La vigilance s'impose pour s'assurer que ce ne sont pas sur quelques déremboursements ou centimes additionnels sur les franchises qui restent à charge...
En attendant, c'est dans un article du Figaro qu'un des éléments de la problématique est avoué dans les dernières lignes :
"Par ailleurs, d'autres négociations plus globales portent sur la mise au point d'honoraires qui devraient remplacer, à terme, une partie de la marge sur les ventes de médicaments."
De débat public sur ce type de sujet ? rien de très ouvert sinon un débat parlementaire vraisemblablement bien encadré par l'action des lobby, laboratoires, pharmaciens, médecins généralistes et spécialistes...
Et, à lire les avis des uns et des autres on rejoindrait volontiers la dénomination méprisante des médecins vis-à-vis des pharmaciens qui les traitent parfois d'épiciers ; car ici ou là on se jalouse cet écot d'argent public qu'on verrait mieux dans sa bourse que dans celle de l'autre... sans compter que si celui là gagne sur ce point ce serait peut-être juste qu'on nous accorde ça par ailleurs... Rien de bien grand dans tout ça, et surtout on évite soigneusement de poser la question qui met tout le monde d'accord, puisqu'elle fâche tout le monde : et si on remettait en cause l'exercice libéral de la médecine en établissant un véritable service public de "santé publique" !
Histoire de réfléchir à tout ça voici quelques lectures intéressantes (je choisis intentionnellement des publications plutôt favorables au "libéralisme" pour montrer à quel point l'appétit ne se perd pas chez les rassasiés) :
un autre article plus ancien et qui traite d'autres mesures du même type :
- l'article du 30 mars 2012 sur le site du Figaro
- un propos bien réfléchi d'un cardiologue
- le propos d'une citoyenne confrontée au suivi d'un traitement anticoagulant rapporté par ce même cardiologue
- un article du monde la la pharmacie
- un article de Rue89 qui éclaire l'installation des jeunes en pharmacie d'officine
Après tout ça vous pourrez toujours réfléchir au trou de la Sécu et aux moyens d'y remédier en le rebouchant...
Pour ce faire je vous propose de partager ma très modeste expérience en matière de trous :
Quand à la mêche ou au ciseau je creuse le bois ou la pierre, quand à la pioche, la bêche et la pelle je creuse la terre, j'ai toujours constaté qu'à côté je fais le tas de ce que je sors du trou !
Il serait donc peut-être utile, pour trouver une solution à ce problème du trou de la Sécu, d'entrer dans la dialectique "du trou et du tas"... Alors, découvrant que le trou des uns fait le tas des autres on comprendrait peut-être que ce problème si particulier de la satisfaction des besoins en matière de rémunération particulière des pharmaciens libéraux à force d'argent public est indissociable de la problématique plus générale des ravages du capitalisme qui, partout où il passe fait le tas d'or d'une infime minorité en creusant le trou de la tombe de l'humanité toute entière.
Alors ? Il est où le problème ?
Il va sans dire que mon propos n'a rien de méprisant pour des professions de santé qui peuvent être en difficulté aujourd'hui. Ce sont les solutions apportées par les politiques de droite comme de gauche depuis longtemps qui ne font que prolonger le mal.
Ce qui est indécent, ce n'est pas nécessairement qu'un jeune pharmacien gagne 4000 euros par mois après 7 ans d'études pour délivrer des médicaments à d'autres jeunes qui après 7 ans de chômage émargent au RSA et à la CMU... mais plutôt qu'il doive consacrer l'essentiel de sa rémunération pour assouvir l'appétit d'une banque prêteuse pendant trente ans ou plus pour posséder son outil de travail quand son client (qui devrait être son usager) ne se soigne plus convenablement faute d'argent, le peu qu'il a passant en malbouffe, alcool ou cigarettes quand ce n'est pas grattage à la Française des Jeux...
Le problème de fond ne serait-il pas dans la financiarisation de toutes les activités humaines et dans l'accaparement des richesses communes au profit des plus grandes fortunes qui ne savent qu'en faire ?
Qu'est-ce qu'on attend pour changer ça, MAINTENANT !
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