lundi 20 décembre 2010

La privatisation sous la neige

Depuis quelques semaines et avec l'appui décisif d'une météo hivernale, les français ne vivent plus qu'accrochés aux alertes de Météo France, scotchés aux cartes de vigilance qui peignent quelques départements d'un bel orange précurseur du rouge vif !
La situation est grave, il neige en décembre, 2, 5, 10 ou bien pire 15 ou 20 cm de neige paralysent le pays. Les préfets arrêtent la circulation des camions, les automobilistes sont prisonniers des autoroutes... Nous ne sommes ni au Canada, ni aux confins du cercle polaire, et gageons que si les images de nos actualités télévisées font le tour du monde, elles doivent déclencher de belles rigolades là où la rigueur climatique est le lot commun pendant tous les mois d'hiver et où la vie ne s'arrête pas pour autant.
De rigueur il doit pourtant bien être question pour expliquer cette belle pagaille sarkozienne, mais ce n'est pas du côté de la météo qu'il faut regarder mais bien plutôt en direction de l'Elysée et de Matignon où les champion de la RGPP continue de démonter la République.

Sous couvert de réduction des dépenses publiques l'Etat s'est débarrassé d'une foultitude de tâches et de responsabilités qu'il a pour la plupart déléguées aux collectivités territoriales, régions et départements. La casse des ex Directions départementales de l'équipement et la transformation de la plupart des routes nationales en routes départementales est une conséquence directe de la RGPP. Sur le million de km de routes du pays, l'Etat n'a plus en charge qu'une vingtaine de milliers de kilomètres :
2% !
Et encore l'entretien de près de la moitié est sous la responsabilité des concessionnaires privés des autoroutes ! L'Etat n'en conserve qu'un peu moins de 12 000 km, soit 1% de l'ensemble du réseau !
Les conséquences de ces transformations ne se sont pas fait attendre, c'est une dégradation sensible du service, des centres d'intervention moins nombreux, plus éloignés des chantiers, et des personnels mis en difficulté face aux exigences des situations qu'ils ne peuvent plus prendre en charge comme ils ont su le faire par le passé.
La méthode est bien connue, on dégrade le service pour en détourner l'opinion qui sera ainsi plus perméable à la dernière frappe de la casse, la concession au privé de ces missions de la collectivité.
Comme tous les équipements ont un seuil de rentabilité et un niveau de fonctionnement optimal en terme de rendement financier, pourquoi ne pas envisager pour bientôt la réservation d'un trajet autoroutier comme la SNCF opère désormais. Sous couvert d'économie c'est le pillage du bien public qui est en jeu; ce sont également les travailleurs du service public que l'Etat s'apprête à brader aux concessionnaires privés du réseau routier.
La route n'est pas un bien de consommation dont il faudrait que le citoyen paye l'usage au passage. La route, tout comme les autres moyens de communication relève de l'infrastructure nationale qui doit être financée par l'argent public de la recette fiscale et l'emprunt.
Avec Sarkozy c'est le retour à l'octroi et au droit de passage que chaque seigneur du lieu imposait sur les chemins de son domaine à qui voulait les emprunter...
A la veille de la Révolution française des paysans et autres petites gens n'avaient pas manqué de  bousculer quelques percepteurs de ces péages injustes dans les fossés. Ne faudra-t-il pas bientôt envisager de faire de même avec toutes les machines à sous qui encombrent la circulation ?



retrouver ce média sur www.ina.fr


Quand l'Etat privatise ses routes et ses services de maintenance est-il bien indispensable de soutenir la mise en concession de la RCEA pour l'achèvement de sa mise à deux fois deux voies ? Ne serait-il pas plus urgent de s'activer pour faire comprendre au plus grand nombre la dérive catastrophique d'une politique de gribouille qui n'a de cesse de vider les poches des citoyens modestes jusqu'au plus pauvre qui n'en peut mais pour remplir un peu plus celles des plus fortunés ?



1 commentaire:

depoilenpolitique a dit…

Le capitalisme nie l'état et s'approprie notre bien , conséquence , la vie s'individualise toujours un peu plus , et l"épisode hivernale demontre bien ce qu"apporte la la destruction de l'état , et l'allier prête le flan en proposant de privatiser la RCEA comme si cette route d'intérêt publique ne devait pas rester dans le giron de l'état c'est à dire du citoyen!
amitié et fraternité
Jean claude depoil