vendredi 30 décembre 2011


Prothèse-tation

"Vingt cas de cancers survenus chez des femmes porteuses de prothèses mammaires PIP ont été déclarés à l'Agence des produits de santé (Afssaps)..."
Prothèse... la bourse et la vie.
La nouvelle tombe sur le petit écran de mon téléphone...
Un scandale de plus, dirons certains.
Un scandale de trop, c'est plus sûr ! 

Que des cerveaux humains aient été capables de fabriquer l'idée qu'un produit industriel mal emballé suffirait à la remise en forme de quelques poitrines féminines est déjà difficile à imaginer.
Que par-dessus le marché ces prothèses soient destinées à une chirurgie réparatrice des ravages d'un cancer, et le thermomètre de l'inhumanité explose.
Tout ça pour quoi ? pour le fric !
Tout ça pourquoi ? parce qu'on a trop vite accepté, ou supporté, que le corps et sa santé ne soient plus que des marchandises...

Les responsables de cette abjection sont-ils inquiétés ? Le seront-ils un jour ?

Et on entend ergotter entre celles qui bénéficiaient de chirurgie réparatrice et celles dont l'implantation de prothèse n'avait guère d'autre but qu'une amélioration esthétique de leur image... 
La seule question qui vaille n'est-elle pas ailleurs ? Ne devrait-elle past être posée à la production de l'objet si peu sûr qu'il laisserait échapper du gel industriel dans des corps de femmes ?

GE-NE-REUX !

Ah le beau geste ! les géants de la grande distribution ont entendu l’appel à la générosité du Président des Restos du cœur ; ils vont “donner” de leur trop pour corriger le trop peu de l’entreprise de Coluche.
Le pire, ou le plus dérisoire - c’est selon -  restera quand même que cet élan de générosité aussi tardif que bien mis en scène se découvre sous l’intervention d’un certain Frédéric Lefebvre, secrétaire d'État, chargé du Commerce, de l'Artisanat, des PME, du Tourisme, des Services, des Professions libérales et de la Consommation, auprès du Ministre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie. Et là ça touche à l’indécence.
Un sous ministre de Sarkozy qui a quand même fabriqué un bon million de chômeurs supplémentaires en cinq ans s’accorde les grâces de ce que l’économie libérale a trouvé de plus efficace pour plumer à la fois tous les pigeons de la terre, qu’ils soient producteurs ou consommateurs… sans oublier les “qualités” sociales de la conduite de ces entreprises ! et les médias qui s’en font l’écho s’attendrissent face à tant de bonté !
Môsieur est bien bon !
La générosité, la solidarité, le partage sont toujours des valeurs qu'il faut faire vivre et porter haut dans le monde pollué  de l'arrogance ses puissants.
C'est une très bonne chose, bien sûr,  que des surplus ne soient pas gaspillés, et que ceux qui sont dans le besoin en bénéficient. Ce n'est guère qu'un échantillon de ce qu'ils auraient pu s'acheter, s'ils en avaient eu les moyens.
De là à ce que les faiseurs de pauvres qui nous gouvernent se refasse une virginité sur ce thème relève de l'escroquerie !
N’est-il pas temps de leur botter le train ? 
Au plus tard au printemps prochain !

jeudi 29 décembre 2011

Société

nuitdu4aoutLa crise a bon dos… Pour beaucoup elle serait la cause de tous les maux dont souffre notre société, la chute de l’économie des pays, l’explosion de la précarité, de la pauvreté et de toutes les misères, le chômage de masse qui continue de croitre…
Le discours était le même avec la crise précédente, et, en plongeant dans les souvenirs plus anciens on en retrouverait la copie à l’occasion des crises plus anciennes.
Et si la confusion était entretenue très volontairement entre les causes et les conséquences… et si tout se passait comme si le pouvoir en place, serviteur zélé des intérêts des possédants, fervent défenseur de l’économie de marché, abusait l’opinion en lui faisant prendre ses vessies pour des lanternes…
Que la crise engendre les difficultés qu’on connait est une évidence. La financiarisation à outrance de l’économie conjuguée à la perte de contrôle des états sur ses secteurs vitaux conduit aux pires désastres dès lors que la machine s’emballe, et que la course au profit de joue des plus élémentaires prudences.
Mais, aussi bien les mécanismes qui ont engendré la crise que les soit-disant remèdes que le capitalisme propose ne sont que les deux faces de la même pièce. La crise est un processus mortifère, un cercle vicieux entretenu, dont on ne peut sortir qu’en remettant fondamentalement en cause les ressorts qui l’alimentent.

samedi 24 décembre 2011

La guerre est un plat qui se mange chaud

Le capitalisme "porte en lui la guerre comme la nuée porte l’orage" disait Jaurès...


