vendredi 29 avril 2011

Toute la vie est apprentissage

"l'idéologie sert l'intérêt de la classe dominante soit en masquant l'antagonisme de classes, soit en faisant passer son intérêt particulier pour un intérêt universel."
En lisant cette citation d'Yvon QUINIOU dans l'Huma Dimanche de cette semaine je me suis surpris à revoir plus de quarante ans en arrière mon petit cercle d'une demi douzaine d'étudiants autour d'un couple de profs, lui philosophe, elle plutôt psycho sociologue, Francis et Anne-Marie, à la fin des années 60.
C'est un peu avec eux aussi, avec la vie d'avant d'abord, et avec celle d'après aussi, que s'est forgée ma conviction politique révolutionnaire.
La vie d'avant, c'était celle de la métairie familiale avec ce formidable creuset du bonheur du travail et de la construction sociale qu'il soutenait, de la contestation nécessaire des inégalités et de l'injustice d'une société de classes sentie jusque dans la chair gelée l'hiver pour gagner ce que le bourgeois allait venir récolter l'été venu.
La vie des simples pour certains était d'abord une vie d'être et de savoir avant qu'elle ne forme le savoir faire propagé de génération en génération.
La vie d'après se consume dans un labyrinthe chaotique de beaucoup de métiers au service d'une même cause, celle de la connaissance et de l'éducation. Là aussi, dépassant les difficultés des moments gris, c'est bien du bonheur du travail et de l'utilité sociale qu'il procure que la mémoire retient. C'est là que la conscience de classe s'aiguise chaque jour avec ses révoltes corollaires pour sauver des gamins perdus, des collègues en perdition, une institution fracassée ; mais avec aussi ces gosses enthousiasmants encore innocents des fautes des grands, ces collègues chaleureux dans l'entraide et l'action qui peuplent une institution chahutée mais vivante.
Entre l'avant et l'après, quelques semaines de 1968... Un temps trouble et dérisoire pour ceux qui ne l'ont pas vécu. Au coeur de ce grand match d'improvisation les idées se frottaient jusqu'à allumer l'espoir, espérance vaine faute d'avoir trouvé le mode d'emploi de la révolution.

mercredi 27 avril 2011

Gonflé

Prétentions exhorbitantes des salariés de la fabrication chez Michelin : ils osent réclamer une hausse de salaire de 1,4% à leur employeur !
Comment voulez-vous qu'une entreprise qui a décuplé ses bénéfices l'an dernier avec plus d'un milliard de bénéfices puisse leur donner satisfaction ?
Le profit, c'est pour les actionnaires, les pertes d'emploi et les salaires de galère, c'est pour les travailleurs.
C'est d'autant plus improbable que les travailleurs du pneumatique aient satisfaction que leur patron a donné l'exemple en limitant la hausse de ses revenus a 505% ! Ne cherchez pas la virgule oubliée, il n'y en a pas et c'est biien une rémunération de quatre millions et demi d'euros que le gérant de Michelin s'accorde ! à la louche ça doit faire dans les 350 SMIC, parce qu'il le vaut bien...
La seule rémunération du patron servirait une hausse de plus de 150 euros à tous les salariés en mobilisant moins d'un demi pour cent des bénéfices de l'entreprise.
C'est ça la règle du partage des richesses en sarkozie...
... C'est bientôt qu'on pique le postérieur du bibendum pour le dégonfler et donner un peu d'air aux salariés ? 

en groupe, en ligue, en procession...

Au hasard d'un passage par le Berry le week-end pascal, un spectacle des plus surréalistes nous fut offert. La ville s'animait dès le soleil levé, circulation, agitation sur les trottoirs, queue jusque sur celui de la boulangerie qui propose le pain béni en tête de gondole... La ville s'apprêtait à vivre en cette matinée la confluence de deux mondes, de couleurs et de gestes, de pensés et d'actions.

