un peuple de citoyens égaux ou d'individus partagés entre ceux qui disposent des droits et ceux qui sont assignés aux devoirs.
  • un peuple de citoyens coopérants pour faire société ou d'individus exacerbant leurs différence dans la compétition et la concurrence.

Et dès que le débat politique sur ces grandes orientations sera tranché il faudra s'interroger sur ce qui relève de la puissance publique et de qui reste de l'initiative privée pour assurer au peuple les moyens et le cadre de son développement le plus pérenne et le plus harmonieux.

Sauf à s'engager dans une démarche résolument révolutionnaire nous sommes condamnés à subir toujours la même domination, modulo quelques réformettes anesthésiantes, et à souffrir du grand écart permanent entre le discours et les actes. A défaut de ligne idéologique n'entend-on pas communément réclamer la mise en concession au privé d'une autoroute à construire dans le même temps où on s'insurge des profits insupportables des sociétés concessionnaires qui pillent à la fois le patrimoine national et la bourse des usagers devenus clients.