jeudi 28 décembre 2017

La bonne année !

Heu ?
Curieux ?
Mystérieux ?
Que tous nos vœux
Soient contagieux,
Merveilleux,
Mélodieux,
Joyeux !
… pour une Bonne Année 2022 !


Nb : et d’ici là on ne sait jamais… tenez bien le feu pour mijoter bonheur, santé et réussite pour les 365 jours 2018 !

mardi 26 décembre 2017

Ces nains qui nous gouvernent

... à l'ombre des géants.
Pour mesurer il faut des références.
Albert JACQUARD a disparu depuis plus de quatre ans... Dommage, il aurait fait un bon président de la République !

S'il était toujours là, son regard sur l'état du pays et ce qui s'y passe serait certainement d'une grande tristesse, las de n'avoir jamais été entendu en voyant catéchiser la jeunesse dans le culte de la concurrence et de la compétition, imposer les rites de la différenciation et des codes hiérarchiques, le système éducatif créant les catastrophes dont ses inspirateurs clament à longueur d'antenne qu'il faudrait "réformer" dans l'urgence... Ce ne sont que pompiers pyromanes dont les discours lénifiants cachent de plus en plus mal des intentions mortifères pour la démocratie qu'il avait toujours dénoncées.

Au moment où le gouvernement veut faire de l'université le petit tamis trieur des prochaines élites dociles et obéissantes de la "Républican' marche" il est salutaire de ré-écouter le propos que tenait Albert JACQUARD dans une interview donnée en 1994 sur la RTBF.

... et pour celles et ceux que les questions d'éducation intéressent, l'émission est visible dans son entier en suivant ce lien.

Une autre occasion pour réfléchir avant d'agir, et pour comprendre et mieux donner.
Son propos sur l'intelligence ne laisse guère de doute sur l'état de ceux qui nous gouvernent...

vendredi 22 décembre 2017

Stimulation


Les service du Ministère de l'économie sont formidables ! Ils ont même du temps de reste pour programmer des petits jeux en ligne...
Le dernier en date est le "simulateur de pouvoir d'achat".

C'est un bien bel objet, rigolo comme tout ; mais dès l'accueil on sent bien l'arnaque :
dans le discours macronique il est toujours question de la distribution de pouvoir d'achat aux travailleurs, de gain de pouvoir d'achat... 
Le titre du simulateur est plus sobre, il calcule le pouvoir d'achat sans préjuger du gain puisqu'il compte aussi dans l'espace des négatifs.
Le jeu subtil qui consiste à donner l'aumône à quelques uns en prenant plus à d'autres montre bien là la vanité du discours.
Pour les vaillants marcheurs qui, députés, se plaignent de la modestie de leurs revenus par rapport à leur situation dans le privé, quand ils émargent à l'indemnité parlementaire de plus de 5300 euros net... Eux au moins, en gagnant moins vont casquer moins ! à moins que...
Pour les multimillionnaires du gouvernement, c'est du masochisme que de vouloir prendre à ceux qui ne sont pas trop pauvres pour soulager la misère des plus faibles : ça va leur coûter cher ! à moins que...
En fait en y regardant de plus près, les vases communiquant ne fonctionnent pas sur tout l'éventail des fortunes. L'ISF est supprimé (près de 4 milliards d'économiser pour eux) et l'impôt sur les sociétés ratatiné (de 15 à 17 milliards perdus pour les finances publiques)...
Avec le budget macron les 10% les plus riches vont constater un gain de 1200 € quand les 10% les plus pauvres perdront plus de 300 €.
Les plus fortunés sont bien soignés par ceux qu'ils ont mis au pouvoir, logique !
Quant aux bannis de cette société des paillettes et du velours des banques, ils n'ont qu'à s'organiser dans leur société de la basse-cour et des faubourgs avec les Restos du cœur, le Secours Pop et le Téléthon... et la hausse de la CSG des retraités pour donner 10 balles aux plus faibles...
Pendant ce temps la racaille dorée fait la fête au logis du château, fortune à l'abri du donjon.

Le signe " - " indique une perte du pouvoir d'achat
Résultats de la simulation
En 2018
-75 €/mois
Dont 0 € dus à la baisse de la taxe d'habitation et -75 € dus au basculement de cotisations sociales vers la CSG.
 En 2019
-75 €/mois
Dont 0 € dus à la baisse de la taxe d'habitation et -75 € dus au basculement de cotisations sociales vers la CSG.
 À la fin du quinquennat
-75 €/mois
soit -900 €/an
Dont 0 € dus à la suppression de la taxe d'habitation et -75 € dus au basculement de cotisations sociales vers la CSG.
Le signe " - " indique une perte du pouvoir d'achat

Pour l'instant ça fait à peine un plein de gasoil par mois en moins (avant la hausse du carburant !)
Ou encore un caddie de commissions... Un bon resto pour deux, mais comme on n'y allait déjà pas...
A moins qu'on rogne sur ce qu'on donne ici ou là aux restos du cœur, au téléthon, ou aux petits enfants pour les récompenser de temps en temps !