Le monde et les temps changent sous le feu et la mitraille, il suffit de relire "le livre noir du capitalisme" pour se rappeler cette évidence (quelques éléments dans cette présentation de l'ouvrage par Marie Germanos).
Au moment où les militaires américains quittent les ruines plus sanglantes que démocratiques de l'Irak ne peut-on pas se poser la question du rôle de cette guerre dans la crise mondiale accélérée en 2008 et rebondissant en Europe aujourd'hui ?

3 000 000 000 000 $



L'évaluation du coût de la guerre par les économistes américains est aujourd'hui considérée comme très en deçà de la réalité de la dépense. Trois mille milliards de dollars envolés dans la poussière du ciel irakien et infiltré dans les sables du désert avec le sang des victimes. 


Peut-être faudrait-il y rajouter l'aventure de l'Afghanistan, et quelques autres broutilles qui ont ensanglanté le monde et l'Europe des Balkans depuis la chute du mur de Berlin et la fin d'une période où des forces antagonistes s'équilibraient dans une guerre dite "froide".
Depuis la dislocation du bloc de l'Est, les occidentaux ne se sont pas privés de réchauffer la guerre sur tous les continents frémissant d'espoirs progressistes.
Au bout du compte, les américains -comme en d'autres temps vieux de plus de trois quarts de siècles- n'ont-ils pas mis au compte de leurs "alliés concurrents" les frais de leur lutte pour la domination du monde.
Réussi ? Le coup n'a pas encore garanti son résultat pour un capital avide de survie inflationniste. L'émergence difficile à contrôler de nouvelles puissances comme la Chine ou l'Inde vient troubler le jeu d'autant plus dangereusement pour les Etats-Unis qu'ils en copient sans modération les modèles capitalistiques.
La seule certitude aujourd'hui facile à constater, c'est que les montagnes de richesses dilapidées dans l'industrie de la mort font défaut à la survie des vivants, qu'ils soient décimés par la famine en Afrique, incapables de faire face au dérèglement climatique en Asie, affamés par l'agro-industrie d'Amérique du sud, incapables de se soigner aux Etats-Unis, pris au piège des files d'attente des restos du coeur ou de toutes les soupes populaires européennes...


Les politiques qui nous gouvernent depuis bien trop longtemps ne sont que petits valets de cette seule ambition du capital, inféodant les hommes et leurs petits aux "sacro-saints" intérêts du marché. Et ce n'est pas faire de l'anti-socialisme primaire que de constater la frilosité du candidat Hollande et de tous ses soutiens à dessiner les voies d'un vrai changement de société au travers d'orientations politiques, économiques et sociales progressistes. L'austérité de gauche ne passe bien qu'en dégraissant les hommes pour engraisser les banques.


Depuis que Jules Vallès disait si bien : "le Capital mourrait si, tous les matins, on ne graissait pas les rouages de ses machines avec de l’huile d’homme " bien peu nombreux sont ceux qui ont fait profession de fermer "l'huilerie". 
Des communistes en sont de résolus partisans pour peu qu'ils aient su échapper aux dérives gestionnaires si confortables pour accomoder les restes de la social-démocratie : partenariats publics-privé par-ci, concessions par-là... La cohérence n'est pas assez souvent au menu des mandats électoraux pour re conforter l'idée dans les consciences citoyennes que le changement est possible par la voie démocratique. Et c'est bien là que le bât blesse, la tactique électorale du "front de gauche" n'est pas à la mesure des enjeux tant elle dilue la puissance idéologique de la pensée communiste dans un brouet limité aux bouillonnements du présent.


