lundi 11 octobre 2010

"Crétin la semaine, chrétiens le dimanche"

C'est par cette sentence que les vieux curés accueillaient la confession de celles et ceux qui pensaient effacer chaque dimanche matin à confesse leurs péchés de la semaine, et recommençaient leurs fredaines dès le lundi matin...


Nicolas Sarkozy en visitant le Vatican la joue bien de la sorte. La séparation des églises et de l'Etat dans ce qui reste de la République laïque survivra-t-elle à la débauche de signes de croix et de prières publique médiatisées du "petit homme qui bouge tout seul" ?


Tout compte fait la chronique de Daniel Morin sur France Inter ne rend-elle pas la meilleure image de la honte politique qui nous gouverne et fait mal à la République ?



Sarkozy à confesse envoyé par franceinter.


Edito de Thomas LEGRAND sur France Inter, lundi 11 octobre 2010

"Retour sur la visite de Nicolas Sarkozy à Rome 
Oui, et le président y a pratiqué la politique dite du balancier. Une politique qui consiste à aller très loin d’un coté pour contrebalancer le fait d’avoir été trop loin de l’autre, histoire de tenter de trouver un certain équilibre. Cet été, le Président a choqué les catholiques et l’électorat modéré par son discours de Grenoble, le lien privilégié établie entre immigration et insécurité et plus généralement la communication agressive autour de l’expulsion des Roms… Pour faire "bonne mesure inverse", Nicolas Sarkozy a donc été très très loin au Vatican vendredi ! il a assisté, avec une ferveur affichée à une prière avec le pape (ce qu’aucun président de la cinquième république n’avait fait avant lui), il a fait ostensiblement le signe de croix à quatre reprises, là où le pourtant pieux mais discret et respectueux général de Gaulle marquait une réserve et affichait la neutralité qui sied au chef d’un Etat laïque comme la France... La ferveur religieuse et opportune manifestée par Nicolas Sarkozy pouvait faire penser à ce reproche ce que les curés d’autres fois adressaient aux fidèles hebdomadaires qui assistaient à la messe, une fois par semaine et se confessaient pour passer un coup d’éponge trempée dans l’eau bénite sur les pêchers du reste de la semaine. On disaient « crétin la semaine, chrétien le dimanche ». Le voyage du président à Rome est donc un coup de balancier zélé en direction des catholiques. Mais ce n’est pas par un excès dans un sens que l’on corrige l’excès du sens inverse. Ce qui est reproché au président par l’électorat modéré ce n’est pas tant le sens de sa politique que son excès. La politique du coup du balancier ne provoque pas l’équilibre mais le tangage.
Et d’ailleurs les laïques lui reprochent déjà ce voyage !

Hé bien oui, maintenant c’est le Grand Orient qui s’inquiète d’un accroc au principe de neutralité religieuse que représente cette visite à Rome. Tout ce passe comme si le président était un rameur qui ne saurait pas se servir des deux rames à la fois ! Quand il actionne la rame droite, la barque part d’un coté et hop! il faut vite lâcher la droite pour redresser la course avec la rame gauche… sauf qu’avec la rame gauche on ne va pas plus droit et il faut recommencer... Et au bout du compte on zig-zague ! Tout est comme çà. Après l’été sécuritaire qui était destinée à ressouder la droite de la droite et à retrouver l’électorat populaire et âgé, sensément sensible aux thèmes d’autorité, on nous annonce un changement de rame : Jean-Louis Borloo, centriste, modéré, écologiste à Matignon. Il ne faut pas avoir le mal de mer pour suivre les stratégies élyséennes et c’est vrai, qu’en matière de navigation mouvementée, Jean-Louis Borloo a le cœur bien accroché. Il l’a prouvé dans son domaine, l’écologie, il a survécu au tangage sans abuser de Nautamine (c’est un médicament contre le mal de mer, cet édito est documenté) … Souvenez-vous : le tangage de la taxe carbone. La taxe carbone c’était, je cite « une révolution idéologique, c’était une mesure à la portée aussi importante que l’abolition de la peine de mort ou la décolonisation » texto ! Et puis trois mois plus tard, la taxe carbone a été abandonnée dans la foulée de la phrase devenue célèbre en mars 2010 : « L’environnement ça commence à bien faire ». Trop loin dans un sens, puis trop loin dans l’autre... Le problème de cette façon de faire, c’est que l’on risque de retenir, non pas que le président a rectifié le tir mais qu’il a été trop loin deux fois."

Sans commentaire.

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