lundi 22 novembre 2010

Concession et péages : un virage dangereux

La RCEA est bien présente dans le paysage du Bocage Bourbonnais, et ce depuis son implantation 40 ans en arrière. Mais sa présence s'apparente beaucoup à celle d'un corps étranger. Sa tranchée a dévoré quelques terres agricoles, bousculé quelques circulations locales, mais tout compte fait, sans transformer fondamentalement le paysage des activités humaines, sans enrayer la logique de déclin d'un territoire en difficulté et sans ouvrir de perspectives enthousiasmantes sur le thème de l'attractivité.
Les observations de l'usage au travers des circulation de véhicules légers montrent des différences considérables entre la branche nord en Saone et Loire et le tronçon ouest du val d'Allier à Montmarault. Le différentiel d'activité économique dans l'environnement de l'axe de circulation suffit à l'expliquer.
Chacun s'accorde à constater que peu d'usagers locaux empruntent la RCEA pour circuler en direction ddu pôle principal à Moulins et du pôle secondaire de Montmarault. La densité du trafic poids lourds et la dangerosité combinée du tracé et du trafic suffisent à en décourager l'usage sur des trajets plus longs en distance comme en temps.
L'examen de la situation sur le secteur Tronget - Le Montet - Cressanges illustre ce constat.



Les trois circulations hors RCEA les plus empruntées par les usagers proches des diffuseurs de Marmagne et Cressanges des secteurs Tronget et Cressanges en direction de Moulins se font majoritairement sur l'ancienne RN 45 devenue RD 945 par Souvigny, desserte la plus courte. Ensuite la RD 137 par la forêt de Moladier et la RD 65 par Besson et l'ex RN 9 pour atteindre Moulins fournissent des solutions surtout choisies à partir de Cressanges.



L'usage de la RCEA à partir de Tronget en empruntant le diffuseur de Cressanges, avec les deux options d'arrivée sur l'agglomération moulinoise :
Dans les deux cas  le trajet est allongé de 30 à 50%, et dans l'hypothèse de la transformation en autoroute, la part du trajet sur autoroute excèderait à peine la moitié du trajet.


Pour les populations de l'ouest du canton du Montet, sur les communes de Tronget, Le Montet, Rocles, Saint-Sornin et Deux-Chaises l'usage d'une RCEA concédée à partir du diffuseur de Marmagne supposerait l'acquittement d'un péage - même modeste - pour un trajet là aussi plus long et sans grand bénéfice en temps. L'évitement du péage ferait emprunter l'itinéraire alternatif par les RD 33 et 65 pour atteindre le diffuseur de Cressanges, créant ainsi une zone plus dangereuse par l'augmentation du trafic sur des zones à circulation agricole.
Ces observations peuvent conduire à penser que l'usage de la RCEA mise à deux fois deux voies n'est pas une évidence pour les populations de ce secteur. L'intérêt peut grandir si la destination se situe dans la partie sud de l'agglomération moulinoise et surtout pour des trajets retour qui exigeraient une traversée de la ville et du pont Régemortes difficiles aux heures de pointes.


Pour ce qui est de l'approche du pôle secondaire de Montmarault dont la zone d'attraction atteint Tronget l'usage de la RCEA serait payant dans l'hypothèse de la mise en concession. Cette situation conduirait vraisemblablement au reversement du trafic local actuel sur l'itinéraire de substitution déjà très fréquenté. La dangerosité limité sur la RCEA serait alors compensée par l'acccroissement de celle de l'itinéraire de substitution dont le profil et l'usage agricole nécessiterait alors d'importants travaux d'amélioration (pistes agricoles, rectification de courbes et aménagements d'intersections).

Plus généralement, sur l'ensemble du département écartelé entre trois pôles urbains peu communiquants, sur la RCEA qui traverse en particulier le coeur bocager du départemen, les barrières de péage susceptibles de l'équiper ne feraient qu'ajouter à la coupure est-ouest qui faisait dire jadis qu'il n'y avait pas grand chose entre la côte de Vallière (sortie ouest de Moulins) et les côtes de Chatelard (sortie est de Montluçon).


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