lundi 14 mars 2016

Le piège

Avec la loi dite "travail", Manuel Valls voit le piège tendu par François Hollande se refermer sur lui... En lui mettant Emmanuel Macron dans les pattes, le président préserve son potentiel présidentiable en grillant Valls qui s'impatientait en coulisses pour devenir calife à la place du calife.
Valls ne peut que rester en place et manger son chapeau en comptable des reculades que lui fait assumer le président de la République.
Il y a quatre matins la ministricule du travail annonçait un passage en force avec le 49.3 à l'assemblée...
Valls y allait de quelques coups de menton à l'adresse de ses parlementaires...
On allait voir ce qu'on allait voir !
Et au final la marche arrière est enclenchée pour satisfaire aux exigences molles de quelques syndicats réformistes qui n'ont d'autre mission que d'être des courroies de transmission obéissantes de la politique gouvernementale.
Au passage le Medef sermonne le syndicat des cadres qu'il menace du retrait de son soutien s'il ne soutient pas la loi Khomri... Tiens-tiens, c'est que le Medef soutenait le syndicat des cadres ?

Quel foutoir !

Et c'est dans ce capharnaüm que vont se profiler les élections présidentielles prochaines !

jeudi 10 mars 2016

Manifestement

L'actualité manifestante des jeunes aux retraités a recommencé d'occuper le pavé hier...
La loi travail aussi bien nommée que Sarko l'aurait fait est "portée" par une ministre fantoche dont le discours transpire moins de sincérité et de conviction que les redites chaleureuses d'un beau "Gris du Gabon"...
De ses promesses de 49.3... des coups de mentons de Valls...il reste autant de conviction que dans les promesses du discours du Bourget.
Les socialistes se déchirent et les moins regardants sur leur investiture à venir vont jusqu'à manifester contre leur propre gouvernement... Jusqu'aux "jeunes socialistes" qui prennent conscience qu'ils sont d'abord jeunes, surtout jeunes... et premières victimes de la politique libérale conduite par la triplette de choc Hollande-Valls-Macron sous l'éteignoir de l'Etat d'urgence Cazeneuve.
Au fait, pourquoi les paysans bruyants de la semaine dernière ne sont pas aussi dans la rue pour protéger les manifestants derrière le rempart de leurs beaux gros tracteurs ? Sitôt le 8 mars de la Journée Internationale des Femmes passe, mégoteraient-ils leur soutien à leurs épouses travailleuses parfois même fonctionnaires pour faire bouillir la marmite ? Souvenez-vous, ils n'ont plus de revenus après avoir livré les dizaines de milliers d'euros à la banque bien prêteuse comme leurs ancêtres métayers livraient l'essentiel de leur récolte au biziau. Au moins ces ancêtres-là avaient conscience de l'injustice de leur sort et de celui non moins enviable des autres parias de la classe ouvrière !
Il est temps de mettre fin à la programmation gouvernementale de l'expression des mécontentements ; il est temps pour les citoyens de dire haut et fort leur volonté de reconquérir la République et de la rétablir, démocratique, sociale et solidaire.
Les socialistes au pouvoir tentent maladroitement aujourd'hui ce que De Gaulle n'avait pu réussir en son temps, s'épuisent à finaliser l'oeuvre inachévée de Sarkosy : faire de la 5ème République la République autoritaire que son fondateur profilait dans une présidentialisation confirmée par Jospin en 2002 avec le bonheur que l'on sait ! 
État d'urgence, loi "travail", pour ne prendre que les derniers épisodes, le gouvernement accapare le pouvoir législatif dans sa confusion avec l'exécutif. Le fondement démocratique de nos constitutions républicaines successives tient dans la séparation des pouvoirs : législatif, exécutif et judiciaire. Le pouvoir législatif a toujours été le poil à gratter d'un exécutif qui n'a de cesse de s'en affranchir. Le trop fameux article 49.3, à lui seul signe la faiblesse parlementaire.
Ce que Valls et les siens, tout comme d'autres avant lui, chantent aux parlementaires à chaque instant n'est autre que ce petit couplet sur l'air du mépris en battant la mesure à coups de menton : "Cause toujours, la langue te branle..."
L'enjeu du moment, pour les jeunes, les vieux, les employés et les sans emploi, les indépendants, les travailleurs du privé ou de la fonction publique, pour TOUS les citoyens de ce pays, c'est de voter avec leurs pieds sur le pavé d'un printemps français qui sonne le glas des vieilles pratiques mortifères pour la démocratie, Pour la grande majorité il ne s'agit pas de reprendre le pouvoir qu'ils n'ont jamais eu, mais de le prendre avec l'enthousiasme et la force des mots : liberté, égalité, justice, paix... et sans inquiétude pour la fraternité qui viendra d'elle même quand le reste sera gagné.


Nota : le "Gris du Gabon" a le bout de la queue rose... Des éleveurs en mal de curiosité ont dû bousculer la nature pour obtenir ces mutants désormais tout roses. Ce n'est qu'au bout de centaines de générations que le rose finit par gagner au détriment du gris.

Même pas sûr que les "primaires" contribuent à la bonne sélection... Combien de temps et de manipulations génétiques faudra-t-il tenter pour garantir la stabilité du gène de gauche dans un corps socialiste ? 
Ne serait-il pas plus sûr de s'en remettre à la nature sincère d'un peuple de gauche qui se construise une représentation à son image pour ré écrire une constitution de République Laïque et sociale. Pourquoi pas 6ème ?

Certains esprits chagrins diront après que c'était une révolution.