A l'ombre des tilleuls de la place l'affluence se presse ; du grand monospace siglé d'autocollants de la société de vénerie, du "laissez vivre les enfants" et de quelques autres congrégations s'extirpent une litanie de marmailles endimanchées à la suite de la mère. Les socquettes blanches et les petits cols Claudine s'accordent bien aux livres et aux images qui en marquent les pages. Tout près un vieux monsieur rabougri dans son habit couleur de terre laisse à sa solitude la statue de la sainte sur le siège passager. Le grand autocar venu de bien loin se vide des siens avec drapeaux et emblèmes qui se pressent vers la basilique toute proche. Pèlerinage et procession sont à l'ordre du jour.

samedi 23 avril 2011

Unité ?

Si la devise belge est aussi évidente que la facilité de ses politiques à résoudre les crises gouvernementales (la Belgique est SANS GOUVERNEMENT depuis un an ! -, il n'est plus très vrai que l'Union fasse la force.
Dans le paysage politique français, depuis des années, tout comme dans la société toute entière l'heure est à l'individualisme, à la personne, chacun considérant que la sienne propre est évidemment la plus belle, la plus grande, la plus compétente, la plus etc. et donc la plus nécessairement légitime à revendiquer le pouvoir, qu'il soit local ou national.
Plus de débat politique, plus de débat idéologique interne aux formations politiques, plus de confrontation d'idées, la "modernité" voudrait que le peuple s'astreigne à choisir son héraut, à signifier son allégeance à la personne qui aura été la plus prompte à s'autoproclamer candidate.
Il y a quelques années Ségolène Royal avait grillé tous ses concurrents; depuis l'expérience aidant chacun s'organise, se fait désirer et s'affiche au gré des sondages et autres mesures d'une opinion préfigurée dans le questionnement et qui gouvernerait désormais le choix des urnes.
La démocratie est tombée bien bas, s'il en reste encore quelques vestiges.
A chacun des primaires, à gauche, à droite et au milieu... Il n'y a guère qu'au F haine qu'on se les économise !
Quand les "politiques", très généralement les élus, pourront-ils enfin comprendre que leur petit jeu politicien a ruiné la démocratie. On se chamaille parfois, certes, mais trop souvent à fleuret moucheté, sans grand risque d'égratignure; et on s'arrange bien entre deux coups fourrés pour s'autocongratuler et s'entre désigner candidat à la candidature.
Il semblerait aujourd'hui que les organisations politiques et les militants qu'elles supposent soient passées de mode. Le modèle état-unien s'impose petit à petit; avec la présidentialisation du paysage politique, le reste devient accessoire gestionnaire, nécessairement soumis au choix présidentiel.
Dans ce modèle le financement public des organisations politiques a donné un formidable coup d'accélérateur au processus qui vise à réduire les organisations politiques à de vulgaires écuries de supporters pour celles et ceux qui se mettent en compétition. Plus besoin de militants et d'action militante pour subvenir aux besoins de la propagande. Il suffit de laisser les grands donateurs choisir leurs poulains... comme dans les tribunes d'Auteuil.
Dans une situation politique aussi dégradée, comment ne pas revendiquer un sursaut démocratique et la réappropriation du fait politique  par les citoyens dans des organisations structurant le débat idéologique ?
A défaut de le faire maintenant le pays court le risque énorme de la dernière étape du déclin démocratique qui fait le lit des dictatures, la démagogie. Et aujourd'hui l'extrème droite n'est pas la seule à glisser sur ce terrain-là.
A gauche, si la gauche existe en tant que telle, on assiste à la fois au plus grand désordre cacophonique jamais connu depuis des décennies et à quelques prémices d'unité.
La revendication partie du socialiste Paul Quilès voici quelques jours et soutenue par une brochette de partisans d'une candidature unique à gauche aux présidentielles semble prospérer dans un électorat de plus en plus dépolitisé et fatigué des guerres intestines d'un camp comme frappé de la fatalité de l'échec.
Pour ne pas conforter le camp des abstentionnistes qui devient facilement majoritaire, peut-être faut-il commencer par tendre l'oreille. Et quoi de plus efficace pour être à l'écoute d'un peuple que de l'habiter tous les jours avec ses militants. Ecouter, expliquer, comprendre et convaincre, le travail ne manque pas pour celles et ceux qui accepteraient d'avoir les yeux rivés ailleurs que sur leur nombril ou sur la sépulture du voisin.
C'est bien parce qu'elle parait tellement inconcevable aujourd'hui, que cette idée de candidature unique est intéressante. Mais bien sûr si on commence par parler perruque poudrée et nez rouge pour dire au bon peuple quel est le seul digne représentant de sa misère, on n'est pas près d'y arriver.
La repolitisation des masses passera par le rétablissement d'un clivage idéologique gauche-droite clair et argumenté. Toutes les tentatives de récupération du milieu des centristes à droite comme chez les socialistes repousse aux calendes grecques l'issue progressiste d'une victoire à gauche. L'isolationnisme à gauche de la gauche prôné par d'autres conduit au même résultat quand on voit les circonvolutions d'un Front de Gauche à géométrie très variable.
Le parti socialiste s'était cassé au congrès de Tours; rien ne dit que celui qui en porte le nom aujourd'hui n'explosera pas encore, il est passé par tant de turpitudes, de Sérol à Mollet, de Mitterrand à Strauss Kahn... que seules ses cendres pourront nourrir un peu la rose ou les oeillets.
La perspective politique ouverte par le communisme ne peut pas être pensée à la remorque des avatars de ses transfuges. C'est bien d'un rapport de force nouveau qu'il doit être question à gauche, les deux excès de la modération et de l'exigences ne sont bien que des marges, à sa droite comme à sa gauche, pour la page à écrire à l'encre communiste.
C'est là que doivent être évaluées les attentes des citoyens vis-à-vis de la gauche et la construction de ce rapport de force nouveau, tant à l'intérieur de la gauche que dans le paysage plus large.

