Jean Monnet était l'un des pères de l'Europe.
L'autre Jean Monnet, son homonyme bourbonnais domicilié à Tronget, parle plutôt d'impairs à propos de l'Union.
« L'Europe, je suis pour: c'est une belle idée! Mais dans la pratique, ce n'est pas terrible ».
Article publié dans l'édition de Moulins du journal La Montagne en date du samedi 23 janvier 2010 - Photo Jean-Marc SCHAER
Comme quoi, on peut s'appeler Jean Monnet et faire profil bas à propos de l'Europe. Ce n'est pas que Jean Monnet déteste les pays voisins et leurs habitants. Non, il n'est pas xénophobe. Ce retraité bourbonnais domicilié à Tronget dénonce l'Europe d'un point de vue politique, économique et moral.
« On profite des plus pauvres »
Il estime que l'Union européenne génère plus de déséquilibres qu'elle n'en réduit. Et que la France y contribue largement :
« On délocalise beaucoup dans les pays de l'Est pour exploiter leur main-d'œuvre. On profite des plus pauvres. Je trouve ça lamentable. Mais en plus, en le faisant on s'appauvrit nous-mêmes... Parce qu'on ne crée pas d'emplois ni de richesses en France ».
S'il est très favorable aux échanges humains entre nations, il se montre plus réservé concernant la circulation des capitaux :
« Tout ça n'est pas assez contrôlé. On laisse faire n'importe quoi à n'importe qui »
« Des salariés correctement payés »
Selon Jean Monnet, l'Europe, aujourd'hui :
« C’est surtout l'Europe de l'argent, des financiers et des profits non redistribués ".
Et ça heurte la philosophie de cet ancien entrepreneur en travaux publics :
« J'ai été patron, j'ai eu des salariés. Ce qui comptait pour moi, ce n'est pas tant mes bénéfices que le bien-être des gens avec lesquels je travaillais. J'ai toujours veillé à ce qu'ils gagnent correctement leur vie. »
Malgré ses déceptions de citoyen, Jean Monnet continuera à explorer l'Europe. En tant que touriste.
Après des voyages en Pologne et au Danemark, il s'envolera vers la Croatie au printemps.
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