Avec le pouvoir en place l'école publique est privée des moyens publics qu'il dispense généreusement à l'école privée.Le gouvernement a déjà mise à mal l'école de la République à force de réductions de postes.
Pour sacrifier au sacro saint principe idéologique du moins d'Etat qui conduit à sacrifier massivement les emplois de fonctionnaires l'éducation nationale a été amputée de toutes parts; la formation continue, la formation initiale, les remplacements, les réseaux d'aides, les structures para et péri scolaires, tout ce qui peut être gratté l'est jusqu'à l'os. En fait, derrière le prétexte économique, les choix idéologiques mis en oeuvre, et qui font se désengager l'état au détriment des collectivités territoriales, c'est le choix de la privatisation qui s'exerce.
L'enseignement privé sous contrat est financé par la puissance publique, qu'il s'agisse des salaires ou des crédits de fonctionnement. Et les collectivités sont contraintes de cracher au bassinet au même niveau que pour l'enseignement public.
Curieusement, la régulation très sévère des ouvertures de postes aux concours de l'éducation nationale ne vaut pas pour l'enseignement privé qui voit cette année son potentiel de recrutement pratiquement doublé.
Plus de postes pour le privé, ce sont des classes moins chargées, des conditions d'enseignements meilleures... et on nous dira illico presto que les performances du privé sont meilleures que dans le public !
Bien évidemment les conditions de recrutement dans le privé ne sont pas couvertes par les mêmes garanties statutaires que dans l'enseignement public; et le recrutement à la merci des établissements préfigure bien le modèle que le pouvoir promet pour ce qui restra du public.
Au bout du compte, ce qui importe à ceux qui pilotent cette dérive régresive, c'est simplement de fournir au patronat les 30% d'une clase d'âge au niveau bac+3 qu'il réclame. Et là le privé sera la voie du privilège d'accès à l'emploi après un formatage bien conduit. Pour le reste promis au emplois précaires, au chômage et aux minimas sociaux, un enseignement public au rabais suffira bien.
Dans le domaine éducatif comme dans l'ensemble des champs sociaux la régression engagée sous le signe du changement nous ramène près d'un siècle en arrière et justifie d'autant plus que la mobilisation pour l'école s'amplifie et se diversifie au-delà des luttes sur les moyens, sur les enjeux fondamentaux de la démocratie et de ce qu'elle exige en matière de formation.
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