samedi 18 décembre 2010

les motions et l'émotion

Le Parti socialiste perpétue une pratique des tendances bien dans l'air du temps chez les politiques qui se préoccupent plus d'assurer leur présidence de groupuscule que d'être utiles à leur organisation. L'éloge de la diversité, source de richesse, n'est plus à faire... et aujourd'hui l'unité est nécessairement suspecte, chacun s'ingéniant à se créer ses propres alliés et parfois même ses adversaires pour justifier une stratégie de rassemblement.
Et dans la période récentes, c'est même hors du PS que les ficelles sont tirées avec Nicolas le marionnettiste qui vient gouverner les débats internes du PS depuis l'Elysée en posant DSK au sommet du FMI !
Ce sont au moins six motions qui avaient eu droit de citer au dernier congrès du PS avec à leur tête presque autant de candidats à la candidature pour les présidentielles sans oublier Delanoe, Hollande ou Montebourg à côté de Martine Aubry... et Jean Mallot !


On pourrait penser que l'amas chaotique des socialistes les met à la merci des remous de la prochaine grande marée électorale ou de la moindre tempête médiatique.
Force est de constater que l'absence de ciment liant tous ces morceaux ne fragilise guère plus l'édifice; tout au mieux des morceaux sont déplacés, parfois poussés plus loin, comme Mélenchon désormais isolé dans son Parti de Gauche quand le courant de la motion C s'est divisé avec la tendance interne de Benoit Hamon. Jean Luc Mélenchon a dû s'approcher du PCF dans le Front de Gauche pour rester en lumière et exister .
De l'autre côté de l'échiquier, Ségolène ne tarit pas d'oeillades à Bayrou et aux centristes avec le maire de Lyon comme premier soutien...
Et Sarkozy met ce fragile édifice a l'ombre de DSK qu'il choisit comme challenger pour l'échéance de 2012. Cette grande "petite manoeuvre" du président alimente les chamailleries qui précèdent l'épisode des primaires, DS, éloigné provisoirement du marigot hexagonal, conforte sa position sans s'épuiser à jouer des coudes pour exister.

Bien sûr ces débats nourris des ambitions de ces ego surdimensionnés ne répondent en rien aux questions posées par les français, mais ils ont le mérite d'occulter les vrai problèmes et de désespérer les cohortes d'abstentionnistes actifs ou potentiels. Le solde du débat sur les retraites l'a bien montré, chez ces gens là le discours est simple : "attendez 2012..."
Pourquoi, et pour quoi faire ?
Tout se passe comme si l'appel à la patience ne valait que pour attendre qu'on change de cocher pour continuer d'aller dans la même direction (réduction des déficits, allongement de la durée de cotisations retraites, sécurité...) en roulant un peu plus au centre pour éviter de prendre l'accotement et d'aller au fossé avec l'extrême droite.
Rien dans le dédales des positions de toutes les chapelles socialistes ne remet en cause la soumission à l'économie de marché nourricière du capitalisme, pas plus que les traités de Lisbonne ou de Maastricht (que Mélenchon avait approuvé)...

La gauche doit se définir ailleurs que dans le brouillard idéologique de cet accompagnement du capitalisme. Et ce n'est pas dans la définition d'une stratégie électorale que les orientation idéologiques se définissent, elles doivent la conditionner plutôt que s'y soumettre.
D'où l'importance de dire ce qu'est le communisme aujourd'hui, dans toutes ses dimensions politiques, économiques et sociales. Après on pourra enbviager des alliances et des rapprochements porteurs d'espoir pour celles et ceux qui attendent le changement.

Le Front de Gauche, réunissant quelques transfuges du PS et du NPA au PCF, n'est guère différent du parti socialiste dans cette architecture de tendances dont, quoi qu'on en dise, les tenants respectifs n'ont de cesse de devenir calife à la place du calife... avant même de penser à activer leur machine à idées pour rassembler la masse des citoyens partageant des attentes et soucieux de contribuer à la contruction commune d'un avenir de progrès.


Sarkozy avait compris la double nécessité pour garantir son accession au pouvoir, d'unifier, fut-ce aux forceps, les courants de sa majorité dans un grand parti (UMP succédant au RPR) et d'être le maître de cette construction.


C'est une piste que les communistes devraient explorer pour conforter l'édifice dans lequel ils se proposent d'embarquer tant d'autres différents co-auteurs d'un projet partagé... Il n'est pas très motivant d'inviter les voisins à poser des bassines sous les fuites du toit, il l'est peut-être plus de les associer à la conception des plans et à la construction d'un chez nous ouvert et accueillant. Et ce n'est pas l'auberge espagnole !


Rater ce rendez-vous, c'est condamner le front de gauche à fonctionner sur le même modèle que le Parti Socialiste qui en a montré les limites et la nocivité depuis des décennies.

Aucun commentaire: