André Gillois
Il est aisé de vérifier combien cette pensée s'applique justement à l'engagement des Résistants, femmes et hommes courageux qui ont su faire face à la barbarie pour rétablir la liberté et l'honneur de la France avec la République trop souvent au prix de leur vie.
Sans galvauder le terme ou en banaliser un usage inapproprié, la Résistance à toute forme d'oppression, de contrainte ou de violence qu'elle soit politique, économique ou sociale, reste bien l'ultime moteur de la sauvegarde et le seul qui garantisse l'intégrité des valeurs et des acteurs qui les portent.
Il est juste et bon de s'insurger contre le sort que le pouvoir fait au peuple de France aujourd'hui comme hier.
Il est aussi salutaire de ne pas courber l'échine devant quelques prétendus potentats qui confondent démocratie et démagogie.
Si la Résistance a participé à la Libération et a partagé la victoire avec les alliés dans le rétablissement d'un pouvoir politique indépendant, elle le doit pour beaucoup au processus d'unification engagé par De Gaulle avec la mission de Jean Moulin; mais elle le doit aussi au foisonnement qui avait précédé et fait se lever ici et là sous de multiples étiquettes les mouvements de Résistance. Ce processus d'unification ne faisait pas partie des perspectives de De Gaulle au temps de son appel qui ne faisait aucune référence à la Résistance intérieure. Cest sous la pression engendrée par les tractations des alliés américains avec Pétain accroissant le risque de sa marginalisation que De Gaulle a pris conscience de l'importance des mouvements de la Résistance intérieure. Et si l'unité s'est faite, l'intervention d'un tiers, en l'occurence Jean Moulin en émissaire de la France libre incarnée par De gaulle à Londres, a été déterminante.
L'histoire instruisant la compréhension du passé, ne forge pas les modèles de comportement utiles à la conduite de l'action au présent. Ne dit-on pas qu'elle ne se reproduit pas pour la bonne et simple raison que ce sont les hommes qui la font, et qu'ils sont mortels !
Cependant l'histoire révèle quelques constantes qui tiennent tant à la nature humaine qu'aux contextes dans lesquels les hommes sont amenés à agir.
C'est ainsi que l'union, dont chacun s'accorde à dire qu'elle est la condition première de la réussite, n'a guère de sens à priori. Elle devient opérationnelle dès lors qu'elle est appelée dans l'action par des partenaires capables de composer en faisant passer l'intérêt général avant leur intérêt particulier.
Dans le demi siècle qui vient de s'écouler, pas plus sur le plan politique que dans le monde social des organisations syndicales, l'union n'a jamais été autre chose que le hochet qu'on agite pour calmer la grogne dans un monde qui ne fonctionne que sur le modèle de la concurrence.
Les derniers avatars de l'union, qu'il s'agissent du front syndical contre la réforme des retraites ou de la préparation des échéances de 2012 en sont une belle illustration.
Avec le CNR en 1943, les organisations syndicales n'avaient heureusement pas tourné le dos aux organisations politiques. C'était une nécessité pour concevoir le programme et sa feuille de route qui passait par la libération du pays avant de réorganiser une république plus sociale et plus juste dans la paix.
Nous sommes bien loin aujourd'hui de cette conjoncture. Les organisations syndicales, tout au moins leur direction, n'ont de cesse de s'écarter du politique... et les partis politiques de ne pas trop approcher les organisations syndicales au prétexte de préserver leur indépendance.
Et quand on y regarde de plus près on constate que c'est bien l'orientation politique qui prescrit. Sinon comment expliquer les comportements démobilisateurs de la CFDT ou de FO ? Comment expliquer l'émiettement et affaiblissement constant des organisations sinon par la pression idéologique de la droite libérale et du patronat qui on réussi, pour l'instant, à faire en sorte que le stress du travailleur renvoyé à sa solitude dans tous les traitements individualisés remplace la revendication, processus de construction collective de reconnaissance et d'identité professionnelle.
Il serait utile que les forces progressistes prennent conscience de l'urgente nécessité d'une révision de leurs orientations boutiquières pour dessiner ensemble la perspective salvatrice dont les peuples de France, d'europe et du monde ont besoin AUJOURD'HUI pour sauver leur idéal avec les hommes qui le portent.
1 commentaire:
Oui , je crois que l'unité , c'est choisir le plus faible dénominateur commun et au final c'est le peuple qui paie l'addition . De même croire à l'indépendance des syndicats , c'est croire au père noël , si la CGT à de tout temps remis en cause le système , les syndicats dit réformateurs s'arrètent aussitot qu'ils sentent le système en danger , d'ailleurs ils ont été monté en réaction au syndicat révolutionnaire donc à la CGT .
Dans l'Allier , elle a d'ailleurs participé à faire naître le syndicat des bûcherons à la fin du 19 eme siècle qui lui allait servir de modèle au premier syndicat paysan de Michel Bernard et Emile Guillaumin en 1904 à Bourbon l'Archambeau eux n'avaient pas choisi l'unité mais les besoins de leurs mandants c'était la naissance de la FDSEA 03.
A force de vouloir l'unité ont perd l'essentiel : les besoins des gens , le but de l'organisation syndicale est de revendiquer les besoin , le parti est là pour permettre les transformations , il n'y a aucune ambiguïté à se réclamer du PC et être responsable ou simple adhérent d'un syndicat ou l'inverse , c'est la vie démocratique , le pouvoir de l'argent ne se gêne pas pour mettre en place les outils qui lui sont indispensable , et il faudrait que le peuple les travailleurs s'en privent!
amitiés et fraternité
Jean claude
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