jeudi 31 octobre 2013

Bon appétit !


« Qu'est-ce que le bourgeois ? C'est un cochon qui voudrait mourir de vieillesse. »
citation de Léon Bloy







Et le Grand Jacques ne le démentait pas en chantant :
"Les bourgeois, c'est comme les cochons, plus ça devient vieux, plus ça devient c..."

C'est sans doute pour préserver la gente porcine de ces affres de la sénilité que les capitalistes américains de Smithfield ont investi en Roumanie pour exterminer l'élevage traditionnel et empoisonner les terres à force d'épandage de lisier...
Ce film passé sur LCP montre assez bien à quoi sert le capital  quand il occupe les terres du "communisme" vaincu dans ses caricatures dérisoires.
Il devrait aussi faire réfléchir sur la conquête des terres paysannes françaises en un demi siècle guère plus à grands coups de Mac-Cormick, de John Deere, de Ferguson ...
La "Société Française de Vierzon" a subi le sort de Manufrance, plus de "Vendeuvre" dans les champs, l'Américain Allis-Chalmers avait racheté le mécano champenois pour le faire disparaître en 1964...

Sinon pensez-y en dégustant un saucisson Justin Bridou, un jambon Aoste ou en voyant passer Cochonou dans la caravane du Tour de France ; ces trois marques françaises sont tombées dans l'escarcelle du magnat américain du porc industriel qui a saigné la paysannerie roumaine.
Avec des pratiques comme celles que le film illustre, le terme de "cochonnerie" prend tout son sens et peut entrer au dictionnaire capitaliste.

mercredi 30 octobre 2013

Coucou, fais moi peur !

Cela fait bien des décennies que l'épouvantail de l'extrême droite est brandi ou agité sous les vagues de l'opinion pour servir la cause de celui qui est aux manettes.
Qu'il s'agisse de la droite qui enfourche les chevaux de bataille de son extrême en s'imaginant qu'elle en assèche les viviers... ou d'une gauche maladroite à droite qui s'imagine qu'elle va s'en servir de repoussoir, tous les pinocchio de la politique n'ont jamais servi qu'une cause, celle de la normalisation de l’extrême droite en France, une forme de légitimation qui précipite dans ses filets tout ce que le pays compte d'esprits faibles oublieux du passé du pays et de son l'histoire.
Faut-il avoir peur de voir les assemblées du pays, des communes aux départements, aux régions, jusqu'aux palais Bourbon ou au Luxembourg gagnés par la vague brune d'une extrême droite portée au pouvoir ?
OUI, si on s'en tient au tintamarre médiatique qui peut donner plus d'importance à dix nigauds braillards qu'à un million d’honnêtes gens taiseux. Et chacun pourrait se souvenir s'il l'avait jamais appris qu'Hitler vint un jour au pouvoir sans être élu mais dans un processus électoral sur fond de crises majeures économiques, sociales, morales et politiques.
NON, si on s'en remet au réflexe républicain d'un peuple de France qui a su faire ses Révolutions porteuses de progrès social, la Commune de Paris... et rédiger la meilleure des promesses démocratique du Programme du Conseil National de la Résistance dans les pires années noires du siècle dernier... une France qui a su décoloniser -parfois péniblement puisqu'il en reste des stigmates- ses colonies chasses gardées de ses capitalistes...
PEUT-ETRE, si on persiste dans l'alimentation des peurs et la dérive d'abandon des forces badigeonnées aux couleurs de la gauche quand elles sont au pouvoir pour mettre en cuisine les recettes de la droite.
Si l'extrême droite doit faire peur, ce devrait être plutôt du côté de celles et ceux qui la couvent, tels des coucous benêts qui se réveilleront trop tard quand l'oisillon auxquels ils donneront la becquée leur montrera ses dents de loup.