Liberté, égalité, pétrole

Hier en faisant le plein j'ai payé un peu plus de 13 euros de TVA... quant à la TIPP, le distributeur omet de la détailler sur son ticket : entre bon racketteurs on ne se dénonce pas, voyons !
Christophe de Marjorie, patron de Total annonce le super à 2 € le litre pour bientôt...
Ce grand artiste du profit capitaliste - sa société a fait plus de 10 milliards de profits en 2010 - dispose d'une autre calculette que le commun des mortels qui coupe sur les loisirs, les fringues et la bouffe à chaque fois qu'il passe à la pompe.
Le patron de Total avec chaque mois plus de 2000 smic de salaire pour lui tout seul, vit sur une autre planète, celle de Sarko et de sa bande  du Fouquet's.
Plus grande est la truanderie, et...
Il est des pays où le carburant est au même prix partout : il est même des morceaux de France où il en est ainsi, à La Réunion par exemple...
La loi du marché prétend que la concurrence fait baisser les prix : l'exemple de Gannat où au moins trois grandes surfaces proposent du carburant montre bien le contraire. Les tarifs sont les mêmes à 1,365, 1,365, et 1,368€ le litre de gazole !
Trois millièmes d'écart ! Belle performance en terme de concurrence quand on voit que ce tarif est 3 à 4 centimes au-dessus de ce qui se trouve un peu plus loin tout autour dans la région. C'est toujours ça de pris, n'est-ce pas.


Un des effet les plus dévastateurs de la liberté des prix des carburants, c'est bien de rendre indéchiffrable l'évolution pour l'usager consommateur, qui va se concentrer sur quelques écarts ponctuels dans l'espace ou dans le temps.
Ca augmente ! ... un peu plus vite que les salaires et les pensions de retraites ! Si seulement le mécontentement prenait le pas à la même mesure sur le fatalisme et l'indignation sur le résignation...



mardi 19 avril 2011

La bête immonde continue de faire des petits

Certains vousdraient profiter de la poussière du temps pour nous faire croire que les choses politiques sont toutes égales, banales... Mais même sous la poussière du temps, le blanc n'est pas le noir et ni l'un ni l'autre ne sont gris.
Ce ne sont pas les collabos de Pétain à Vichy qui ronéotypaient l'huma clandestine du premier octobre 1940 dans l'Allier... Mais bien d'authentiques résistants qui souvent ont payé leur engagement de leur vie.