Le dossier publié dans le cahier central de l'Humanité du 22 décembre constitue un bel outil pour traiter le l'immédiateté de la réaction nécessaire aux mauvais coups fomentés par les gouvernements européens. Mais il serait utile qu'une vision plus large enseigne bien les origines plus profondes de la crise et ses mécanismes fondamentaux.
De la même façon que les volcanologues ne peuvent faire comprendre la vision qu'ils ont d'une éruption  qu'à la lumière des connaissances qu'ils ont construites des mécanismes internes, natures et interactions échappant à l'oeil profane, les politiques d'aujourd'hui ne nourriront utilement la pratique citoyenne des électeurs qu'en leur fournissant un cadre idéologique propice à la compréhension active plus qu'à l'assentiment béat d'une poignée de supporters.


Les communistes français ont été des acteurs majeurs des mouvements pacifistes ; ils s'y retrouveraient bien aujourd'hui pour peu que le lien soit fait entre  les fauteurs de guerre et les fauteurs de misère.


Pour poursuivre la réflexion, l'article du neerlandais Dirk Adriaensens repris le 22 décembre sur le site de Michel COLLON "Investig'Action" ne manque pas d'intérêt.
A lire ci-dessous.



L'Irak totalement détruit par l'invasion et l'occupation


« C'est avec une grande fierté - et une fierté durable - que vous quitterez ce pays d'entre les fleuves », a déclaré le ministre américain de la Défense, Leon Panetta, à l'adresse de ses soldats lors de la cérémonie d'adieu qui s'est déroulée à Bagdad le 15 décembre 2011. Et Panetta, ancien patron de la CIA, d'ajouter que « la guerre en Irak a bien valu son coût énorme en sang et en argent ». Un récapitulatif s'impose.

vendredi 23 décembre 2011

Vu d'ailleurs




Ce qu'en  disait Marion d'ALLARD en présentant le documentaire dans l'HUmanité...

C’est un portrait atypique de Nicolas Sarkozy que propose le documentariste et photographe William Karel. Un portrait brossé par les correspondants de la télévision et de la presse écrite étrangère en poste à Paris. Dix-huit d’entre eux se prêtent au jeu, et le résultat est surprenant. « Nous avons fixé une quinzaine de moments forts du quinquennat, du bling-bling aux dérapages, du discours sur “l’homme africain” à la laïcité, les Roms, le printemps arabe, les relations avec Angela Merkel et Barack Obama, la candidature du fils Sarkozy à la tête de l’Epad », explique le réalisateur. Les mots qui décrivent Sarkozy, bien plus critiqué hors des frontières qu’il ne l’est par la plupart des grands médias en France, sont parfois durs, souvent drôles. « Pour dire vrai, je ne pensais pas que ce serait aussi virulent. Finalement, les journalistes étrangers ont tellement cru au changement, à la rupture, que certains disent avec le recul qu’ils ont honte de leur naïveté de l’époque », raconte William Karel. Nourri d’images d’archives, de photos et d’extraits d’articles de journaux, Looking for Nicolas Sarkozy est moins un portrait qu’une véritable critique politique. En filigrane, le documentaire est aussi une critique des médias. Un film qui doit « rafraîchir les mémoires, à quelques mois des élections », espère son réalisateur.

dimanche 18 décembre 2011

Souriez ! Vous êtes filmés...