Il y a près d'un siècle, les socio-démocrates allemands, trop contents d'être débarrassés de Rosa Luxemburg et des communistes allemands n'avaient-ils pas ouvert la voie à une droite marche-pied consentante à l'élévation de son extrême au pouvoir ?

Le pouvoir de l'extrême droite en France ne sort pas nécessairement des urnes, il peut opportunément entrer dans les palais de la République dans les bagages d'autres espèces peu scrupuleuses sur les valeurs de leurs porteurs de valises. La vigilance doit être de tous les instants, y compris vis-à-vis de celles et ceux pour qui la peur est un instrument du pouvoir.
La devise de la République est porteuse de confiance et de d'intégration, pas de haine ni d'exclusion, et encore moins de soumission.

La France est belle rebelle, combattante, résistante, tenant le haut du pavé hors des caniveaux suintants des collaborations d'hier ou d'aujourd'hui... La France d'aujourd'hui peut éradiquer les germes de la haine, simplement, en nettoyant son paysage économique et social des inégalités, de la misère et des privilèges  associés qui les alimentent. Pour faire une politique de gauche, le plus simple quand on est déboussolé, c'est de tourner le dos à celle de la droite et d'avancer... en marche avant !

au revoir !

La veille un vieux parent...
Et plus tard un ami...
Et sitôt lendemain un parent un ami !
Las, arrêter la vie, arrêter le temps, pour éviter la fin...
Non la vie lasse, passe, casse...
C'est à l'automne qu'ils s'en vont comme autant de feuilles qui tombent de mon arbre.
De vivre près d'un siècle  à la moitié guère plus, toujours trop peu.
Nous avions toujours tant de choses à nous dire...
Et toujours tant à faire ensemble...
Aux vivants qui restent restent les souvenirs
Le Grand Livre à feuilleter page à page,
à l'arrêt sur image
Jusqu'au bout de son âge.
Au revoir.



La mort des percepteurs

Ecotaxe ajournée ou pas le vrai problème reste entier : le bien public peut-il être offert à l'appétit privé ?
Il est revenu le temps des fermiers généraux...
Bientôt plus besoin de percepteurs, l'Etat arrose les actionnaires en assoiffant ses services publics.
La preuve par la fameuse "écotaxe".
Ecomouv' est une société filiale d'une société d'autoroutes italienne créée tout spécialement pour l'occasion et qui a emporté le "marché" avec un contrat d'une durée de 13 ans et 3 mois portant sur le développement, l'exploitation et la maintenance du système de perception et de contrôle de l'écotaxe.

Ainsi l'Etat privatise aussi bien la perception que la gestion et le contrôle fiscal !
Une première ? Non bien sûr ; une grosse demi douzaine de sociétés privées se partagent le gâteau des radars des bords de routes... et qui rapportent chacun bon an mal an plus de 200 000 euros. L'Etat récupère l'essentiel... mais il faut bien satisfaire l'appétit des actionnaires de ceux qui spéculent sur l'équation vitesse-accident-profit. 
Pendant ce temps là on ne se pose guère la question de la qualité et de l'entretien des infrastructures... le modèle de la SNCF qui réduit la vitesse de ses trains sur les vieilles lignes pourries plutôt que de les refaire frappe désormais la route. à 80 km/h la qualité du revêtement, le profilage, et l'entretien des abords de la route deviennent bien moins déterminants pour la sécurité des usagers qui vont prendre le temps de compter les moutons dans les prés.
Les bretons s'insurgent et arrachent les portiques percepteurs d'écotaxe !!!
C'est un peu comme dans les temps anciens des rébellions populaires qui jetaient à l'eau par dessus le parapet le percepteur d'octroi.
Cette révolte est juste, mais est-on bien sûr que les révoltés d'aujourd'hui servent la cause commune et que l'objet de leur courroux soit le bon ?
Pas si sûr ! Sinon on verrait fleurir des pancartes dénonçant ce contrat juteux estimé à près de trois milliards dans lequel des société françaises se sont inscrite aux côtés des italiens d'Autostrade per l’Italia (SFR, SNCF, Thalès...). Ces milliards qui vont être canalisés vers les coffres des sociétés actionnaires ne seraient-ils pas plus utiles dans les caisses d'un Etat dont on vante la misère à chaque instant ?
Si tant est que cette taxe soit juste et justement calibrée dans son assiette comme dans son volume...
Ainsi l'Etat privatise la perception de l'impôt et les sociétés privées, non contentes de se faire "dégrever" de leur impôt par dizaines de milliards d'euros chaque année aux multiples prétextes de la compétitivité, des zones franches, etc. vont maintenant se payer sur la bête en prélevant l'impôt !
Et ça devient presque grotesque quand on voit la SNCF se mettre à table pour profiter de la redevance de ses propres camions (la SNCF figure parmi les plus gros transporteurs routiers français !).

