mardi 7 décembre 2010

Dérives libérales

La disparition de Claire VILLIERS, grande militante de la justice sociale et de l'espoir démocratique, éclaire l'évolution de la CFDT. Et plus largement la décoloration du mouvement social et politique dans le dernier demi siècle.
La grande transformation de la CFDT, organisation autogestionnaire prônant la propriété sociale des moyens de production, devenue aujourd'hui gestionnaire social-libérale du consensus des partisans du marché ne doit rien au hasard au fil de ses directions, de Maire en Notat puis en Chérèque...
L'UNSA face à la prise de position majoritaire de la FSU dans la fonction publique de l'Education subit la même dérive. Les autres formations y échappent-elles vraiment ?
Du côté politique le Parti Socialiste navigue dans les mêmes eaux du compromis centriste... Le Parti Communiste efface progressivement son identité révolutionnaire au sein de rassemblements amalgames dont la première vertu est de poncer les aspérités idéologiques pour assouplir l'assemblage.

Ceux qui restent sur des lignes dites "dures" font figure de sectaires ou de passéistes. Encore faut-il qu'il en reste pour que les courants pseudo-novateurs s'en différencient pour exister dans leurs grandes qualités "d'ouverture" et de "modernité".
L'histoire nous enseigne que tous les courants transformateurs de la société suivent un cycle bien ordinaire, passée leur apogée, ils s'étiolent au fil du temps et voient régulièrement se détacher en périphérie quelques copeaux, autant séduits par la facilité de l'assentiment aux puissants qu'ils répugnent à l'effort de la pensée et de la résistance dans l'action.
Cette logique des concessions concédées d'autant plus facilement qu'elles se succèdent n'a pourtant rien d'automatique.
Parfois même il ne reste que le copeau du Parti de Gauche cherchant désespérément la pièce de charpente qu'il pourrait bien consolider.
Le Congrès de Tours a bien existé. D'autres le suivront peut-être pour faire émerger du Front de Gauche un nouveau parti socialiste d'essence réformiste face à une majorité de communistes d'essence plus révolutionnaire...
Impossible, l'histoire ne se répète pas; mais elle peut aussi se dessiner autrement pareille.

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