revoNous vivons bien dans une démocratie, n'est-ce pas. Mais avec le temps les mots sont comme les gens, et parfois les choses : ils vieillissent, perdent de leur souplesse, de leur couleur et de leur vigueur. Les mots, images des idées, ne sont pas faits pour les écrins de soie et la naphtaline ; ils sont enseignés à l’école de la République et à celle de la vie pour être partagés au présent, pour porter la mémoire du passé, et pour dessiner l’enthousiasme de l’avenir.
Dans le récit que mon camarade Jean-Claude reprend aujourd'hui sur son site après le rebondissement dans l’affaire qui avait émaillé la visite présidentielle en Montagne bourbonnaise et qui avait vu un syndicaliste conservé pas des gendarmes sans être retenu, tout en étant gardé, on sent bien comment la coïncidence fait sens. Peut-être était-il, lui aussi, dans le collimateur des surveillants de la garde présidentielle. 
Aujourd’hui, la démocratie est à l'hospice, boiteuse et maigrichonne ; de sa jeunesse il ne lui reste plus guère que quelques souvenirs de rencontres avec la liberté, l'égalité ou la fraternité... Et les soignants qui s’occupent à l’euthanasier ne parlent plus que d’enfermitude, de discriminitude et… de solitude.
Aujourd'hui la démocratie déambule dans les couloirs blafards de son enfermement au rythme du cliquetis des articulations mécaniques de son déambulateur présidentiel. Elle n'a plus guère de visites depuis qu'elle est veuve du scrutin et que la grande famille de ses enfants a choisi de fréquenter le temple de l'abstention. Cette dernière fille de la famille était née de la Résistance, son enfant de 68 a disparu bien prématurément et celui de 81 a bien mal tourné, préférant l’illusion de la vie facile dans la culture des idées reçues il n’a guère pris soin de son héritage.
Alors bien sûr le regard de Mamie Démocratie sur le monde s'est terni, son esprit s'émousse avec pour seul spectacle du monde celui de la petite lucarne qui lui fait croire aux propos de saltimbanques qui manient sans modération le bâton de la peur et la caresse hypocrite.
Aujourd'hui aussi, nombreux sont ses enfants élus, qu'ils soient naturels, légitimes ou d'adoption qui montent la garde à la grille de l’hospice, ils sont tellement convaincus que le partage du pouvoir les en priveraient qu'ils confinent la démocratie dans les couloirs de leurs assemblées, ne concédant à la démocratie que quelques rares sorties en voyage organisé dans des espaces de "démocratie participative", ou de "démocratie active", ou de "démocratie citoyenne"... C'est un peu comme la sortie des enfants à Mickey Land ou au parc Sarkozix... les grandes personnes s'imaginent que les enfants ont besoin de ces monstres mécaniques à fric pour apprendre à s'amuser et s'amuser à apprendre ENSEMBLE.
Il ne faut pas se bercer d'illusions, la démocratie, comme les hommes qui la font, n'est pas immortelle. Sa survie est intimement liée à la capacité des citoyens à assurer sa descendance, sans citoyens politiquement puissants, sans organisations politiques actives et mobilisatrices, sans vie sociale et culturelle riche, instituant le fameux "vivre ensemble" dans la vraie vie, autrement que dans les slogans et les discours, sans conscience politique aiguisée, la démocratie se meurt en vieille esseulée.
Depuis 1789, et même avant quand les Jacques levaient leurs fourches sous les murs des châteaux, les peuples ont su faire vivre la démocratie... Mais ils ont plus souvent oublié de bien l'entretenir en acceptant des locataires du pouvoir que ses derniers se l'accaparent pour se l’approprier.
Napoléon, quel qu'en soit le numéro, Thiers ou Pétain, pour les plus anciens avaient bien enterré la démocratie française chacun à leur tour sacrifiant la Révolution, la Commune ou la République. Le peuple de France a su la faire revivre. Aujourd'hui le temps est venu de la sortir des griffes de ses fossoyeurs du moment.
L'engagement citoyen et militant des communistes en serait un bon moyen.
L'heure n'est pas à mettre le drapeau dans la poche quand le pouvoir fait pister ses présumés opposants par les forces de l'ordre.
Qu'il sache au moins que la résistance existe !

mardi 13 décembre 2011

Bonnes lectures à partager sans modération

La revue du Projet ! Là au moins il y a de quoi lire, des idées, des propositions, ça fourmille d'arguments bien utiles à mettre en débat. Pour qui voudrait faire vivre une forme d'ambition COMMUNISTE il n'est pas interdit de pimenter ces textes d'un peu de marxisme... les idées n'en seront que plus claires et la perspective plus mobilisatrice. 


La Revue du Projet, n°12, décembre 2011

Les numéros déjà parus ci dessous :