Cette "libéralisation" de l'économie de marché accompagnant le "moins d'Etat" cher à la droite, politique acceptée et développée par un gouvernement dit de gauche en France aujourd'hui n'est rien d'autre qu'une étape nouvelle dans le perfectionnement du pillage capitaliste de la richesse commune au détriment des plus faibles et au profit des plus riches.

Plutôt que de s'émerveiller du "partenariat public-privé" ou se sacrifier le bien public sur l'autel d'une concession, c'est là que devrait s'écarquiller les yeux et les oreilles de celles et ceux qui ne parlent de révolution que pour sortir leur fiche de paye des urnes qui ne font plus recette.

lundi 21 octobre 2013

France, terre d'asile...

De Lampedusa à Leonarda le monde bruisse d'un discours dénégatoire qui tient plus du hard-discount de la politique que des vitrines de la Place Vendôme. Cette approche imbécile sur la musique des fanfares de la peur entonnée sur tous les bords, de droite comme de gauche, a de quoi faire honte au pays dont beaucoup renient aujourd'hui ses racines ancrées au siècle des Lumières qui fit germer la Révolution.

Si vous trouvez que l'imbécilité est trop violente pour caractériser la situation, songez à ce mot de Jean Dutourd :
« C'est le propre des imbéciles de se tirer d'une situation fâcheuse en tombant dans une catastrophique. »


mercredi 16 octobre 2013

Mars 2014, c'est bientôt demain.


La perspective des prochaines élections municipales en mars prochain est ouverte. Et on s'active dans les paddocks pour préparer les formules1 de la politique locale.
Dans l'appel lancé par leur parti les communistes des villes et des champs trouvent les éléments des principaux réglages de la campagne à venir. Mais, trop général pour coller à toutes les situations locales autorisées à cultiver leur particularisme, il mérite une ré écriture utile à son exploitation.
Que faudra-t-il en retenir dans notre microcosme bourbonnais ?

Première exigence : mobiliser contre l'abstention
2. redonner à l'élection municipale sa dimension politique
3. re situer les enjeux de la distribution des "compétences" -pouvoirs et moyens- entre les différents niveaux de collectivités territoriales.
4. identifier les adversaires comme les concurrents dans un paysage politique clair 
5. établir un programme local et afficher des orientations intégrant l'action des élus municipaux dans les structures supra communales, et en particulier l'intercommunalité
6. ...


"Ce qu’il faut, c’est élire des femmes et des hommes intègres, au service de l’intérêt
général..."

La clé de la réussite, comme dans toute élection -en démocratie- réside dans le choix des candidats ; et là, ce n'est pas gagné !

dimanche 13 octobre 2013

Brignoles

Le verdict est tombé, tel la lame de la guillotine dont chacun sait qu'au geste du bourreau elle répand le sang dans la sciure du panier à tête. Un canton, ce n'est pas grand chose, sauf pour ceux qui l'habitent ! et ici à force d'abstention la piste de danse est laissée libre pour les pitreries tragiques de l'extrême droite.
Pour bien comprendre et choisir d'agir en connaissance de cause peut-être suffit-il de répondre à quelques questions partagées à haute voix :
Qui, Quoi, Où, Quand, Comment, Combien... et enfin POURQUOI ?

