Le président est enfin candidat. Seuls peut-être les derniers bergers grecs isolés dans leur montagne ignoraient la grande nouvelle.
En cette soirée du 53ème jour de la 2012ème année après Jésus, juché sur ses talonnettes dans la crèche de l'étable de TF1, est né le divin candidat, celui qui n'est pas comme les autres, qui parle et qui marche avant même d'avoir tété son premier biberon de budget de campagne.
L'accouchement fut difficile, les traits plus tirés qu'ils ne l'étaient sur le yatch de Bolloré ou à la sortie du Fouquet's. L'Elysée n'est pas très loin de la maternité de TF1, mais on n'est jamais assez prudent ; il suffit d'un embouteillage et, crac, on perd les eaux au pont de l'Alma là où d'autre avait perdu la vie. Mais, précaution consentie à la modernité, l'accouchement avait été, comme c'est souvent l'usage aujourd'hui, provoqué pour intervenir en temps et en heure au meilleur moment pour la bonne santé de la mère et de l'enfant. C'est vrai qu'il eut été du plus mauvais goût que l'accouchement intervienne en pleine nature, dans la visite d'une usine en liquidation, entre deux "casse-toi, pauv' con" balancés à quelque gredin de la plèbe qui aurait échappé au filtre policier des lieux de visite de son éminence.
Or donc, tout s'est bien passé, l'accoucheuse de TF1 a été douce et tendre avec son parturient. Et puis ce n'était pas la première fois, après la déchirure du passage en force de roses fanées sans épines des Kouchner, Besson et consorts, le président s'est pris dans ses bras, admiratif devant les premiers gazouillis du petit candidat. Un candidat prématuré, pas mûr, pas sûr ! Plutôt passé de date car tout compte fait depuis cinq ans la France n'a guère eu autre chose à sa tête qu'un agité en campagne.
A chaque semaine sa lubie d'enfant gâté, l'Union de la Méditerranée aujourd'hui, demain les bombardement en Lybie, Ya Ya m'dame Merkel tous les matins et qu'elles sont bonnes les idées de Marine au café...
Le quinquennat du tourni est à un tournant et quand on voit le résultat né du viol répété de la république on peut se demander s'il n'aurait pas mieux valu faire un peu plus d'analyses et choisir l'avortement thérapeutique.
Le plus grave est peut-être dans un déni de grossesse : le candidat né de la côte du président en aurait perdu l'arrogance crasse du serviteur des riches, il évoque la possibilité de donner la "parole au peuple", aurait-il découvert qu'il existe ? Le président candidat aurait regagné sa virginité en s'accouchant candidat président, et s'il devait la reperdre, sans nul doute ce serait avec Marine.La saillie d'un député du nord sur la déportation des homosexuels l'y a bien préparé.
En fait le président n'est pas plus candidat que le candidat n'était président, ce que Nicoléon propose à sa populace qu'on ne distingue pas depuis les hautes baies vitrées de TF1, c'est de passer du consulat à temps au consulat à vie, préfigurant l'empire.
Le dieu protecteur juché sur le perron de son olympe élyséen a fait, hier soir, don de sa personne à la France. Travail : première entrée de sa devise électorale, celui qui l'a ôté à tant et tant a bien le toupet de se présenter en bourreau salvateur
Prochains épisodes : famille pour flatter la coterie catho messe en latin et, cerise sur le gâteux, patrie pour s'assujettir les relents fachos de l'extrême droite.
Il reste deux mois aux rameurs de la république pour déniaiser les cohortes de celles et ceux qui ont trop subi pour imaginer qu'ils puissent encore agir et remettre le pays à flots.
Courage, la messe n'est pas encore dite.
1 commentaire:
avec éloquence tu détricote les visée des riches dans le discours du prince s'apprêtant à devenir empereur , que nous reste t'il comme moyen , sinon de prendre collectivement le pouvoir afin de tuer dans l'oeuf , cette dictature financière avant qu'elle ne deviennent réellement fascisante.
d'ici peu il sera trop tard ......
Jean claude depoil
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