Regression postale

"Ne jetez pas la pierre au facteur titulaire !", aurait chanté Brassens...
D'abord c'est mon facteur... enfin pour encore combien de temps vais-je pouvoir attendre le passage de mon facteur? Mais le service postal, ça se dégrade grave; ça craint, comme diraient les jeunes !
Le message d'un retraité dans le forum de l'HD cette semaine illustre bien l'inquiétude qui devrait étreindre tous les usagers de la Poste. Seuls ses clients peuvent être indifférents, eux qui ont déjà pris l'habitude le la concurence (dite libre et non faussée ! ) et qui fustigent régulièrement ces "feignants de fonctionnaires" qu'ils ne sont pas deux fois d'ailleurs, ni paresseux avec l'évolution de leurs conditions de travail, ni fonctionnaires dans une Poste devenant une entreprise comme les autres...

Dans le propos du retraité les choses justes sont dites : la dégradation du service est organisée.
Nos boîtes aux lettres sont garnies par toutes sortes de gens à côté du facteur jaune et bleu. Même parfois le remplaçant, qui n'est pas à blâmer, puisqu'on ne l'a pas formé et qu'il débarque sur une tournée qu'il ne connait pas, se trompe et met bien du temps à arriver. Trop tard pas possible de répondre par retour du courrier aujourd'hui, la dernière levée est déjà faite quand je décachette ma lettre  !
Tout comme aujourd'hui il faut réserver longtemps à l'avance sa place dans un train qui n'arrivera pas à l'heure, il vaut mieux porter soi-même son courrier pour être sûr qu'il arrive demain...
En dégradant le service, en rendant des usagers devenus clients aigres à l'encontre des agents d'un vieux service public, le pouvoir prépare l'opinion à une privatisation dont les effets dévastateurs ont déjà été reconnus dans la téléphonie !
Il est vrai qu'entre Neuily et l'Elysée, on n'a pas besoin de facteur, le bouche à oreille des courtisans suffit à la communication dans le petit cercle des privilégiés qui nous gouvernent.