C'est alors que les primaires socialistes pour désigner les prétendants au trône de maire ici ou là vous paraîtront bien dérisoires...
C'est alors que le penchant de Pierre Laurent pour la liste d'union avec les socialistes à Paris, pas complètement détaché de la nécessité de conserver une position élective au Sénat,vous paraîtra bien dérisoire......
C'est alors que les moulinets des Sancho Pança accompagnant un Mélenchon Don Quichotte brassant quelques mots justes dans la petite cour d'une gauche hors sol vous paraîtront bien dérisoires...
C'est alors que les tergiversations locales sur les listes municipales de coco-bistrot pour préserver quelques compléments de rémunération ou de retraite vous paraîtront bien dérisoires...

Si vous cherchez une issue politique aux débats qui agitent le microcosme des élus d'aujourd'hui ce n'est pas en tricotant un chandail arc-en-ciel que vous y parviendrez, comme à Brignoles ou ailleurs ; les gesticulations gouvernementales faisant suite à "l'erreur de bouton" du vote de quelques députés socialistes l'autre soir l'illustrent bien, dire blanc et faire noir ne fait plus recette. Les errements des uns ou des autres sur les partenariats public-privé par ci, une concession par là, le grand chantier du n'importe quoi ne manque pas de main d'oeuvre pour faire tourner la tête aux citoyens démobilisés et candidats à l'abstention sur l'air de "tous les mêmes"... 
Quelle ligne politique pour éviter les courts-circuits ? De toute évidence la ligne rouge a grand besoin de renforcement et qu'on la débarrasse de nombre des branchements pirates qui la minent. Le chantier est urgent.

Des idées pour une ligne idéologique claire plutôt que des compromis opportunistes, des exigences permanentes plutôt que des arrangements de circonstance, rien que des choses simples à rétablir dans leur noblesse, la valeur du travail et la nuisance de la rente, la valeur du collectif et le danger de l'individualisme et de sa forme plurielle dans le communautarisme, la nécessité de la coopération contre la concurrence...
Nombre des principes de base de ce que devrait être la République ont besoin d'être restaurés dans les consciences, c'est sur ce chantier qu'il faut s'embaucher ; après les élections ne seront que formalités depuis le choix des candidats jusqu'à leur résultat à l'issue du scrutin.

lundi 7 octobre 2013

Les radeaux de la misère

Au large de Brignoles et dans les vagues de l'élection cantonale la gauche coule !
Les médias garde-côte arrivent juste à temps pour sauver ceux qui ont surchargé la barque avant de l'envoyer par le fond.
Le FN n'est pas un jouet mécanique dont le PS ou l'UMP remonte le mécanisme pour nuire à leur adversaire. Quand l'UMP singe les positions du FN elle ne lui retire rien, bien au contraire elle en facilite le renforcement en validant son extrême droite. 
Au siècle dernier Hitler est arrivé au pouvoir sur les vagues de la crise et de la misère.
L'extrême droite progresse aussi bien au Portugal qu'en Autriche ; les néonazis ont raté de peu leur entrée au parlement allemand et les pays du nord de l'Europe ont connu des évolutions similaires des courants d'extrême droite populistes et xénophobes.
Le danger n'est pas illusoire, et le dessaisissement citoyen marqué par l'abstention préfigure l'assoupissement démocratique d'une Europe étrangère à ses peuples sous l'emprise des lobbys qui en oriente la "gouvernance" technocratique.
La France est en prise directe avec cette dérive antidémocratique dans toutes les dimensions de la vie politique. Les boucs émissaires ne manquent pas, les Roms sont là, et l'épisode des squatteurs de la Place de Jaude il y a quelques semaines est révélateur de l'inhumanité dont notre pays est capable et coupable. Les régressions sociales (retraites, salaires et protection sociale...) conduisent naturellement les citoyens peu politisés à conclure à l'indifférenciation gauche-droite après les reniements socialistes sous la présidence Hollande.
Il n'y a pas de fatalité à la banalisation d'une extrême droite à l’affût de toutes les opportunités de prise de pouvoir. Encore faut-il se donner les moyens d'en extirper les racines idéologiques condamnables infiltrées dans beaucoup trop de consciences malmenées par la vie.

