jeudi 30 décembre 2010

Le tazer et le goupillon

Depuis l'exposition de sa théorie fumeuse de laïcité positive exposée au Vatican en 2007, le président de la République n'a eu de cesse de miner les fondements laïques de notre République. Le monde de l'éducation en est par certains points emblématique tellement l'école privée confessionnelle a vu pousser ses avantages ces dernières années. Sur la ligne d'horizon des privatisations à tout va c'est le versant économique de l'affaire avec de nouvelles subventions des collectivités induites par la loi Carle (c'est de l'ordre de 200 millions d'euros de finances publiques qui vont ainsi chaque année dans les caisses des écoles privées confessionnelles, quasi toutes catholiques). Et quand il s'agit des personnels et des suppressions de postes la main est lourde pour châtier l'école publique et se fait caressante avec l'école privée. Cette dernière scolarise près d'un élève sur 5, mais une suppression de poste sur 10 seulement la concernera à la rentrée prochaine...
Sarkozy n'écrivait-il pas en 2004 à propos des jeunes des banlieues qu'il vait mieux qu'ils "espèrent spirituellement, plutôt que d'avoir dans la tête, comme seule religion, celle de la violence, de la drogue et de l'argent".
Et dieu sait qu'en matière de religion l'homme s'y connait
qui a fait dans sa politique du tout sécuritaire activée par Hortefeux une religion de la violence, sans oublier sa religion de l'argent quand il fait des salons du Fouquet's ou du yacht de Bolloré ses salles de prière.
Peu lui importe qu'en agissant de la sorte il livre aux pires intégristes les parts de cerveaux disponibles d'une jeunesse laissée à l'abandon en marge de la société. Au contraire même ce jeu dangereux lui permet d'exacerber les relent racistes et xénophobes du fond de commerce du FN qui deviendrait paradoxalement défenseur de la laïcité alors qu'il nourrit bien l'intégrisme catho. Et puis les dérives communautaristes sont un bon instrument de division des plus faibles. Ce n'est pas dans les dîners en ville des patrons du CAC 40 qu'on s'agace sur le port du voile mais plus surement dans les service d'une crêche d'un quartier poipulaire... et ce n'est pas sur le trottoir du Fouquet's qu'on s'agenouille pour la prière du vendredi pour offusquer la progéniture Le Pen.
En tout état de cause c'est la laïcité qu'on assassine, et là ce ne sont pas des acquis de la Libération qui s'envolent en fumée, mais les fondamentaux de la loi de 1905.
Il est vrai que le pouvoir autoritaire de la droite a tout intérêt à détourner les jeunes -comme toutes les classes sacrifiées de la population - de l'engagement politique qui la condamnerait radicalement. La religion, toujours opium du peuple, est rangée au rang des sédatifs et des anesthésiques pour apaiser la fièvre et calmer les douleurs d'une République amputée de tous ses membres.
L'inculture du président et sa conception du pouvoir l'on poussé à confondre laïcité et religion en renvoyant do à dos "deux intégrismes, l'intégrisme laïque et l'intégrisme musulman". 
Le pauvre ignore que la laïcité de l'Etat qu'il est sensé diriger n'est pas une religion parmi d'autres, mais bien la condition supérieure d'organisation de la vie publique qui garantit justement à toutes les religions de s'exercer librement dans l'ordre de la vie privée, mais sans la reconnaissance politique qui n'est due qu'aux citoyens et aux élus qui les représentent dans une République démocratique.
L'Etat sarkoziste s'accomode bien du repli religieux et des accessoires caritatifs qu'il encourage. Secours catholique comme secours populaire, téléthon et restos du coeur, même sous l'apparence laïque de la plupart des béquilles d'un Etat social défaillant, c'est un modèle caritatif qui n'a rien à voir avec les exigences de la solidarité d'une véritable politique sociale.
La charité peut partir d'un bon sentiment, elle n'en devient pas pour autant une valeur au service de la justice sociale dans un état démocratique.
La liberté, tout comme l'égalité gravée aux frontons de nos édifices publics ne peuvent s'exercer sans laïcité. L'émancipation citoyenne des griffes des tyrans ou de la main prétendument protectrice des dieux passe par là.

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