La conduite des affaires publiques par la droite au pouvoir avec Nicolas Sarkozy est intéressante à décrypter à la lumière de cette classification. La manipulation du nombre de manifestants vous paraîtra alors bien accessoire.
1/ La stratégie de la distraction
Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique.
« Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. »
Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles » :
Prenez le temps, allez lire ce document il ne manque pas d'intérêt...
... Et en lisant votre quotidien, les actualités ou le programme télé, ou à l'écoute d'un journal télévisé vous ne manquerez pas d'identifier de nombreux cas de "distraction"
2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.
Toute ressemblance avec des pratiques et des situations connues n'est pas du tout fortuite !
Dérive sécuritaire, vigipirate et la menace terroriste, casse de l'école et de l'ensemble des services publics, retraites... et la représentation démocratique des élus d'opposition est sans cesse chahutée, sommée de réagir et bien encadrée dans ses prétentions correctrices.
3/ La stratégie de la dégradation
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.
Sans commentaire ! si ce n'est une alarme qui devrait renvoyer les socialiste à plus de modestie et de réalisme dans leur ambition hégémonique quand ils imaginent utile de propulser Strauss Kahn au présidentielle, ce "socialiste" qui regarde cette "dégradation" depuis son fauteuil de directeur du FMI pour le modeste salaire de 1000 euros par jour.
4/ La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.
La "réforme" des retraite n'en est-elle pas le plus beau prototype ? La transformation de la Poste ou de France Télécom avec la mise à la retraite anticipée des personnels statutaires pour passer au privé s'appuyait aussi sur ce ressort.
5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ?
« Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ».
Autre extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion
Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…
Poubelle la vie...
La médiatisation de la vie privée des personnes publique est une arme utilisée sans modération. Les frasques de Nicolas racontée dans la presse people ou le spectacle régulier de "plus belle la vie" y participent très activement.
7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage.
« La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures.
Autre extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
En examinant ce que Sarkozy fait de l'école de la République, pas de doute, cette stratégie est bien la sienne !
8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…
Prenez la liberté de l'inventaire des exemples et notez les en commentaire de cet article !
9/ Remplacer la révolte par la culpabilité
Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution !…
Les exemples ne manquent pas là non plus ! Même les seniors privés d'emplois ne pourront y échapper avec de dispositif de "coaching" de Pôle Emploi !!! Pensez donc, s'ils n'ont plus de travail, c'est bien qu'ils sont mauvais, leur "employabilité" n'est pas bonne dirait le gourou Sarko... Ne parlez pas des jeunes, plus ils étudient, et plus ils manquent de formation !
10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.
Les fichiers aux mains du pouvoir, ceux de la police mais aussi plus banalement "base-école" pour nos marmots, les caméras qui fleurissent aux carrefours quand on sait qu'aujourd'hui la reconnaissance automatique des visages n'est plus un mythe... Sans oublier Google et autres big brothers du commerce électronique, ou les cartes dites "de fidélité" qui tracent la vie, les goûts et donc à terme la part de revenus subtilisable de façon plus indolore...
Merci à Cathy pour son signalement du travail de Chomsky.
- La stratégie de la distraction
- Créer des problèmes, puis offrir des solutions
- La stratégie de la dégradation
- La stratégie du différé
- S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge
- Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion
- Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
- Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
- Remplacer la révolte par la culpabilité
- Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
1/ La stratégie de la distraction
Élément primordial du contrôle social, la stratégie de la diversion consiste à détourner l’attention du public des problèmes importants et des mutations décidées par les élites politiques et économiques, grâce à un déluge continuel de distractions et d’informations insignifiantes. La stratégie de la diversion est également indispensable pour empêcher le public de s’intéresser aux connaissances essentielles, dans les domaines de la science, de l’économie, de la psychologie, de la neurobiologie, et de la cybernétique.
« Garder l’attention du public distraite, loin des véritables problèmes sociaux, captivée par des sujets sans importance réelle. Garder le public occupé, occupé, occupé, sans aucun temps pour penser; de retour à la ferme avec les autres animaux. »
Extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles » :
Prenez le temps, allez lire ce document il ne manque pas d'intérêt...
... Et en lisant votre quotidien, les actualités ou le programme télé, ou à l'écoute d'un journal télévisé vous ne manquerez pas d'identifier de nombreux cas de "distraction"
2/ Créer des problèmes, puis offrir des solutions
Cette méthode est aussi appelée « problème-réaction-solution ». On crée d’abord un problème, une « situation » prévue pour susciter une certaine réaction du public, afin que celui-ci soit lui-même demandeur des mesures qu’on souhaite lui faire accepter. Par exemple: laisser se développer la violence urbaine, ou organiser des attentats sanglants, afin que le public soit demandeur de lois sécuritaires au détriment de la liberté. Ou encore : créer une crise économique pour faire accepter comme un mal nécessaire le recul des droits sociaux et le démantèlement des services publics.
Toute ressemblance avec des pratiques et des situations connues n'est pas du tout fortuite !
Dérive sécuritaire, vigipirate et la menace terroriste, casse de l'école et de l'ensemble des services publics, retraites... et la représentation démocratique des élus d'opposition est sans cesse chahutée, sommée de réagir et bien encadrée dans ses prétentions correctrices.
3/ La stratégie de la dégradation
Pour faire accepter une mesure inacceptable, il suffit de l’appliquer progressivement, en « dégradé », sur une durée de 10 ans. C’est de cette façon que des conditions socio-économiques radicalement nouvelles (néolibéralisme) ont été imposées durant les années 1980 à 1990. Chômage massif, précarité, flexibilité, délocalisations, salaires n’assurant plus un revenu décent, autant de changements qui auraient provoqué une révolution s’ils avaient été appliqués brutalement.