Passée le temps de l'émotion,  l'examen attentif de la situation ne peut que confirmer la tendance. Sans progresser  en voix le FN gagne en pourcentage :

  • 2011 : 33% avec 2757 suffrages
  • 2012 : 35% avec 2734 suffrages
  • 2013 : 40,4% avec 2718 suffrages

L'élection partielle de cette année est la seconde depuis le scrutin de 2011 remporté par le FN avec 5 voix d'avance sur le candidat du PCF ; en 2012 c'est Claude Gilardo (PCF) qui l'avait emporté de 13 voix sur le candidat FN. De recours en annulation l'élection partielle de cette année conduit à l'absence de la gauche au second tour avec plus de 66% d'abstention.

C'est bien ce chiffre clé que tous les commentateurs politiques devraient considérer et chercher à expliciter. Quand le FN rassemble 40% des suffrages en octobre 2013, ce n'est que 40% des 33% des électeurs inscrits qui ont exprimé leur suffrage. Ça remet le FN , et avec un léger recul en voix, à un niveau de 13%, ce qui est bien excessif, mais qui pointe surtout cette qualification par défaut du parti des Le Pen.

Dans cette triste aventure, le candidat de gauche, communiste en l’occurrence, paye avec le soutien du Parti Socialiste le rejet de la politique menée par le gouvernement depuis des présidentielles qui, loin d'apporter le changement, apporte chaque jour son cortège de mesures de renoncement tournant le dos à la gauche.
Dans ces conditions, comment ne pas s'attendre à la démobilisation massive des électeurs de gauche qui finissent par voter avec leurs pieds en constatant que rien de leurs attentes ne voit le commencement du début d'une amorce de changement progressiste.

A gauche, le parti communiste s'est mis dans le pire des pétrins, écartelé qu'il est désormais entre la nécessité d'une alliance avec des socialistes qui ont la clé de l'élection de beaucoup de communistes, aux municipales, mais aussi et surtout aux sénatoriales et dans l'ensemble des autres scrutins et un front de gauche plus rebelle et soucieux de se démarquer de la dérive libérale des politiques socialistes. La perte se dessine sur les deux tableaux ; perte d'identité d'abord dans une configuration élogieuse des différences plus soucieuse de l'apparence et des éléments périphériques que du socle communiste et de sa base idéologique, la perte d'influence n'en est que plus grave dès lors que l'image du parti n'est plus attachée qu'à celle des élus qui lui restent avant les prochaines échéances.

La redéfinition de la gauche et de ses contours ne se fera pas dans le flou d'un arrangement local à géométrie variable. La vie politique française a toujours oscillé de droite à gauche et de gauche à droite avec un centre qui penchait tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. Depuis quelques années l'absence d'un centre gauche a été compensée par la dérive droitière d'une partie du PS. Et si les socialistes ont vocation à figurer sans l'éventail des forces de gauche, sa frontière avec le centre ne passe désormais que par son intérieur.

dimanche 6 octobre 2013

Pourquoi pas 30

La sécurité routière nécessiterait une réduction de la vitesse maximale de 90 à 80 km/h !
C'est la solution SNCF : on dégrade le service au prétexte de la sécurité... Ça coûte moins cher que l'entretien des infrastructures !
Avec des tracteurs agricoles qui roulent à 45 en prenant toute la place... Des radars en bout de ligne droite et des surveillants à jumelles à l'ombre d'un abri bus... La sécurité routière sera assurée !

vendredi 4 octobre 2013

Oh !

