lundi 13 décembre 2010

Plus je réfléchis, moins je crois

Sarkozy a mis la France sous l'emprise de la croyance en évacuant le raisonnement et la raison du processus politique dans un monde où les oeillères médiatiques rétrécissent le temps au présent. Sans référence compréhensive au passé, comment voulez-vous que des citoyens devenus spectateurs imaginent un futur différent du présent ? Fatalité, et dérivatif dans un partage virtuel des misères du monde de "Plus belle le vie"...
La vie est si courte qu'elle donne à peine le temps d'apprendre, de connaître et de comprendre... Dans ces conditions comment voulez-vous que j'ai le temps de croire ?
La croyance ne s'accorde bien qu'avec la paresse intellectuelle; elle convient bien aux tenants de l'ordre établi, des certitudes A priori et des conduites dogmatiques, autoritaires et propres à la soumission.
Le plaisir de la pensée en action convient mieux à la vie intense des sensations, des sentiments, des émotions et de la création inscrite dans les trois dimensions du temps. Et quand le doute l'habite, la réflexion chemine, se cogne et se confronte en faisant son miel de toutes les rencontres tant d'opposition que d'assentiment. C'est bien dans le va-et-vient incessant d'hier à aujourd'hui que ce construit la perspective de demain, les projets les plus visionnaires plongeant parfois leurs racines bien loin dans le passé, et dessinant leur objet que pour des générations lointaines.

C'est bien de la liberté de penser l'avenir autrement que dans les rigueurs du dogme libéral qu'il est question aujourd'hui avec le carcan idéologique que le pouvoir impose aux citoyens. Le recours abusif au fait religieux à tout propos en est une manifestation caricaturale. Il impose une évolution mortifère de la société en communauté, la diversité et les différences fertiles n'étant plus exhibées qu'en accessoires occultant la répression.
Le niveau élémentaire de la tolérance qui sied au militant de la laïcité concède à la sphère privée l'exercice de la religion. Il n'est pas nécessaire d'en infliger au-delà du spectacle si peu modeste de l'architecture religieuse des manifestations ostentatoires de l'adoration d'un dieu qui n'est pas partagé. Sauf à en faire un argument de la confrontation sociale et d'instrumentaliser le politique par cette forme d'intrusion du privé dans la sphère publique.
Il est donc important que les lieux de cultes existent et soient accessibles aux fidèles qui doivent les fréquenter.
Ceci dit il est facile de constater aujourd'hui que bien des églises sont désertes et certaines menacent ruine au moment même où les trottoirs sont bondés devant des mosquées trop petites à l'heure de la prière du vendredi.
Les obédiences religieuses vivent, grandissent et déclinent sur les pentes de cycles très habituels de la vie des organisations. Les temps de progrès ou de déclin peuvent être un peu différents avec des évolutions plus ou moins rapides, il n'en est pas moins évident qu'en un lieu donné la prépondérance d'un courant religieux par rapport à d'autres qui déclinent ou qui naissent à côté est chose courante.
Et tout naturellement l'ordre établi sur la domination précédente ne peut qu'exacerber les tensions inter-religions.
Sans entrer dans une logique de soutien particulier , la puissance publique doit être garante du libre exercice des religions sans entrave injustifiée.


Plus important encore, l'Etat doit se garder d'exploiter des tensions inter religieuse pour se faire des alliés ou stigmatiser des boucs émissaires.


Partant de cela je trouve intolérables les propos de la fille Le Pen qui assimile la prière musulmane à l'occupation dans la 2ème guerre mondiale, et je me félicite du jugement du tribunal des prud'homme qui soutient la direction d'une crèche qui n'accepte pas une femme voilée dans le service.


Les simagrées de Sarkozy chez le pape ou les vomissures de la fille Le Pen sur les adeptes de l'islam sont toutes les deux aussi insupportables.




Le Président rencontre Benoît XVI au Vatican
envoyé par Richard-MALLIE. - L'info video en direct.

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