Un pur bonheur sortit hier soir du pur hasard d'un moment de temps libre entre copains... Et si on allait au cinéma !
Le film documentaire de Pascal PLISSON mérite le détour. Les jeunes héros acteurs d'un jour n'interprètent aucun rôle, ils se donnent à voir vivre tout simplement. Ils sont beaux dans la misère de ce qui nous parait leur calvaire quotidien et qui, pour eux, n'est qu'espoir quotidien. Ils sont grands dans le dénuement de leurs familles qui fondent dans l'école le secret espoir d'un avenir meilleur. Ils sont tendres dans la pureté des sentiments et la proximité d'une nature rude et belle à la fois.
Jackson, Kenya, 15 km, 2 heures...
Zahira, Maroc, 22 km, 4 heures...
Carlos, Argentine, 18 km, 1 heure 30...
Samuel, Inde...
Quatre histoires se croisent dans le regard de ces enfants gourmands d'apprendre, quatre regards sur le monde d'aujourd'hui qui est celui de la vraie vie et du vrai monde, de ce monde d'ailleurs que nos boîtes à images ne nous montrent jamais, pas plus ailleurs que chez nous.
Guère plus d'une heure de cinéma... mais une gigantesque bouffée d'air pur qui redonne de la couleur aux idées et du souffle au coeur. Dans le film de Plisson nous prenons une leçon d'humanité, de la vraie.
Pas les jérémiades jésuites de ces bons messieurs et de ces bonnes dames qui pleurnichent leur absolution en disant à ceux qu'ils divisent qu'il faut "vivre ensemble" et faire passer 'l'humain d'abord".
L'humanité existe aussi chez nous, dans les campagnes et dans les quartiers qui ne sont pas peuplés que de dealers de cam ou de profiteurs sociaux comme la droite, son extrême et quelques autres voudraient nous convaincre. De soit-disant journalistes s'y emploient à toutes heures du jour et de la nuit.
L'humanité existe aussi ailleurs, au Moyen Orient comme au coeur de l'Afrique qui ne sont pas peuplés que de guerriers religieux fanatiques comme les gouvernants des "grands Etats" du monde et ceux qui les servent voudraient nous convaincre. De soit-disant journalistes s'y emploient à toutes heures du jour et de la nuit.
Ni angélisme, ni cynisme, mais la dialectique de la domination et de l'exploitation des hommes comme des choses, exacerbe les pires tensions ; et les tenants du pouvoir capitaliste, aujourd'hui en tout point du monde comme dans trop de consciences asujetties surexploitent la peur en préservant l'ignorance, poussent les feux de la croyance contre l'intelligence et la raison, cultivent les haines qui conduisent irrésistiblement à la violence... Et l'exposition dans tous les journaux télévisés de la violence des hommes, le plus souvent individus détraqués, ne saurait dédouaner des Etats et les organisations sociales des violences institutionnalisées(Le traitement politico-médiatique du centenaire de la guerre de 14-18 n'est pas là pour rassurer les défenseurs de la paix et de l'humanité).
C'est dans ce contexte qu'un documentaire comme celui de Pascal Plisson prend tout son sens, petit caillou blanc sur le chemin de la reconquête de l'humanité par les hommes ; le regard des trois jeunes marocaines partageant la benne de la camionnette avec les moutons lors de la halte de la prière des hommes sur une piste de l'Atlas en dit long sur le chemin qui reste à faire !
Mais au moins tous ces enfants nous ouvrent leur chemin vers la liberté par l'école.
Les bonnets de toutes les couleurs qui s'agitent aujourd'hui pour ou contre l'écotaxe, la hausse de la TVA, les nouveaux cantons... tous les parents qui ont oublié que l'école est faite pour l'éducation des élèves et non pour instrumentaliser leurs lubies ou leurs états d'âme à propos d'un enseignement marchandise pour leur progéniture... et tant d'autres d'ailleurs, mériteraient d'être retenus une heure en garde-à-vue devant l'écran du documentaire de Plisson. Les plus récalcitrants de la comprenette pourraient même bénéficier d'une prolongation de garde-à-vue pour le revoir deux, trois ou cent fois si nécessaire !
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