"Il va falloir bien définir ce qu'est un élu communiste, à quoi il sert, et qu'est-ce qu'une municipalité communiste ?"
Cette citation de Serge Laybros, élu PCF de Cahors égaye un article de Diego Chauvet en page 25 de l'Huma Dimanche de cette semaine...
En effet, l'expression de ce besoin de cahier des charges arrive à temps avant le 16 octobre ! et le 14 à la campagne pour entrer en campagne !!! Comptez vous...
Cette année le préfet va devoir enregistrer les déclarations de candidature des soupirants de la Marianne municipale... S'il reste en préfecture quelques moyens inutilisés sur quelques lignes budgétaires, peut-être le préfet pourrait-il équiper le bureau enregistrant les candidatures d'un éthylotest et d'un détecteur de mensonges... 
Mais cette mesure serait-elle suffisante sans l'exercice de lecture-écriture que le ministère de l'intérieur inflige aux migrants désireux de citoyenneté française ?
Quant à invoquer la moindre conviction politique, n'allons surtout pas interroger l'ADN (Activité Démagogique Nourrissante).
Ce même jour, au chapitre de l'éloge des différences, FASE, Alternatifs, Gauche Unitaire, Gauche anticapitaliste, Convergence et alternative, invitent à construire des listes unitaires avec des sections locales du PS, d'Europe Ecologie, du NPA, à l'initiative du Front de Gauche.
Il n'échappe à personne que chacun de ces groupuscules rassemblés autour de quelques évadés de partis existants en mal de gloire se réclame du "rassemblement", de "l'Union", de la "convergence", en même temps que de la différence. Une gauche "anticapitaliste" ? en existe-t-il une qui soit pro capitaliste ? si la réponse passe par la case "socialistes" alors peut-être devrait-on se poser la question de savoir pourquoi on a besoin d'une telle quantité de petites tribus en guéguerre à gauche pour renforcer l'hégémonie du PS ?

Quid des communistes dans tout ça ? S'il en reste, doit-on imaginer qu'ils ne sont que sous l'étiquette du "Front de Gauche" qui doit aussi contenir les amis de Mélenchon qui plaident pour une "radicalité concrète" excluant tout accord avec le PS...
Il faut s'en rendre au propos philosophique de Pierre Laurent précédant la réunion des "animateurs" communistes (ça fait vraiment ringard de parler de secrétaires de sections !) et qui écrit :
"... plus s'approfondit le débat, plus la communauté d'approches, qui n'exclut pas des configurations diverses, se renforce autour d'une seule et même démarche déclinée dans l'intelligence des rapports de forces locaux".
Dit en clair : c'est la plus grande pagaille, on ne maîtrise plus rien, chacun s'arrange à sa façon, on est au moins d'accord pour dire qu'on ne l'est sur rien, sauf  pour "battre la droite au second tour" (cf. titre HD page 25).
Dans une élection à deux tours, certes le second scelle le résultat, mais il est sans importance par rapport aux deux évènements qui le précèdent, la détermination des candidatures et la stratégie de premier tour (campagne) qui en conditionnent l'issue.
Européennes, régionales, législatives, etc. Les expériences passées ne serviraient-elles à rien, qu'il soit encore utile de creuser après avoir touché le fond ?

Ah oui, j'oubliais les présidentielles, où on avait gagné... mais voilà, il n'y a pas 36000 Mélenchon pour conduire les listes municipales dans toutes les communes de France !

Bien triste spectacle.

