La formation professionnelle retiendrait désormais l'attention de l'encore président qui nous gouverne désormais à mi-temps.
Il en ferait l'objet d'un référendum ! Tiens-tiens... c'est la question qui va être compliquée à poser !
En fait, dans son ambition de ruine ultime des ressorts démocratiques de notre République, Nicolas Sarkozy s'intéresse surtout aux 30 milliards d'euros de budget annuel de la formation professionnelle dont il considère sans doute qu'il n'en revient pas assez dans les poches des marchands du temple (dans tous les sens du terme puisque quelques missions parlementaires ont bien évoqué l'emprise sectaire dans ce domaine).
Depuis des années, les organismes publics et parapublics (GRETA, AFPA) en charge de la formation professionnelle continue n'ont eu de cesse de voir leur part de marché se réduire et leur sort mis à mal par le pouvoir au profit d'officines qui flairaient là un juteux business. le débat paritaire dans ce domaine laisse encore trop de place aux syndicats et la responsabilité gestionnaire des régions dans la maîtrise de ces crédits ne manquent pas d'indisposer la droite au pouvoir.
Qu'il y ait des imperfections dans les dispositifs, il n'est pas interdit de l'envisager ; mais à l'examen, les points faibles sont essentiellement le fruit de toutes les mesures de dérèglementation libéralisant ce domaine en marché ouvert à l'appétit capitaliste.
Pour que le système de formation professionnelle continue fonctionne au bénéfice des travailleurs qui en ont besoin dans le cadre de leur activité professionnelle ou pour faire face à une reconversion pour l'accès à un nouvel emploi, dans tous les cas c'est de plus de maîtrise publique que ce secteur a besoin.
Or la démarche gouvernementale va totalement à l'envers de cette perspective avec un autre objectif, pour l'instant masqué, qui est d'achever la casse de l'enseignement professionnel dans sa partie formation initiale pour en confier la mission aux entreprises (orientation précoce dès le collège, promotion abusive de l'apprentissage...).
Qui veut tuer son chien l'accuse de la rage.
Il faut un certain culot -mais chacun sait qu'il n'en manque pas - à Sarkozy pour souligner les problèmes d'adéquation des formations à la demande dans le monde du travail.
C'est sa politique qui est la cause de tous ces maux.
Émigration du travail et déqualification des emplois restants : quand on postule avec un niveau supérieur de deux, trois ou quatre points à celui de l'offre, ce n'est pas le système de formation qui est en cause, mais bien l'état du marché du travail qui à conduit à l'état de désindustrialisation du pays et de dérégulation du marché du travail. Ce n'est qu'une pression supplémentaire pour moins payer l'intervention professionnelle des travailleurs dans le processus de production. Et depuis des années c'est le capital qui profite de ce transfert de richesse.
Mal formation des chômeurs : cette observation ne vaut qu'à la marge. La plupart des travailleurs qui sont jetés par dessus bord par les patrons aux petits soins pour les actionnaires disposent d'un bon niveau de formation, d'une qualification et d'une expérience qui en font d'excellents professionnels tant que le capital qui s'en servait n'a pas décidé de les sacrifier sur l'autel du profit.
Ce n'est pas la formation qui est en jeu, mais ce qu'ils appellent "le coût" du travail. Si les mêmes avaient à supporter le "coût du chômage" qu'ils font supporter aux travailleurs eux-mêmes, avec ou sans emploi, gageons que ça les rendrait moins bavards sur le sujet.
Après, certains peuvent trouver normal que Pôle Emploi propose à une éducatrice d'un certain âge mise au chômage d'accepter un emploi de stripteaseuse dans une boîte de nuit... les mêmes peuvent juger qu'il est plus important pour le développement harmonieux de notre société de se mettre les seins à l'air pour réveiller la libido de quelques vieux vicelards essoufflés plutôt que d'accompagner nos enfants qui grandissent.
Alors dans ce domaine comme d'ans d'autres, pour mieux masquer la faillitte de son système, Sarkozy enfume les citoyens avec l'illusion démocratique du réferendum. Si toutes les cartes sont sur la table, si tous les éléments nécessaires à la compréhension du problème étaient mis en débat et à la disposition des citoyens, le projet ferait long feu.
Nous ne sommes que dans la plus crasse démagogie, celle qui veut donner au peuple l'illusion de son pouvoir en fustigeant quelques boucs-émissaires bien choisis.
La bonne question sur le sujet serait peut-être :
Oui ou non souhaitez-vous que la formation initiale, générale, technologique et professionnelle des jeunes et la formation professionnelle continue des adultes soient de la responsabilité d'un grand service public national d'éducation et de formation ?
Le patronat et ses officines de formation ne manqueraient pas de s'en offusquer ; mais ce serait bon signe !
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