Certains jours d'automne valent bien le plus bel été...
Un soir de novembre les frimas étaient restés à la porte du théâtre de Saint Pourçain qui accueillait la remise du Prix Ernest Montusès au fond de la cour des Moines. La chaleur, l'humanité, la générosité était au coeur de ce petit cénacle de privilégiés qui ont pu goûter au talent de l'auteure de la biographie de George Sand, Martine REID.
La fibre républicaine de la Dame de Nohant rejoignait ainsi l'engagement de Montusès dans les évocations des uns et des autres sous la belle charpente des Bénédictins... un pur régal jusqu'aux dernières mesures échappées de la cornemuse de Jonas et de l'accordéon diatonique de Yannick qui ont éveillé la mémoire des maîtres sonneurs chers à Sand.
Le petit cénacle n'occupait guère des sièges... mais la haute conscience et le bonheur partagé ce soir là imprégnait bien l'atmosphère de ces lieux dans un grand moment où le vivre ensemble ou l'humain d'abord avaient une autre allure que slogans rabâchés dans la langue de bois des absents.
Je veux bien partager ce communisme de George Sand dans une période de sa vie où elle accordait de la place à l'utopie, comme moi encore aujourd'hui.
Tous les gens si importants qui n'avaient pas répondu à l'invitation des Amis d'Ernest Montusès ce soir là avaient bien sûr l'excuse des occupations de leur importance... Le bonheur que nous avons partagé sans eux ce vendredi soir ne leur est plus accessible, la culture -fut-elle populaire- n'est pas l'affaire du pouvoir ; tout au plus sert-elle à mieux s'émanciper de sa tyrannie de l'image et de l'ego.
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