Dans un papier récent dans l'Huma Jean Emmanuel DUCOIN s'adresse à une de ses consoeurs journaliste pour laquelle la fréquentabilité du FN ne semble pas poser problème.
Cet article remarquablement écrit est une pierre de plus à l'édifice nécessaire du barrage à la haine et à sa couveuse dont le sourire vulgaire n'a rien à envier aux abominations du père.
C'est aussi l'occasion de souligner qu'aujourd'hui, de plus en plus souvent et de façon toujours plus "naturelle" certains s'autorisent des propos qui trahissent une pensée bien malade. 
La banalisation des propos racistes largement soutenue par la hargne du pouvoir stigmatisant les musulmans fait figure d'amuse-bouche quand on entend et qu'on lit ceux qui réclament qu'on célèbre de la même façon la mémoire de quelques collabos "victimes" et des Résistants morts pour le rétablissement et l'honneur de la République.
Cette négation des genres confondant le sort de la victime et de son bourreau est bien une insulte à l'histoire et à l'intelligence. 
Plus que jamais, non seulement il faut s'en ingigner et rester vigilant, il est nécessaire aujourd'hui de résister et de combattre sans faiblir toutes les dérives liberticides.

samedi 16 avril 2011

Passez la monnaie...

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Hercule, c'est son nom !
La monnaie de Paris a sorti début avril une pièce de Mille euros en or. Les dix mille pièces mises en vente le week-end du 9 au 10 avril sont parties en quelques heures ! A quoi ça sert ?
Quand on en voit en vente sur E-Bay à 1200 euros pièce, on peut penser que ça sert à spéculer. Outre le goût de la collection numismate, acheter 1000 € une pièce en or qui n'en vaut que 650 pour l'or qu'elle contient reste un pari de nanti sur la crise qui fait habituellement grimper le cours de l'or. 
Chacun des acheteurs retrouvera sa mise s'il trouve plus avide que lui et si la misère du monde assure les riches d'une richesse encore augmentée.
Les millions de travailleurs payés au SMIC n'auraient qu'une pièce par mois dans l'enveloppe de la paye...
Mais les trois administrateurs de la Poste venus de la Caisse des Dépôts et Consignation devraient s'offrir un gros cochon rose en porcelaine pour y loger les SOIXANTE SEIZE MILLE SIX CENTS pièces de MILLE euros qu'ils reçoivent en jetons de présence au conseil d'administration.


... accepter ça ?

mercredi 13 avril 2011

On m'a dit, on m'a dit...

... que les socialistes avaient un projet !
Sa lecture ne respire pas la nouveauté ni la volonté de sortir d'une stratégie d'accompagnement plus "social" d'un capitalisme assumé comme établi. Il est posé comme un choix d'alternance au pouvoir plus que comme une alternative de transformation politique, économique et sociale. La dimension culturelle ne risque pas d'être impactée, elle en est absente !
Juste quelques remarques "brutes de décoffrage", à bâtons rompus, inventaire et bric-à-brac  :



Projet du PS « Priorités 2012 »
Ce que j’en dis à première vue : un texte qui n’a pas la carrure ni l’ambition du changement… on prend les mêmes et on recommence. A ceci près que le PS s’économise ici le passage par la case « 81 » en sautant tout de suite à la case « 83 » du virage à droite social-libéral.
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lundi 11 avril 2011

à gôche toute !

En direct avec Jean Luc MELENCHON sur France Info ce matin.


Immigration : "malade mentale" de la droite... by FranceInfo

Vendredi, la direction du PCF a dit sa "préférence" pour Jean-Luc Mélenchon comme candidat unique du Front de gauche à la présidentielle. Le leader du Parti de gauche était l’invité de France Info ce lundi matin.

