Période de carnaval oblige, les prétendants au trône de l'Elysée ont sorti leurs sacs de confettis et balancent à tout va le long de leur passage.
Hollande promet une nouvelle tranche d'impôt sur le revenu dès qu'il atteint le niveau "indécent" d'un million d’heu-heu, d'euros, par mois, euh, par heu an, excusez-moi... euh...
L'agité sortant ne veut pas être en reste et tels des écus d'or jaillissant aux fers de son destrier galopant en campagne, il sème à tout vent les idées qui claquent au fouet de l'extrême droite ou font frétiller la patronne du Medef.
De qui se moque-t-on ? Des débats sur le fond politique des projets, sur le bilan de tant d'années de sarkozisme...
Rien.
Si les "écarts à gauche" du candidat socialiste surprennent surtout chez ses supporters, ils sont bien la première conséquence utile de la bonne campagne de Mélenchon et la progression des idées portées par les communistes.
Le spectacle n'en reste pas moins piteux de ces deux héros finalistes autoproclamés de la compétition.
"Amateur" contre "arnaqueur", leur talent est bien loin d'atteindre le niveau de leurs ambitions.
Et c'est bien là le problème. Dans l'américanisation bipartite de notre vie politique, les candidats sont marketés comme le plus fade des jambons blanc, les électeurs sont rassurés, goût passe-partout, pas trop de sel, pas trop de gras, bien découenné... et histoire de vous faire payer l'eau au prix de la viande, bien injecté d'un budget de campagne, hum ! La promo vous promet même les mêmes au même prix pour les deux tours, ce seraient les deux seuls dont la date de fraîcheur aille jusqu'à début mai... Il y en a même qui disent qu'il vaudrait mieux consommer utile dès le premier tour pour moins souffrir et hésiter face au menu du second...
Face à ce déferlement d'une malbouffe politique à l'origine de tant d'obésité des ego, il serait temps de ressusciter l'art de se tenir à table, d'apprécier les saveurs et les tours de main des marmitons, le goût de l’invitation et du partage…
C’est aussi Rabelais qui nous manque dans un temps où on voudrait nous faire croire que la cuisine politique n’est qu’affaire de chefs étoilés.
Revenons aux fondamentaux gourmands de nos cuisines de terroirs pour goûter à l’envie aussi bien à la joue du bœuf qu’au cœur de son filet, à l’héritage historique des conquêtes sociales et démocratiques des communistes d’ici et d’ailleurs comme aux perspectives nouvelles qui restent à construire.
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