samedi 10 décembre 2011

La tectonique du capital

L'intérêt capitalistique des forces qui tentent de conserver la main mise sur la planète et ses peuples brise les zones fragiles du monde. L'Afrique en connaît quelque chose depuis des décennies d'abandon, si ce n'est de l'intérêt du pillage des ressources encore manifesté récemment avec l'épisode libyens.
L'Europe est aux abois sous les coups répétés des "marchés" et des "agences de notation" qui les orientent,  qui vendent un continent à la découpe aux plus rapaces des financiers du monde.
A la barre de ce nouveau radeau de la Méduse, la matelote allemande et de son petit mousse soubresautant gesticulent à l'envie pour imposer à tous les peuples d'Europe ce que les marionnettistes qui les tiennent leur dictent depuis les salles des marchés ou du pont des yacht de milliardaires habitués du Fouquet's.
Et la démocratie dans tout ça ?
Si ça ne peut plus durer, avant que les pouvoirs politiques totalitaires en place changent les peuples comme l'histoire vieille de trois quart de siècle nous l'enseigne, il est urgent que les peuples changent de pouvoir politique ! 
... ou plutôt que les peuples repartent à la conquête d'un pouvoir politique qui leur est confisqué depuis trop longtemps par une caste de privilégiés de la fortune et les puissances d'argent.
L'heure n'est-elle pas à la révolution ?

mercredi 7 décembre 2011

Salle comble


La venue de Jean Luc Mélenchon dans le département de l'Allier a suscité une mobilisation militante importante tout au long de la journée ; qu'il s'agisse de la mi-journée avec la rencontre d'Yzeure ou de l'après-midi à la ferme, les rendez-vous étaient marqués du sceau de la réussite, de l'intérêt et de l'enthousiasme. Le ton de la campagne est en phase avec les exigences d'information et de compréhension d'une situation pré-électorale jusque là inédite, tant les crises se succèdent et s'amplifient au rythme effréné des mesures catastrophiques d'un pouvoir aux abois.
La soirée à Cosne a parachevé le succès de la journée. Devant une salle comble comme elle ne l'avait jamais été, Mireille SCHURCH et Jean Paul DUFREGNE ont entamé un meeting chaleureux et plein d'envie. L'intervention de Patrick LE HYARIC, avec l'ardeur que chacun lui connaît a galvanisé la foule attentive et mobilisée par des envolées bien en phase avec l'ardente envie de gagner qui l'anime. Le tour d'horizon exhaustif des sujets politiques, économiques et sociaux, de la France comme de l'Europe ou du monde ne semblait pas laisser beaucoup d'espace d'expression au candidat qui allait lui succéder à la tribune.
Jean-Luc MELENCHON, comme à son habitude, avait fait son miel de ses rencontres de la journée. Il avait bien pris le pouls de l'Allier de gauche qui l'accueillait et c'est avec beaucoup de tact qu'il a su s'adresser à une foule bien majoritairement composée de communistes et de sympathisants. Sur un ton plus confident parfois, souvent dans le registre pédagogique, le candidat du Front de Gauche connu pour ses coups de gueule  est resté dans la mesure, maniant l'ironie et émaillant son propos des bons mots dont il sait faire usage pour captiver son auditoire. Son intervention n'en fut pas moins ferme et directe, parfois même véhémente quand il s'agit de recadrer une situation politique française qui échappe aux règles justes du débat démocratique, tant avec les partenaires de gauche qu'avec les adversaires du centre et de droite.
Au terme de deux heures de meeting, chacun a pu repartir outillé pour l'offensive à gauche dans un paysage encore trop miné par l'inquiétude qui insinue la fatalité d'un destin funeste auquel il faut bien résister.
Les accents de Jaurès ne pouvaient que se clore sur ceux de l'Internationale. 



Au bout du compte l'exercice peut sembler réussi. La belle maîtrise de tous les acteurs n'est pas pour rien dans ce succès. Le verbe haut -peut-être trop- de Patrick LE HYARIC était bien ajusté à l'exigence de mobilisation des communistes  bourbonnais qui n'avaient pas majoritairement fait le choix de Jean-Luc Mélenchon. Quant à la prestation du candidat, elle était aussi adroitement dosée dans le même objectif de séduction.
Les argumentaires de deux grands orateurs sont du plus grand intérêt, mais l'exposition médiatique d'un profil séducteur ne suffit pas à l'engagement politique. 
Marie George Buffet était aussi passée par Cosne dans un temps où les fines plumes de son entourage prêchaient encore à l'époque un score à deux chiffres. On a vu ce qui s'en est suivi ; à peu de choses près, ils ne s'étaient pas trompé, ils n'avaient oublié que la virgule en deuxième position...
Alors... certains ont même pu repartir en se demandant pourquoi ce candidat-là n'était pas communiste !