Pour mieux mesurer le sens et la portée des mots je vous propose l'extrait de l'intervention de Pierre LAURENT qui traite justement de la perspective des présidentielles et du choix du candidat sur lequel les communistes seraient appelés à se prononcer.





Jusqu'où et jusqu'à quand ?

Que retiendra l'histoire de la France de Sarkozy
Peut-être bien, et c'est bien triste, qu'elle a participé activement à la ruine de l'ONU en réintégrant le commandement intégré de l'OTAN et en précipitant le monde sous la férule gendarmesque des États-Unis et de leurs quelques vassaux instrumentalisés.
Afghanistan, Côte d'Ivoire, Libye - pour n'en citer que trois - le pouvoir politique engage l'armée française dans une police du monde du plus grand danger. 
Que l'armée de la République ne soit plus faite que de mercenaires du métier des armes permet aux va-t-en guerre qui nous gouvernent d'échapper à la fronde populaire qui ne manquerait pas de s'inquiéter comme au temps des guerres coloniales du sacrifice de ses conscrits et de la justesse des causes qu'ils défendent en faisant parler la poudre plus sûrement que la démocratie.
N'est-il pas temps de s'en indigner et d'agir pour sortir le monde de cet engrenage infernal des guerres qui n'ont JAMAIS cessé d'ensanglanter le monde depuis le 8 mai 1945... et bien avant !

Une simple règle de trois



Edgard PISANI avait commencé sa carrière politique sous Pompidou, pour obliquer à gauche ensuite et rejoindre les socialistes. Ce parcours politique oscillant doit pourtant plus aux convictions, à l'engagement qu'à un opportunisme si fréquent aujourd'hui chez les carriéristes de tout poil qui versent régulièrement du côté du pouvoir.
Il avait publié "Utopie foncière" en 1977, une réflexion qui n'a pas pris une ride...

"J’ai longtemps cru que le problème foncier était de nature juridique, technique, économique et qu’une bonne dose d’ingéniosité suffirait à le résoudre. J’ai lentement découvert qu’il était le problème politique le plus significatif qui soit, parce que nos définitions et nos pratiques foncières fondent tout à la fois notre civilisation et notre système de pouvoir, façonnent nos comportements."
"Entre l’avoir, l’être, le savoir, le faire, le paraître et le pouvoir, qui absorbent toutes nos énergies, l’avoir l’emporte aujourd’hui car il donne le pouvoir, permet le paraître, domine le faire et dispense d’être et de savoir. »
L’appropriation du sol réglée par le code Napoléon n’est pas universelle ni intangible : un nouveau rapport au sol, aussi bien rural qu’urbain, est possible.
C’est donc à une révolution que l’auteur nous convie : celle d’une maîtrise collective du sol, plus économique, plus respectueuse des écosystèmes.
Inscrite au programme de l’Union de la Gauche en 1981, elle reste toujours à faire.


"Seule la diversité cultivée peut nourrir le monde", c'est l'oeuvre collective écrite en réponse aux propos de Pascal LAMY, patron de l'OMC (dit "socialiste"). Le délégué général de l’Organisation Mondiale du Commerce affirmait dans un article publié par Libération que "l’alimentation de tous les hommes ne peut être assurée que par l’organisation internationale des échanges, et que la souveraineté alimentaire est un leurre."
Invoquant la famine au Pakistan après les inondations de l’été 2010, il plaide : « Le commerce international n’est en fait qu’une courroie de transmission entre les terres d’opulence et les terres de pénurie. Il jette un pont entre l’opulence et la rareté. Il n’est pas étonnant que ceux qui plaident en faveur de la production locale sont ceux qui disposent des plus grandes richesses agricoles et qui sont déjà capables de se nourrir eux-mêmes. »
Il poursuivait son raisonnement : « Le commerce international des produits alimentaires ne doit pas être considéré comme une activité purement économique. C’est avant tout une responsabilité éthique. Ceux qui occupent les terres d’abondance ont une responsabilité envers ceux qui occupent les terres de pénurie. »
C'est ce type de raisonnement qui conduit à la marchandisation spéculative des produits alimentaires. La faim devient un marché profitable et le capitalisme fait des agriculteurs des boursicoteurs d'occasion s'imaginant "riches" dès lors qu'ils vendent la récolte avant même d'avoir semé.
Stéphane Hessel, Robert Lion, Edgard Pisani, Vandana Shiva et une vingtaine de paysans, d’universitaires, d’élus politiques de France, du MoyenOrient, des Caraïbes et des Amériques s’élèvent contre la prétention du commerce international à nourrir le monde en inondant les pays pauvres de la « surproduction » des pays riches. À l’opposé, chacun à leur manière pense avec Edgard Pisani que « seule la diversité cultivée peut nourrir le monde; seule, elle peut conduire à l’unité du monde. »


