
Il est normal de voir évoqué le développement économique dès lors qu'il est question de création ou d'amélioration 'une voie de communication. Le projet de mise à 2 fois 2 voies de la RCEA n'y échappe pas.
Mais, faut-il rappeler que cet axe existe depuis plus de trois décennies dans sa partie la plus ancienne. Et force est de constater que cette artère n'a pas généré d'évolutions marquantes dans l'environnement qu'elle traverse. Elle figure comme une saignée transversale dans le Bocage et la Sologne Bourbonnaise, croisant au passage les circulations naturelles sur l'axe nord-sud de la vallée de l'Allier.
De la même façon l'axe autoroutier de l'A71 assurant la jonction RCEA pour l'ouest de Montluçon reste une forme de tunnel dont la traversée de l'Allier n'a en rien enrayé le déclin industriel de Montluçon, pas plus qu'il n'a généré d'importantes activités nouvelles sur le "carrefour" de Montmarault.
Si la mise en sécurité d'un axe routier inadapté au trafic qu'il supporte est une nécessité d'évidence, le seul angle de vue de sa réalisation et des conditions de son financement ne sauraient suffire à la détermination du choix de la mise en concession.
La question du rôle qu'on assigne à cet équipement est primordiale.
Si le but est d'en faire une liaison européenne privilégiée pour un trafic de marchandises longue distance, alors la concession pourrait se concevoir dans une économie spéculative qui tire plus de profit des flux que de la production et des stocks et où on ne rechigne pas à délocaliser les activités de toutes sortes, générant ainsi des circulations très abusives (ne voit-on pas des noix du Périgord voyager jusqu'en europe de l'Est pour se faire casser avant de revenir en France bien écalées...).
Par contre si l'objectif est de faire de cet équipement un des moyens du développement local, alors la concession est à proscrire pour privilégier une desserte fine du territoire et accroître son attractivité par son libre usage.
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