29 ans... c'est le temps d'une génération !
Et ça nous ramène en 1984, génération Mitterrand, juste après le virage à droite de 83 et l'entrée dans la tourmente de la rigueur à répétition. Finies les 30 glorieuses, c'était l'entrée dans les 30 laborieuses pour le peuple de France et ses cohortes de chômeurs des villes et demandeurs d'emploi des champs, la ceinture toujours plus serrée quand le bataillon des riches crevait tous les plafonds dorés de la fortune.
Plus de pauvres toujours plus pauvres, et quelques riche toujours plus riches...
Cette INDECENCE n'est pas républicaine !
Une trentaine d'années plus tard, François Hollande n'a même pas eu besoin d'obliquer à droite après avoir mis son pas dans ceux de la droite qui traçait la route des privilèges ; les amis de Coluche et des Restos du coeur repartent à l'assaut du désespoir hivernal, de l'abri, de la faim, de l'humanité qui souffre.
Le million !
Voient-ils la vie en rose, celles et ceux qui pointent aux Restos du coeur, au Secours Pop', ou à tant d'autres repères de générosité populaire ?
Voient-ils la vie en rose, celles et ceux qui s'échinent à partager le peu qu'ils ont et au moins du temps pour soulager la misère d'alentour ?
Au fait, pour qui votent-ils -s'ils votent encore...- tous ceux qui sont des deux côtés de l'étal des Restos du coeur ?
- Pour les coupables de leur sort ?
- Pour ceux qui la badigeonnent de tous les cache-misère imaginables ?
- Pour ceux qui regardent aller les choses sans rien dire ni faire puisqu'ils ne sont pas encore tombés dans le caniveau ?
- ... ou pour ceux qui s'insurgent et s'échinent à faire changer les choses ?
Et en plus pour parfaire le tableau, on les appelle les "bénéficiaires" !
Quel bénéfice ! pourquoi pas "profiteurs" tant qu'on y est !
la honte ne tue pas plus que le ridicule ; sinon ce serait l'hécatombe.
Pour vous en convaincre imaginez un instant la grève générale de tous les bénévoles du pays...
quelques chiffres clés des Restos du coeur :
- 66000 bénévoles c'est un cinquième de la population de l'Allier
- 130 millions de repas distribués, c'est une journée de deux repas à table pour la France entière.
- plus d'un demi million de donateurs...
- ... mais moins de donateurs et moins de dons d'une année sur l'autre.
le système va-t-il trouver sa limite ?
La crise bien sûr, le fait que les gens n’hésitent plus à venir chercher secours, parce qu’ils ne s’en sortent plus. Et puis c’est un tout : la précarité économique entraîne la précarité énergétique - les gens ne se chauffent plus, ou moins - puis la précarité du logement puis de très grandes détresses psychologiques... les problèmes de santé...Les solidarités familiales s’exercent moins. Les parents aident moins les enfants, car eux non plus n’y arrivent plus.
Pendant ce temps là apprenez donc à "vivre ensemble" !
Non, il serait plus judicieux d'apprendre aujourd'hui à se "révolter ensemble" pour jeter par dessus bord le vieux monde de l'injustice, de l'inégalité et de la peine.
On pourrait même proposer de graver aux frontons des bâtiments publics la belle devise d'une République nouvelle : "Tous libres, égaux et camarades ! ".
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