Après "Planète alimentaire, l'agriculture française face au chaos mondial" Gérard Le PUILL, journaliste bien connu des lecteurs de "La Terre", publie  "Bientôt nous aurons faim". Les problématiques de l'alimentation, du monde des producteurs à celui des consommateurs sont décortiquées par l'auteur qui met en lumière les évidences d'une voie alternative au désastre capitaliste.

extrait de "La Terre" (n°3464 du 5 au 11 avril 2011
Inutile de presenter Gerard Le Puill aux lecteurs de la Terre. A force de le lire dans nos colonnes, ils ont appris à reconnaitre son expertise des enieux agricoles. Ils ne seront pas surpris que la sortie de son nouveau livre, "Bientôt nous aurons faim", fasse ici l'objet d'une mise en valeur particuliere. L'ouvrage le mérite amplement. Son précédent livre "Planete alimentaire, l'agriculture française face au chaos mondial" nous plongeait au coeur des bouleversements induits dans nos modes de production et de vie par la "vague libérale". Dans sa premiere partie, "Bientôt nous aurons faim" approfondit quelques éléments du diagnostic posé voilà deux ans. Au fil des nombreuses rencontres de terrain qui nourrissent sa réflexion, Gérard Le Puill trace ainsi un paysage agricole européen où des politiques irresponsables finissent par mettre en cause, comme l`indique le titre, la capacité de l'humanité toute entière à se nourrir, y compris dans les pays dits "riches". Mais Gérard Le Puill n'est pas un prophète de l'apocalypse. Des solutions existent, des possibilités doivent être explorées. La deuxieme partie du livre les développe avec une force de conviction qui, là aussi, s'ancre dans le réel. Elles passent par le developpement d'une agriculture "écologiquement intensive" qui s'appuie sur une volonté politique; produire par et pour les hommes, non pour les marchés
Que la préface soit signée de Patrick Le Hyaric et la postface de Mickael Poillion est à cet égard lourd de sens. Tous deux ont en commun, l'un au Parlement européen et l'autre à la direction des Jeunes agriculteurs, la volonté de faire entendre une voix différente. Une autre voie pour l'agriculture, la seule qui n'insulte pas l'avenir de la planete et de ses enfants. 0.C.  "

Autour de ces trois lectures le champ de la réflexion et du débat politique est largement ouvert ; un champ à labourer et à cultiver activement !

Pour commander :
  • "Bientôt nous aurons faim" de Gérard LE PUILL : commande à envoyer à "La Terre", 164 rue Ambroise Croizat - 93207 Saint-Denis Cedex accompagnée du règlement par chèque de 23 € (20 € + 3€ pour les frais de port) à l'ordre de SNJH-La Terre.
Télécharger les bons de commande pour :

vendredi 8 avril 2011

L'avenir appartient aux grincheux

La synergologie, discipline scientifique dans le domaine de la communication non verbales, décrypte des mouvements corporels inconscients.
Il ne s’agit pas d’une variante du comportementalisme qui prônerait la mise en scène de postures, l’adoption d’attitudes sensées être expressives pour conforter ou remplacer l’expression verbale.
Des recherches récentes tendent à démontrer que les personnes d'humeur négative ont souvent de meilleures capacités de mémorisation. Elles sont en outre moins facilement influençables. Leur esprit critique éveillé les rend de fait plus lucides. Il est noté également que les personnes moins gaies sont plus critiques vis-à-vis à vis d'elles-mêmes et que ce trait de caractère les amène à prendre davantage leurs responsabilités.
Ce que sous-entendent les nouvelles études synergologiques, c'est qu'avoir l'air de bonne humeur à tout prix, n'est sans doute rien de moins que de se mettre dans une posture.... souriante mais peu lucide manquant d'esprit critique, bref une posture... d'imbécile heureux…. !!!