Aucun doute, la reconquête de la République passera par la reprise de la Bastille d'aujourd'hui, celle de la finance ! Et si ...

dimanche 10 décembre 2017

effet génération

75 616 180 € promis cette année.
80 319 213 € promis l'an dernier pour une collecte atteignant 92 000 000 € au final.

Les résultats du téléthon 2017 auraient été affectés par la mort de Johnny Hallyday !

La baisse des collectes depuis le début des années 2000 ne relève pas de cette conjoncture particulière, mais plus surement d'un "effet génération" qui s'applique à toutes les initiatives publiques de grande ampleur : entre deux et trois décennies la croissance d'un phénomène en durcit l'identité et renforce la mobilisation qui l'accompagne.
Et puis, passé ce temps, le phénomène aura tendance à péricliter, dans une courbe dont la décroissance s’accélérera d'autant plus que le phénomène n'appartiendra plus à la génération de ses auteurs.
Il en est de même de beaucoup de corps collectifs, associations ou autres, qui ne peuvent assurer leur pérennité autrement que dans l'institutionnalisation.
A la différence du téléthon dont les bénéfices sont plus difficilement à la portée des citoyens au quotidien, d'autres phénomènes peuvent plus facilement perdurer.
Les Restos du cœur et autres associations caritatives en sont encore l'exemple puisque la puissance publique les a consacrés en solution de substitution à la correction de ses carences, l'Etat créant d'autant plus de misère qu'il soigne la fortune ne peut plus guère assumer d'y porter remède.

Ces phénomènes illustrent d'ailleurs les faiblesses du modèle capitaliste réduisant l'Etat à la portion congrue de la protection de ses intérêts immédiats et laissant aux solutions caritatives la résolution des problèmes qui n'intéressent pas le marché à défaut de perspective assez profitables. Les maladies orphelines touchent trop peu de monde pour susciter l'appétit des marchands de remèdes. La misère du mal-logement et de la mal-vie en générale n'intéresse guère autrement qu'en entretenant les pénuries qui font grimper les prix des loyers ou des produits de première nécessité bien au-delà du raisonnable pour étriller le porte-monnaie des solvables en ne leur laissant que le minimum. Et c'est sur ce reste à vivre que leur humanité les conduira à donner aux quêtes d'une "solidarité" tant vantée par celles et ceux qui s'en affranchissent et qui, comme toutes leurs idoles vont planquer leur fortune en Suisse ou dans quelque autre paradis fiscal des Caraïbes. 

La puissance publique, dans un système démocratique doit être la garante de l'accès de tous aux fondamentaux de la vie commune,  au gite et au couvert avec l'eau, l'air et le feu de l'énergie, à la terre nourricière, à l'éducation et à la culture, à la santé et à la communication.

Aujourd'hui, dans sa logique du moins d’impôt, corollaire de la religion du "chacun pour soi", les plus fortunés ne se privent pas de mobilité pour mettre leur fortune à l'abri du partage qu'ils célèbrent si justement sur la scène des enfoirés ou plus régulièrement à la Une des médias.
Les généreux donateurs du téléthon bénéficient d'ailleurs des 66% de déduction fiscale ; ça ne représente pas grand chose en manque à gagner dans la recette fiscale du pays, juste une soixantaine de millions d'euros (ça financerait annuellement au moins 600 emplois d'enseignants chercheurs...) . Mais c'est autant d'argent public manquant et confié au privé, contribuant ainsi au mouvement d'ensemble de la privatisation des fonctions publiques.

Pour mémoire l'Etat Macron prévoit pour 2018 la création de zéro poste dans la recherche publique ; ceci n'est que le cache-misère d'une dégradation continue de la recherche universitaire derrière le paravent de l'autonomie des Universités auxquelles l'Etat attribue des budgets ne couvrant déjà pas la rémunération des postes existants.

Même la presse la plus "libérale" l'affiche :
la recherche médicale décline en France...





vendredi 8 décembre 2017

Idiolatrie

Des idoles* selon la Bible de Jérusalem :
"Elles* ont une bouche et ne parlent pas,
elles ont des yeux et ne voient pas, 
elles ont des oreilles et n'entendent pas."
Ancien Testament, Psaumes CXV, 5-6

L'idole n'est qu'image, représentation susceptible de capter l'attention et d'attacher les dévots à la divinité qu'elle représente pour mieux en propager la croyance ; et les ministres de tous les cultes consacrent les dévots en instruments de la croyance, spectateurs faisant pénitence. 

L'idole, dans toutes les croyances n'est que le subterfuge apparent de l’inexistence.

Flaubert en caractérisait fort bien la vanité :
"Il ne faut pas toucher aux idoles, la dorure en reste aux mains."
Cette image de pacotille, met la société en bal costumé pour mieux en scléroser la raison dans la prison de l'instant. 

