vendredi 3 février 2012

Démocratie de carton pâte

Combien de fois a-t-on pu voir fustiger des régimes africains corrompus étranglant leurs peuples, mais faisant bonne figure en dressant le long des routes de visites étrangères le cache misère de décors en carton pâte... des façades repeintes et autres supercheries qui ne trompent bien que ceux qui ferment les yeux...

« l'homme africain n'est pas assez entré dans l'Histoire. […] Le problème de l'Afrique, c'est qu'elle vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l'enfance. […] Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine ni pour l'idée de progrès »

C'est ainsi que dans son discours de Dakar écrit par Henri Guaino, Nicolas SARKOZY livrait l'ampleur du mépris qu'il porte à un continent meurtri par les affres de la colonisation.


Quand l'inculte brait... les hommes pensent !



Quand l'inculte brait  
... les hommes pensent. 


L'inculture de celui qui préside encore aux destinées du pays ne manque pas de rejoindre ces piteux cortèges en pérorant en juillet 2007 à Dakar.
Et ses pratiques d'aujourd'hui s'inspirent bien de celles qu'il fustige. Ne peut-on pas aujourd'hui considérer que Le président n'est pas assez entré dans l'Histoire. […] que le problème du président, c'est qu'il vit trop le présent dans la nostalgie du paradis perdu de l'enfance. […] Dans cet imaginaire où tout recommence toujours, il n'y a de place ni pour l'aventure humaine ni pour l'idée de progrès...


Le train de vie de l'Elysée sous l'ère Sarkozy dressé à grand traits par le député Dosières qui s'est fait une spécialité de l'examen des budgets de l'exécutif présidentiel et gouvernemental est édifiant.
En publiant hier quelques bonnes lignes le quotidien La Montagne roule pour qui ? La page Sarkozy est-elle à ce point déjà tournée que ses plus fidèles soutiens instrumentent sa perte ? Faut-il à ce point masquer la faillite d'un système derrière le désamour d'un homme pour mieux en assurer la survivance sous une autre perruque ?


Edifiante, la façon dont le président met en scène ses multiples déplacements en province ne l'est pas moins.
Les bourbonnais se souviennent de son passage en montagne bourbonnaise qui avait valu à un syndicaliste d'être invité en quarantaine le temps de l'événement, sans compter d'autres curiosités...
Son déplacement récent en Ariège est raconté à sa façon par un collègue enseignant retraité, habitant du cru :
- très large périmètre interdit par de multiples barrages policiers...
- présence policière considérable...
- accès filtré pour un accès réservé à une population étrangère à la région...
- manifestation contestatrice tranquille et chantant la marseillaise tenue largement à l'écart sous la surveillance d'un hélicoptère
- intervention policière sur la manifestation, gaz lacrimogènes...
- réception dans des locaux remis à neuf intérieur et extérieur compris pour l'occasion
- etc.
La visite d'un chantier de construction a aussi été l'occasion d'une mise en scène débile : les services de l'Elysées ont fait venir sur le chantier plusieurs dizaines d'ouvriers "figurants" parce qu'il n'y en avait pas assez... et qui n'auraient même pas dû être sur le chantier étant donné la température !


Jusqu'à quand les citoyens se laisseront-ils abuser par ce théâtre de guignols où les marionnettes au pouvoir sont agitées par les maîtres du monde capitaliste qui ne se résignent pas à leur perte dans le monde qu'ils ont dévasté, ruiné, estropié dans sa moindre parcelle ?

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