Un récent sondage d'opinion concernant les attentes des français par rapport à leurs élus départementaux ne manque pas d'intérêt.
Si dans un premier temps l'expression est déconnectée des compétences d'un Conseil Général, les résultats n'en montrent pas moins la radicalisation des opinions.
Globalement, deux thèmes retiennent l'attention des français, l'emploi à plus de 50% et la sécurité à un peu plus de 25%; ensuite tous les thèmes recueillent de 14 à 17 %.
Mais ces chiffres sont trompeurs tant il cachent de différences entre la gauche et la droite.
En fait, sur les deux thèmes majeurs les comportements sont très différents. Si les électeurs de gauche et de droite sont presque également préoccupés par la situation de l'emploi (43% à droite et 57 % à gauche), l'écart est considérable sur le thème de la sécurité placé en première position à droite et en 7ème à gauche parmi les 9 retenus avec une différence de 30% (43% à droite et 13 % à gauche).
Ensuite l'apparente homogénéité des résultats sur les autres thèmes cache aussi des différences très importantes : le thème de l'immigration retenu en dernier à gauche avec 5% d'intérêt est plébiscité à droite à près de 30%. Dans les domaines de la santé, de l'éducation et de l'environnement, la préoccupation est deux fois plus importante à gauche qu'à droite...
Il n'y a guère que sur les transports où les avis se rejoignent autour de 15%
Cette observation montre combien l'opinion publique globale n'a plus de valeur illustrative des débats réels . Les tendances divergentes s'accentuent au point de clarifier mieux les options des uns et des autres. Si la radicalisation des opinions plus franchement marquées à droite comme à gauche se confirmait, nous aurions là un indice intéressant nous enjoignant de produire rapidement une offre politique clairement positionnée à gauche et susceptible de fédérer les attentes exprimées. Cette observation montre aussi la vanité des démarches du renoncement cherchant au centre les moyens d'une accession au pouvoir . Pour sa part Sarkozy a bien saisi la nécessité pour lui de s'approprier l'électorat du Front National en développant ses thèses ultra sécuritaires.
Cette étude dégage à l'évidence les champs sur lesquels notre action doit porter prioritairement pour mobiliser l'électorat de gauche (éducation, santé, environnement), pour différencier l'offre de gauche de l'offre de droite (emploi, transport) et attaquer la droite (sécurité, immigration, fiscalité).
Une étude plus fine des résultats attachés aux compétences effectives des conseils généraux devrait permettre de préciser les axes de campagne en fonction des contextes locaux qui founissent généralement les bases d'un plan de campagne.
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