PDA

PDA, Personal Digital (ou Data) Assistant, littéralement assistant numérique personnel, aussi appelé organiseur de poche, était l'ordinateur de poche désormais supplanté par les smartphones bons à tout faire...
C'est aujourd'hui l'appendice obligé, marqueur de l'importance de la personne, aussi bien pour les gamins en quête de look que pour ceux qui sont pressés d'arriver.
Ce sigle devrait d'ailleurs inspirer les arrivistes pressés, trop souvent enclins à brûler les étapes dans un monde qu'ils ratatinent à la petite dimension de leur nombril.
P comme Principes
D comme débat
A comme Action
Ce triptyque basique chez qui assume une responsabilité qui dépasse sa propre sphère, quel qu'en soit le domaine (professionnel, associatif, syndical, politique, religieux...) dès lors qu'il impacte un collectif et qu'il cultive la fibre démocratique mériterait d'être appris ou révisé par beaucoup.
INCONTOURNABLE dans l'ordre de son fonctionnement, le cercle vertueux du circuit de ces trois points devient vite le cercle vicieux des dysfonctionnements facilement repérables dans les organisations qui s'en affranchissent.
P comme Principes
Les principes d'abord, ne sont pas là pour scléroser une situation ou un état de fait ; ils fondent simplement les balises -non pas du "vivre ensemble"- mais de l'action commune.
C'est sur les différences de principes que se fondent des organisations différentes, partenaires ou concurrentes. Réformistes et révolutionnaires, dans les champs des organisations syndicales ou politiques illustrent bien cet ancrage sur des "Principes", la CGT et la CFDT, FO ou la CGC n'agissent pas tout à fait de la même façon pour la bonne et simple raison qu'ils ne s'appuient pas sur les mêmes bases, sur les mêmes Principes.
On peut même faire l'hypothèse que cette situation est symptomatique d'une faiblesse dans la détermination des "Principes", d'un approfondissement insuffisant de ce que devraient être les principes fondamentaux de l'organisation syndicale ouvrière mise face  à l'organisation patronale privée ou publique dans la relation de travail. C'est le problème de l'unité syndicale qui devrait être pensée autrement que comme la création du consensus à minima entre des organisations concurrentes ; mais plutôt construite autour d'une unification organisationnelle s'appuyant sur la convergence des orientations sur des principes idéologiques partagés.
Le schéma vaut aussi dans le domaine politique où il est facile de repérer, tout au long du XXème siècle, et plus encore au début du XXIème le creusement du déficit idéologique propice à l'émiettement des organisations au gré des ambitions personnelles de politiciens carriéristes.
A défaut d'être au clair sur les "Principes", tous les arrangements opportunistes deviennent possibles et les citoyens ballottés au gré des virements de bords et des lubies de capitaines improvisés d'équipages hétéroclites souffrent du mal de m...
D comme débat
Le débat vient ensuite qui s'impose au sein d'une équipe dès lors que le principe démocratique est retenu en lieu et place de l'assentiment béat de quelques sujets de cour. Ce n'est que sur la communauté de principes que le débat peut s'instaurer pour passer des objectifs généraux et de la stratégie qui en découlent aux objectifs opérationnels qui détermineront la mobilisation des moyens pour le passage à l'action.
Le cadre du débat peut s'élargir sans que les règles en soient pour autant altérées. Au-delà du débat interne, le débat entre organisations partenaires ou adversaires répond aux mêmes exigences. Dans l'intersyndicale la communauté de principe porte essentiellement sur la caractérisation de l'adversaire et dans le débat politique le plus large, il est impératif de caractériser le pivot de l'échange ou de l'affrontement : l'acceptation des principes Républicains par exemple.
C'est dans le débat que les conditions de la réussite de l'action se construisent en ajustant au mieux les moyens de l'action à son contexte (journée d'action avec ou sans appel à la grève, détermination d'une candidature,etc).
A comme action
Le bruit ne fait pas la musique, pas plus que les néons des pubs ne peignent La Joconde. 
AGIR ne se conjugue pas tout à fait comme AGITER, et l'agitation n'a jamais garanti le moindre résultat.
L'action porte nécessairement une perspective transformatrice et ce sont les deux étapes préalables de l'affichage des principes et de la construction du dispositif dans le débat qui détermine justement l'identification de l'auteur et de sa cible.
Dans l'expression charretière de nos campagnes d'avant la mécanisation "tirer à hue et à dia" s'appliquait bien aux attelages bien mal montés dans lesquels chaque cheval oubliait qu'il était un peu attaché à l'autre...
Quant au bénéficiaire de l'action, pour qu'il en profite pleinement, qu'il puisse être gagné et apporter son aide à la cause, il est aussi utile que les Principes soient toujours clairement affichés et que le débat ne soit pas occulté. L'expérience toute chaude de l'aménagement des rythmes scolaires illustre facilement la chose, du niveau le plus local jusqu'à l'échelle du pays...