On en apprend plus sur le site de Philippe TURCHET, une référence en matière de synergologie, c'est par là qu'on y va !

vendredi 1 avril 2011

Pourquoi Marine ?

Rien à voir me direz-vous ? et pourtant...
J'écoutais attentivement hier lors de la 1ère session de la nouvelle mandature du Conseil Général, un conseiller annoncer qu'il porterait sa voix sur le candidat présenté par la minorité de droite, dite de "l'Union Républicaine pour le Bourbonnais", mais pour l'homme, un ami semble-t-il avec qui il avait fait campagne. Se défendant bien haut de ne pas adhérer au groupe URB, dont quelques ressortissants n'avaient pas dû être très gentils avec lui.
Qu'un responsable départemental du Nouveau Centre doive tenter de justifier son vote pour le candidat de l'officine départementale de l'UMP ferait sourire si on ne touchait pas là, au-delà du pathétique, le plus grand ridicule. Car il en est, c'est certain pour penser et croire que voilà quelqu'un de courageux au point certainement de voter pour le candidat de droite, du "je t'aime, moi non plus" versus Morin-Sarkozy.
Mais le plus important dans la parole intéressante de cet élu de droite, du côté de son opposition au projet de réforme territoriale, est dans l'aveu qu'il fait à la presse : "... j'ai appris à ne plus être militant pour ne plus être qu'un défenseur de tous et de nos territoires."

Reconnaissons lui le mérite de cette franchise. Mais, inconscient du mal qui le ronge, cet élu dit du centre n'est-il pas le prototype de l'élu passe partout qu'il suffit de faire élire une fois pour que la question de l'élection ne se pose plus ? (élu depuis 1982).
"Apprendre à ne plus être militant" : quel beau programme, et tout simple à comprendre, il vous suffit de troquer la dépense en cotisations et menus frais pour les recettes en indemnités et notes de frais. Qui s'en plaindrait, le mal est si doux et supportable qu'on en oublierait que c'est un mal.


Et Pasteur n'a pas vécu assez longtemps pour trouver le vaccin.


Le besoin de militants, l'envie de militer, c'est bien là aujourd'hui la grande maladie. Il n'y a pas de parti sans parti pris, et les bonimenteurs, de droite comme de gauche, qui se hasardent à vouloir plaire à tout le monde et son prochain dès lors qu'ils sont établis ont perdu le boni. Ils font le lit de Marine.



100 ans plus tard

Vous en doutez ? Impossible, vous n'échapperez pas à la dictature sondagière qui va déterminer quel sera le meilleur gardien du temple capitaliste, prochain locataire de l'Elysée pour 5 ans.
Tous ont bien compris que le fondement ordinaire de la démocratie repose sur la pluralité des choix. Et tous, serviteurs zélés du capital dans la forme libérale ou sociale libérale s'ingénient à piper les dés en faisant jouer les citoyens au choix en coulisses de la première partie de soirée... Il ne reste plus qu'à leur imposer le programme dont ils auront l'impression qu'il est un peu le leur, plutôt un leurre d'ailleurs.
2012 est l'échéance... depuis 2007 ! La machine anti démocratique initiée par Jospin tourne rond : vous élisez un président, ensuite vous élisez les députés du même emballage, vous piquez quelques pions à l'adversaire pour donner l'impression que la différence existe, et le tour est joué, les mauvais coups peuvent pleuvoir jusqu'à la prochaine échéance.