A défaut de programme politique opposable et mis en débat, les socialistes ont choisi d'imposer le spectacle de leur impossibilité d'arbitrage entre quelques personnalités frustrées des ors mitterrandiens. Des semaines de pression médiatique dans une mise en scène oscillant entre "bonne nuit les petits" et "plus belle la vie"... c'était le premier objectif, et sans jamais parler du fond, c'est gagné pour imposer le rose le plus pâle au fanion de la gauche social-libérale.
Il s'agissait ensuite de configurer les opinions dans le système binaire du mal et du moindre mal pour dix ans ! Car, si le candidat socialiste devait l'emporter aux présidentielles de 2012, avec la règle du quinquennat reconductible une fois, le jeu des primaires ne reviendrait qu'en 2022, le sortant échappant à l'humiliation du doute sur la légitimité de sa candidature.
En rien, et pire que ça, elle y perd le fondement même de la Républiqe à la française. Dans un tel système un parti s'arroge le droit de déclasser, d'écarter même de l'hypothèse du débat final tous ses concurrents à gauiche. Cette prétention bien excessive laisserait aux autres le droit de "s'amuser" au premier tour avec leur favori en attendant qu'ils se rangent au second tour derrière le champion des primaires.
Cette pratique établit une hiérarchie entre les candidats qui insulte l'égalité de traitement qu'on serait en droit d'attendre d'un débat politique. Elle signe aussi d'un ultime exemple le mépris très irrespectueux de socialistes qui n'ont d'alliés à gauche que pour faire le résultat de l'élection, s'affranchissant ensuite de toute considération pour les idées des autres.
Ce fonctionnement est bien dans la droite ligne des options de Jospin lorsqu'il inversait le calendrier des élections législatives et présidentielles. En cautionnant la présidentialisation du régime, le parti socialiste rompt de façon très opportuniste avec les idées qui faisaient encore son image il y a peu.
Chez eux la remise en cause du capitalisme n'est plus à l'ordre du jour et les primaires confirment l'importance que le PS donne au casting des candidats plutôt qu'aux idées.
Quel que soit le vainqueur des "primaires", il lui faudra beaucoup séduire au centre et à droite pour compenser les pertes à mettre sur le dos de l'abstention d'un électorat de gauche qui en a assez d'être trompé.
Si les socialistes voulaient vraiment gagner A GAUCHE, ils n'épuiseraient pas toutes les autres formations de gauche en leur imposant le non choix de leur vassalité.
Ce petit jeu politicien doit avoir des limites, bientôt atteintes.
Le parti socialiste n'est pas la gauche.
La gauche mérite mieux, et les citoyens avides d'un changement républicain progressiste aussi.
1 commentaire:
Pour moi aussi le Parti socialiste ce n'est pas la gauche.Je suis entièrement d'accord avec toi.La vraie gauche,elle est ailleurs.Pour qui voterons nous en 2012,nous qui sommes bien à gauche,je pense.
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