Jamel avait bien sa place sur la grande scène...



C'est simple d'être juste...

mardi 1 octobre 2013

l'irrespect ordinaire

"C'est un scandale !" doit marteler mon vieux camarade Georges Marchais des tréfonds de sa sépulture...
L'opérateur privé de téléphonie dont Pôle Emploi s'offre le service pour contacter les demandeurs d'emplois s'est planté... 
Un bug informatique ! C'est bien vrai ma pauv' dame, les ordinateurs ça n' fait pas tout, ' faut s'en méfier ça tombe en panne...
Le système informatique a bon dos !
Outre le fait que chez l'opérateur privé l’appât du gain risque fort de pousser les feux de l'optimisation des moyens au détriment de la sécurité et de la qualité du service, on peut mesurer à cette occasion la grande misère d'un service public

Quand il s'agit d'acheminer les trois phrases pour dire qu'on arrive quand on est en bas de la cage d'escalier, qu'importe ! mais quand il y a derrière le SMS émis par Pôle Emploi la vie d'une personne ou d'une famille privée d'emploi et qui attend son indemnisation du chômage pour faire les courses, c'est autre chose.

Le ridicule ne tuant plus depuis longtemps, et la parole politique engageant plus celui qui l'entend d'une oreille crédule que celui qui use de sa langue de bois blanc, les statistiques bidonnées par la panne avaient pu être commentée avec force satisfecit !

Comment peut-on imaginer que des services de l'Etat puissent être rendus à ce point faillibles ? Le dogme du "moins d'Etat", du "moins de fonctionnaires", si bien transféré d'un pouvoir à l'autre...

Des classes sans enseignants remplaçants, ça existe...
Des lits d'hôpitaux fermés faute de personnels suffisant, ça existe...
Des tournées de facteurs bricolées ou pas faites faute de préposé, ça existe...
Des "territoires" sans couverture téléphonique mobile, ça existe...
Des routes où l'état du revêtement limite dangereusement la vitesse, ça existe...
Des milliers de kilomètres de voies ferrées en si piteux état que la vitesse y est abaissée pour retrouver le temps du tacot d'avant-guerre, ça existe...
Des exemples ne manquent pas qui montrent que cette formidable régression sociale, économique et démocratique est indissociable du hold-up organisé sur la richesse commune par le petit clan des privilégiés de la fortune.
Personne ne bronche quand on annonce tranquillement que les revenus financiers progressent de 10 ou 15% et que les revenus du travail, les salaires, les retraites ou les minimas sociaux ne gagnent que quelques dixièmes de pour-cent quand ils ne régressent pas.

Gageons que si le "bug informatique" avait touché la distribution des dividendes des gros actionnaires, le scandale aurait été vu d'un autre oeil. 

Raison de plus pour refuser la poursuite du démantèlement des services de l'Etat au prétexte d'économies ; la revendication doit bien porter sur la réappropriation par les citoyens des moyens de leur organisation collective sans laquelle la démocratie vacille et se meurt.