Il n'est pas anodin de constater la concomitance d'une religiosité recrudescente dans la sphère publique quand la citoyenneté républicaine s'effiloche et quand la laïcité interroge... La tension s'exacerbe entre les dérives communautaristes et leurs manifestations en signes d'appartenance et la nécessité du respect de la différence qu'exige l'organisation d'une société civile et policée.

Sans remonter à la raison de Machiavel voyant s'effondrer la République, tromperie et déraison restent depuis des décennies les deux mamelles des politiques, l'important est dans l'image et ses mensonges, dans la communication et la promesse, dans le culte des personnalités, dans la mise en scène publique des faits et gestes dont on clame l'intime discrétion (voir Johnny et Laetitia Hallyday, Brigitte et Emmanuel Macron, Dany Boon et sa femme, avec Stéphane Bern autour du gâteau d'anniversaire de Line Renaud), dans la prison d'un présent qui, coupé du passé ne peut plus préjuger d'avenir autrement que dans un imaginaire fumeux à la merci de tous les charlatans qui passent (voir le discours sur nos jeunes qui n'auront pas de retraite ou le projet de loterie pour financer le budget de préservation du patrimoine...).

Pour s'être donné à des Trump, Poutine ou autre Macron, les peuples ont choisi des idoles.
Et à force de déraison leur idiolatrie devient mortifère pour l'humanité toute entière, une dérive suicidaire dans des sociétés de zombies, chair à canon de toutes les guerres, de la poudre, des ruines et du sang, des drones de guerre, guerres économiques ou guerre déclarée à la planète... Les hommes raisonnables fuient ces tumultes pour se jeter migrants dans la gueule de bourreaux qu'ils s'imaginaient sauveurs... 

Le spectacle de la France contribuera au grand spectacle du monde ce weekend dans la spectaculaire synchronisation du spectacle du Téléthon et de l'hommage populaire à l'Idole réunis pour occuper un "temps de cerveau humain disponible" (dixit l'ex patron de TF1) de télé-spectateurs de télé-réalité... Télé-tout, étymologiquement mis à distance d'un spectacle dont la proximité dévoilerait l'indécente imposture.
Banderole revendiquant le "vivre ensemble" ou les "services de proximité" à main gauche et pancarte réclamant de la télémédecine, du télétravail, du télétraitement, du télépéage ou de la télésurveillance... dans la main droite ! Vous comprenez.

D'un côté on consacrera l'oubli du désengagement de l'Etat dans le financement public de la recherche et de l'autre on déploiera un bel écran de fumée devant le triste spectacle de la misère de proximité qui  prospère aussi bien sous les ponts de Paris qu'ailleurs dans la France oubliée.

Le spectacle éveille les sentiments, génère de l'émotion... il fait ré agir.
Les idées, la réflexion, l'organisation de la réalité en pensée, l'intelligence sont nourries de raison pour maîtriser l'action.

dimanche 3 décembre 2017

Passé les bornes, il n'y a plus de limite !

Ce communiqué de la FSU03 à propos d'une initiative de parlementaire laisse pantois...

... ça se passe à Vichy, faut-il y voir un signe ?

"Incroyable mais vrai !

Mme Bénédicte Peyrol, député LRM de la circonscription de Vichy, a envoyé ceci aux directeurs d’écoles, principaux de collèges et proviseurs de lycée de celle-ci :
Comme le font savoir nos camarades du SNUIPP-FSU 03, son attachée parlementaire a en outre envoyé la missive ci-dessous aux maires pour qu’ils fassent passer le message aux directeurs d’écoles :


On résume la chose :
1°) les personnels des écoles primaires ont ordre de faire faire un portrait de Mme la députée en bleu-blanc-rouge,
2°) ceux des établissements de l’enseignement secondaire sont censés dessiner des "forces en marche". Hé oui : en marche ...
3°) un jury choisira parmi ces chefs d’oeuvre la carte de voeux de Mme la députée, et les lauréats seront envoyés se faire photographier à ses côtés.


Faut-il en rire ou en pleurer ?
Les deux, mon capitaine !
Mais il faut surtout faire cesser immédiatement cette ridicule, mais scandaleuse, atteinte à la liberté de conscience des enfants, à la laïcité qui ne se limite pas aux questions religieuses, à cette tentative de manipulation visant à mettre des élèves "en marche".
Au cas où on viendrait nous dire que nous manifestons bien peu d’ "énergie positive" et de sens du "dialogue transpartisan", nous confirmons : à l’école publique, la "nouvelle façon de faire de la politique", pas plus que l’ancienne ou que de très anciennes auxquelles elle ressemble d’ailleurs beaucoup, ne sauraient franchir la porte des salles de classes.
Qu’on ne vienne pas non plus nous dire que chacun est libre : en République, ces pressions sur les responsables scolaires ne sauraient être simplement permises.

Et cela tombe bien, il y a un Conseil Départemental de l’Education Nationale ce mardi, 14h 30, à la Préfecture.
FSU Allier."