samedi 16 janvier 2010

Rumeurs d'arrière boutique


Agrandissement en perspective du côté de la boutique du Petit Casino ? ...
Le projet controversé à l'époque de son installation consécutive à la démolition du Marché couvert a montré ses limites depuis ses tout débuts. Pas de différence de taille significative avec l'ancienne implantation... Un calibre équivalent à la superette installée au Montet... Le bon fonctionnement de l'établissement n'est lié qu'aux compétences commerciales de son personnel, mais dans les limites de sa surface et de l'éventail de références qu'elle autorise. Des changements de gérants au Montet comme à Tronget ont généré des réorientations de flux de clientèle, mais toujours sur les mêmes bases de l'appoint au quotidien.
Le recours aux moyennes surfaces des environs (Montmarault, Cosne d'Allier, Bourbon l'Archambault ou Saint Pourçain) et aux grandes surfaces de Moulins reste la règle.
Cette expérience de quelques années ajoutée aux aléas de la fourniture de pain ou de carburant et à la perte d'une enseigne de boucherie-charcuterie est assez éclairante.
La réponse négative des élus aux sollicitations d'opérateurs de moyenne surface pour une implantation a bien été une triple erreur.
Dans un premier temps elle prive les populations du canton d'un équipement de proximité qu'ils sont contraints d'aller chercher ailleurs, contribuant ainsi à l'éparpillement des flux afaiblissant l'entité territoriale.
Dans un second temps elle a fragilisé l'offre dans les trois domaines précités avec des solutions de raccroc qui s'avèrent toutes insatisfaisantes (distribution de carburant à des tarifs les plus élévés quand elle a existé, dépôt de pain voisin du dépôt de blanchisserie le jours de fermeture de l'épicerie...).
Enfin elle a privé le coeur de territoire que représentait le bourg-centre Tronget le Montet d'une enseigne attirant une clientèle aussi disponible pour les autres services qui ne font que dépérir d'années en années.
Il ne reste plus pour parachever les effets délétères de ce projet sans ambition pour le territoire et économiquement faible qu'à voir s'évaporer le service postal qui cohabite dans le bâtiment communal avec l'épicerie pour qu'il ne reste qu'un "multiple rural" bien utile certes pour celles et ceux qui dans la population âgée manquent de mobilité mais bien loin d'être un élément moteur de développement .
Il ne faut pas entretenir d'illusion sur les opérateurs de la grande distribution, bien évidemment, ce ne sont pas de gentils bienfaiteurs et la sévérité de leurs pratiques commerciales avec leurs fournisseurs sont connues. Cependant, là où ils se sont implantés ils n'ont guère nuit au commerce local si l'on observe ce qui s'est passé dans les gros bourgs voisins; ils mobilisent aussi quelques emplois sur place, ce qui n'est pas négligeable sur un territoire en voie de paupérisation, même si les niveaux de qualification et de rémunération sont loin d'être mirobolants.
Une dimension toujours aussi contestable de tels projets prend encore plus d'acuité à un moment où les collectivités se plaignent tant de l'épuisement de leurs ressources : c'est l'usage de plus en plus fréquent des finances publique au service d'opérateurs privés. Il est indéniable que des sociétés comme Casino, La Poste, etc. ne peuvent que se féliciter d'être locataires de leurs clients contribuables qui doivent supporter les investissements immobiliers nécessaires à l'exercice de leur activité !
Et vous verrez que ces locataires ne manqueront pas d'exigences pour entretenir une forme de chantage au service...
Les choix politiques illustrent bien les orientations de ceux qui les font, mais la cohérence n'est pas toujours au rendez-vous; ils contribuent également à valider des orientations, à conforter des idées, à former des opinions, et en l'occurence il ne s'agit pas de la défense de la puissance publique dans ses missions de régulation sociale et d'activation territoriale.
Il n'est jamais trop tard ! Peut-être...

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