mercredi 15 décembre 2010

A la soupe !

La rigueur de l'hiver frappe Jean Pierre Jouyet au portefeuille.


Ce dernier vient de voir sa rémunération de président de la Haute Autorité des Marchés Financiers (AMF)diminuée de 231 708 euros annuels à 150 000 euros !
Joli tour de passe-passe...
Lorsque Sarkozy avait nommé ce haut fonctionnaire à la tête de la Haute Autorité des marchés financiers, le salaire de ce poste était passé de 149000 à 220000 euros pour éviter à ce monsieur une baisse de ses revenus !!!
Mais ce n'est pas tout, Monsieur Jouyet continue de percevoir son salaire de fonctionnaire à 85000 euros annuels ; tout compris il va rester à l'abri du besoin avec quasiment 20000 euros mensuels.
Voilà un "événement" qui ramène opportunément Monsieur Jouyet à notre bon souvenir !
Certes vous comprendrez que quelqu'un qui a pour mission de surveiller le bon déroulement des petites fêtes spéculatives des boursicoteurs ait une rémunération qui l'approche de la cour des grands...
Ne faut-il pas une bonne dose de culot, de mépris et d'inconscience à tous ces beaux messieurs qui ne sortent pas les doigt du pot de confiture et qui sermonnent les chômeurs rechignant à accepter un travail qui n'est pas le leur à un tarif revu à la baisse...




S'il n'a pas la présence politique de Strauss Kahn ou l'aura médiatique de Kouchner, cet énarque a un parcours intéressant pour qui s'intéresse à la porosité des frontières socio libérales centristes.

Nommé à l'Inspection générale des Finances à la sortie de l'ENA en 1980, il devient ensuite chef de bureau au service de la législation fiscale au sein du ministère des Finances. 
Il prend, de 1988 à 1991, la direction du cabinet de Roger Fauroux, ministre de l'Industrie et de l'Aménagement du territoire sous Mitterrand - Rocard.
En 1991, il devient chef-adjoint du cabinet de Jacques Delors, président de la Commission européenne, puis chef de cabinet de 1994 à 1995.
De 1995 à 1997, il est avocat associé au cabinet Jeantet Associés.
En 1997, il est appelé dans l'équipe de Lionel Jospin, Premier ministre, dont il sera le directeur adjoint de cabinet jusqu'en 2003. À ce titre, il contribue à la préparation de l'entrée de la France dans la zone euro.
En 2003, il occupe ensuite le poste de Directeur du Trésor, jusqu'à l'arrivée de Nicolas Sarkozy, ministre de l'Economie et des Finances en 2004. Celui-ci le fait nommer ambassadeur chargé des questions économiques internationales.
Brièvement président de Barclays France en 2005, il est ensuite nommé chef du Service de l'Inspection générale des finances, poste qu'il occupe jusqu'en 2007.
Président d'honneur du Club Témoin,où il avait succédé à François Hollande, depuis 1999 et Président du Club Démocratie en 2000, il est l'un des initiateurs et signataires de l’appel « des Gracques » à une alliance PS-UDF pendant la campagne présidentielle de 2007.
Le 18 mai 2007, il devient Secrétaire d'État chargé des affaires européennes, auprès du ministre des affaires étrangères et européennes, Bernard Kouchner, dans le gouvernement de François Fillon. Il fait partie des "prises de guerre" socialistes de Sarkozy .
A la fin de cette échéance, il est nommé par le Président de la République Nicolas Sarkozy à la tête de l'Autorité des marchés financiers (AMF) le 14 novembre 2008. 

Voilà le beau parcours d'un de ceux qui nous ont gouvernés, un de ceux qui ont conduit la France, l'Europe et le monde dans l'état de suffocation de la crise qu'on connaît, affamant les peuples qui ont déjà faim et ruinant ceux ont fait leur fortune.
Droite ou gauche, certains nous disent ne plus voir la différence... Comment les détromper avec des exemples aussi emblématiques que Jouyet à la Haute Autorité des marchés financiers ou Strauss Kahn à la direction du FMI, tous les deux installés par Sarkozy.

Comment ne pas rejoindre Jacques Duclos qui en 1969 ne voyait dans l'affrontement du second tour des présidentielles Pompidou et Poher que "Bonnet blanc et blanc bonnet" !

Je me souviens de ce que j'ai appris, des « Nach Berlin » écrits sur les wagons qui emmènent les soldats sur le front de 1914 comme pour mieux trahir Jaurès, des socialistes lâcheurs des Républicains espagnols aux abois en 1936 face à Franco et à ses soutiens fascistes, des socialistes mollissant avec Guy Mollet pour activer la gégène de la guerre d'Algérie vingt ans plus tard... La France est-elle condamnée à enregistrer un reniement socialiste par génération, ou, plus simplement, les socialistes ne doivent-ils leur positionnement déclaré à gauche qu'à la modération des positions revendiquées à droite ? Les débats récents sur le système de retraite l'éclairent assez bien.

Mon grand-père me parlait parfois de ces socialistes en peau de lapin; une peau à vendre, et parfois vendue.

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