Voir les photos de Moland Fengkov sur l'album "Oeil de la campagne (couleur)" de Jean Luc Mélenchon


mardi 6 décembre 2011

histoire sans parole



Comme le montrent les données publiées par le chercheur Camille Landais, la part du revenu national détenue par les 1 % les plus riches est en nette augmentation depuis le début des années 1980. Elle est passée de 7 % en 1981 à 9 % en 2006, avec une baisse assez nette entre 1988 et 1996.
En y regardant de plus près il n'est pas difficile de repérer le virage de 1983, quand Delors et les socialistes tournent le dos aux engagements de gauche...


Visitez le site de l'observatoire des inégalités pour alimenter le feu naissant de la révolution nécessaire...



vendredi 2 décembre 2011

Les 20 propositions de la FSU pour l'école de demain



Le pouvoir n'a pas ménagé ses efforts pour saper l'influence de la fédérastion syndicale FSU à l'occasion des dernières élections professionnelles. En mettant en place un vote électronique pour les enseignants et en faisant en sorte que les dysfonctionnements découragent la participation au scrutin quand ils ne l'empêchaient pas, le ministère de l'éducation a pu contribuer efficacement à la conquête de la première place de FO dans la fonction publique d'Etat. 
A la lecture des propositions de la FSU pour l'école de demain, on comprende mieux les efforts du gouvernement pour amoindrir la représentativité de ce courant syndical.
Les mois qui viennent sont propices aux débats d'orientation politique, dans le domaine de l'école comme d'ans beaucoup d'autres. Les propositions de la FSU ne manquent pas d'intérêt pour la gauche, et croisent pour l'essentiel les éléments du programme du Front e Gauche.
A consommer et propager sans modération !

SOS école

L'heure n'est pas à l'attentisme face au démentèlement de l'école publique conduit à marche forcée par Sarkozy et son équipe. Le livre de Eddy Khaldi et Muriel Fitoussi qui vient de sortir à la mi-novembre est une outil incomparable pour nourrir le débat dans les mois de qui nous séparent des élections du printemps prochain. Ce plaidoyer pour la reconquête citoyenne et républicaine de l'école publique.

Ce livre fait suite à leur précédent ouvrage "Main basse sur l'école publique" qui dénonçait l'abandon de la carte scolaire, les nouveaux programmes, les concessions sur la mixité, la suppression de postes d'enseignants, et la multiplication des établissements privés... C'était plus de trois ans en arrière et la question de la privatisation de l'école publique était déjà posée.

Aujourd'hui leur essai illustre l'inquiétant constat d'un démantèlement de l'Education nationale est communément perçu.En l'absence de tout débat démocratique, dans un silence complices des responsables politiques, on individualise et on marchandise le rapport à l'Ecole. La prétention illégitime de l'enseignement catholique à faire partie du service public conduit l'Etat à sacrifier son Ecole publique laïque, dont il a pourtant la charge. C'est le triomphe de la compromission libérale de l'enseignement catholique, et inversement, le triomphe de la compromission catholique des tenants de l'éducation libérale.
Ils démontrent et décryptent le rôle joué par le recours de plus en plus fréquent à l'enseignement privé sous contrat.



jeudi 1 décembre 2011

25 bougies




Quand Jean-Claude a posté cette vidéo, j'avais envie de cliquer sur" j'aime"... et puis je n'ai pas pu. Car autant le talent de l'humoriste est grand, autant elle a su dégueuniller le jeune beau de l'UMP reçu par France Inter ce matin-là, autant cette impertinence dérisoire est signe de bonne santé intellectuelle, autant la pauvreté est devenue pour moi un sujet où le rire n'a plus du tout sa place depuis que ce ne sont plus seulement les aléas de la vie, mais bien l'Etat et la politique de la droite qui en a fait sa grande industrie. Le capital a besoin de ses pauvres, tout comme les nobliaus de jadis qui glissaient leur jeton dans la main de la mendiante au sortir de l'église en détournant le regard. Mais aujourd'hui, modernité oblige, c'est moins à l'ombre des clochers que sous la lumière crue des plateaux télé que les grands bienfaiteurs viennent parader... non pour verser leur obole, mais pour inviter instamment les moins pauvres des pauvres à en donner un peu à ceux qui ont encore moins. Entre pauvres, on se comprend mieux ! et entre riches aussi d'ailleurs.