Sans commentaire ! si ce n'est une alarme qui devrait renvoyer les socialiste à plus de modestie et de réalisme dans leur ambition hégémonique quand ils imaginent utile de propulser Strauss Kahn au présidentielle, ce "socialiste" qui regarde cette "dégradation" depuis son fauteuil de directeur du FMI pour le modeste salaire de 1000 euros par jour.
4/ La stratégie du différé
Une autre façon de faire accepter une décision impopulaire est de la présenter comme « douloureuse mais nécessaire », en obtenant l’accord du public dans le présent pour une application dans le futur. Il est toujours plus facile d’accepter un sacrifice futur qu’un sacrifice immédiat. D’abord parce que l’effort n’est pas à fournir tout de suite. Ensuite parce que le public a toujours tendance à espérer naïvement que « tout ira mieux demain » et que le sacrifice demandé pourra être évité. Enfin, cela laisse du temps au public pour s’habituer à l’idée du changement et l’accepter avec résignation lorsque le moment sera venu.
La "réforme" des retraite n'en est-elle pas le plus beau prototype ? La transformation de la Poste ou de France Télécom avec la mise à la retraite anticipée des personnels statutaires pour passer au privé s'appuyait aussi sur ce ressort.
5/ S’adresser au public comme à des enfants en bas-âge
La plupart des publicités destinées au grand-public utilisent un discours, des arguments, des personnages, et un ton particulièrement infantilisants, souvent proche du débilitant, comme si le spectateur était un enfant en bas-age ou un handicapé mental. Plus on cherchera à tromper le spectateur, plus on adoptera un ton infantilisant. Pourquoi ?
« Si on s’adresse à une personne comme si elle était âgée de 12 ans, alors, en raison de la suggestibilité, elle aura, avec une certaine probabilité, une réponse ou une réaction aussi dénuée de sens critique que celles d’une personne de 12 ans ».
Autre extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
6/ Faire appel à l’émotionnel plutôt qu’à la réflexion
Faire appel à l’émotionnel est une technique classique pour court-circuiter l’analyse rationnelle, et donc le sens critique des individus. De plus, l’utilisation du registre émotionnel permet d’ouvrir la porte d’accès à l’inconscient pour y implanter des idées, des désirs, des peurs, des pulsions, ou des comportements…
Poubelle la vie...
La médiatisation de la vie privée des personnes publique est une arme utilisée sans modération. Les frasques de Nicolas racontée dans la presse people ou le spectacle régulier de "plus belle la vie" y participent très activement.
7/ Maintenir le public dans l’ignorance et la bêtise
Faire en sorte que le public soit incapable de comprendre les technologies et les méthodes utilisées pour son contrôle et son esclavage.
« La qualité de l’éducation donnée aux classes inférieures doit être la plus pauvre, de telle sorte que le fossé de l’ignorance qui isole les classes inférieures des classes supérieures soit et demeure incompréhensible par les classes inférieures.
Autre extrait de « Armes silencieuses pour guerres tranquilles »
En examinant ce que Sarkozy fait de l'école de la République, pas de doute, cette stratégie est bien la sienne !
8/ Encourager le public à se complaire dans la médiocrité
Encourager le public à trouver « cool » le fait d’être bête, vulgaire, et inculte…
Prenez la liberté de l'inventaire des exemples et notez les en commentaire de cet article !
9/ Remplacer la révolte par la culpabilité
Faire croire à l’individu qu’il est seul responsable de son malheur, à cause de l’insuffisance de son intelligence, de ses capacités, ou de ses efforts. Ainsi, au lieu de se révolter contre le système économique, l’individu s’auto-dévalue et culpabilise, ce qui engendre un état dépressif dont l’un des effets est l’inhibition de l’action. Et sans action, pas de révolution !…
Les exemples ne manquent pas là non plus ! Même les seniors privés d'emplois ne pourront y échapper avec de dispositif de "coaching" de Pôle Emploi !!! Pensez donc, s'ils n'ont plus de travail, c'est bien qu'ils sont mauvais, leur "employabilité" n'est pas bonne dirait le gourou Sarko... Ne parlez pas des jeunes, plus ils étudient, et plus ils manquent de formation !
10/ Connaître les individus mieux qu’ils ne se connaissent eux-mêmes
Au cours des 50 dernières années, les progrès fulgurants de la science ont creusé un fossé croissant entre les connaissances du public et celles détenues et utilisées par les élites dirigeantes. Grâce à la biologie, la neurobiologie, et la psychologie appliquée, le « système » est parvenu à une connaissance avancée de l’être humain, à la fois physiquement et psychologiquement. Le système en est arrivé à mieux connaître l’individu moyen que celui-ci ne se connaît lui-même. Cela signifie que dans la majorité des cas, le système détient un plus grand contrôle et un plus grand pouvoir sur les individus que les individus eux-mêmes.
Les fichiers aux mains du pouvoir, ceux de la police mais aussi plus banalement "base-école" pour nos marmots, les caméras qui fleurissent aux carrefours quand on sait qu'aujourd'hui la reconnaissance automatique des visages n'est plus un mythe... Sans oublier Google et autres big brothers du commerce électronique, ou les cartes dites "de fidélité" qui tracent la vie, les goûts et donc à terme la part de revenus subtilisable de façon plus indolore...
Merci à Cathy pour son signalement du travail de Chomsky.
1 commentaire:
Toujours aussi pertinent ! mais une mention de plus pour tes photos ( l'album) en marge du blog , on tombe facilement sous le charme , certains me sont connu , notre bourbonnais mérite d'être connu , et , défendu n'est pas?
Amitiées et fraternité
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