Cet hiver les Restos du coeur réchauffent le coeur des plus démunis avec 25 bougies d'anniversaire... Et Fauchon est toujours à l'heure des Rolex.

Ce premier week-end de décembre va faire briller des 25 rayons de soleil de son anniversaire la chaîne de solidarité du Téléthon. Et les yacht milliardaires de Saint-Tropez rèvent tout haut de se garer en épi à la terrasse du Fouquet's...

25 ans, c'est le temps d'une génération. Et ce n'est pas anodin ! Comment la toute jeunesse d'aujourd'hui peut-elle concevoir le monde de demain sans ces cataplasmes posés sur les blessures que la puissance publique a infligées à son propre corps social.
Comment imaginer un hiver sans soupe populaire ?
Comment imaginer une recherche médicale sans cotisathon bénévole ?
L'invocation de la solidarité sonne à chaque instant. N'est-il pas suspect qu'il faille tant en parler, tant l'outiller, tant la vanter... Un peu comme si elle n'était plus dans le naturel du coeur des hommes. 
Si cette première des qualité humaines se dilue jusqu'à faire défaut aujourd'hui, posons nous la question des causes de cette amputation. A tant vanter les mérites de la concurrence et de l'individualisme, de la "réussite" de l'un qui marche sur tous les autres, l'idéologie dominante a en effet modifié une part du patrimoine génétique des peuples réduits en peuplades en fonctionnant en communautés.
A tant vouloir payer moins d'impôts...
Les talonnettes du plus petit des présidents que notre France ait connus pourraient en être les stigmates les plus emblématiques. Le paraître a pris le pas sur l'être. Et dans le monde de l'apparence la difficulté n'a pas sa place, la misère non plus, pas plus que la douleur. Ce monde féroce fait preuve d'assez d'imagination pour mettre en place toutes les mesures d'accompagnement utiles à la poursuite de son projet de désocialisation. Puisque la consommation est l'acte fondateur du système on a créé toute une gamme de services de consommation, à côté du marché, du super marché ou de l'hypermarché ordinaire, on a installé les enseignes "discount", et puis les solderies... mais ça ne suffit pas, il a fallu industrialiser la distribution alimentaire de subsistance qui a fait la gloire des Restos du coeur ; et ce n'est pas suffisant, les épiceries sociales ou solidaires viennent compléter le tableau du Vidal qui intègre désormais les soins de la pauvreté.
Pour que le marché règne en maître, même les pauvres doivent faire le leur, bien à eux, rien qu'à eux...
Mais ne s'agit-il pas là de soins palliatifs, d'aspirine appliquée en soins du cancer social qui ronge nos société ?
Car, depuis 25 ans, les soi-disant soignants oublient de se laver les mains en passant d'un malade à l'autre et le diagnostic est aujourd'hui sans appel, qu'on soit jeune ou vieux, très jeune ou très vieux, affaibli dans la force de l'âge, ou encore vert en fin de carrière, qu'on soit homme ou femme, citadin ou rural, la peste capitaliste a infecté toutes les catégories sociales. 
Rembobinez le film 25 ans en arrière, et vous tomberez dans l'ère Mitterrand après le virage de 83 qui voit les socialistes céder aux sirènes libérales qui signeront les premières étapes du démentèlement de l'Etat. Ces 25 ans d'alternance entre droite dure et gauche molle ont cette réussite commune à leur actif. 
Avec près d'un millions de chômeurs supplémentaires durant son mandat, Sarkozy n'est pas en reste. Avec lui les entreprises caritatives mériteront bientôt d'entrer au CAC 40.
Des riches toujours plus riches et 400 000 tonnes de pains jetés à la décharge chaque année... Des pauvres toujours plus pauvres par centaines et par milliers à grapiller dans les restes des marchés leur pitance de misère... 
Maladie toujours honteuse la misère cachée va bien finir par péter à la gueule des repus.

Alors soyez généreux, jusqu'au printemps prochain, donnez, donnez sans ménagement ! C'est toujours ça qu'on ne vous prendra pas !

Donnez, donnez, dodo-onnez
Donnez, donnez leur
Donnez, dodo-onnez

Donnez autant de coups de pied au cul à ceux qui les méritent que de coups de main, de coup de pouce et de coups de coeur à ces "salauds de pauvres" qui vous attendent sur le bord du chemin.